Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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Ouvrez le son de vos enceintes ainsi que vos oreilles en grand
Vous pourrez écouter
l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

"Mes JPMS de Lyon"…

Emmerdant de se lever aux aurores un dimanche ? Nan, pas quand on est un motard lambda et qu'on a le privilège d'avoir une invitation gratos pour aller faire un tour sur un salon normalement réservé uniquement aux professionnels. Mouaip', franchement, ça le fait…

Deux heures de TGV, un peu de tram et de bus, et c'est tout. Tout le temps qu'il faut pour choisir méticuleusement les boîtes qu'on va essayer de rencontrer et pour préparer les questions vers les responsables qu'on va tenter d'interviewer. Autant joindre l'utile à l'agréable…

A propos de transport, je ne suis pas du tout étonné, lors du trajet qui nous mène de la gare Lyon Part-Dieu à Eurexpo d'entendre divers concessionnaires et revendeurs se plaindre ouvertement du contexte actuel. Marges rognées, horaires à rallonge, embauches gelées, trésorerie au plus bas… A croire que c'est à celui qui se plaindra le plus. Quelques uns pensent se réorienter vers le système de vente sur Internet, sans que je sois capable à vrai dire de savoir si cela représente une vraie échappatoire ou un simple miroir aux alouettes. Il y a déjà tellement de monde sur ce créneau…

Je me suis d'ailleurs rendu compte que le message principal asséné par les grandes marques de distribution (Mad, Maxxes, Big Store ou autres) sur leur stand portait tout particulièrement sur l'attractivité financière pour les franchisés à se référencer dans leur réseau, avec selon eux un besoin initial de financement faible, une sécurité de trésorerie, une facilité de gestion avec une centrale d'achat performante, un niveau de marge confortable etc…

En tout cas, avant même d'entrer dans le vif du sujet, on sent que l'organisation est rodée car le tram aussi bien que la navette ensuite sont parfaitement en phase avec l'horaire d'arrivée du TGV, ce qui fait que tout s'enchaîne sans heurt. Arrivés sur place dans le hall principal, nous avons la surprise d'entendre des cris et de voir trois types se mettre sur la gueule. Il s'agissait en fait de deux vigiles qui essayaient de repousser un visiteur sans badge, le tout dans une séance de " free-fight " assez torride. Une fois scanné mon billet, je me suis dépêché de foutre le camp vers l'espace d'exposition parce que ça commençait à être un gros bordel dans l'espace d'accueil.

Descendu de l'escalator, la première réflexion qui vous vient à l'esprit quand vous débarquez aux JPMS est : "Bah, mais c'est tout petit !!!". En effet, aucune comparaison possible avec les grands salons internationaux de style Mondial ou même PTS. On sent tout de suite l'aspect intimiste de l'exposition, encore renforcée par le fait qu'en cette heure matinale, il n'y a pas encore grand monde. De même, pas d'espace pour des animations ou autres shows, pas d'hôtesses en mini-jupe, pas de doute, on est sur un salon pro. Pour un peu, j'ai presque l'impression de me retrouver au taf… La qualité des stands varie d'un exposant à l'autre, celle-ci étant bien entendu fonction de la force de frappe financière de l'entreprise en question. En fait, ça allait de la simple table à deux chaises jusqu'au trente-huit tonnes d'exposition, stationné directement au sein du hall.

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Ultime particularité de ce salon, l'espace traiteur au centre, lequel proposait un service petit-déjeuner ou pause café, sans frais aucun. Sympa.

J'ai ainsi commencé par faire un tour général, de gauche à droite et rangée par rangée, histoire de prendre une première température et de " sentir " le salon. Une chose est sûre : je ne suis pas en mesure de dire comment était cet événement les années passées, mais pour cette édition, de nombreux acteurs de monde moto manquaient à l'appel. Où étaient donc des enseignes comme Dainese, Hein Gericke, Shark, Michelin, Alpinestars, et tous les constructeurs moto ? Seul le groupe Piaggio avait fait le déplacement, de même que Rieju, Peugeot, Derbi et plusieurs constructeurs de scooters et quads chinois. Quand on voit le nombre total d'emplacements, on ne peut qu'être convaincu que ce salon n'offrait qu'une vue très partielle du monde professionnel moto d'aujourd'hui, même s'il y avait à peu près de tout comme style de produit représenté.

