Si je devais en garder qu'une - Acte 03

Voici la question : "Demain, si vous deviez garder un instantané sur une activité du club ou garder l'image d'un groupe, d'un membre .... Qu'allez-vous choisir ?"

Je me suis souvent posé la question. Il y a eu tellement de passages et de têtes au club qu'à ce jour je ne pourrais les citer tous, mais je ne garderai que les points positifs des moments vécus, comme cette image de Salers en 2002. Rencontre entre le Nord et le Sud où il en découlera la plus grande crise que le club a connu (lire ICI). Je garde cette image comme positive car en fait tout ce qui s'en est suivi par la suite a été tellement insignifiant .....

Cet instant me fait relativiser les soucis engendrés par des personnes aigries qui au final n'ont pas voulu perdre leur leadership. Sauf que quand arrive une personne avec du charisme qui pourrait leur faire perdre leur petit pouvoir ou faire ressortir leur baratin, la seule solution pour elles étaient d'éliminer par tous les moyens cette personne, même avec les mensonges les plus ubuesques qui marchent sur les faibles d'esprit.

Là ou ils ne m'ont jamais compris, c'est que le haut du panier n'a jamais été un but en soi pour moi, car la seule chose qui m'animait et m'anime encore aujourd'hui est de partager ma passion. Libre à chacun de récupérer le haut de l'affiche si il le désire car je m'en fous, je lui laisse ma place.

Je n'ai pas fait tout ça pour la gloire, mais uniquement par passion, et je reviendrai dessus dans mon final.

Revenons à ces images. Comment les classer, là était la question. Donc d'abord, parlons des personnages hauts en couleurs qui ont traversé la vie de club. La galerie qui suit en montre plein d'entre eux.

Plein de potes qui ont formé des groupes formidables ailleurs, et avec qui pour la plupart je suis resté en contact.

Parlons de certains particulièrement. Olivier et Antony, nos deux "jeunos" dans les années 90. Olivier avec son 125 avait à peine 17 ans, et il fallait négocier avec sa mère l'autorisation de venir rouler avec nous à chaque balade. Ou Antony mécano à la SNCF qui était toujours à bricoler tout et n'importe quoi.

Les voici en photo, toujours à faire les zazous sur la route. Quand ils étaient ensemble, ils étaient intenables et tout pouvait arriver, je peux vous le dire. Quand je dis tout, c'est tout, car ces deux-la étaient imprévisibles et resteront dans la mémoire collective. Comme lors de la balade dans le Pays d'Eu où ils avaient décidé de ne pas dormir. Jusque là tout allait bien, sauf qu'en dehors d'eux ils avaient aussi décidé d'empêcher tous les autres de dormir, ce qui ne fût pas du goût de l'ensemble des participants à cette balade organisée par Pierre.

On pourrait parler de Papy et Nath qui laisseront aussi un souvenir au club, car l'idée de faire un site Internet vient de Papy, et ça fait partie de l'histoire du club.

Cette photo a été prise lors d'une "Balade des 3 Ponts" à Etretat. Comme dab', Papy était d'un grand sérieux, sauf qu'avec lui il fallait se méfier de son calme car d'un coup il pouvait vous sortir la phrase ou la blague qui tue et là ça fusait, ce qui provoquera des parties de crise de rire ..... Mémorables.

Ha ! On en arrive à Phiphi et Sandro alias "Alphonsepatamob". Commençons par Phiphi qui un jour a disparu du club en 2006 suite à des soucis familiaux. Dommage, car il aura été notre cuistot en chef durant plus de 8 ans et un joyeux luron. Toujours à faire la connerie à ne pas faire, comme mettre du super sans plomb dans le réservoir de Sandro et son 1100BO et oublier de lui dire. Avec du carburant sans additif, Sandro rentrera du Touquet sur 2 cylindres après une explosion moteur digne du Joe Bar Team. Phiphi sera de retour au club un jour, nous nous parlons au téléphone régulièrement.

Deux personnages dignes de rentrer dans le livre des records dans la section "gags et conneries diverses".

Sandro, tiens, parlons-en aussi de lui. Aujourd'hui, il vit avec une ravissante compagne et continue toujours à bricoler ses motos. De plus, parrain de Tazounette, il n'y a pas une semaine où on ne se téléphone pas ou on ne se voit pas.

Des personnages avec des personnalités variées ont traversé la vie du club et la mienne, chacun avec une histoire différente et une recherche précise trouvée ou pas au sein du club. Tous ont laissé une trace à un instant "T" au sein du passé du club, et à l'avenir d'autres y laisseront leur trace. Ainsi va la vie du club…

Petite aparté : depuis le commencement du club et de ce roman, d'autres personnages hauts en couleurs pourraient se rajouter à ces petits portraits. La liste serait trop longue. Des noms comme Tony, Averell et son Averell Mag, L'âne et sa BD des potes, Baloo et son Baloo Mag, Solo et notre aventure dans les Potes en Folie, Le Jé, Nitrous, Talau, Cendrillon, Ester, Laurent Menigoze et Karenne vivant maintenant en Australie, etc .... Ils pourraient être dans cette page qui deviendrait un roman de plusieurs chapitres en elle-même.

Ha, Tony le méditerranéen, celui-là était le roi de l'apéro anisé. Il n'y avait pas un pique-nique dans la fin des années 80 et dans les années 90 sans qu'il ne vienne avec sa bouteille de "Jaune" comme il disait. Après un accident vasculaire, il est reparti dans le sud et a arrêté la moto, mais quel mec quand-même… En dehors du club on était amis, mais la distance ainsi que la vie a eu raison de notre amitié.

