Copyright © Les éditions du Moto Club des Potes. Copyright © Les éditions du Moto Club des Potes
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Potarement - Chapitre 09

Les Aventures Cocasses du Team

Le réveil sonne, ce voyage dans le passé a fait remonter tant de souvenirs que je prends les albums photos pour les revivre; mon esprit virevolte. Je me souviens dans le désordre de moments de franches rigolades du Team.


C'est quoi derrière ?

En 1993, on descend au grand prix 500 d'Allemagne, nous sommes une dizaine à partir dans la nuit de samedi à dimanche. Pas mal de potes travaillent en concession le samedi, du coup on enclenche la "Warp speed " (Vitesse exponentielle dans Star Trek) pour rejoindre les potes du team partis dans la journée. Sur une autoroute allemande, on est à 180Km/h quand arrive derrière moi une voiture qui me fait un appel de phares. Je me mare sous mon casque et aller HOP je rentre un rapport et GAZ. A 200Km/h le malotru me refait un appel de phares. OK j'essore un peu plus et 220Km/h, merde il me refait un appel de phares.

"C'est quoi derrière une F1 ou quoi ?"

240Km/h, 250Km/h, je suis limite. Je sens que la tente n'est pas loin de se détacher et finir sur la caisse derrière. Je me range et là je me fais passer par deux Ferrari Koenig, "GLOUPS". Elles me dépassent comme si j'étais à l'arrêt. Au loin je vois les deux bêtes rentrer dans une station, ça tombe bien j'ai besoin d'essence. Les deux Ferrari sont entrain de faire le plein quand mes potes arrivent. J'entends déjà les rires sous leur casque et ça ne loupe pas :

- Alors Pascal tu voulais te faire deux cavalinos Italiens.
- Tu n'avais pas vu ce qui te collait au cul ?
- Ben NON !

Là tout le monde part à rire. On se dirige vers les deux bestiaux Italiens et on voit en sortir deux mecs en bleu de travail, les sièges sont recouverts de plastique. Un des deux mécanos, qui parle français, nous dit :

- Désolé on emmène les deux voitures au garage pour faire un réglage car elles tournent mal, elles ont du mal à prendre les 330km/h.

On reste bouche bée, Gloups de chez Gloups.


Sur route ouverte !

Un jour on descend en Italie, à Gênes, pour prendre le Bateau en direction de Calvi en Corse, on est trois motos. La descente jusqu'à la frontière se passe très bien.

Après la frontière l'autoroute Italienne est simple, Tunnels et Viaducs ! En plein soleil ça donne "Jour et Nuit" car leurs Tunnels, dans ces années 80, sont éclairés par des lampes de type veilleuse, c'est à dire éclairage quasi inexistant.

A un moment, juste avant San Remo, justement dans un des tunnels, on entend un bruit d'échappement.

Premier réflexe, tous à droite en regardant nos rétroviseurs. C'est quoi comme moto ce truc ? Car même avec nos Vances et Devil, il fait dix fois plus de potin que nous, ça à tout l'air d'être un groupe...

Et bien non ! On se fait passer par une "Monoplace ", SI SI ! Une toute rouge sur route ouverte !

De quoi nous dire que c'est Italien. On essaye d'enquiller derrière mais dites-vous bien qu'elle était déjà loin. En fait quand on l'a entendue ce n'était pas dans le tunnel où nous étions mais celui d'avant ! Et vu le bruit que cela faisait quand elle est rentrée dans notre tunnel on était persuadé qu'ils étaient une tripotée.


Sécurité avant tout

Marc et ses cadenas, celle-là fait le tour de la Bastille depuis des lustres. Je parle de l'époque où les rencards de la deuxième génération se faisaient sur le parking situé juste au dessus du métro Bastille, et qui longeait le port de Bastille, là où aujourd'hui il y a une belle place pleine de goudron.

