Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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Ouvrez le son de vos enceintes ainsi que vos oreilles en grand
Vous pourrez écouter
l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ou veulent réécoutez l'intro officielle du "Baloo Mag" :


Not' virée normande
(sans le crachin ça serait moins rigolo…)

Tout avait pourtant bien commencé… jusqu'à LA boulette. Du " Made in Ricounet " tout craché, breveté, déposé. Le genre de truc dont je suis le spécialiste incontesté. Du grand art…

Méthodique et organisé, j'avais préparé toutes les affaires scrupuleusement : machine, équipements, bagages. Tout en ordre, tout calculé, tout bien à sa place, je n'avais plus qu'à m'habiller, prendre l'ascenseur pour le -2, mettre la clé dans le contact et GO. Seulement voila, en même temps que je suis pragmatique et sérieux tendance 1er de la classe (c'est pas moi qui le dit, c'est Taz), j'ai une drôle de manie à la rêverie et à l'étourderie qui vient en général et même régulièrement pimenter l'ordre établi, si je puis dire. Et ça a pas loupé.

Devinez quoi ?? Calamity était encore posée sur ses deux béquilles d'atelier, alors qu'elle était déjà attelée… Cool Raoul pour l'avant, no problemo, mais pour l'arrière, je vous fais pas un dessin… P'tite question rigolote, juste comme ça : comment donc qu'c'est qu'on fait-on pour relever la béquille d'atelier de la roue arrière et poser la moto sur la latérale alors que le bras de fixation de la remorque empêche ladite béquille d'être relevée pour s'écarter de la roue ?????

Hummmm ???? Et ben en voilà une qu'elle est bonne !!!

Après avoir retourné le problème dans tous les sens, et envisagé toutes les tentatives imaginaires de solutions type " grosse feignasse ", bah il a bien fallu se rendre à l'évidence : dans ces cas-là, comme qui dirait KIAPUKA !!! D'OH !!!! comme dirait Homer…. (attention au copyright Hommer …)

Après une bonne minute à cracher des noms d'oiseaux dans tous les sens (les murs du parking en résonnent encore…), c'est donc déjà tout emmitouflé que j'ai vidé la remorque, sorti la boîte à outils et fait couler l'huile de coude pour tout désatteler et réatteler. Tout ça à la ramasse alors que l'horloge tournait.

En nage, bien vénère, après avoir calé dans la montée de la sortie de garage et manqué de me bourrer avant même d'être sorti, je me suis pointé avec un bon quart d'heure de retard au RDV. Pas dans mes habitudes ça… Et en plus il flottait, comme bizarrement à chaque départ de balade d'ailleurs. En deux minutes, la moto ruinée, alors que le veille encore elle claquait comme du neuf après une heure aux petits soins. Horreur de ça : se casser le cul à la mettre toute propre et ne pas en profiter un minimum. La météo avait pourtant suggéré qu'on allait passer entre les gouttes… Tant pis.

Après cette petite péripétie, nous sommes partis avec Bruno à la station Total de Bure. Après un accueil encore plus que mitigé de la part des gérants (obligation de payer avant de se servir, attitude et paroles limites insolentes envers les clients), nous avons appris par téléphone que Christophe avait chuté sur une plaque de gazole au petit matin. Gloups dans les têtes…

En attendant de constater de visu l'étendue des dégâts, un petit briefing s'est imposé pour Nathalie, dont c'était la première vraie grosse balade dans un moto club sérieux (Cf son interview lors du dernier salon moto).

En fin de compte, Savino et Christophe sont arrivés pour le départ, la moto de ce dernier amochée ainsi que sa remorque effectivement marquée, sans toutefois que cela ne vienne hypothéquer la sécurité. Par contre, nous avons été beaucoup plus inquiets de voir Christophe sautiller une fois descendu de sa moto, à cause d'un pied en vrac car resté coincé sous la moto au cours de la chute. Quasi impossible pour lui de poser le pied par terre. Nous nous sommes d'ailleurs arrêtés au cours de la balade pour une pause médicale, histoire de soulager les bleus.

Puis GO jusqu'à Honfleur, toujours sous la flotte, pour retrouver le reste de l'équipe déjà sur place. J'en profite pour tirer mon chapeau à Nathalie, pour son rythme impeccable dans des conditions pourtant pas évidentes, avec du froid, de la grisaille, de la flotte, des petites routes pas évidentes et même parfois piégeuses. Qui a dit que les jeunes permis ne savaient plus rouler ?

Deuxième coup de chapeau à Christophe, un dur au mal assurément, pour avoir piloté tout un week-end dans les mêmes conditions une moto lourde et attelée avec une patte dans la choucroute. D'autres auraient jeté l'éponge bien avant. Qui a dit que les jeunes générations manquaient de courage ?

