Coin
des potes
- 2008
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Frisquette
des potes par " Titine "
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La Frisquette, la caillante, l'hivernale, la drache....
Hein ? Quoi ? Oh j'entends du bruit...retenons notre respiration...quelle heure est-il ? un rapide coup d'il à mon compteur me renseigne : il est à peine 6h50 ! Qui peut bien faire du bruit de si bonne heure. Chuuuut les pas se rapprochent.
Clac ! Clac !
Dans un bruit à vous glacer les fluides, la clé finit de déchirer le silence du garage. La porte s'ouvre doucement et... oh mais qui voilà ? Mon compagnon de route !
Mais que vient faire Olaf à une heure si matinale un samedi ? Non ! Il ne va quand même pas me sortir de ma torpeur par ce temps qui nous est promis ?
Arf ! Si ! Il me sort plutôt rapidement de mon box...je m'ébroue sans trop rechigner. Il est vrai que je piaffe d'impatience depuis la Touraine. J'espère juste que les routes au programme de la journée seront au moins aussi belles.
Mais nous voilà déjà partis. Doucement je m'inscris sur la N118...Mon pilote prend soin de moi ( ou de lui par la même occasion ) et ne tire par trop dans les tours pendant une dizaine de kilomètres, le temps que je me réveille complètement. Voici l'aire de Villabé... Je la reconnais car cela fait déjà plusieurs fois que je retrouve quelques copines de balades là-bas. Nous faisons le plein, histoire d'arriver à bon port sans souci ( pas comme à la Tourangelle où je me suis bien amusée à voir mon Olaf paniqué à l'idée de me pousser sur 5km d'autoroute ). Je reconnais déjà « Bip Bip » mais il semble que l'on soit les seules au rendez-vous.
Ah non... Qui me saute sur la selle ? Un grand escogriffe se met en passager ! Non mais ! On peut demander avant oui ! Bon il semble que lui et Olaf se connaissent... Mais j'aime pas ça ! J'ai jamais pris un vrai passager... Le cousin par deux fois, ou un sac, mais guère plus.
Ah ! Voici les autres qui s'étaient cachées. Nous voici donc à 5 pour cette balade...je les sens toutes piaffer d'impatience...mais pourquoi ? On devise et voilà que rapidement j'apprend qu'on va poser nos gommards dans le Morvan, aux Settons...Yeeeeepeeeeeeeeh !!!
Mon huile
ne fait qu'un tour...
On part ?
On part ??
On part ???
Et là et maintenant ???
Enfin ! Nous voilà partis par l'A6. Mais cela ne dure pas et nous prenons les départementales sympatoches qui mènent en lignes courbes ( ! ) jusqu'au Morvan. Les kilomètres défilent tranquillement... Mais on sent que l'on est dans une nouvelle version du Club. Les pauses clopes ont disparu et le rythme est un peu plus soutenu ( oh guère plus, code de la route oblige ! ).
Il semble que Prunelle n'aime pas le froid et veuille le faire comprendre à Baloo. Elle durcit son embrayage et cogne de plus belle obligeant le pilote à embrayer pas mal de fois. Et elle finit par avoir raison de la main gauche... Crampe et tendinite apparaissent.
Prunelle et La Bête changent de « monteur » et nous voilà repartis par les virolos enchanteurs.
Les Settons sont en approche... Je sens le bitume sous mes pneus, il commence a devenir ce billard que j'aime tant et qui visiblement plait à beaucoup d'autres motos.
Le panneau du lac des Settons... Direction la crêperie qui s'avère être... Fermée. :-(
Dommage pour nos pilotes... Mais pas pour nous... Je les entends parler et je comprends à la mine réjouie de quelques uns que du spectacle nous attend.
Cela ne manque pas... Nous voici direction Château-Chinon. La route est....raaaaaaah désolée je me fais un peu d'huile sur moi rien que d'y penser :-)
La Bête m'invite à ouvrir la route... Mais je n'ose pas. Mon pilote a tendance à ne pas avoir pleinement confiance par temps humide. Et la route qui glissouille n'a pas l'air de l'emballer plus que cela. Je décide donc de laisser passer La Bête.
Mais... Mais que fait-il ? Voilà-t-y pas que mon pilote se sent pousser des ailes... Et me force à faire un crime de lèse majesté. Me voilà en train de faire un extérieur à La Bête... Bon ok l'allure était digne d'un sénateur mais quand même... Un exter' tout beau tout propre ! Et à la présidente d'honneur de notre club pirate de motos ! M...e c'est pas rien tout de même.
Visiblement mon pilote a déposé son passager ( Psychotin ) à la crêperie et me lance dans les virages avec ses déhanchés dont il a le secret. Ça a le don de me mettre dans ces états... Aller... On va voir si je suis encore capable d'avancer. Tornado et BipBip me prennent la roue et hop que je t'enquille les virages à des allures plutôt vues sur le sec que le mouillé... Il a visiblement pété un câble l'Olaf !
