Salut les potes, c'est Bruno. Aujourd'hui on attaque un gros morceau de Averell Magazine. Le Averell Magazine sur... Averell, Nicolas de son prénom.
Exceptionnellement, c'est moi, "Le Taz", qui vais mener cette interview, tout simplement parce que l'idée de faire un article sur lui est de moi. N'allez pas croire que c'est une histoire de mégalo où Averell écrit sur lui même, c'est moi qui ai insisté pour faire cet article, et je vais vous expliquer pourquoi.
Aujourd'hui, on pense très bien connaître Averell : ses côtés provocation, dérision, un peu chien fou... On croit avoir cerné le "jemenfoutiste". Et certains commettent l'erreur de s'arrêter à la façade qu'il a voulu nous faire voir. Et cela m'exaspère que des personnes puissent tomber dans le panneau et ne s'arrêter qu'à la première couche alors qu'en réalité derrière ce masque de troublion se cache une toute autre personne.
Cet article là vous permettra, je l'espère, de découvrir Nicolas tel que je le connais, et que peu d'entre nous le connaissent, ce qu'il est réellement lorsqu'il ne joue pas à sa comédie à deux sous.
J'aimerais que l'on sache ce qui fait qu'aujourd'hui, pour le club et en dehors, ce gamin mérite qu'on le connaisse mieux. Derrière les apparences se cache un jeune homme plein de sensibilité.
Mais avant tout, laissez moi vous livrer le secret de son pseudo "Averell" (Pseudo que je lui ai donné à son arrivée au Club) ainsi que mon choix de la musique du film "Mon nom est personne" sur la page d'accueil de la rubrique Averell Mag. (à écouter ICI)
Le choix du pseudo : pour la plupart des gens Averell est le plus bête des 4 frères dalton, le grand bêta de la bande. C'est en tout cas ce que se disent ceux qui s'arrêtent aux apparences... comme pour notre ami Nicolas.
Il sont grands tous les deux mais ni l'un ni l'autre n'est stupide. Là est la subtilité : à y regarder de plus près Averell est le plus rusé de la fratrie et si ses frangins l'écoutaient de temps en temps, et bien ils se sortiraient à chaque fois de leur béchamel ! Car Averell est celui qui va à l'essentiel, celui qui est sensible, celui qui aime les autres... en un mot il est UNIQUE, comme notre Nicolas.
Concernant le thème musical maintenant : il faut regarder le film avec Terence Hill et Henry Fonda. "Personne" (Terence Hill) y fait en sorte que l'histoire de "Jack Beauregard" (Henry Fonda) rentre dans la légende du Far-West, et c'est un peu ce que Nicolas a fait en écrivant le premier chapitre d'Averell Mag : Que mon Histoire et surtout celle du Moto Club des Potes soit gravée dans le marbre et puisse laisser une trace dans la mémoire collective. Qu'avec le temps on n'oublie pas ce qui a été accomplit et qu'on puisse dire demain : "Le Moto Club des Potes à fait Ceci ou Cela..."
Vous avez du mal à comprendre ?
Regardez bien le film, et projetez vous en parallèle l'histoire de Averell Mag... Ça y est, vous avez saisi ?
Bien, alors maintenant passons à l'interview de notre interviewer.
L'interview
Taz : |
Dis-moi, passer du siège de l'interviewer à celui de l'interviewé, passer sur le grill avec des question auxquelles on ne s'attend pas, ou que l'on aimerait ne pas entendre, ça te fait quoi ?
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Nicolas : |
Oh, ben j'ai envie de dire qu'il fallait bien que je m'attende à ce que ça me tombe dessus un jour ou l'autre. A force de maltraiter les membres du club et de dévoiler des choses qu'ils m'ont interdit de divulguer. C'était évident qu'il y aurait des représailles !
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Taz : |
Le fait d'avoir été le confident de certaines confessions intimes livrés par certains membres, ainsi que de les rencontrer, à l'aide de cette rubrique, autrement que dans le cadre du Club, ça t'a fait quoi tout au long de ces deux dernières années ?
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Averell : |
C'était génial. Je me suis senti vraiment privilégié dans les rapports que j'ai pu avoir avec eux au cours des interviews. J'ai cru sentir que le courant passait bien avec les membres que j'ai pou rencontrer dans ce contexte. J'espère que chacun d'entre eux a passé un moment aussi agréable que moi ! Le pot-au-feu de JP, le poêle à charbon de Solo au coeur de l'hiver, le confit de canard chez Laurence... Et les nuits blanches sur tes books que tu m'as forcé à lire. [ Rires ]
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Taz : |
Averell Mag, une sorte de "Psy MCP" finalement ? Car comme chez eux, on se livre. Et toi tu relayes la bonne parole tout en gardant l'intimité de la personne protégée et intacte...
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Averell : |
Psy... Je n'irai pas jusque là ! Pour commencer, je ne soigne personne. Et puis mes tarifs sont beaucoup plus intéressants : une bonne bouffe et je me mets au boulot sans rechigner. Je pense que ça se rapproche plus de la "petite souris" du club, celui qui observe depuis le coin de la pièce des choses qu'on garde d'habitude pour soi. Après, mon boulot c'est de les répéter... Mais les interviewés le savent et ne me livrent pas de choses qu'ils ne souhaitent rendre publiques, ou bien me demandent d'être discrêts sur certains points, ce que je respecte. C'est aussi à cette condition que je peux continuer à rencontrer les membres du club en toute confiance pour mes articles.
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Taz : |
Ok Averell, alors commençons ...
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Averell : |
Déjà, pour commencer, je préfère que tu m'appelles Nicolas.