Marc, dit le "Furet", vient d'acquérir un extraordinaire Honda-CB750SC-Nighthawk de 1984, d'un bleu et noir magnifique... Maniaque de la sécurité, surtout depuis le vol de sa Yamaha-XJ650 de 1983 bleue également, il met des cadenas, des chaînes, des "U" et autres accessoires partout pour éviter qu'on lui vole sa nouvelle belle.

Le soir quand il rentre chez lui, il ne met rien de moins que 20 minutes à attacher le Honda et idem le matin quand il part. Mais ce soir là à Bastille, alors que nous l'avions bien copieusement chambré, il ne se contente que d'une petite chaînette (du type qui se coupe avec un coupe boulon, de ces chaînes qu'on vous vend au mètre dans toutes les bonnes drogueries). Il la met entre sa poignée arrière passager et un poteau qui se trouve à moins de 10cm de sa moto avec son cadenas.

Un moment durant la soirée, un mec arrive et dit à Marc : "Tiens sur les Champs, j'ai vu une Yam comme la tienne..."

Son sang ne fait qu'un il saute sur sa bécane et gaz... mais uniquement de la LONGUEUR de sa chaînette soit 2 mètres car ensuite ce fut le gadin des gadins.

Dans un premier temps on a tous accouru et il n'y avait que du plastique un peu rayé et pour Marc une grave blessure dans son amour propre, puis on est parti à Rire.

Le pauvre, cette histoire l'a suivi durant des années cette histoire.


Photos 2

Cette histoire ressemble à celle déjà évoquée dans le Chapitre 5 mais, quoique presque identique, c'en est une autre avec les mêmes protagonistes. Elle date aussi du début des années 90, quand on était des fous pour certain et des dieux pour d'autres, de ce temps où nos Rendez-vous du vendredi soir étaient l'occasion de jouer au trompe-la-mort sur la route, sans en avoir conscience à 100%.

De ces soirées où la phrase "Si tu coupes tu es au Tas" avait toute son importance, surtout lourde de bêtises, mais on était jeune et insouciant, c'était une autre époque.

Donc le rituel du vendredi soir arrive. Tout d'abord Rendez-vous à Bastille, puis direction la Pomme de Pain sur les Champs et enfin vers minuit direction la porte Maillot, pour terminer par la question rituelle : "On va Où ?".

Ce soir là on avait envie d'aller à Brie-Comte-Robert boire un dernier verre à la salle de billard "Com' D'hab". Comme le trajet était Périphérique, Porte de Bercy, A4, et à Marne-la-Vallée on prenait la A104 pour terminer à Brie, le tout se faisait Gazzz bien évidemment.

Ce soir là sur le Périphérique le petit groupe de 15 Motos que l'on formait se fait prendre en Photo au niveau de la ligne droite au-dessus du parc des expositions de la Porte de Versailles et comme à Chaque fois on ralentit après et par quelques gestes on arrive à se dire :

- Alors tu as été pris toi ?
- OUI !

Mais arrivés au dixième d'entre-nous la réponse était :

- Non il ne m'a pas pris moi.

On repasse une vitesse pour retrouver notre rythme quand, arrivés dans la descente du pont d'Ivry, un deuxième radar surgit et nous prend de nouveau en Photo. On décide alors de monter à un de nos fiefs de l'époque le Canon de la Nation. On tombe alors sur des Potes et nous les invitons à venir faire des Photos sur le Périphérique. Des Motards qui étaient sur la terrasse et que l'on ne connaissait pas se joignent à nous et nous repartons tous ensemble direction le Périphérique extérieur.