Il sait comment me faire ronronner l'enfoiré ! Virages à toc et lignes droites tranquilles... Et oui, je ne suis pas une championne de la ligne droite ( ma consommation s'en trouverait outrageusement augmentée ! )
Nous voilà presque en vue de Château-Chinon... Nous béquillons pour attendre La Bête et Prunelle qui a priori n'ont pas dû nous suivre. Non pas que nous ayons eu un rythme de tarés... Mais...Si... De tarés profonds. :-) Et à voir les bananes qui balafrent les mines réjouies de nos pilotes, on se dit qu'ils ont dû apprécier les km qui viennent de défiler.
Rejointes par les deux mères tranquilles, nous voilà parties pour Château-Chinon où nos pilotes vont à leur tour remplir leurs réservoirs.
Nous patientons ( piaffons ? ) sur la place en attendant leur retour, mais voilà que revient la pluie... Le retour s'annonce mouillé.
Voici nos compères qui reviennent, nous devinons que le temps maussade contrarie leur plan... Pas de Château-Chinon – Autun tant attendu. Nous voilà donc reparties direction Avallon par les petites routes.
La chaussée n'est pas le billard de certaines spéciales et nous prenons donc toutes les précautions pour ne pas désarçonner nos pilotes. Nous les sentons plutôt fébriles et il y a de quoi. Le bitume par endroit laisse apparaître ces foutues taches de goudron qui une fois mouillées nous transforment en Candeloro. En plus quelques gravillons se rajoutent aux feuilles mortes pour achever le moral de nos fiers écuyers... Arf ! Arf ! Faut les voir serrer les fesses ( le skaï de ma selle s'en souvient encore :-) ) à chaque dérobade.
100km en... 2h... Bravo ! Nous voilà revenus à un rythme un peu moins pirate que ce matin
Auxerre est en vue... Pose biberon pour nous et pour les pilotes. Nous sentons bien que quelque chose se prépare mais nous ne pouvons pas nous douter du coup de Trafalgar qui se trame.
Les voilà ressortis de la cafet' ragaillardis par cafés et boissons chaudes... Ils marmonnent quelques mots...Et... Voilà que nous nous séparons ! Ben que se passe-t-il ? Même pas eu le temps de dire au revoir à Tornado ni à BipBip... Tant pis. Nous restons à trois mais... Non ! pas possible ! Ils nous envoient tout droit sur l'A6 !!! Argh !
Bon résignées nous nous lançons sur le ruban d'asphalte sous les bourrasques de vents et les vagues de pluie. Le retour promet d'être folklorique.
Je suis dans le sillage de Prunelle qui m'envoie toute la pluie qu'elle peut... Tant pis, on y voit goutte mais l'autoroute est déserte... On se repèrera aux pointillés... Si on les voit.
S'il y a bien un truc que je déteste, c'est bien le vent... Encore plus latéral et en bourrasques ! Mon Olaf m'a fait cadeau d'une jolie robe complète à ma sortie de la clinique lors de ma première chute... Elle me va a ravir, me fait paraître plus grande que je ne suis, mais a un fâcheux inconvénient... La prise au vent ! Les bourrasques s'engouffrent sous ma robe menaçant de la soulever ce qui me fait me tortiller de plus belle. Et visiblement ce n'est pas pour plaire à Olaf. Je le sens se cramponner à mes poignées, se coucher plus amoureusement encore sur mon réservoir, venir se blottir sous ma protection bienveillante.
Nous allons bon an mal an en direction de Paname, mais je sens bien que le petit n'est pas rassuré du tout.
Enfin les lueurs de la ville des lumières au loin. Le flot des boitaroues se fait plus dense et l'allure tombe très rapidement... Je ne suis pas rassurée entre ces files de portières et de pare-chocs prêts à me couper le passage et me froisser l'amour propre.
Mais enfin le garage ! Olaf est tout rassouillé lui aussi, il a l'air d'avoir les pieds dans deux bocaux à poisson rouge, et je sens bien ses gants trempés. Il est temps pour nous deux de goûter un repos mérité après une belle balade hivernale.
Il me pose dans mon box, lance un regard à mon compteur... Bientôt les 24 000. Bientôt un petit check-up pour s'assurer qu'on pourra encore longtemps descendre sur un coup de tête dans le morvan, sur le mille-vaches comme il me l'a promis, ou qui sait... Dans mille contrées inexplorées.
Avec lui je sens que c'est du sur. Oh bien sur j'ai mes défauts... J'ai un peu d'embonpoint par rapport à Tornado, j'ai mes humeurs, mais il apprécie le caractère calme de mon bouilleur, le fait que je demande peu et donne beaucoup. Et au fond... Je l'aime bien aussi. Il ne me brusque pas, me laisse le temps qu'il me faut pour me lancer... Et une fois sur la même longueur d'onde, nous nous laissons aller comme sur cette portion Les Settons – Château-Chinon où nous avons dû en épater plus d'un... Si ! Si ! J'en suis sure.
Je m'endors doucement... Je repense à ces virages morvandiaux, et je rêve déjà de notre prochaine escapade romantique. S'il était possible que ce fusse sous le soleil...
Titine
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