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Taz : |
Ah ouais, pardon. Nicolas. Je disais donc, à côté de la moto, je sais que tu as d'autres passions comme la planche à voile par exemple. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
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Nicolas : |
Excuse moi de t'avoir interrompu mais cette histoire de pseudo me dérange un peu. Sur le forum c'est une chose, on se cache derrière un surnom et une signature pour préserver son intimité face au public du net. Mais, face à face, je ne vois plus l'intérêt de ces artifices. A vrai dire, ça m'agace un peu qu'on m'appelle "Averell". D'une part parce que ce n'est pas très flatteur d'être comparé au "simplet" du far west, d'autre part parce que j'ai l'impression que ce n'est pas à moi qu'on parle. 26 ans à me faire appeler " Nicolas " ou "Nico" (à la limite "Cocola" si c'est les petites nièces) ça laisse des traces, j'ai fini par m'habituer à répondre à ce prénom. Bon, je m'écarte du sujet. Je vais répondre à ta question. La planche à voile, je m'y suis mis comme pour le reste : parce qu'un proche m'a montré l'exemple et que j'ai été fasciné. C'était mon frère en l'occurrence. Lui, j'ignore ce qui lui a donné le virus, mais je me souviens de sa première planche à voile : une Bic " Lambada ". Oui, oui ! Bic... La marque de stylos à bille ! A l'époque (c'était en 92) leur branche " Bic Sport " était leader sur le marché français de la planche à voile, et je crois qu'aujourd'hui encore ils ne sont pas ridicules. Il faut dire qu'ils ont été pionniers dans le procédé de production par thermoformage. Avant, pour fabriquer une planche, on sculptait son volume dans un pain de polystyrène renforcé par une armature de bois avant d'envelopper l'ensemble de fibre de verre et de badigeonner le tout d'une résine de polyéthylène. Un petit coup de papier de verre pour obtenir le "shape" final ainsi que la finition de surface et le tour était joué. Un procédé artisanal, long et coûteux. Le thermoformage en revanche consistait à fabriquer d'abord l'enveloppe de la planche en polyester moulé, deux demi-coques qu'on assemblait par collage à chaud autour d'un pain de polystyrène qui se déformait sous l'effet de la chaleur pour en épouser la forme. Ce procédé a permis d'une part la production de planches en grande série, mais aussi de faire des avancées considérables dans le domaine de l'hydrodynamisme. En effet, la forme de chaque pièce étant parfaitement maitrisée et strictement identique, il était plus facile d'en étudier le comportement. En contrepartie d'une baisse de prix, on se retrouvait en revanche avec des modèles moins rigides (et comme à moto, moins de rigidité = moins bonne maitrise). Bon, là encore je m'écarte un peu du sujet... Mon frère s'était donc acheté sa "lambada" et, formé par mon père qui avait fait partie des pionniers de ce sport en Bretagne, a commencé à faire ses premières régates (c'est comme un moto GP, mais dans l'eau [ Rires ]). Fatalement, j'ai voulu imiter mon grand frère (j'avais un peu plus d'une dizaine d'années si mes souvenirs sont bons). A l'époque, on trouvait que le matériel coûtait cher : 3000F pour la planche seule, auxquels il fallait ajouter 800F pour le mat, la voile et les accessoires (en réalité, les prix n'ont cessé d'augmenter par la suite, mais j'en reparlerai plus tard). Par conséquent, pour que je puisse apprendre à moins coût, mon père m'a bricolé un gréement à ma taille dans son ancien matériel, ressorti du garage pour l'occasion. Le mat était trop grand et trop lourd ? Un coup de scie ! Et pour la voile ? On utilisera le plus petit modèle pour adulte. Etc. Me voilà donc parti sur l'eau... Ou plutôt sous l'eau ! En effet, ce sport a un énorme inconvénient pour celui qui débute : le premier palier d'apprentissage est très difficile et il n'est pas rare de passer sa première journée de planche à voile à patauger sans jamais réussir à avancer d'un petit mètre. J'en connais plus d'un qui s'est découragé. Par chance, à l'âge que j'avais alors, les enfants ont un sens naturel de l'équilibre et une capacité d'apprentissage importante : on n'essaie pas de comprendre les choses, mais on se contente de les sentir. Et en planche à voile, il ne vaut mieux pas chercher à comprendre ! Rapidement, j'ai pu ressentir mes premières accélérations, la sensation de glisse... Si certains pensent qu'on ne peut pas prendre de sensations plein la face avec une planche à voile, ils se mettent un sacré doigt dans l'oeil ! Avec le temps, j'ai eu ma propre planche : Une Bic "AstroRock". Et ma première voile : Une Neilpryde "RafCam". C'était le début des voiles en monofilm, plus légères et nerveuses que le mylar, et des " cambers ", ces pièces de plastique destinées à forcer la courbure des voiles. Celles-ci étaient grâce à ces objets "gonflées" même lorsque le vent ne soufflait pas dedans. On se rapprochait de plus en plus de la forme d'une aile d'avion. Rapidement, je me suis retrouvé inscrit dans une équipe de compétition, acheté ma deuxième planche, deux voiles supplémentaires (de tailles différentes en fonction de la force du vent). Pour éviter la course à l'armement, mes parents m'ont proposé la discipline "voile olympique" régie par des règles très strictes concernant le matériel. On parle de monotypie car tout le monde utilise un matériel identique. Le fabricant du modèle règlementaire imposé par la fédération, "Tiga Aloha" se frottait les mains en augmentant ses prix année après année. C'est ça aussi, le monopole ! Je n'ai jamais eu de chance en compétition. Etant le plus jeune de ma catégorie, j'avais beaucoup de mal à rivaliser avec les adolescents de deux ans plus vieux que moi. En terme de muscles et de technique, je ne faisais pas le poids. Un peu décourageant... Et lorsque enfin, après un an de défaites, j'ai commencé à obtenir mes premiers podiums au niveau régional et à reprendre confiance en moi, mon entraîneur a jugé pertinent de me faire passer en Division 1. La cour des grands... Ce fut un tollé. Qui dit changement de catégorie dit changement de matériel, je récupérai la " Mistral One Design " et sa voile de 7,4m² sur laquelle mon frère avait décroché une 24è place en championnat de France. Dans mon club, il y avait le champion du monde et champion olympique en titre, et notre équipe "espoir" raflait systématiquement toutes les médailles... A l'entraînement j'étais tout simplement ridicule à côté de ces colosses trois ans plus vieux que moi, et à la scolarité aménagée spécialement pour leur laisser le temps d'aller aux entraînements et aux séances de muscu. Les plus bourrins de la bande ne rataient d'ailleurs pas une occasion pour me le rappeler. A 15 ans, j'ai accumulé en quelques mois plus de défaites qu'on ne peut les compter, ça a rapidement atteint le stade où j'ai été dégoûté. J'ai donc alors laissé tomber la compétition pour me consacrer uniquement à la pratique loisir, et l'enseignement de ce sport. A partir de l'âge de 17 ans, j'ai travaillé quatre années consécutives à la base nautique de Bilhervé, à l'Ile d'Arz, pour enseigner la planche à voile à des ados de 13-15 ans. Et lorsqu'il y avait trop de vent pour les mettre à l'eau, c'est