Comment Je me suis retrouvé là ?

J'ai expliqué dans "Averell Magazine" que si je m'étais retrouvé à tel ou tel endroit, cela était dû au hasard, au fait que dans mon parcours j'avais connu telle ou telle personne, et qu'il y avait simplement eu des concours de circonstances exceptionnelles. Quoi que…

Je ne reviendrai pas sur l'ensemble de ces moments mais sur certains uniquement et qui n'ont pas été totalement abordés dans "Averell Magazine". Le fait d'être à la tête d'un club actif dans les années 80/90 fît que je fus abordé par pas mal de médias hors journaux moto et autres. Il faut dire qu'il était de bon ton à cette époque d'aller vers notre monde, et Coluche y a été pour beaucoup. Une fois en parlant avec lui, je lui ai dit que j'avais l'impression d'être pris pour un pantin par toutes ces sollicitations, et sa réponse fût claire : "Tu sais Taz on est toujours le bouffon d'une personne qui elle l'est d'une autre et ainsi-de-suite".

Je ne revendiquerai pas avoir été intime avec Coluche et je laisse ça à d'autres, mais nos routes se sont croisées un jour, tout simplement. Ce que je peux revendiquer, c'est d'avoir un esprit "Coluchien" tout simplement, à savoir que quand les cameras et les flashs sont là sur vous ce n'est que de la poudre aux yeux, vous n'êtes rien de plus et cela ne fait pas de vous une personne importante. Si vous le croyez c'est que vous n'avez rien compris.

Regardons cette image où lors d'une manif nationale que j'organisais, le journaliste n'écoute pas un mot de ce que je dis mais se bidonne comme un abruti car derrière nous un mec faisait un burn, ce qui est navrant. Il en ressortira au 20H une minute de burn et 20 secondes de mon interview.

Je passerai mes déboires avec la télé lors de l'émission "Reporter" sur l'ex-cinq de Berlusconi dans les années 80, puis lors de cette émission de "C dans l'air" sur France 5 dans les années 90 ou je me suis fait totalement piégé par le journaliste M. Calvi. J'arrête, car la liste serait trop longue.

Les seuls dans ce milieu que je respecte sont les journalistes de "Turbo" de "M6" qui ont tenu à 100% leur concept du "Coup de Gueule" à la fin des années 90. Là je n'ai pas été censuré et il y a eu une vraie réponse à la question posée, à croire que quand des passionnés font de la télé alors tout va bien.

Parlons presse écrite. Les seuls que je respecte sont les médias moto, car en ce qui concerne les autres médias généralistes, à chaque fois qu'ils m'ont interviewé, la retranscription n'a jamais été fidèle à mes propos.

En dehors de ça, avoir été à la tête d'un Moto Club m'a conduit dans pas mal de lieux que je n'aurai pas imaginé. Quand je pense au nombre de fois ou j'ai été invité dans des salons moto en "VIP" comme ils disent... A chaque fois depuis le début je me suis arrangé pour emmener des potes avec moi pour qu'ils en profitent. On me dira qu'il n'y a rien de particulier à inviter un club à un salon moto ou aux 24 Heures du Mans ou au Bol d'Or. Je répondrai que OUI et NON, d'une part lorsqu'on envisage le nombre de clubs moto en France et d'autre part parce que nous y sommes toujours invités et ce encore de nos jours......

Se retrouver le premier club à participer à la journée de la courtoisie (nous les vilains motards !) a été un rare moment de plaisir car les deux événements que l'on a organisé ont été des moments forts et ont permis de faire des coups avec l'OFDAM (Observatoire Francophone/Français de la Distribution des Accessoires Motos).

Quel plaisir aussi d'avoir été la seule association motarde partenaire de la médiane verte du 14 Juillet 2000. La tête des écolos quand ils nous ont vu débarquer en tant que participants et partenaires… Ils nous en ont fait une jaunisse !

Tout peut peut-être paraître banal, mais pour ceux qui ont vécu ces moments-là, ils les gardent dans leur souvenirs. Ce sont des instants totalement indélébiles. Ces instants où vous êtes là ou personne ne vous attend, vous fermez les yeux, puis les ré-ouvrez et vous voyez que ce n'est pas un rêve.

Il y aura aussi en 1995 le Téléthon des Motards place de la Bastille en plein plan Vigipirate, celui-ci fît annuler 60% des manifestations sur l'IDF… et nous l'avons quand même fait. De plus nous avons rejoint la manifestation organisée par Alain Bour et Monsieur Rémi Julienne au Trocadéro où j'ai pu conduire le 1200 XJR d'Alain .... il faut dire aussi que je conduisais la moto du magasin Brooklands pour tout un week-end, une magnifique 900 "Speed Triple quelles tripes !".

L'invraisemblable ne s'est pas arrêté à notre monde motard, loin de là ! Aujourd'hui je me dis que j'ai rempli ma hotte à souvenirs. Le plus drôle ou le plus navrant c'est selon, est de se rendre dans des soirées réservées à une certaine élite en tant que parrain de telle ou telle association caritative. Soirée où les participants en temps normal ont une vision du motard comme celui d'un marginal, d'un type pas trop cultivé, et j'en passe.

