Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

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Cher lecteur, rebonjour.

Bienvenue dans ce nouveau numéro d'Averell Magazine.

Après quelques semaines de repos bien mérité, votre reporter de l'extrême reprend du service pour se lancer à la découverte de ces personnalités extraordinaires, de ces expériences hors du commun qui font toute la richesse de notre moto club préféré. Si ce numéro pourra vous sembler dans la forme différent du précédent, c'est parce que l'histoire qui a mené à sa rédaction a été, elle aussi, singulièrement différente. Mais rassurez vous, ce second numéro d'Averell Magazine ne trahit en rien le concept originel qui est d'aller à la rencontre des membres du club en tant qu'être humains et non pas seulement motards. D'apprendre à découvrir les richesses qui font de chacun d'entre nous quelqu'un d'unique.

Et dans ce domaine, on peut dire que mon entrevue avec JPF fut un moment particulièrement enrichissant. Ce personnage habituellement si discret m'a parlé de ses passions et de ses expériences avec un tel naturel, une telle sincérité que je n'ai qu'une crainte en tentant de retranscrire ses propos, c'est de ne pas vous le présenter aussi bien qu'il s'est lui même présenté à moi.

C'est dans le salon de Jean-Pierre que notre entrevue commence, la bonne odeur du pot-au-feu qu'il nous a préparé ( et que je vous recommande très chaudement d'ailleurs ) illustre à merveille l'ambiance dans laquelle s'est déroulée ma soirée en sa compagnie : simple, sans artifice, vraie. La musique qu'il avait au début peur de rallumer ( craignant sans doute que je ne partage pas ses goûts dans ce domaine ) vient finalement compléter cette atmosphère. Une atmosphère qui invite au voyage, celui de l'imaginaire, celui des souvenirs.

Nous ne nous connaissons pas vraiment, la conversation s'engage sur des banalités. Notre attrait commun pour la moto nous permet de trouver un terrain pour nous mettre à l'aise : Jean-Pierre a possédé une moto identique à la mienne qu'il évoque avec un brin de nostalgie, il me raconte quelques anecdotes, me donne deux-trois tuyaux au sujet de l'entretient et des révisions. Il me parle de sa nouvelle moto également, un CBF600s, plus joueuse selon lui dans les portions viroleuses en raison de son poids modéré. Les minutes s'écoulent et nous parlons bientôt comme de vieilles connaissances. Jean-Pierre se revendique solitaire, discret, mais lorsqu'il aborde les sujets qui lui tiennent à coeur, les barrières tombent et je l'écoute avec plaisir me parler sans réserve de ses passions, de ses doutes, des moments forts et des coups durs aussi.

Ce fut soirée très enrichissante, je l'ai déjà dit. En effet, si nous connaissons tous un peu JPF, le motard, peu d'entre nous ont eu le loisir de rencontrer Jean-Pierre, l'amoureux des étendues glacées, le passionné de photographie, l'insatiable dévoreur de romans SF... Ce sont tous ces personnages que j'ai pu découvrir pour vous et que je vais à présent tenter à mon tour de vous faire connaître.

JPF, le Motard :

Mes priorités, ce sont la famille, la lecture, le voyage et la photo... La moto, elle vient ensuite, et je pourrais très bien m'en passer si c'était nécessaire. "

Voilà, c'est dit !

Si Jean-Pierre est passionné de moto depuis son adolescence, sa vie ne se résume toutefois pas à cela. Il est mordu, cela ne fait aucun doute, mais pas toxico aux gaz d'échappements ! Il se dit prêt à sacrifier la moto si celle ci devait entrer en conflit avec l'une de ses véritables priorités. Un discours que l'on entend parfois de la bouche des gens " Raisonnables " mais qu'il ne faut pourtant pas prendre en tant que tel : Jean-Pierre est tout ce que l'on veut, sauf quelqu'un de " Raisonnable ". Son parcours de motard trahit le grain de folie qui le pousse à toujours aller au bout de ses envies.

JPF a éprouvé ses premières sensations à moto en tant que sac de sable, squattant systématiquement les strapontins de ses potes motards, il parcourra des milliers de kilomètres cramponné aux poignées arrières. Et cela aussi bien sur route ouverte, à l'occasion de balades plus ou moins " Code de la Route ", que sur circuit, à l'arrière de véritables machines de course.

