Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ecoutez l'intro ici :

Notre hivernale 2008 : " Plus fort tu tomberas, plus fort tu te relèveras ! "

C'est reparti pour une balade. Celle-ci est un peu spéciale car nous accueillons deux nouveaux membres, Jasmine et Sylvain, que nous avons eu le plaisir de rencontrer lors de notre soirée de fin de saison. Jasmine a son permis depuis deux mois et Sylvain est venu il y a seulement un mois de la Guyane. Il a plus l'habitude des trails et pistes boueuses que du bitume bien lisse et des températures négatives. Autrement dit, tous les deux vont faire la découverte du roulage en groupe en métropole, le tout sous des conditions de froid qui feraient renoncer bien des motards plus aguerris. Quant à moi, coup de bol, couché la vieille assez tôt, je suis en forme et je sens que je vais pouvoir enquiller dans de bonnes conditions. Pas comme à la dernière balade des trois ponts, où j'ai roulé un peu comme un zombie.

Retrouvailles samedi matin sur l'esplanade du POPB, il fait bien froid mais ça ce n'est pas une surprise. Un petit café pris vite fait bien fait dans une brasserie juste à côté histoire d'emmagasiner de la chaleur, les pleins faits pour tout le monde, puis les consignes d'usage et la répartition au sein du groupe, et c'est parti pour l'aventure. Nous étions supposés partir sur Dieppe mais nous décidons que le mauvais temps nous fera bifurquer vers le nord du côté de Montreuil, afin de rendre visite à des potes de Bruno. Rapidement, nous quittons la région parisienne pour prendre l'A1 puis la N1, direction Beauvais. Mine de rien il y a déjà de la circulation, même à cette heure matinale.

Nous quittons enfin la périphérie nord pour continuer sur une route plus dégagée. La température chute au fur et à mesure que nous quittons Paris, et le froid commence à mordre et à faire ses premières victimes. Jasmine et Sylvain ont les doigts qui commencent à crier misère. A force de les voir se taper les mains l'une contre l'autre en pleine conduite, nous faisons un premier arrêt à une station service pour que Jasmine change de gants et que Sylvain récupère ceux de Bruno, lequel prendra ceux qu'il gardait au cas où dans sa sacoche de réservoir (bien vu !).

Autant nos deux nouveaux membres découvraient le roulage sous le froid, autant moi je découvrais celui avec un passager à l'arrière. Mission m'était confiée de prendre Christelle derrière moi pour cette journée. Autant le dire tout de suite, étant donné qu'au jour le jour je n'ai personne à transporter, je n'ai pas du tout l'habitude d'avoir un copilote. Oh j'ai bien fait quelques " piges " dans le cadre de mon permis à la section plateau, puis j'ai bien transporté mon frère une fois pour une petite balade dans Paris, mais jamais rien de très formateur. Alors encore une bonne occasion d'apprendre et de découvrir un nouvel aspect du voyage à moto.

Vivacité moindre de la machine, tassement des suspensions leur offrant moins de débattement, changement dans la répartition des masses, moindre capacité d'accélération, moteur prenant plus de tours à vitesse équivalente pour compenser le surpoids (donc augmentation de la consommation), distances de freinage allongées… les conséquences de la présence d'un " sac de sable " comme on dit un peu bêtement ne sont pas sans conséquences sur la conduite. Il faut reprendre de nouveaux repères car c'est finalement une nouvelle machine que vous êtes amené à conduire.

Christelle a eu beau me dire de piloter comme je le fais d'habitude, quand je sais à quel point il est désagréable d'être passager sur une machine dont le pilote n'a pas compris ce que ça fait d'être derrière (j'ai encore le souvenir de cette session de formation à la moto-école où j'ai failli passer par-dessus bord parce que ce bouffon de devant accélérait et freinait comme un goret), j'ai essayé d'être le plus fluide possible dans ma conduite, en accélérant et en freinant en souplesse. Y'avait intérêt, parce que rien que le frein moteur sur une moto bicylindre vous fait partir sur l'avant quand vous relâchez la poignée… Il faut alors jongler judicieusement entre l'embrayage et la poignée de gaz pour que les passages de vitesses se fassent sans à-coup, et que l'accélération comme le freinage se déroulent de manière aussi continue que possible.