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Un deuxième tour de salon avait pour but de regarder les stands avec un œil plus curieux et de tester le contact avec les représentants. En effet, n'étant pas à proprement parler un professionnel de la moto mais un simple délégué de moto club, j'étais assez amusé à l'idée de pouvoir observer les réactions des interlocuteurs. Allaient-ils se dire que je n'en valait pas la peine ? Ou allaient-ils au contraire me traiter comme un des leurs en prenant du temps pour répondre à mes questions et me donner des informations ?

Parce que c'est une chose de se présenter comme journaliste oeuvrant pour un grand canard moto ou comme un gérant de grosse concession, et c'en est une autre d'expliquer qu'on est un simple particulier ou qu'on vient du "Moto Club des Potes" où figurent royalement et à tout péter une petite trentaine de personnes. Hé bien je dois dire (et à mon grand étonnement) que tous ont joué le jeu !! A plusieurs moments, j'ai donc prétexté un achat possible d'un article et demandé des informations sur l'objet en question, sur son prix, et sur le réseau disponible près de chez moi. Tous avaient le contact facile, et ont joué leur rôle de vendeur à fond.

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Je suis passé entre autres chez Ohlins, Axo (vêtements et combinaisons), Meccacyl (produit hyper-lubrifiant) et Lazer. Mention spéciale à ces deux derniers, avec pour Lazer une grande gentillesse de la part de mon interlocuteur et des explications à n'en plus finir sur leur nouveau casque à système de "peau" sur la calotte, et avec pour Meccacyl un vendeur qui manifestement maîtrisait son sujet, commercial jusqu'au bout des ongles, et prêt à tout pour prendre des contacts et récupérer du potentiel de vente où qu'il se trouve.

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A propos de Lazer, cette marque présentait ce qui me semble être une véritable petite révolution en matière de protection de la tête, avec un casque qui, glissant sur le choc, réduit semble-t-il considérablement le risque de torsion du cou lors de l'impact (et donc de blessure aux cervicales ainsi que sur la zone de frappe). J'ai d'ailleurs eu la chance d'être présenté au concepteur de ce dispositif (un anglais fort sympathique) qui s'est associé à la marque pour rendre accessible au grand public sa trouvaille géniale. Hop ! Une photo pour immortaliser tout ça !

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Midi douze. J'ai la dalle. Bien entendu, les espaces de restauration sont bondés et la bouffe, si elle n'est pas dégueu, est quand même hors de prix. Remarquez, c'est partout pareil dans les salons alors… Et pis comme de toute manière je le savais, j'avais qu'à me préparer mon propre repas et puis c'est tout !

Une fois la pitance récupérée à prix d'or, ne reste plus qu'à s'asseoir. Aille, plus une place… C'est alors qu'un type, me voyant avec mon plateau suspendu dans les airs, m'a proposé de me joindre à sa table. Super sympa, il se trouvait être le gérant de Poly 26, une marque de carénage de compétition en polyester. En face de lui, étaient attablés son fils et sa charmante copine, lequel rejeton était à ses heures perdues pilote en championnat de France Promosport. La conversation s'est naturellement dirigée vers le coût d'un tel championnat, semble-t-il élevé objectivement, et encore plus difficile d'accès compte tenu de rentrées financières moindres et de sponsors aux abonnés absents. Les temps sont durs pour les passionnés…

L'après-midi a été consacré aux interviews, difficiles à réaliser car les responsables étaient sans arrêts monopolisés par des rendez-vous professionnels ou des interviews avec des journalistes. J'en espérais 11, j'en ai eu 6. Et encore, bien content d'avoir pu les faire… A la suite de ce CR, dans les "Interviews des Potes", vous retrouvez donc la retranscription de chacune des six interviews réalisées.

L'idée derrière le micro était de prendre un panel assez large de professionnels (fabricants, constructeurs, distributeurs…) offrant des services ou biens représentatifs du monde moto (pétroliers, fabricants de casques, de cuir, de pneus, de suspensions, presse écrite ou Internet, assureurs etc…etc…). Le but était aussi d'axer les questions sur le bilan de l'année écoulée et d'avoir une explication sur l'activité à venir compte tenu de la situation économique actuelle. Il s'agissait de voir comment chaque interlocuteur faisait une analyse des actions à porter, compte tenu bien entendu de ses spécificités propres. D'ailleurs, des questions ont été posées sur la R&D et sur les nouveaux produits exposés dans le cadre des JPMS.