C'est un troupeau d'une bonne trentaine de motos, et à une allure digne du Continental Circus, qui se fait prendre en photo au niveau de la porte de Versailles et du pont d'Ivry. Et puis, étant donné que nous sommes de grands gamins, une fois encore sans aucune explication, nous repartons pour un tour. Là je peux vous dire que les Flash sont restés longtemps allumés, on se serait cru en plein jour ! Mais c'était le Tour de trop... arrivés au premier Photomaton de la soirée juste après porte de Chatillon on commence à voir des lumières bleues un peu partout rentrer sur le Périphérique, là c'est TAILLOT TAILLOT. Ca part dans tous les sens, certains arrivent à prendre l'A6 et son virage serré porte d'Orléans, d'autres sortent porte de Gentilly et rentrent dans Paris, moi et onze autres continuons sur le périphérique, passons la deuxième boîte à images et prenons l'A4 à la porte de Bercy. Deux belles voies, un "S" de folie et tout ça avec des machines des années 90 qui jouaient du tortillas. Sur notre trajectoire une chicane mobile, en gros une voiture, et quand vous rentrez à quatre de front sur une deux voies sachant qu'il y a une voiture sur la voie de droite et que derrière nos amis de la police ne vous laissent pas vraiment le choix de ralentir, je ne vous dis pas la scène. La petite jeune fille au volant dans sa voiture a vu quatre tarés suivis par huit autres la passer comme des gorets et partir au loin. Arrivés à la station essence juste avant la sortie Provins on s'arrête et là on se dit :

- Ca fait longtemps qu'ils ne sont plus là les bleus ?
- Oui je pense depuis la porte d'Italie.
- HA BON ! Alors pourquoi on est si loin ?
- Ben je ne sais pas moi je suis.
- Bon on va prendre un café.

Le vendredi qui suivit, on apprendra que personne ne s'est fait toper, mais les patrouilles nous regardent d'un sale œil...


G P S

Il n'est pas dit que la moto d'Evelyne ne faisait pas de KMS....

Un soir elle était invitée à boire un café à la maison sur Montreuil. Petit stratagème pour que Marc puisse la rencontrer, version maison matrimoniale.

Evelyne habite porte de la Chapelle. Alors que nous l'attendions vers 19h elle avait déjà plus d'une heure de retard. On était inquiet, de plus elle ne répondait pas au téléphone. Elle finit par arriver à 20h30 !

Quand elle arrive notre première question est : "CA VA ?", surtout Marc qui se rongeait les ongles. Elle nous répond : "Oui ça va, mais je me suis perdue sur le circulaire de la Défense"

OUI OUI elle s'était perdue sur le circulaire de La Défense !

Je vous conte son parcours : Porte de la Chapelle, autoroute A1, sortie St Denis, ensuite A86 direction Nanterre, puis La Défense, Avenue de la Grande Armée, les Champs Elysées, Les Quais sortie Bastille, Nation, Porte de Montreuil et enfin la Croix de Chaveau.

Après cela respect...


Gamin Va !

Nous sommes le 7 Janvier, pour la deuxième année on fait la fête du nouvel an. Le Rendez-vous est à 20h00 devant le café de la Fontaine sur Bastille.

A 20h45 tout le monde fait rugir son moteur. Un troupeau de plus de 45 Motos, 59 convives, et devant une bande de jeunots en 125, c'est à dire un petit groupe de furieux suivi par un gros groupe de tarés. On formait donc un groupe de barjos et d'allumés... (au préalable l'erreur avait été de distribuer l'adresse du restaurant où devait avoir lieu la fête ainsi que le plan pour s'y rendre).

Le trajet de Bastille en direction d'une pizzeria du côté de Marne-la-Vallée est digne d'une course de Superbike ou d'un Grand Prix de France.

A mon humble avis les petits jeunes n'étaient pas venus pour le restaurant mais pour en découdre avec les anciens qui n'allaient pas se gêner pour relever l'affront.

De la Bastille aux Quais, victoire pour les 125 qui prennent de fait les Quais avec une longueur plus que confortable sur les vieux pour le coup vexés. Sur les Quais bis repetita entre les files de voitures, les salopiauds mènent le bal, "CA POUSSE LEUR TREPANELLE !" ensuite par contre...

Certains automobilistes, Pierrot le Journaleux qui était là, et les autres observateurs pourront vous dire que ça a été digne d'un combat de Titans.

Arrivés à la Pizzeria, la première heure de conversation était autour de cette arsouille, les petits jeunes nous expliquant que cela faisait au moins 6 mois qu'ils préparaient leur coup et étaient heureux d'être des nôtres. Des Gamins...