D'ailleurs, je profite ici pour tirer un grand coup de chapeau à ma passagère, tant on l'oublie quand elle est derrière vous. Elle vous prévient quand elle grimpe sur la selle et le fait de manière souple et équilibrée, elle est positionnée parfaitement sur la machine ce qui fait que vous ne sentez rien, ses mouvements de bras et ses variations de prise sur le réservoir et la poignée arrière afin de s'adapter à l'allure de la moto se font de manière imperceptible et tout en douceur. Sûrement est-ce le fait qu'elle a l'habitude de faire de grandes balades avec son club où elle est obligée de s'adapter à pleins de pilotes différents ainsi qu'à des machines variées, toujours est-il qu'elle est expérimentée en la matière, et que ça se sent tout de suite. Pour résumé, je peux dire que j'ai eu d'excellentes conditions pour me familiariser correctement à la conduite en duo, car je n'ai eu à gérer qu'un poids supplémentaire et non une personne en plus, et ça, ça fait toute la différence. Alors encore bravo la miss et merci !!!

Le voyage se poursuit sans encombre jusqu'aux abords de Beauvais, où nous parquons les motos devant une brasserie que nous connaissons bien pour nous y être arrêtés à plusieurs reprises lors de précédentes balades (ils proposent des chocolats chauds qu'on ne peut pas oublier de sitôt…). Séance de débarrassage de vêtements, nous monopolisons sept tables à nous tous en étendant nos affaires… Heureusement qu'il n'y pas grand-monde ! C'est le moment de récupérer du froid, tout particulièrement pour Sylvain et Jasmine, apparemment assez congelés. Bruno leur prodigue des conseils avisés sur la conduite moto en fonction des caractéristiques de la machine de chacun d'entre eux, mais également sur le matériel adapté aux conditions hivernales.

Tiens, Bruno justement, parlons-en. Un puits de science. A croire que cet homme est une encyclopédie ambulante de la moto contemporaine. A croire qu'il n'y a pas une seule machine de ces trente dernières années qu'il n'ait essayé. Il trouve encore le moyen de me surprendre lorsqu'il commente les réactions de telle ou telle moto ou tel ou tel équipement. Surprenante aussi est sa capacité à voir et comprendre en un seul coup d'œil tout ce qui se passe derrière lui (même à cent mètres à la ronde), et à comprendre comment telle ou telle personne pilote sa machine rien qu'en captant d'infimes détails dans la conduite. Trente ans de moto à rouler sur tout et partout, ça vous donne de la bouteille… Ajoutez à ça vingt-six ans d'expérience dans la conduite de groupes sur deux-roues et ça vous donne le sentiment que la bonne décision sera toujours prise au bon moment, et ce dans l'intérêt du groupe et de la sécurité. A chacun d'en prendre de la graine !

Quelques clichés rentrent dans la boîte, et c'est reparti vers le nord, mais en faisant une grande boucle par Chantilly. Etant donné les conditions météo franchement limites, nous avons en effet décidé d'écourter la balade pour rouler sur des routes à peu près praticables. Bruno et Jasmine partent devant, je suis en troisième position. En sortant d'un rond-point, j'entends soudain un grand fracas derrière moi. Un coup d'œil à droite et je vois la Triumph qui traverse le rétro, couchée par terre, en pleine glissade. OOOOOhhh ben merde alors…