Durant toutes ces années, une sensation inquiétante a habité JPF : il n'éprouvait aucune peur. Certes, il lui arrivait d'avoir de l'appréhension lorsqu'assis à l'arrière d'une hypersportive, il sentait ses genoux frotter sur le bitume tandis que le pilote penchait toujours plus la moto... Mais en tant que passager, il ne se souvient pas avoir eu la frousse, les boules, le coup de flip, la grosse frayeur... Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué :

Comme par exemple la fois où il est littéralement passé sous un camion lors d'un accident, alors que la moto dont ils venaient ( lui et le pilote ) d'être projetés terminait sa course sous les roues de ce même camion !

Suite à cet accident, il ne pensait alors qu'à une chose : remonter sur une moto qui ne se soit pas faite aplatir par un semi !

C'est avec ce sentiment qu'il lui manquait quelque chose pour faire un bon motard : Cette peur qui nourrit la raison, que JPF renonce à passer son permis le moment venu.

Evidemment, d'autres raisons plus bassement matérielles ont grandement contribué à ce choix : " Passe d'abord le permis voiture, c'est plus utile ", " Ça coûte tellement cher la moto ! ", j'en oublie sans doute...

Certaines personnes vous diront de la même manière qu'elle ne " peuvent pas conduire une moto " en tentant de vous faire croire que ( citation au hasard ) " Je suis trop fou, j'ai peur de rien, je serais trop dangereux sur une moto ".

Derrière cette apparente vantardise se cache le plus souvent une personne incapable de pousser la porte d'une moto-école et de faire face à ses responsabilités sur la route. JP, lui, avait bel et bien peur de quelque chose, mais ce n'était pas de la moto. C'était en quelque sorte de lui-même. Il savait à cet âge qu'au guidon d'une moto, il irait toujours plus loin dans la prise de risque avec pour seule limite : l'accident.

Privé de moto, c'est au travers de l'escalade qu'il ira chercher le grand frisson. Gravir sans sécurité des falaises de 200 ou 300 mètres, sentir sous lui le vide et avoir le sentiment de tout contrôler ... ; JP s’est senti vivre au travers cette autre activité tout autant risquée.

Les années s'écoulent et notre JPF mène une vie heureuse d'automobiliste, agrémentée de quelques balades à moto en tant que passager lorsqu'une occasion le lui permet. Jusqu'à cette année 1996 : Jean-Pierre vit alors en couple, et sa femme est motarde. Régulièrement, il la voit partir en virée le week-end et se dit que " Décidément, c'est trop bête de la voir partir en balade et de ne pas pouvoir l'accompagner autrement qu'en passager ! " Sa décision est prise, il s'inscrit dans une école de conduite pour passer le permis moto.

N'étant jamais monté sur le moindre engin à deux roues autrement qu'en tant que passager ( même pas un vélo, encore moins une mobylette ) JPF surprend agréablement son instructeur lors de la première leçon. Celui-ci ne s'attendait pas à ce que JPF ( qui avait à ce moment déjà 35 ans ) se débrouille si bien sur deux roues pour une première tentative...

20 séances plus tard, ce même instructeur félicitera JPF pour sa prestation :

Félicitation, tu es exactement aussi doué qu'au premier jour... Ni moins, ni plus... En fait, tu n'as fait aucun progrès : c'est une catastrophe. "

Notre apprenti motard aura besoin de temps pour intégrer les bases du pilotage. Une partie de lui se refuse à progresser tant qu'il n'a pas parfaitement compris le geste, la mécanique derrière chaque mouvement. Aujourd'hui encore, il nous confie avoir besoin de temps pour progresser dans sa pratique de la moto : il n'est pas du genre à franchir une étape tant qu'il n'a pas parfaitement maîtrisée la précédente. Ceci dit, lorsqu'on voit la qualité du résultat, les mauvaises langues n'ont qu'à bien se tenir. Ses compagnons de route vous diront tous que sa conduite n'appelle à aucun reproche.

