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Générations
Potes et ...
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Peut-on parler de
"Génération de Potes" ? Ceci est une question
qui me revient souvent.
Evidemment, par rapport à ce qu'on était avant .... Aujourd'hui nous avons du mal à réunir autour d'une balade plus de 8/10 motos, voir moins que ça. En effet, pour avoir des inscrits à chaque balade, il n'y a aucun souci, et l'engouement est resté le même. Sauf que pour passer le cap de la présence effective, ceci est une autre histoire. Pourquoi, ceci est une bonne question
Je répondrais que l'on ne peut pas être ce que nous avons été, car l'état d'esprit de notre société a muté ces dernières années. Cette mutation a fait que la vie défile extrêmement vite et que les hauts et bas du quotidien font que les chemins se séparent toujours un jour. Il faut aussi noter que beaucoup, une fois l'Ile-de-France quittée, perdent rapidement les liens qui les unissaient avec tel ou tel Pote, et que la distance a raison de l'amitié chez pas mal de personnes.
Quoique, malgré la distance, les personnes avec qui j'ai été ami sont toujours en contact avec moi. Alors puis-je dire que chez les Potes nous n'avons pas été épargnés par ce phénomène ? Je ne pourrais y répondre, car encore une fois, je ne suis pas le MC des Potes à moi seul.
Donc voici l'histoire de ma génération de Potes qui est bien intemporelle car mes amitiés sont au-delà de cet individualisme, phénomène de société qui touche tout le monde et aussi notre monde motard malheureusement.
Pour vous expliquer ce qui me lie avec mes Potos un peu partout en France et au-delà des mers est assez simple en soi, je me fous des distances et des préjugés qui gangrènent notre société, préjugés sur tellement de paramètres que la liste serait trop longue.
Je vous parlerais de François Comminardi, la liste de ce qu'il a fait en France ne vous servirait pas à grand-chose. Quand on s'est connu, François taffait comme directeur chez Devil, et notre première rencontre fût drôle car tout nous séparait et, comment dire, il y a eu un respect de la part de chacun qui nous fît nous connaitre et nous apprécier. Les années passèrent, il partit chez Remus, puis créa l'OFDAM et un jour émigra au Canada. Hé bien malgré cette distance, il reste un ami et un Pote du club. Aujourd'hui, on se voit tous les deux piges pour le salon. On en a fait des tonnes ensemble et avons vécu des moments inoubliables. Notre amitié n'a que faire des distances et on a toujours pu compter mutuellement l'un sur l'autre.
Je pourrais vous parler de mes Potes aux 4 coins de la France chez qui je vais régulièrement faire des balades, les pages du site en sont remplies, donc je ne reviendrai pas ici dessus.
Durant plus de 26 ans de club, j'ai vu des générations de Potes se succéder avec chacune leurs mentalités, mentalités affectées par l'évolution même des motos, celles-ci devenant plus fiables et plus sûres, donc moins sujettes à l'imprévu et à l'anecdote. Au fur et à mesure des années, il y a également eu un changement radical entre elles dans l'esprit et la manière de faire la teuf, peut-être plus débridée et bon enfant pour les plus anciennes. Cependant, au fil du temps, chacune d'entre elle a marqué le club de son empreinte.
Cette galerie de photos vous fait voir des soirées souvent très festives.
Lors de ces fêtes, tout était bon pour partager un moment avec l'autre, pour sortir de soi et vivre un instant inoubliable avec autrui. Au fil du temps, ces grands moments se sont réduits à de grandes tablées, qui peu à peu ont perdu de leur authenticité, et de leur plaisir à se retrouver ensemble tout simplement. Ceci, au fil du temps, m'a fait perdre la joie d'organiser des fêtes au sein du club, car la saveur et ce parfum de délire n'y étaient plus. Se retrouver devant une bonne assiette en groupe où vous ne partagez qu'avec votre voisin proche m'a usé au fil de ces années de club, et plus particulièrement ces huit dernières années qui ont vu ce phénomène s'accélérer, et la galerie photo qui suit est là pour faire voir un groupe certes, mais y ressent-on une ambiance particulière ?