Jamais deux sans trois ! Encore un bravo tant que j'y suis à Fred et Bruno pour l'organisation de cette balade, nickel de bout en bout, alors même qu'elle était complexe à organiser compte tenu de tous les paramètres qui entraient en ligne de compte.

Et puis aussi un dernier merci à Monsieur de Seynes, de Yamaha Motor France, pour les T-shirts offerts en cadeau aux participants de cette balade. Ce geste a été apprécié à sa juste valeur par tout le monde.

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Un moment agréable de ce périple aura été les trois ponts : de Brotonne, de Tancarville, de Normandie, tous les trois enfilés par un temps en voie d'amélioration, lequel laissait percer à travers les nuages une lumière fraîche et vive qui a illuminé une bonne partie des paysages lors des franchissements, nous donnant des panoramas très agréables. Sympas aussi les voies réservées pour les deux-roues sur le pont de Normandie, nous évitant de passer à la caisse.

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Je pense d'ailleurs l'avoir dit dans je ne sais plus quel autre CR, mais Dieu que la Normandie est belle ! Bien verte et fleurie, propre, entretenue, avec des maisons à colombages toutes croquignolettes, ça m'a changé de la Sicile où j'étais une semaine auparavant.

Le resto du midi a commencé pour ma part sous le signe du comique. En effet, nos G.O. avaient réservé une table dans un établissement dont le nom " La Belle Epoque " était en accord avec l'ambiance générale intérieure ainsi que la clientèle. Un truc un peu rétro, genre Paris des années 30, bon chic bon genre comme on dit, avec un service à l'ancienne, au petits soins, et des clients en général de type CSP + d'un certain âge, tous endimanchés, bref des Mâdâmes et des Môssieurs bien sur leur 31.

J'ai encore en souvenir les 50 paires d'yeux qui se sont retournés tous dans un même mouvement, pivotant comme un seul homme sur leurs chaises pour dévisager les 11 roturiers casqués et encuirassés déboulant dans leur univers bien feutré comme des chiens fous dans jeu de quilles, un peu comme si les gladiateurs avaient décidé de quitter l'arène pour aller s'inviter aux tables des tribuns et autres nobles. La meute débarque, cherchez l'erreur…

Je vous raconte pas les mouvements de va-et-vient des têtes, de haut en bas et inversement, devant tous nos accoutrements crados et bigarrés tendance guerriers du bitume…

Je me souviens m'être pincé très fort les lèvres pour éviter d'exploser de rire devant tout le monde et rajouter au tintamarre que nous faisions objectivement tous sur le chemin de la salle qui nous était réservée, puis ensuite lors de la séance de débarrassage des équipements et du choix des sièges pour les uns et les autres. Quel souk on a du faire…. Heureusement que les gérants et les serveurs étaient cool… On a été servis comme des princes et les plats étaient objectivement fins et savoureux. Certaines brasseries sur Paris feraient bien de s'en inspirer. Et raisonnable côté tarifs d'après mes souvenirs.

Remarquez, en y pensant bien, il n'y a pas qu'au restaurant que les regards étaient posés sur nous, je l'ai encore remarqué lors de nos courses dans la grande surface, à la pharmacie, devant l'entrée de l'hôtel, aux pompes à essence… Incroyable comme un simple accoutrement qui sort un peu de l'ordinaire vous met à la marge dans la tête des gens et change votre image du tout au tout. Dès le départ, vous n'êtes plus untel ou untel, mais vous êtes " le motard ", et cette simple caractéristique réductrice envahit toute votre personne, efface tout le reste et vous définit complètement aux yeux des autres.

Des fois, je me demande bien ce que les gens peuvent penser quand ils me scrutent de la tête aux pieds. Je dois dire que c'est l'une des choses que j'ai eu le plus de mal à appréhender depuis que j'ai passé le permis : ce passage d'une apparence parfaitement passe-partout à un look totalement décalé par rapport à la norme établie. C'est encore gênant des fois pour un gars discret comme moi de soutenir le regard appuyé de certaines personnes, car vous sentez qu'ils sont en train de vous cataloguer, de vous mettre dans une case prédéfinie. Vous sentez l'analyse qui découle de leur observation et même parfois tout le cortège d'aprioris et d'idées toutes faites qui se met en place dans leur tête, et vous vous dites que vous êtes en train d'être perçu d'une manière qui ne correspond en rien à qui vous êtes réellement. En clair, on ne vous juge pas par rapport à QUI vous êtes (ce que vous avez dans vos tripes, votre cœur et votre tête), mais CE QUE vous êtes et CE A QUOI VOUS RESSEMBLEZ.