Une anecdote me restera encore longtemps sur le coeur :

J'ai été au comité d'honneur des "Petits Rubans Rouges" dans les années 90, où il n'était pas encore d'actualité de parler Sida pour les enfants victimes. Sujet que les médias à cette époque évoquaient sur le bout des lèvres, car ce n'était pas encore vendeur. De nos jours le problème ne se pose pas : c'est vendeur et ça donne bonne presse aux médias d'en parler.

Revenons à la première soirée de collecte de fonds pour ces associations, organisée lors du grand gala de l'ESCP (Ecole Supérieure de Commerce de Paris), notre future élite, de ces gens qui ne se complaisent qu'entre eux et où vous n'avez de l'importance que si vous êtes socialement à tel ou tel poste.

J'arrive en moto, et de suite à l'entrée un jeune homme et deux jeunes filles me refoulent, me disent que c'est une soirée privée et que pour les serveurs leur entrée est plus loin. Je passe sur le fait qu'ils sont allés voir la société de prestation de la soirée pour que je me fasse virer, ayant eu le crime de vouloir passer par la porte principale. Moi n'ayant pas eu encore le temps de chercher mon invitation dans ma sacoche de réservoir, derrière moi un patron d'une très grande banque me reconnaissant (car cela faisait la deuxième soirée ou je participais pour cette association caritative) et voyant la scène prit à partie ces 3 jeunes d'à peine 20 ans maximum, et leur expliqua que je faisais partie des membres d'honneur des "Petits Rubans Rouges". Bizarrement je n'étais dès lors plus une merde et, durant toute la soirée, j'ai eu le droit de la part de chacun des 3 merdeux à une bonne vingtaine d'excuses ......

CONNARDS ILS ONT ETE, CONNARDS ILS RESTERONT A MES YEUX !!

Il y a un autre monde qui m'a fait des courbettes grâce à ce statut de Président de Club ! Les politiques, qui vous invitent à tout et n'importe-quoi, cocktail pour l'inauguration de tel ou tel vernissage ou exposition, la liste serait trop longue ..... L'invitation qui me restera en mémoire comme la plus marquante sera celle d'un ancien Maire de Paris qui m'invita à l'arrivée du Tour de France.

Le plus important quand vous êtes dans cette spirale de sollicitations est d'arriver à ne pas faire le truc de trop… ce que j'ai fait et que je regrette bien. Un jour on nous a approché pour faire la course du château. Pensant bien faire pour le Club j'ai dit oui, mais mon utopisme à croire que deux mondes totalement opposés pouvaient se respecter mutuellement m'a fait vite redescendre sur terre. Le lobby écologiste primaire et intégriste "Anti-Tout !" et surtout anti-motard m'a fait atterrir et voir qu'on voulait bien de nous mais sans nous citer dans une quelconque communication. Nous, les partenaires, ou plus exactement les motards partenaires, qui avant étaient souhaités par ces mêmes personnes étions devenus en quelques années des vilains pollueurs, et même persona non-grata en quelques mois.

Tous ces moments n'ont pas fait de moi un autre homme, ni encore moins une personne importante, car j'ai su garder la tête sur les épaules. Rapidement dans de telles conditions pas mal de gens auraient perdu pied tellement il est facile en un instant de prendre la grosse tête et de devenir con lorsque les caméras sont sur vous.

J'ai toujours voulu me préserver de ça, moi et les miens. Aujourd'hui, à chaque proposition, je me méfie et je l'étudie en profondeur avant de donner une réponse positive. Je ne regrette rien du passé, pas même mon passage à "Tournez-Manège". Si si !! Il faut que je vous explique qu'au lancement de l'émission, une amie qui travaillait à la production de celle-ci recherchait des volontaires pour remplir les deux premières semaines de tournage. Un moment de délire à l'état pur car dans les candidats il y en avait qui étaient là pour trouver l'âme-soeur. Imaginez-vous le décalage avec nous qui étions là pour boucher les trous...... Plus tard j'ai fait les "Z'amours" avec Tazette, toujours grâce à cette amie. Un grand moment de délire tout simplement.

Le tout pour le FUN plus qu'autre chose, car le milieu des médias est une industrie de poudre aux yeux qui n'est qu'éphémère. Quand vous y mettez un pied ce n'est que pour le FUN, car penser y exister serait la plus grande des erreurs, erreur que je n'ai pas faite. Je pense qu'il ne faut pas avoir de regrets de nos choix et les assumer, mais dites-vous que pour un gamin autodidacte, avoir été là ou certains seraient prêts à tout pour y être mérite bien un coup de chapeau non ?

Je ne peux l'expliquer, mais quand je fermerai les yeux pour mon dernier sommeil, je pourrai me dire que j'y étais, et que j'ai vécu des choses extraordinaires. Tout çà car un jour j'ai décidé de créer un club moto simplement pour partager ma passion avec les autres.

Pour tous ces moments et plein d'autres ubuesques et improbables pour un môme sorti de rien, je vous conseille de vous rendre sur cette rubrique .

Mais reconnaissez que tout ça n'est pas banal quand même......

Chapitre 01

Chapitre 03