nous qui faisions le spectacle ! Des souvenirs de fiesta inoubliables partagés avec mes collègues moniteurs qui sont devenus aujourd'hui mes plus proches amis. Un plaisir intense à enseigner une passion. Et une expérience formidable en général. Chaque année, je passe saluer le directeur du centre qui m'appelle toujours pour me demander si mes étés sont libres pour aller travailler chez lui. A mesure que j'ai progressé, le matériel a lui aussi évolué. Matériaux composites et formes calculées par ordinateur. Des lignes toujours plus tendues pour une performance maximale et un matériel qui devenait de plus en plus coûteux et de moins en moins exploitable par les débutants. Le monde de la planche à voile est tombé malade du syndrôme "réplica" que les motards connaissent bien. Sauf qu'en moto, les constructeurs proposent encore des modèles d'entrée de gamme à leur catalogue... En planche ça n'a pas été le cas, imagine une concessions multimarques où l'on ne trouve que des GSX-R 1000, R1 et CBR 1000 RR en rayon, tu as à peu près une idée de ce qu'étaient devenues les boutiques de planche à voile en 1998. Le sport devenait élitiste, faute d'attirer de nouveaux pratiquants (acheteurs) les modèles se vendaient de moins en moins bien et de plus en plus cher. Beaucoup ont mis la clef sous la porte à l'horizon 2000 et seuls ceux qui avaient les moyens de revenir en arrière dans cette course à la performance ont pu s'en sortir. J'ai acheté ma dernière planche à cette époque. Une Tiga " X-Series 279 ". Une vraie bombe ! J'ai payé le flotteur "nu" (c'est à dire sans voile) un peu plus de 10.000F... Quand je pense que quelques années plus tôt, je trouvais le matériel trop cher ! La voile, c'était une Neilpryde "VX Ltd, 6.8" achetée d'occasion pour un peu plus de 3000F, c'est bien simple, c'est ce qui se faisait de mieux à l'époque. Et je ne parle pas du mat en composite fibre de carbone et kevlar ! Mon "quiver" (ma collection, en termes plus clairs) se composait alors de 4 planches et 6 voiles. Ironique pour quelqu'un qui ne voulait pas tomber dans la course à l'armement... Aujourd'hui, on ne trouve plus de matériel aussi performant, le marché s'est réorienté vers les débutants et les planches actuelles sont très accessibles et procurent beaucoup de sensations. Mais lorsque je ressors mon "antiquité" sur le golfe du Morbihan, il n'y a pas grand monde qui peut rivaliser en vitesse pure ! J'ai passé mon Bac en 1999, et j'ai ensuite intégré la "prépa" peu après avoir rencontré Julie. Deux bonnes raisons de lever le pied sur les après-midis passés seuls sur ma planche. Trois ans d'études à paris et un accident au tympan qui m'interdit de plonger la tête sous l'eau... J'ai fini par faire une croix sur dix années de ma vie. Aujourd'hui, ces années se résument à un milliard de souvenirs nostalgiques, quelques photos cornées, une collection de planches poussiéreuses dans le garage des parents et un tour de cou qui m'interdit de fermer le dernier bouton du col de ma chemise.
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Taz : |
Wahou. Je peux SVP ?
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Nicolas : |
On dirait pas hein ? J'ai oublié mon corps d'athlète dans le placard de ma chambre, en école d'ingé. [ Rires ]
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Taz : |
L'image du surfeur en France, c'est "Point Break" ou "Brice de Nice". Tu te situes où entre ces deux références ?
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Nicolas : |
Déjà, je ne suis pas surfeur, je suis véliplanchiste... Je t'ai cassé là !
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Taz : |
Ok ! Ok !... Et ensuite ? Je veux dire, après la planche...
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Nicolas : |
J'ai bien fait quatre ans de street-hockey entre 2002 et 2005, mais question musculature ça entretient surtout les cuisses et les dorsaux, pour le bide, j'ai rien pu faire. Il n'y avait pas de club de street hockey à l'école alors je l'ai monté moi même. C'est ma première expérience de président de club. Sortir des ados attardés du lit (à 19h30) par la peau des fesses pour l'entraînement, j'ai donné. Tout organiser pour tout le monde et voir que les membres du club ne prennent même pas la peine de se déplacer aux compétitions et aux entraînements... Je connais ! Ça explique peut être aussi que je sois si cynique par rapport à ce qui peut se passer dans un club. Je donne peut être l'impression de m'en foutre, mais c'est plutôt que plus rien ne me surprend dans ce domaine.
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Taz : |
Tiens, parlons informatique, tu es tombé dedans petit, comme Obélix ou quoi ?
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Nicolas : |
Par erreur ! En réalité, je me destinais à faire de l'ingénierie mécanique. A l'issue de ma prépa, j'étais admis à l'école des arts et métiers avec d'excellentes notes aux épreuves de conception industrielle et physique mécanique... Mais au fait, sais-tu comment fonctionnent les admissions en école d'ingénieur ? En réalité lors des inscriptions aux concours, chaque élève remplit une liste de souhaits où il classe les écoles dans l'ordre dans lequel il souhaite les intégrer. A l'issue des examens écrits puis oraux, on obtient une note qui détermine si on est admis dans l'école de son premier choix. Si cette note n'est pas suffisante pour le premier choix, alors on regarde pour le second choix. Si cette note n'est pas suffisante pour le second choix, alors on regarde pour le troisième choix... Etc. En pratique, tu as compris que cela n'aurait aucun sens de mettre en second choix une école plus difficile à intégrer que celle du premier choix (car si la note n'est pas suffisante pour le premier choix, alors il n'y a aucune chance qu'elle le soit pour une école plus difficile encore !). Par conséquent, tous les élèves font plus ou moins la même liste : En premier choix, l'école la plus difficile de France (polytechnique) et ensuite par ordre décroissant (Centrale, les mines, l'école des ponts et chaussées...). Personnellement, polytechnique ne m'intéressait pas à cause du côté militaire de la chose, je ne me suis pas présenté aux oraux malgré que j'avais eu de bonnes notes à l'écrit. Mais pour le reste des écoles, j'ai fait comme tout le monde : j'ai acheté le numéro spécial du Figaro consacré au " classement des écoles d'ingénieur " et j'ai soigneusement recopié leur palmarès dans le bon ordre. Pourquoi
je te raconte tout ça ? Et bien, malgré le fait que
j'étais admis à l'école des arts et métiers
(qui était mon cinquième choix), mes résultats étaient
en réalité tellement bons que j'ai décroché