Pas trop l'habitude d'être le centre d'attention des autres… J'ai parfois l'impression dès que je me balade dans la rue ou que je me pose à une terrasse de café avec tout l'équipement que je suis passé du stade de l'invisible à celui du visible, et de devenir une curiosité visuelle. Je suis sorti du cocon du conformisme ambiant pour embrasser ma propre voie... Alors oui, tout simplement, il faut s'assumer et puis c'est tout, parce que je n'ai pas l'intention de renoncer à cette nouvelle identité. Je dis toujours que le passage du permis moto a été le déclencheur d'une évolution naturelle qui a permis de me mener là où je suis aujourd'hui, à savoir que j'étais destiné à porter cette seconde peau de cuir. Que les autres l'acceptent ou pas, je ne me sens jamais autant moi-même que lorsque que j'ai les bottes aux pieds, le blouson sur le dos et le casque sur la tête. Quand je suis fringué " en civil " comme je le dis parfois en rigolant, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, et que je ne suis pas en phase avec moi-même, tout simplement.

Bref, le cuir motard semble être en général le déclencheur de plusieurs types de réaction, qui vont de l'indifférence et du mépris (ce couple de parents qui nous ont tourné le dos sans rien dire alors qu'on leur souhaitait une bonne soirée avec la formule de politesse qui va bien), en passant par la curiosité, l'amusement, l'envie (comme la sympathique serveuse du restaurant), jusqu'à la haine parfois, comme ce taré dans sa Citroën avec ses manœuvres dangereuses, et qui nous a déclaré au feu rouge et en substance que ça ne lui posait pas de problème de foutre des motards en l'air. Sans commentaire…

En clair, quand vous sortez de la norme établie, et que vous vous positionnez parmi la minorité, votre singularité vous révèlera très souvent les valeurs et croyances de vos interlocuteurs, sans que vous n'ayez à faire quoi que ce soit. Trempez, et laissez simplement infuser ! Et en y réfléchissant bien, ce n'est finalement pas si mal, car cela vous aide pas mal pour savoir QUI vous avez en face de vous, ce qui est finalement important dans la vie de tous les jours.

Que vous dire du retour, sinon que j'ai déjà apprécié de récupérer la machine d'un parking chauffé et propre, que le temps s'est stabilisé au correct malgré le vent et la fraîcheur ambiante, et qu'à ma connaissance, il n'y a eu aucun drame sur la route. Deux groupes avaient été constitués, l'un pour ceux qui voulaient passer par la route de la côte pour aller voir la mer, le deuxième pour ceux qui avaient des impératifs horaires à respecter et qui souhaitaient rentrer sur Paris directement. J'avais bien dormi pendant la nuit (désolé pour les ronflements Fred !), ce qui fait que je me suis senti en forme pendant tout le trajet, bien mobile sur la machine, avec un top départ bien tranquillou à 11h. Malgré les nombreuses stations fermées, l'essence n'a pas posé plus de problème le dimanche que le samedi, beaucoup d'automobilistes qui roulaient au gazole ont pas mal ramé pour faire le plein, les panneaux " plus de gazole " ayant un peu tendance à fleurir sur les pompes.

J'ai bien aimé la rentrée en IDF en version GAZ à travers les inévitables bouchons du périph', avec devant le Taz qui ouvrait le passage, je dirais même qui déblayait le terrain !!! A propos, je verrais bien à greffer à l'avant et de part et d'autre de sa machine deux grosses lames biaises de type chasse-neige, histoire de soulever et d'envoyer valser sur les côtés les véhicules trop récalcitrants à se jeter directement sur les rails de sécurité pour nous laisser la place !!!!

Arf…. Ce serait marrant ça (*) !!! … Passe que quitte à greffer de quoi charger à l'arrière, autant aussi greffer de quoi charger de l'avant… charger à l'arrière… charger de l'avant… ggggggggg…. hummmouuuuuuuur !!!!! Gnierk gnierk gnierk…(**) Bref, le rythme était, disons… tonique, le gars à la Suzuk bleue derrière a été obligé de rendre la main malgré nos remorques…

Faut pas mollir ! Sur ce, à la prochaine !

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(*) Images réalisées par Taz

(**) Bon, pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes et qui s'imaginent que Bruno a roulé comme un cintré en ne respectant rien ni personne, je vais donc malheureusement devoir faire dans le politiquement correct et affirmer haut et fort que nous ne sommes pas des sagouins et que tout ce paragraphe est n'est qu'un pur délire à prendre bien entendu au second degré… Ceci dit, l'humble petit apprenti comique que je suis offre bien évidemment et tout naturellement dans ce CR un droit de réponse sur ce sujet au propriétaire dudit véhicule qui me précédait!!! (Ouille, aille, non, pas taper !!!!.....)

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