J'ai beau chercher et je ne trouve que le simple plaisir d'avoir passé une soirée avec des potes, mais sans le petit quelque chose qui te fait dire : "PUTAIN QUELLE SOIREE !"
Finie cette époque ou pour la naissance d'un petit on partait le week-end qui suivait (quelque soit la distance) voir les parents pour leur offrir un cadeau et se taper je ne sais combien de bornes pour ça. Aujourd'hui, on vous dira que c'est selon la météo ou autre...
Finis aussi les grands délires pour telle ou telle occasion ..... sauf pour une minorité d'entre nous ou cela perdure mais en privé ... LE MOT EST LACHE, EN PRIVE !!
Pourquoi en privé dites-moi ? Simple : car trop, c'est trop !
Le sens unique de certains ont fini par lasser pas mal d'entre nous, irréductibles du "quand il y en a pour dix, il y en a pour onze et c'est pas grave". Pour ma part je me suis lassé d'ouvrir ma porte à tout va et de ne rien voir en retour ... Très peu et même trop peu de Potes ont su retourner ce que je leur ai donné, pas dans le sens matériel de la chose mais dans le sens humain.
Vous me direz alors : "Mais c'est quoi ce groupe ?"
Houlà ! Non, si je noircis le tableau c'est pour une raison simple : c'est que la qualité humaine est rare de nos jours et que sur ces générations de Potes, il en a quatre ou cinq qui auront marqué ma vie.
Je garderai en moi cette génération folle des années 80 qui elle perdurera jusqu'à ce que la grande faucheuse ne passe à la fin de cette même décennie et début des années 90. Une génération de folie où tout était l'occasion de partir ailleurs, comme je vous l'explique dans Potarement, où tout était prétexte à tirer une virée, et peut importait le temps ou la distance, l'essentiel était d'être ensemble tout simplement.
Beaucoup ont oublié que de partir faire une teuf comme je l'ai fait lors de ma rencontre avec Lawran et son team 44 à Nantes n'est pas un exploit dans les faits, mais simplement un mode de vie. Idem quand je pars voir mes potes du Nord. Et ça, cette génération avait en elle ce mode de vie où l'amitié et la fraternité motarde n'était pas qu'un terme dans une encyclopédie.
Ensuite il y eu la génération 94/95, celle qui fut la plus furtive mais malgré tout unie. Elle ne dura que quelques mois et disparu aussi vite qu'elle était apparue suite à l'arrivée d'un groupe de cons, mais nos rencontres étaient d'une telle puissance, que quand je revois des potes de ces années-là, on en a encore les yeux qui pétillent lorsque l'on se souvient de ces grand moments, à savoir nos Téléthons et toutes nos teufs qui marquèrent au fer rouge notre mémoire. Si je devais garder un seul instant, ce serait celui d'un vendredi soir lors d'un RDV à Bastille où je me suis retrouvé à la tête d'une manif sauvage car un pote s'était fait chopé. Je me suis retrouvé de suite aidé par un groupe de mecs en HD que je ne connaissais pas, et GO dans les rues de Paris. Rapidement, on s'est retrouvé plus d'une centaine alors que nous étions devant un barrage de police. Un des gars en HD vient vers moi et me dit :
- Bon, Taz pas de souci, on est là pour qu'il ne t'arrive pas de pépins de la part de ....
C'était drôle, je n'avais pas revu ce pote depuis dix ans ... j'en suis resté sur le cul, même encore aujourd'hui.
Maintenant, il n'y a plus réellement de "Génération" de pote à proprement parler, mais peut-être demain qui sait Mais, au fil des générations depuis les années 95, il y a eu des personnalités qui sont restées des amis plus que des Potes, des personnes avec qui j'ai le plaisir d'être en privé et avec qui je partage plus que ma passion de la moto.
Parlons de ce qui me manque aujourd'hui ! Les vacances moto, de ces grandes migrations qui font que lorsque vous arrivez dans un camping ou sur la route, les gens qui vous regardent se disent : WAOUH !!!!!!!!!!!