une place dans l'école de mon troisième choix ! C'est ainsi que je me suis retrouvé contre toute attente à L'école Nationale Supérieure des Télécommunications... Selon le Firago, cette école avait vraiment une très bonne réputation... Sauf que moi elle ne m'intéressait pas plus que ça ! J'avais recopié la liste sans réfléchir, sans penser un instant que j'avais une chance d'intégrer cette école. Je me suis senti tout con en arrivant dans une école d'informatique prestigieuse alors que je n'avais jamais touché à un ordinateur de ma vie ! Tout ça grâce à mes notes en mécanique. Durant mes études, j'ai été un peu largué, je suis complètement passé à côté des cours intéressants : la faute à un programme pédagogique "innovant" où chaque élève choisit lui même ses cours parmi un catalogue beaucoup trop fourni. Mes compétences en conception industrielle et en résistance des matériaux ne m'ont servi à rien pour comprendre les cours d'algèbre et de programmation informatique. Enfin heureusement, j'ai rapidement découvert que je pourrai tout de même assouvir mon goût pour la création, non pas dans le dessin de blocs moteurs, mais dans la réalisation de logiciels. C'est ainsi que j'ai appris à supporter, puis à aimer, l'idée que j'allais désormais devenir ingénieur en conception logicielle. J'ai acheté mon premier ordinateur peu après mon arrivée à l'école et j'ai commencé à bidouiller avec les conseils de mes copains de promo qui étaient, eux, tout à fait dans leur élément... C'est tout juste s'ils n'avaient pas monté leur premier PC à l'âge de 5 ans ! Au début j'ai rien compris à leur langage et puis, par mimétisme, je suis moi même devenu un Geek, un l33t, un r0><0r, un |-|4cK3r. un " STFW, n00b ! " En deuxième année, j'avais deux PC dans ma chambre, dont un serveur destiné à héberger les films téléchargés par les élèves de l'école tout aussi légalement qu'un kit K&N sur un ZZR1400 full... En troisième année, mon troisième PC n'avait pas de boitier : j'avais assemblé de manière esthétique, artistique presque, les composants d'un ordinateur sans utiliser la boite métallique habituelle, le disque dur exposé avec goût au pied du lit communiquant avec la carte mère située dans le tiroir de ma table de nuit à l'aide d'une nappe du plus bel effet. Bref, une longue descente aux enfers ! [ Rires ] Aujourd'hui, quand je me lève le matin, mon premier geste (après avoir embrassé Julie, cela va sans dire ) est d'allumer l'ordinateur... Même si je ne m'en sers pas !
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Taz : |
Maintenant, parlons de ce qui nous réunit, ta passion pour la moto. D'où vient-elle ?
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Nicolas : |
La moto, c'est mon papa qui m'a filé le virus. Ne vas pas croire pour autant que c'est un vieux briscard comme toi qui écume les routes depuis le début des années 80... Lui même a passé le permis à la cinquantaine. Ils étaient une bande de potes bientôt quinquas et se sont lancés le défi de passer le permis ensemble. Un peu comme dans le film "Bande de sauvages" (sorti bien après). Sa première moto était un Zéphyr 1100 de Kawa. Un roadster-cruiser magnifique dont je suis tout de suite tombé amoureux ! Je disputais à ma mère l'honneur de s'asseoir sur le strapontin. Il faut dire qu'en comparaison de ma Peugeot 205 (1400cc pourtant !...) les sensations étaient toutes autres ! Bon, ne sachant pas moi-même conduire, je me contentais des grosses accélérations en ligne droite et des timides prises d'angles en virage sans vraiment me poser de questions. Mais quel pied ! En voyant cette bande de copains partir écumer les routes à la recherche d'un café bien chaud ou d'une limonade bien fraîche (selon la météo... Bien qu'ils sortaient plus souvent les motos par beau temps je dois avouer) je me suis mis à rêver de faire comme eux. Mon père s'est séparé de sa Zéphyr pour d'obscures raisons. J'ai été déçu de cette séparation à deux égards : tout d'abord parce que je n'aimais pas beaucoup la Varadéro 1000 qui venait la remplacer (je n'ai jamais été séduit par les trails) et aussi parce que, lorsque je décidais quelques mois plus tard de passer le permis, il était trop tard pour lui racheter / subtiliser cette moto magnifique. Après une chute à l'arrêt (un coup de frein dans un parking avec le guidon braqué) et en accusant le poids trop haut du Varadéro, mon père est finalement passé à la Pan-Euro tandis que, le permis en main, j'achetais mon ZR-7. Le
permis, je ne vais pas m'attarder dessus. Je suis tombé sur un
vrai connard qui a failli ne pas me le donner sous prétexte que...
Je me suis arrêté à un passage piéton pour
laisser traverser un enfant qui sortait de l'école (véridique !).
Ce pauvre type m'a traité d'assassin "Si
tu laisses traverser ce gamin et qu'il se fait renverser par une voiture
qui arrive dans l'autre sens, c'est toi qui l'as tué !"
avant de me donner le papier rose pour délit de bonne gueule "T'as
une bonne tête, je vais te le donner quand même" Le ZR-7, par contre je peux en parler avec plaisir. C'était un peu comme le bandit d'Olaf que j'ai essayé récemment, mais en un tout petit peu plus coupleux. Un châssis bien souple comme il faut (la moto s'écrasait de quinze bons centimètres lorsque je m'asseyais dessus), une sonorité d'enfer, mais pour pas grand chose au final. Cela ne m'a pas empêché de partir au tas avec en voulant dépasser une voiture juste devant un virage bien serré : Je suis arrivé trop vite pour tourner et j'ai terminé planté dans le talus. Déjà à l'époque je m'entrainais aux sorties de pistes. A cette époque, j'ai aussi conduit la Pan-Euro de mon père assez confiant (inconscient ?) pour me la confier. Premier dépassement : Réflexe ZR-7 oblige, je tombe deux rapports et colle la poignée à toc. Ça ce fut mon premier wheeling (involontaire). La Pan-Euro était royale question motorisation, mais encore quelques problèmes de tenues de cap à vitesse autoroutière (modèle 2001) et surtout celle là avait un mauvais réglage des suspensions qui la faisait " pomper " sur les irrégularités. Ça, en plus de la selle en pente, faisait que j'enroulais au final plus de kilomètres avec mon roadster question confort. Et puis il y a eu l'achat du VFR, qui m'a incité également à trouver un club pour rouler vraiment. J'ai grâce à cela fait quelques progrès, ce qui m'a permis de comparer ma pratique avec mon modèle, "Papa". Lorsque nous sommes descendus ensemble à Toulon en 2006, lui en Pan et moi en VFR, j'étais fier de pouvoir lui donner quelques conseils, notamment sur le fait de ne pas avoir peur de pencher la moto en virage. J'ai même eu droit aux remerciements de ma mère qui a réellement senti une différence, son pilote ayant finalement accepté de faire confiance à ses pneus et son véhicule. Roadster, routière, GT-sport... En plus de ces trois motos qui m'ont marqué, j'ai eu la chance grâce au club d'en essayer beaucoup d'autres. Du GS 1200 (merci mille fois pour les essais !) en passant par miss XXX à son époque "full de chez full" du Taz (mais non Bruno, je n'ai pas touché au bouton...) il ne me reste aujourd'hui qu'une seule catégorie à essayer avant de savoir laquelle me correspond le mieux : la sportive pure. Qui sait quelle sera ma prochaine bécane ? J'ai des rêves de sportive c'est clair. Si seulement Triumph faisait encore sa Daytona en grosse cylindrée... [ Soupir ] Mais je ne dois pas oublier que la moto, même si c'est mon plaisir égoïste, je dois la partager avec Julie. Ais-je le droit de lui imposer le strapontin d'une réplica ? Bon, j'ai au moins le droit d'essayer une sportive. Et de lui faire essayer la place passager... Si ça se trouve, elle adorera la position " grenouille, string à l'air " d'un CBR-1000-RR... Tu ne penses pas ???