Les interviews étaient complètement différentes de celles qui ont été menées dans le cadre du club jusqu'à présent. En effet, il s'agissait d'interview de personnes " amies " du club, bref, des connaissances prêtes à jouer le jeu de la confidence avec bienveillance, sans chichis ou formalisme.

Ici, rien de tout ça. Dans un salon comme les JPMS, les interviews, déjà, il faut aller les chercher. Comme je l'ai déjà dit, les responsables sont continuellement sollicités, personne ne vous connaît, personne ne sait à quelle structure vous appartenez, et quand ils l'apprennent, vous avez intérêt à avoir mis en avant tous les avantages possibles à faire l'interview pour faire "passer la pilule" du petit moto-club associatif. Il faut tout le temps convaincre. Un truc essentiel appris de la négociation commerciale hôtelière est de savoir se "mettre dans la poche" les subalternes, de manière à ce que la remontée d'information soit suffisamment enthousiaste et pertinente pour allécher le "big boss de fin de niveau" comme on dit.

Montrez que vous avez préparé votre truc, expliquez le pourquoi de CETTE entreprise en particulier, annoncez à l'avance vos questions ainsi que l'objectif global de l'interview et du reportage sur le salon, donnez votre carte professionnelle, annoncez à l'avance toute la méthodologie de l'entretien comme de la retranscription, et … souriez !!!! Rien de tel que votre plus beau rictus et un minium de gentillesse auprès de personnes qui courent dans tous les sens pour faire pencher la balance de votre côté. A un moment, j'avais même pensé me mettre en costard-cravate, mais finalement, je me suis contenté d'une tenue propre et je crois que j'ai plutôt bien fait.

Dieu vous a accordé sa bénédiction ? Banco ! Par contre, une fois le précieux sésame décroché, attendez-vous à une interview ultra formalisée, avec le chargé de com' assis juste à côté qui veille au grain en prenant des notes, en intervenant dans la conversation pour donner des éléments ou réorienter le discours en cours de route si nécessaire… Interview obligatoirement en anglais (on est pourtant bien en France à ce que je sache…), discours bien rodé et parfois parfaitement convenu (voire " bateau "), rigueur et attitude "corporate", photos obligatoirement faites à côté du logo officiel ou du produit phare de la marque, puis minutieusement contrôlées avant d'être validées, demande impérative de recevoir la retranscription pour validation finale…

Bref, tout ça est un peu bizarre avec le recul, pas très spontané. C'est là que vous réalisez qu'on vous a accordé une audience, mais que vous n'êtes pas un ami pour autant. Pourtant, certains n'ont vraiment pas fait trente-six manières et m'ont répondu en toute simplicité, en répondant clairement aux questions, sans tralala propagandiste. Qu'ils en soient ici remerciés.

Vous voulez savoir un truc qui me reste en travers de la gorge ? Avoir loupé l'interview du directeur commercial France de Peugeot, par la faute d'un enregistreur numérique parti en carafe pour une raison indéterminée à la fin de l'entretien, et ne faisant subsister que 45 secondes d'enregistrement au lieu des six minutes et quelques réalisées. Dommage vraiment, car cette entrevue avait été particulièrement agréable et intéressante.

Vu l'heure tardive et la nécessité de reprendre le train à l'heure, c'est à regret que j'ai abandonné les lieux sans avoir pu questionner tous mes prospects. Il me reste quand même un goût de privilège de ce salon, et ce pour avoir vu l'envers du décor. Combien y'a-t-il de motards en France qui auraient aimé être à ma place ? Sûrement quelques uns !! Il s'agit encore d'une nouvelle étape supplémentaire dans mon exploration du monde moto qui fait suite à la précédente de janvier, à savoir une formation technique de deux jours en intervention moteur auprès d'une association spécialisée du 77 (l'AFMCM pour ceux qui connaissent).

Encore de nouvelles têtes rencontrées, encore de nouveaux acteurs qui me racontent chacun à leur tour et à leur niveau une petite partie de notre univers motorisé. Encore une facette de plus explorée ! J'engrange, j'engrange, j'engrange… Merci à Bruno et à Monsieur Eric de Seynes pour avoir contribué à me faire vivre un truc comme ça !

Pour plus d'infos sur ce salon, n'hésitez pas à consulter le "Reportage photo" ainsi que la retranscription des interviews dans "Les interviews des Potes".

@ + Baloo Baloo - Copyright © Moto Club Des Potes

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