De ces moments où vous partez pour partir, j'essaye de prendre une semaine par an pour faire ça ou de profiter du traditionnel week-end du 14 Juillet. Mais force est de constater que la passion motarde n'est pas toujours au RDV, mes balades d'une semaine ces deux dernières années m'ont laissé un goût amer Seuls les lieux et les personnes rencontrées ont compté, car rouler pour rouler, d'accord, mais toujours être dans la critique de tout rend une balade d'une semaine d'un ennui magistral. Cela m'a permis aussi de découvrir l'individualisme motard même à deux. Je m'explique : sur la route, quand on roule, on a toujours le souci de l'autre, et quand on est deux, ce n'est pas compliqué à faire. Hé bien là, j'avais le souci de lui, mais l'inverse n'était pas vrai.
Malgré tout, je repartirai avec d'autres ou même seul sur ce type de périple, car c'est si beau de partir à l'aventure et tellement magique !
Partir avec Tazette en vacances à moto m'a aussi procuré des moments de bonheur sans nom, moments qui ont fait parti aussi de cette génération de potes très spéciale, car les 3 grands souvenirs qui me restent sont des moments qui n'auraient jamais existé s'il n'y avait pas eu le club.
Le premiers a été avec Tazette sur son Transalp et moi en Big One avec tout notre barda. Ah, la tête des voisins de camping quand on arrivait ! Et aussi les yeux de ceux qui nous avaient vu sur la route, nous, ce couple en train de tailler la route Cela me fait encore me dire aujourd'hui : "PUTAIN que c'est BEAU !".
Pour Tazette, c'était une première, car pour moi, je passerai sur le nombre de fois ou j'ai vécu des migrations d'été, mais sans toutefois l'intensité de celle-ci.
Le deuxième grand moment a été mon départ dans un relais motard en Varadero, le genre d'endroit où le mot passion rime avec délire. Les gars débarquaient d'un peu partout, les sides avaient des remorques avec tout le confort nécessaire Bref, des moments qui ne peuvent être racontés car il faut les avoir vécu pour le comprendre. Ces deux images peuvent vous en donner une illustration.
Ce que je retiendrai de ces vacances sera aussi le retour de Bergerac à Sarlat en pleine tempête, et la traversée de ce pont où la Dordogne en furie faisait un arc d'eau.
Bon, là il va falloir que je raconte car sinon vous allez être un peu perdus.
A l'époque, j'avais un Varadero équipé de deux pots FRC qui de loin lui donnait un bruit que certains confondaient avec un Ducat sans échappement (sans mentir et encore je suis loin de la vérité).
Avec Tazette on était à Bergerac pour aller manger, et le ciel à commencé à s'assombrir. Notre camp de base se trouvant à Sarlat, nous avons du faire face à un temps qui s'est vite transformé en une vraie tempête, du genre de celle qui vous suit en vous balançant des piscines sur la tête, et avec des vents qui dispersaient sur la route tous types d'objets divers (branches et autres..). Mon souvenir est précisément la traversée de ce pont, où je remonte une longue file de voitures à l'arrêt. Et là, juste devant moi, un gendarme me fait signe de ne pas emprunter le pont où il y a plus de 50 cm d'eau. Moi, n'ayant pas le temps de discuter, je passe la première, et GO, je traverse. De l'autre côté, son collègue me sort : "VOUS ÊTES BARGE !" Pas le temps de répondre là aussi, et GO, direction le camping. Le résultat est qu'il a fallu plus de 3 jours à nos casques pour sécher à l'intérieur, de même que pour nos cuirs, bottes et gants. Malgré tout, ce fut un moment inoubliable.
Le troisième souvenir est celui de l'été 2000 avec mon X11. Regardez donc la bagagerie TOP NON ?
Cette année-là nous ferons plus de 3500 bornes en 3 semaines, nous arpenterons les petites routes de Binic à Royan, en passant par l'Île-de-Ré, La Rochelle, Nantes etc .....
Des vacances elles aussi inoubliables, car au deuxième jour de celles-ci, Tazette m'annonçait que Tazounette était en route ! On pourra dire que la petite à pas mal roulé à ses débuts...
Voilà donc un chapitre bien particulier, mais quand je le relis, j'ai tout d'un coup les yeux qui piquent quand je me dis à quel point il y a eu du chemin parcouru.
Chapitre 02 |
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