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Taz : |
Arf, arf, arf... Sinon, quels autres centres d'intérêt te titillent ?
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Nicolas : |
Le théâtre. J'ai fait parti de 4 troupes différentes, du collège à la fin de mes études. Un total de 8 pièces, dont trois comédies musicales en anglais. Mais ne cherche pas, j'ai fait brûler les originaux des vidéos...
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Taz : |
En tout cas merci pour ces détails, un beau morceau de ta vie, de tes passions. Mais maintenant, je vais passer aux questions plus personnelles. Et la première est assez simple, j'aimerais savoir pourquoi tu joues au jeu de l'abruti à un stade où ça en devient parfois horripilant ? Même pour MOI !!! Pourquoi renvoyer cette impression d'en avoir rien à foutre de rien ? Tu sais pourtant très bien que ça t'attire des inimités !
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Nicolas : |
Ouh là là... C'est pas une question ça, c'est trois questions différentes !
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Taz : |
Oui mais j'attends des réponses !
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Nicolas : |
Déjà,
concernant le fait que je joue les abrutis, j'ai une anecdote assez frappante :
Julie m'avait invité à un repas avec ses copines de classe,
la soirée se déroulait très bien et le courant était
bien passé avec une de ses copines avec qui je plaisantais depuis
un moment lorsqu'elle me demande "Mais au fait,
tu fais quoi dans la vie ?" Je lui réponds assez
vaguement " Je travaille dans le logiciel ".
Elle insiste "Oui, mais précisément,
tu fais quoi ?" et là je lui dis "Je
fais de la conception, je suis ingénieur" C'est comme si je m'étais soudain transformé en pestiféré, elle n'a plus osé m'adresser la parole de la soirée. Tu penses, un " ingénieur " ! Elle ne méritait sans doute même pas que je lui adresse la parole... C'est triste, mais j'ai toujours eu des rapports plus simples avec les gens à partir du moment où je jouais aux idiots. A l'école, pour cesser d'être le " premier de la classe ", le petit binoclard avec qui on ne joue pas aux billes, j'ai dû me transformer en " clown de service ". Et ça a tout de suite été beaucoup mieux. Le plus dur était de faire en sorte que les autres ne se rendent pas compte que j'avais de bonnes notes. Au collège, les choses ne se sont pas arrangée. Le paradoxe au collège, c'est que les gamins sont sans pitié, ils ne laissent rien passer. Il y fait aussi mauvais être le clown de service que le premier de la classe. Le seul moyen de s'en sortir c'est d'être insipide. Là, j'ai pas réussi, je me suis contenté d'attendre que le lycée arrive. Au lycée, ça a été beaucoup mieux, le coup de faire le mariole a marché à fond et j'ai passé de super années. Depuis c'est resté. Maintenant, concernant le fait de donner l'impression que tout me passe dessus en revanche... Là, le truc c'est que je ne fais pas semblant. A vrai dire, je suis effectivement sensible à très peu de choses. A la mort de Diana, j'ai repris deux fois des moules, et lorsque j'ai vu les deux tours s'effondrer en direct à la télé, j'ai changé de chaîne pour finir mon épisode de star trek au lieu de pousser des hurlements de désespoir. Comme disait Desproges "Je me fous de tout". Je me dis que si certaines choses arrivent, c'est qu'elles doivent arriver et que ça ne change rien de se laisser affecter. Cela dit, je comprends que mon premier trait de caractère, le côté " jamais sérieux ", me rende "horripilant", surtout pour les gens comme toi qui ont besoin d'avoir occasionnellement des conversations sérieuses. Mais je n'aime pas les conversations sérieuses, celles où l'on se met à nu, où l'on est vulnérable. C'est dans ma nature et ça ne changera pas. Le fait que l'image que je renvoie puisse m'attirer des inimités... A vrai dire... Je m'en fous autant que de la mort de Tino Rossi. Ceux qui me jugent en se contentant des apparences ne m'intéressent pas de toutes façons. Si le courant passe avec ceux qui regardent au delà des apparences, alors cela suffit à me satisfaire.
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Taz : |
Mais alors si tu te fous de tout, pourquoi t'investir au sein du club ? Pourquoi consacrer du temps à Averell Mag et au fonctionnement du club ?
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Nicolas : |
J'ai dit que peu de choses m'affectaient, c'est différent. J'ai des centres d'intérêts et des passions, je m'enflamme lorsque quelque chose me plait... Seulement, les choses "graves" ne retiennent pas mon intérêt. M'engager au club, au travers de quelques rédactions ou de l'organisation de petites balades, m'a permis de mettre à profit mon plaisir d'écrire et de partager. J'aime me sentir responsable et offrir le meilleur de moi même pour les autres. Et puis quelque part, j'ai conscience qu'on ne fait pas avancer les choses sans sortir le cul de sa chaise, alors j'applique une formule que m'a un jour dit le président du club "Tu y trouveras ce que tu souhaites y apporter".
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Taz : |
Et ton avenir au sein du club ?