Pique-Nique qui me manquera beaucoup ! Je le referai seul sûrement, car comme beaucoup de balades anciennes du club, les nouveaux ont trouvé le fait de jouer aux pistolets à eau puéril. Dommage, car ça détend et c'était drôle… Nitrous avait même trouvé l'idée de faire des bombes à eau à jeter en roulant. En 2007, on avait créé avec Averell "Les Postebusters" avec des sulfateuses de folie.

Parlons de Monsieur Nitrous. Une image de dingue me revient en dehors de notre rencontre en 1998 (lire ceci). Il faut dire qu'une rencontre à plus de 200 ne peut que créer une amitié solide et sans faille. Nitrous reste plus qu'un pote. C'est un ami que j'ai plaisir à voir régulièrement.

Pour ceux qui n'auraient pas reconnu le lieu, il s'agit d'une course en pédalo sur le "Lac des Settons" en 1999, qui se finira en "pousse-pousse pédalo". Ce sont des moments qui avec le temps se sont perdus, car la nouvelle génération au club trouve désuet d'aller faire les cons sur la flotte et pourtant je peux vous dire que ça nous en a fait des parties de rire… De plus, à cette époque, on dormait en tente avec le froid en guise de réveil-matin, alors un peu de sport ma foi ......

Les Settons ne sont pas le seul lieu magique pour moi. Il y a aussi le Touquet où lors de l'édition 2000, Ester a eu le malheur de nous dire "Pas chiche de me trainer dans le sable !". La pauvre… Après une très courte course, elle s'est retrouvée au sol pleine de sable.

Notre club, c'est aussi des moments magiques comme celui-là qui vous laissent une forte image d'un instant "T", ou comme encore ces briefings au départ de nos balades, avant que nous soyons obligés de faire une Charte en 2008. En effet, le briefing n'a pas réussi à responsabiliser un membre lors d'une de nos balades (lire ICI). Briefing toujours drôle mais aussi explicatif des règles de bonne conduite et de respect de l'autre.

Un bon brief donne en général ceci dans ma tête :

- "Ouvrez vos esgourdes les mômes, je cause ! Bon le premier qui joue avec mes nerfs je le pulvérise version puzzle, ce qui veut dire on est là pour se faire une balade zen et cool, alors le premier qui m'oblige ça va chier dur pour lui, ça serait dommage qu'il mange son casse-dale avec une paille… Bon il y en a qui en redemandent là, où tout le monde a bien compris ?"

Et ceci sorti de ma bouche :

- "Bon nous sommes là pour faire une activité de loisir, cette balade est faite aussi pour faire la fête, je vous demanderai de bien vouloir respecter les consignes de sécurité et de ne pas faire les zazous, mais avant tout roulez dans le respect de tous, merci"

Je peux vous dire que j'en ai eu des groupes à gérer, et pas que des tendres de la poignée sur leur super-sportive… Tous ont suivi ces consignes sans avoir besoin d'une charte. Et il en a fallu un seul pour mettre plus de 25 ans de gestion et de réussite au panier.

Des "PUTAIN DE GROUPES" ça oui ! Je suis désolé, mais je ne trouve pas d'autres mots à la vue de la galerie qui suit :

Des frissons me prennent à regarder ces photos, et encore je n'en ai mis que quelques unes. Quand je regardais mes rétros et voyais ce groupe derrière qui allait de la Hyper-Sport au Custom en passant par la 125, je peux vous dire que lorsqu'on rentrait dans un bled, ça faisait son effet. Tout ça durant des années sans aucun accro ni carton. Le rêve de tout responsable de club.

Aujourd'hui l'individualisme est arrivé petit à petit et a gangrené notre monde. On ne trouve guère plus que des consommateurs qui prendront ce qui les intéresse et sans plus. Ou alors, on trouvera des passionnés devenus rares qui iront vers des groupes plus intimistes ou qui se retrouveront autour d'une marque comme les fans de Guzzi, Ducat' ou d'un modèle comme les amateurs de Varadero, CBR XX ou GSXR moteur S.A.C.S. Ces communautés voient leurs membres venir et partir au gré du changement de leur monture etc....

Mais le Moto Club des Potes est simplement entré dans la mémoire de plus d'une génération de motards, où ils y ont vécu des moments forts. Je rajouterai que les générations de potes de demain vivront encore de grands moments forts, mais autrement.

Revenons au fil conducteur de ce roman qui n'en sera pas un pour certains. Pour des raisons multiples que je respecte et accepte... Le lecteur qui n'est pas averti, ou le motard d'aujourd'hui, ou encore celui qui connaît le MCP ou ma pomme ne pourra se sentir accroché par ce roman.

Ce fil conducteur est plus là pour dénoncer un monde motard qui n'est plus ce qu'il a été hier, ce qui ne l'empêchera pas demain de vivre des moments intenses mais d'une autre manière. Ils seront sûrement pour des anciens comme moi un peu fade à la vue de ceux que l'on a vécu avant. Mais je reviendrai plus longuement sur ça dans mon final que je vous invite à lire maintenant, car ce dernier chapitre montre que l'évolution de notre monde n'est bonne que si vous ne vous retournez pas trop pour voir ce qui se passait avant.

Chapitre 05

Final