Le permis en poche et sa première moto entre les jambes, JPF va faire ce qu'il aime le plus : voyager. Associer l'utilité du véhicule et le dépassement de soi, c'est sa manière à lui de vivre la moto. De la même manière qu'il voyage dans les contrées les plus reculées du globe pour affronter ses limites, se dépasser, JPF pratique la moto comme un défi. Attention, il ne s'agit pas de vitesse ou de performances : Rouler vite ne l'intéresse pas. Ce qu'il aime c'est rouler loin, beaucoup. Traverser les régions, à la découverte de nouveaux endroits, souffrir aussi parfois mais toujours revenir satisfait.

Rapidement, il dépasse son épouse en terme de kilométrage tant sa pratique est liées aux grandes distances. Il n'est alors pas rare de le voir partir des week-ends entiers ( parfois plus ) pour revenir éreinté, mais heureux. C'est lors de ses grandes virées qu'il peut se retrouver seul et se ressourcer :

je n'aime pas " les gens ", la foule. "

Nous avoue-t-il avant de rajouter :

c'est pour ça que mes vacances, je vais les passer au Spitzberg et pas à St-Tropez ".

On serait tenté de dire qu'il vit ses voyage comme il vit la moto, mais c'est l'inverse, Jean-Pierre pratique la moto comme il voyage : loin de chez lui, loin des hommes, à la recherche de ses limites.

JPF rejoint le Moto Club des Potes en 2001, il participera à un grand nombre de balades, son expérience de la route l'entraîneraà participer aux fameuses " Recos " nécessaires à la préparation de certaines d'entre elles. Et puis en 2005 c'est l'accident bête : une chute au ralenti lors de la préparation du pique-nique des potes l'emmènera à l'hôpital avec de graves lésions au bassin. Quelques semaines de convalescence et JPF parle déjà de retourner sur une moto, mais quelque chose a changé, il ne verra plus la moto de la même façon.
De son propre aveu, les choses se sont passées trop vite pour qu'il ait eu le temps d'avoir réellement peur au moment de la chute, tous ceux d'entre nous qui sont déjà partis au tas savent que dans ce genre de situation, on n'a pas le temps d'avoir peur. Pragmatique, il n'a pas non plus paniqué une fois le premier choc passé : « Ce qui est fait est fait » et sa vie n'était de toutes façons pas en danger, donc nul besoin de paniquer. Mais cet accident fut l'occasion d'une véritable prise de conscience, le jeune homme téméraire ( et inconscient ? ) a soudain pris conscience du véritable danger que représente la pratique de la moto, et du fait que sa vie avait changé de telle manière qu'il ne pouvait plus se permettre de la mettre en danger à la recherche de sensations.

J'ai d'abord cru en l'écoutant me raconter son histoire que, suite à cet accident, sa passion s'était amenuisée en raison du traumatisme. Mais en réalité, cet épisode lui a simplement ouvert les yeux sur la réalité : La moto n'a jamais intéressé JP en tant qu'objet, c'était simplement pour lui un moyen efficace et agréable de parvenir à un but, s'évader. Mais un moyen onéreux et, il le savait à présent, dangereux. Famille, voyages, toutes ces choses si importantes à ses yeux ( et dont cet accident aurait pu le priver s'il avait été plus grave ) l'ont incité à mettre la moto entre parenthèses pour quelques temps. J'ai aujourd'hui le sentiment que le fait d'avoir un nouvel accident ne lui fait pas peur dans le sens où il pourrait en souffrir, mais plutôt dans le sens où cela ferait souffrir les personnes qu'il aime.

Le temps qu'il consacre aujourd'hui au Club et à la moto, c'est le temps qu'il lui reste en dehors de ses autres passions. Et un temps qu'il escompte passer en toute sécurité. Fini les arsouilles sauvages, bonjour les balades tranquilles ! Si il est toujours membre du MCP, c'est avant tout par amitié pour les personnes qu'il y a rencontré, plus que pour les balades ou la structure Club.

Et nous serons sans doute amenés à le voir de moins ne moins à mesure que le père de famille, le grand voyageur ou encore le passionné de lecture prendront de plus en plus de place dans sa vie. Tous ces autres aspects de sa personnalité que nous allons continuer à explorer à mesure que Jean-Pierre se livre à nous, en commençant par celui qui marque d'emblée le plus : Le voyageur.