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Nicolas : |
C'est clair que mon départ va changer des choses par rapport au club. Pour cette année, je continuerai de tenir tous mes engagements pour autant qu'il est possible de le faire à distance. Côté balades, en revanche c'est évident que je serai moins présent en Île de France, les soirées au bureau n'en parlons même pas. Ensuite... on verra bien comment les choses évoluent ! J'ai du respect et de l'admiration pour des gens comme Solo qui arrivent à rester proche du club malgré la distance. Mon avenir à moto maintenant...
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Taz : |
Et dans le monde moto en général ?
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Nicolas : |
Je l'ai dit, j'ai des rêves de sportive, de piste. Pour cela il faudrait que je trouve le budget. Une chose est claire c'est que, province ou pas, je ne pourrai plus longtemps me faire plaisir sur la route, ce sera le moment de trouver d'autres moyens de pratiquer ce sport, toujours avec la volonté de renvoyer aux non motards une bonne image de ma passion. C'est à force de patience et de bons comportements qu'on finira par faire accepter notre goût du risque et de la vitesse comme autre chose qu'un comportement délinquant.
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Taz : |
Et le fait d'être de retour "sur tes terres" [ Veinard ] comment cela influe-t-il ?
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Nicolas : |
Ben je pense que cela ne fait que retarder l'inévitable. Paris subit avant le reste de la France la répression sauvage, mais tôt ou tard la politique motophobe se généralisera, tant qu'une poignée de motards déviants refuseront d'adopter un comportement responsable. J'en suis la première victime : jamais de burn ou de wheel, toujours courtois et prudent... Et pourtant je perds mes points un à un pour quelques kilomètres par heure de trop sur des routes désertes, face à des gendarmes trop à cran pour imaginer que je puisse être autre chose qu'un délinquant en puissance. Une seule chose ne changera pas, la moto continuera pour moi d'être un outil, un moyen de transport pour aller au travail, et une source de plaisir durant mes temps libres. Où que j'aille.
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Taz : |
Et en tant que passager,
après le gold et le varadero, tu te sens prêt pour le XX ?
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Nicolas : |
J'ai aussi testé la pan-euro, le Zephyr, le ZR-7 (que je suis aller chercher avec mon père à la concession quelques jours avant de recevoir mon permis, et que j'ai du roder en tant que passager)... Franchement, ce n'est pas une question de moto. Maintenant que je suis moi même conducteur, je n'ai plus les mêmes réactions que lorsque j'étais simple SDS. J'accorde au pilote ma confiance "a priori", et je me réserve le droit de la lui retirer en cas de doute. Pour l'instant il n'y a que deux choses qui peuvent me dégoûter : le manque de confiance et l'inconscience. Le manque de confiance, c'est insoutenable. Lorsque je sens que mon pilote hésite... Doublera ? Doublera pas ? Et ce virage, trop rapide ? Pas assez rapide ? Je sais trop bien à quel point une hésitation peur envoyer au tas. Derrière toi sur le gold, nous nous sommes engagés entre deux camions avec moins d'un centimètre de marge de chaque côté des rétros et pourtant je n'ai pas senti une seule seconde la moindre once d'hésitation. Tu y allais avec une telle franchise que je n'ai pas imaginé un instant que ça ne pouvait pas passer. Moi même je ne l'aurai pas fait, conscient de ne pas en être capable, mais pourquoi pas toi ! L'inconscience c'est encore pire. Là, je ne sers même pas les fesses. Je tape sur le casque comme un sourd jusqu'à ce que le supplice s'arrête. Je touche du bois, je ne suis pas encore tombé sur un vrai barjo, le mec qui risque ta vie de passager pour avoir sa dose d'adrénaline. Derrière le varadéro, tu m'as fait un sale coup, mais ce n'était pas dangereux ni inconscient. J'aurais simplement préféré que tu me demandes mon avis avant de partir comme un goret à la poursuite de cet énèrgumène en R1 "fioul paouère" sur une autoroute A4 surchargée. Mais c'était amusant ! Je me sentais un peu comme un glaçon dans un shaker cela dit. Un tour en XX ? Tant que je sentirai que tu es confiant et conscient, je suis partant. Juste une chose, préviens moi avant d'appuyer sur le bouton des poignées chauffantes...
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Taz : |
Non NON, ce sont les Warnings Suit un peu...
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Nicolas : |
...
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Taz : |
Plus sérieusement maintenant, quel est ton bilan après ces années à Paris ?
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Nicolas : |
Lorsque je suis allé voir au cinéma le film "bienvenue chez les chtis" cela m'a rappelé mon arrivée à Paris. Pour un Breton, "monter à Paris " c'est encore pire qu'un marseillais qui va vivre à Bergues ! Chaque fois que je rentrais en Bretagne, mes proches s'inquiétaient pour moi "Ça va ? Tu n'es pas trop malheureux là bas ? Il parait que les gens sont tellement méchants...". Si j'avais voulu, j'aurai pu faire croire à certains d'entre eux qu'un inconnu m'avait mordu dans le métro, cela ne les aurait même pas surpris. Quand j'ai passé le permis moto en région parisienne, avec son fameux "Périphérique de l'enfer" c'était comme si je venais de m'inscrire à un concours de saut à l'élastique sans élastique ! Et enfin, une fois que Julie m'a rejoint pour vivre avec moi, nous avions le droit aux commentaires truculents de ses anciennes clientes du bar. Ça allait de "C'est pas trop dur ?" au pathétique "Comment ils vont les parisiens ?" teinté d'un mépris sournois. "Mieux que les poissonnières qui se prennent pour des bourgeoises en tout cas !" avais-je envie de répondre une fois sur deux. Julie, qui n'a jamais fait les magasins dans la capitale avait systématiquement droit au "On voit que tu es parisienne, tu as des vêtements à la mode !"