Fais Gaffe elle est Neuve

Dans les années 90 un grand prix de vitesse étant annulé pour cause de sécurité, il est créé le grand prix d'Europe au Mans.

Après le GP j'ai une semaine d'essai pour un article, "Dragsters en Vente Libre", je vous laisse imaginer les motos qui vont être utilisées. Il y aura un Vmax Full de prêt auprès d'un concessionnaire, et que je pars récupérer le vendredi après-midi. Cet essai se devant d'être discret, je le dépose à la rédaction.

Le samedi, GRRRRRRRRR, ma moto est en carafe. Je téléphone au rédacteur en chef et lui propose de prendre le Vmax et de le descendre au Mans, en prétextant par la même que je pourrais le mesurer avec des sportives avec qui je descends au Mans.

Sa réponse a été claire : "Fais gaffe, elle est neuve et la caution nous a coûté chère"....

Le dimanche matin, au rendez-vous, il y a sur place les tarés du Team qui m'attendent, du 750 GSXR, en passant par le 1100, et une tripotée de 900 CBR, de 750 VFR et 1000 en tous genres, plus moi avec le Vmax.

Le trajet allé est du genre "Le dernier à la station de Chartres paye sa mousse". Le départ se faisant de Boulogne, dans la montée de Sèvres je pris de suite la mesure avec les échappements d'origine et la faible garde au sol de ma monture, ça faisait des étincelles de partout. Derrière ils hésitaient à passer...

Tout se passe bien jusqu'au vendredi où mon rédacteur en chef ramène le Vmax au concessionnaire, où, loin d'être fou, il place la moto sur un pond pour vérifier l'état en dessous. Quand il a vu l'état des échappements et de la béquille il a facturé les travaux au journal.

Ce qui me sauva c'est que nous avions été plus de six dans la semaine à avoir pris le Vmax, alors lequel... ? Bien qu'ils se doutaient de qui il s'agissait.


Bon......Jour

Cette anecdote est celle que tout fan peut vivre un jour.

A l'époque parmi les pilotes français de renommée mondiale il y avait les frères Sarron, il y avait Chambon et un tas de pilotes talentueux. Il y avait également le Prince de Manosque, Jean-Michel Bayle (JMB), plusieurs fois champion aux States, une véritable icône dans son domaine t notre monde.

Lors du guidon d'or qui se courait au circuit Carole (Et OUI !), je suis entrain de discuter avec Stéphane Chambon, un pote, quand arrive JMB qui vient lui serrer la louche. Stéphane se retourne vers moi et me présente, JMB se retourne et me serre la main. Sur le coup j'arrive à sortir de ma bouche que : "Bon.........Jour" et là ils partent à rire tous les deux comme des baleines. Alain Bour, non loin, ayant vu la scène me sort : "Mort de rire tu peux me la refaire ?"

Depuis j'ai revu JMB au POPB et je peux dire que nos dialogues sont allés plus loin que le premier.


D'autres Histoires pourraient encore et encore être contées car on en a plein notre mémoire, à un tel point que lorsque l'on nous lit on pourrait croire que notre vie de motards n'est faite que d'arsouilles et de défis entre le bitume et les pneus de nos machines.

Nos histoires sont toutes remplies de mauvaise foi et selon qui les raconte prendra des tournures différentes.

Sur les centaines de bornes écumées lors de chaque balade, en fait seuls 20 à 30 bornes sont dignes du "Joebartesque", et ce seront ces Kms qui seront racontés et qui rentreront dans les légendes qui se content au coin du feu l'hiver, où derrière une mousse attablés à la terrasse d'une brasserie.

Ces passages de notre vie motarde sont la preuve que l'on est tous restés de grands enfants, comme tout le monde d'ailleurs qu'il soit motard ou pas, mais nous au moins on l'assume.

Il est temps d'aller prendre mon petit déjeuner là. Mon esprit vagabonde mais j'ai rencard dans 2 heures pour le Job...

Chapitre 08
Chapitre 10

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