Arrière toute, tout le monde est groupé autour de Sylvain, qui ne s'est heureusement pas trop fait mal, mis à part un genou un peu endolori. Une belle trace de gazole a maculé la chaussée, et le pire est qu'elle était peu visible dans notre sens de circulation car elle se confondait avec l'eau déversée par une récente averse. Pas chance, notre ami est passé au mauvais endroit en mettant selon ses propres dires un peu trop d'angle. La machine elle n'a pas été épargnée : une fourche plus tout à fait alignée, un carter bien râpé, un sélecteur tordu, le rétro gauche flingué, un repose-pied abîmé, les dégâts sont objectivement assez minimes compte tenu de la chute, mais ils ne font forcément pas plaisir sur une machine raide de neuve. Coup de bol, un garagiste moto et quad se trouvait à quelques mètres de là. Le patron a gentiment accepté de travailler quelque temps pour remettre le guidon dans le bon sens et redresser le sélecteur. Moyennant quoi, on a pu repartir sans problème.
D'un commun accord, nous avons décidé d'écourter encore la balade, et sommes repartis par où nous étions venus afin de regagner la capitale. Une gamelle étant déjà de trop, pas la peine de risquer d'en rajouter.

Et là, je dois dire qu'il faut souligner que malgré la violence psychologique que représente une chute, le rythme de nos deux nouveaux a été plus dynamique qu'à l'aller, car on sentait de leur part une conduite plus tonique alors même que les conditions de circulation étaient autrement plus difficiles que le matin aux aurores. Comme quoi même en l'espace d'une demi-journée et malgré l'adversité, le roulage en club peut se révéler un sésame précieux à partir du moment où il est envisagé dans un esprit d'ouverture aux autres, c'est-ç-dire en tenant compte de leur niveau.
L'arrivée à Paris s'est soldée par un apéro au Starbuck's puis un resto japonais juste à côté. Dans une belle ambiance, nous avons pu échanger et réfléchir aux pseudos de nos deux nouveaux potes. Ce sera " Pocahontas " pour Jasmine, " Hibernatus " pour Sylvain (tout le temps gelé lors de la balade) et " Pac-Man " pour Paul qui n'avait pas encore de petit surnom depuis la balade des trois ponts.

Si j'ai un message à faire passer, c'est qu'aucune sortie n'est inutile, car il y a toujours quelque chose à retenir pour progresser. Malgré le mini-drame de ce matin-là, j'ai senti que Jasmine et Sylvain ont fait des progrès certains dans leur conduite, tout comme j'en ai fait lorsque j'ai moi-même entrepris ma première sortie avec le club lors de la " Rockyville " de 2007. Parfois on ne se rend pas forcément compte sur le coup que l'on est différent sur la machine, car il faut laisser le temps au cerveau de " décanter " et d'assimiler ce qu'il a apprit.

Certaines balades servent plus à se faire plaisir, d'autres sont plus indiquées pour se perfectionner sur un aspect de la conduite moto en particulier (endurance, conduite d'un groupe, conditions météo, routes secondaires, orientation…). Mais qu'elles soient plaisantes ou pas, et au risque de me répéter par rapport à de précédents CR, il y a TOUJOURS une ou plusieurs pierres qui se sont rajoutées à l'édifice de l'expérience et du vécu. De bonnes fondations assimilées en groupe servent ensuite à être retranscrites en solo et dans la conduite de tous les jours.

Alors bravo à Sylvain et Jasmine d'avoir osé sauter le pas. Vous découvriez tout à la fois vos machines, un nouvel environnement de roulage, la réalité de la balade de longue distance, de nouvelles conditions météo, la conduite en groupe, de nouvelles personnes… tout ça fait quand même beaucoup en une seule séance ! Dans le même temps, je suis bien certain que plein d'autres parigots tout autour de vous sont restés vautrés devant leur télé, à glander toute la matinée et à se gaver de programmes débilisants. Vous, vous avez décidé de vous sortir les doigts du c… pour partager, progresser et découvrir.

En clair, vous avez bâti pour l'avenir ! Donc, respect !!!

Alors bienvenue au club ! et à + pour de nouvelles aventures !

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