... Vêtements qu'elle avait achetés à Vannes, dans la boutique à côté du bar de sa belle mère... Pitoyable. Finalement, "monter à Paris" nous a avant tout permis de réaliser à quel point nos "compatriotes Bretons" étaient étroits d'esprit et chauvins. Je n'ai depuis cette époque plus aucune fierté à me revendiquer Breton. Pour ressembler à ces pantins dressés au chauvinisme à grands coups d'un chouchen imbuvable ? Non merci ! J'aime ma région, je suis amoureux de ses falaises et de son climat exigeant. Mais je n'ai pas plus d'estime pour ses habitants que pour les autres citoyens du monde. Un détail amusant, les " bretons " les plus intégristes sont en majorité des estivants qui y vivent moins de trois semaines par an... Surveille bien les plaques d'immatriculation des voitures qui ont un gwen-ha-du (Drapeau Breton) sur la plage arrière, tu auras des surprises ! Le vrai choc n'a pas été vraiment l'arrivée à Paris, mais plutôt la vie en copropriété. D'une nature misanthrope malgré mon apparente sympathie, j'avais toujours vécu dans une maison individuelle entouré de gens civilisés. Rien ne m'exaspère plus que la médiocrité de pensée et de geste. Partager un immeuble avec une armée de beaufs attardés m'aura permis de découvrir les plus beaux produits de la civilisation occidentale. Entre l'alcoolique de service qui passe ses nerfs en brisant la vitre du hall d'entrée (de toutes façons, c'est gratuit : c'est la copro qui paye !) et le fumeur fainéant qui, en plus de m'intoxiquer en fumant à sa fenêtre, met le feu au sous sol en jetant son mégot dans le vide ordure, j'ai eu milles occasions de m'apitoyer sur la connerie humaine. La seule chose capable de faire réagir ces mouches à merde, c'est de leur enlever la télé. Privez-les des commentaires de Thierry Gilardi pendant 24h et vous obtenez d'eux n'importe quoi en échange d'une prise d'antenne qui fonctionne. J'aurais tout aussi bien pu vivre cela dans un immeuble en Bretagne, le hasard a voulu que je découvre la vie en appartement à Paris. Les supporters avinés qui rentrent du parc des princes après le match du psg en répandant leurs ordures dans les jardins d'enfants qu'ils investissent en brisant les barrières de nuit. Les livreurs de pizza qui traversent en Wheeling (je comprends mieux l'état de ma commande en arrivant chez moi !) les allées piétonnes bondées de promeneurs pour gagner quelques pauvres minutes. Les automobilistes excédés, prêts à tuer pour avancer de quelques mètres. Chaque jour, la "civilisation" me donne une raison de plus de la détester. Mais je relativise en me disant que ça ira de pire en pire avec l'âge. Que je deviendrai inévitablement un vieux con aigri... Alors pour l'instant je supporte. Je m'autorise au passage un peu de pub pour ceux qui liront cet article : Regardez donc un film intitulé "idiocratie". C'est une oeuvre visionnaire sur l'avenir de l'humanité, ça fait froid dans le dos.
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Taz : |
Et le fait que tu sois un " rookie ", un " bleu ", un " jeune con " du point de vue des institutions (assurances, banques, administration) comment l'as-tu vécu ? Est-ce que cela a affecté ta vision du monde ?
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Nicolas : |
Pour commencer, je serais bien mal placé pour me plaindre ! Car dans ma catégorie (25 ans, jeune salarié...) je fais parti des mieux lotis. J'ai des bagages en béton et si c'est vrai qu'à la première approche, un assureur, un banquier ou -encore mieux- un agent immobilier (le parfait exemple du mec qui se croit important mais qui ne sert à rien) commet toujours l'erreur de ne pas me prendre au sérieux, dans la majorité des cas il finissent toujours par s'en mordre les doigts et se confondre en excuses. De mon point de vue donc, la situation est plus souvent amusante que difficile. Mais cela m'a, par contre, permis de réaliser les difficultés que devaient affronter les jeunes de mon âge, et qui n'ont pas tous ma chance, et évidemment je trouve cela dégeulasse et révoltant. Les tutoiements, les "Où sont vos parents ?", les "Vous êtes certain d'avoir un emploi ?" prononcés d'un air suffisant, s'ils mettent parfois leur auteur dans l'embarras, restent trop souvent sans conséquences pour eux. Si seulement on était plus nombreux à pouvoir leur mettre le nez dans leur propre merde... Je n'ai plus aucune pitié non plus pour la vieille aigrie qui vient faire ses courses à l'heure de pointe et me donne des coups de caddie dans les talons à la caisse pour passer devant moi. "Eh, la vieille, pourquoi tu viens pas faire des courses à l'heure de derrick, pendant que je suis au boulot pour payer ta retraite ?" Tous autant qu'ils sont, à ne pas nous prendre au sérieux, sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Les jeunes actifs sont le moteur de la société. A trop traire une vache, elle peut finir par se tarir. J'ai eu une enfance heureuse dans une famille équilibrée, mes parents ont toujours été à mes côtés pour m'accompagner dans mes projets, ce serait malhonnête de prétendre le contraire. Mais qu'on ne vienne pas me dire que je suis un parvenu, car la chance n'arrive pas toute seule et c'est à force de travail et d'audace que j'ai pu en arriver où j'en suis aujourd'hui. J'ai simplement reçu les bons outils pour construire moi même ma vie. J'estime d'ailleurs juste d'en faire autant avec mes propres enfants le jour où je déciderai d'en avoir avec ma compagne. Après tout, ne sommes nous pas sur cette planète que dans le but de donner une chance à notre descendance ? Bon, pour l'instant, je n'en suis pas là, déjà que j'ai un chien ! -rires- En tout cas, je profite de ces années d'indépendance pour ME faire plaisir avant tout. S'il y avait un mode d'emploi pour me comprendre, il serait simple. Ma vie n'est finalement pas différente de celle des autres : une interminable recherche de plaisir ! |
Le mot de Julie dit " Heidi "
Taz : |
Avant de conclure cet article, je laisse la parole à Julie, qui a sans doute aussi quelques mots à dire sur l'intéressé.
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Julie : |
Bon, je ne m'étalerai pas sur le Nicolas intime. Celui que je suis la seule à connaître et que j'ai bien l'intention de garder pour moi. Par contre, je peux vous parler de ses débuts à moto. Ça faisait deux ans que nous étions ensemble et quelques mois qu'il était parti vivre à Paris pour ses études lorsqu'il m'a annoncé le plus naturellement du monde qu'il s'était inscrit au permis moto et qu'il avait commencé les leçons de conduite... Moi je suis tombée des nues : Je savais bien qu'il aimait faire de la moto avec son père mais il n'avait jamais été question de passer le permis. Encore moins à Paris ! Et lui de m'annoncer "Mais si, ça fait longtemps que j'en ai envie !" C'est tout Nicolas ça : il vit sa vie dans son coin, il fait ce qui lui plait sans s'inquiéter du reste. Je ne dis pas qu'il est égoïste car il est très attentif avec moi et toujours prêt à s'occuper de moi ou à me rendre service, mais lorsque ça touche à ses passions, c'est juste "son" truc et personne n'y peut rien. Pour sa première moto, il m'a fait le même coup. Il m'a annoncé un après midi qu'il allait chez le concessionnaire avec son père... Et il est revenu avec son ZR-7. A l'époque, mes proches ont réagit en disant qu'il allait se tuer, il faut dire qu'il ne donnait pas vraiment l'impression d'un jeune homme sérieux et responsable. Heureusement pour moi, ils se trompaient. Pour le VFR, après m'avoir annoncé qu'il se l'était acheté, il a seulement ajouté "ce sera sans doute moins confortable mais ne t'inquiète pas, je ferai changer la selle". C'est à peine si j'ai été surprise. Par chance, j'aime bien le VFR, même si je ne peux pas m'endormir dessus (alors que l'ancienne en revanche...) La prochaine moto ? Attention, Nicolas a changé ! Maintenant il me demande mon avis... Pour me faire plaisir ! Mais je ne suis pas idiote, quoi que je dise, je sais qu'il n'en fera finalement qu'à sa tête ! Que voulez vous, il faut faire avec... Bon, sinon, il reste un regret : le fait que la moto ne sculpte pas aussi bien le corps de mon homme que la planche à voile... Cependant, l'avantage, c'est que je peux être toute collée contre lui alors qu'avec la planche il passait des journées loin de moi. La conclusion est la suivante : en laissant à mon homme le loisir de prendre du bide, j'ai gagné une place à ses côtés. Il faut en faire des sacrifices pour rester à ses côtés !!! Non, je plaisante, mon homme c'est le plus beau, et c'est pour ça que je suis heureuse qu'il n'y ait que 2 places sur une moto, ça évite de se traîner sa horde de groupies ......... |
The Conclusion
Je laisserai de côté les cirages de pompes du genre " depuis que tu es parti cet été, tu nous as manqué " car seuls ceux qui partent et ne donnent plus signe de vie peuvent nous manquer. Mais malgré la distance, Averell a été là à la Tourangelle 2008 et à d'autres activités. De plus, cet été on s'est vu alors pour moi et d'autres, rien n'a changé. L'amitié au sein du noyau dur du club qui s'est construit depuis les assises 2007 se fout des distances...
Mais en ce mois d'octobre, son interview tombe à pic, car nous savons maintenant qu'il va quitter le Bureau vu qu'il n'est pas possible de gérer une situation parisienne depuis la Bretagne. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il quitte le club.
On est à l'aube de la fin de saison et on réfléchit si on se lance dans une saison supplémentaire, et avec qui... Comme chaque année, les mauvais jours nous feront en perdre certains de vue, qui reviendront aux premiers rayons de soleil.
Il faut dire que le club connaît un bébé BOUM sans précédent, et que pour pas mal de potes, 2009 sera plus une année "couche-culotte" que moto. Mais bon, ainsi va la vie...
Donc comment conclure sans parler de demain ? Là est la question qui recevra une réponse plus tard. Parlons d'abord de ce qui nous lie, Nicolas et moi. Non je ne parle pas des succulents repas de sa moitié et âme soeur Julie qui fait des petits pains de folie et des lasagnes qui vont me manquer, ni de son chien Doc qui m'adore, mais de nous deux. Comme avec Baloo, on n'a pas besoin de se parler, des fois nos regards suffisent pour se comprendre. Prenons l'épisode de la charte qui a vu le jour cet été, les premiers débats aux Settons on été épiques. Pour déboucher au final sur une charte qui correspond à 200% à l'éthique du club et augure du meilleur pour demain (et oui, je ne peux pas m'empêcher de parler du futur).
Cette charte et née d'une volonté de construire et de mettre des bases solides au groupe de gestion. Nicolas y a participé, et malgré certaines de mes oppositions, a réussi avec les autres à la rédiger. Ça, seul le groupe de gestion pouvait le réussir face à un vieil acariâtre comme moi. Sachant que celui qui montait au feu c'était lui.
Ce qui me plait dans ce reportage, c'est que demain on ne pourra plus penser qu'il est un "Fils à Papa" à qui tout est arrivé comme ça, mais au lieu de ça le gamin s'est sorti les doigts du cul, celui qui en a mis un gros coup plus d'une fois à certains bons penseurs : Banquiers, responsables d'agence immobilière et j'en passe, la liste est longue.
Même au sein du Club certains vont se dire MERDE !!! C'est Averell ? Heu ! Nicolas ?... De qui on parle là ?
Si, si. Car j'estime qu'il a ouvert assez de portes pour qu'aujourd'hui, on lui marque du respect en tant qu'homme et pas seulement en tant que gamin...
Il a gagné au club, au fil du temps, ses galons de "Doux Dingue". Ne nous méprenons pas, ce terme (que portent d'autres personne telles que Le Jé, Ma Pomme et autres) est plus élogieux que péjoratif, vision que je laisse à ceux qui ne regardent que le 1er degré. Il vit ses passions à 1000% sans que cela ne vienne troubler l'extraordinaire couple qu'il fait avec Julie et avec leur "Petit Doc" ...
L'expression "La boucle est bouclée" qu'inspire le fait que je mène moi-même son interview alors que j'ai été le premier cobaye d'Averell Mag ne doit pas s'appliquer ici. J'espère que ce dernier interview d'Averell Magazine sur Nicolas, vous a montrés l'engagé et le passionné qu'il est.
Cependant nous savons ce que sera concrètement l'avenir pour Averell Mag en 2009. Il sera remplacé par une nouvelle rubrique, qui est en cour de création "Les Interviews des Potes" avec un format sans doute différent. Ce qui permettra de passer en dehors du club pour aller à la rencontre des grands de notre monde ou autres... d'ouvrir cette nouvelle rubrique en dehors de chez nous.
Les interviews arriveront comme ça au fil du temps sans réel planning établi, selon les envies du Groupe de Gestion et tous Potes qui le désires, toujours de façon collégiale.
Pour vous permettre de patienter entre chaque nouvelles interviews, il y a eu en Septembre la sortie de notre nouvelle rubrique : Les Potes en Folie.
On pourra me dire que je suis barge ! Oui ! Mais c'est comme quand j'ai décidé de faire et poussé à la création d'Averell Magazine. Au début, on me disait "Jamais ça marchera, jamais ça ne sera lu...". Les chiffres de connexion nous ont démontré avec le temps que chaque article est attendu, et que des explois ont été accomplis (comme le reportage sur Talau !)...
Que rajouter de plus sinon que 2009 sera une année de transition comme celle de 2008, avec des moments encore plus inoubliables. Et se dire que 2010 sera l'année du renouveau pour le Club...
To Be Continued.
Le Taz pour vous servir.
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