Jean-Pierre, le Voyageur :

Comprendre Jean-Pierre, c'est appréhender l'amoureux des grands espaces qui hiberne en lui depuis toujours et qui ne demande qu'à se réveiller chaque année à l'approche du printemps. C'est au travers de la lecture, une autre de ses passions, qu'il a su éveiller sa fascination et son amour profond pour les étendues vierges des déserts glacés. Alors que nous abordons ( au cours de notre conversation ) sa passion pour l'évasion, Jean-Pierre me cite un nom parmi d'autres : Jack London.

C'est en dévorant des oeuvrestelles que " l'Appel de la Foret ", nous avoue-t-il, que le coup de foudre se produit. A l'évocation des étendues glacées du nord de l'Amérique, Jean-Pierre se sent transporté. Depuis cette époque, il n'a cessé d'y rêver, de souhaiter s'y rendre pour admirer de ses propres yeux la beauté glacée de ces forets de conifères qu'éclaire un soleil polaire. Depuis l'enfance, et après de nombreux voyages, cette fascination ne s'est jamais démentie.

Copyright © Fenouillet Jean-Pierre
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Quelques panoramas de rêve...

Mais Jean-Pierre n'a pas toujours assouvi cette attirance pour les régions du grand nord. C'est à l'âge de 30 ans qu'il franchira le cap et s'embarquera pour la première fois dans une expédition au Groenland sud. Cela faisait alors des années qu'il en rêvait sans avoir osése lancer à l'aventure. Il fréquentait également à cette époque, et depuis quelques temps déjà, une jeune fille qui ne partageait pas du tout son attrait pour l'évasion. Elle avait 25 ans et préparait alors le concours pour devenir conservateur de musée. Focalisée sur ses études, elle n'avait jamais manifesté d'intérêt particulier pour ces lieux qui ont tant fait rêver Jean-Pierre.

Pour une raison que lui seul peut expliquer, il se lève un matin ( après 5 ans de vie commune ) avec la conviction que sa vie doit changer. Aussitôt dit, aussitôt fait : Il explique tout d'abord à sa petite amie que leur relation est terminée, puis sors de chez lui tout naturellement en direction de l'agence de voyage la plus proche. " Vous avez quoi comme destination de voyage dans le grand nord ? " quelques minutes plus tard et après avoir vidé sa tirelire, Jean-Pierre rentre chez lui avec en main un billet d'avion à destination de son rêve.

Depuis cette année, il a tout fait pour partir chaque année vers une autre de ces contrées qui le fait tant rêver : le Groenland, la Sibérie, le Spitzberg, les forêts Canadiennes... Et chaque voyage lui fait vivre de nouvelles expériences, de nouvelles épreuves, de nouveaux moments inoubliables.

Lorsque j'ai demandé à Jean-Pierre pourquoi spécialement les destinations du grand nord lui plaisaient tant, il m'a tout d'abord répondu " Pour leur beauté ".

En voyant les photos qu'il a ramenées de ses aventures, on comprend aisément de quoi il parle. Puis il a ajouté " Parce que ces destinations se méritent " et enfin " parce que ce sont des endroits où on te fout la paix ".

Dépassement de soi, intense sérénité de ces paysages inoubliables que l'on ne partage qu'avec la poignée d'amis choisis pour l'expédition. Plus j'écoute Jean-Pierre me parler de ses voyages et plus je l'envie. Nous parcourons ensemble les photographies de ses voyages qu'il a trié d'une manière originale : de la plus belle à la plus belle. Alors que sur l'une d'entre elles, on reconnaît à peine son visage sous l'épaisse couche de givre qui recouvre la moindre parcelle de peau, JP me raconte en souriant " Tu vois il ne fait pas si froid que ça là bas ! Et puis c'est rigolo quand tes paupières se collent à cause de l'humidité de tes yeux qui gèle au contact de l'air ".

Copyright © Fenouillet Jean-Pierre
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Givré le JP ?
Peut être pas tant que ça !

Je plaisante quelques instants sur l'apparent masochisme dont semble faire preuve mon interlocuteur puis lui demande pourquoi il a jeté son dévolu sur les déserts de glace et non pas ceux de sable. " J'aime pas le chaud, tu ne peux pas le combattre. Quand il fait froid, tu peux toujours te protéger, contre le chaud il n'y a rien à faire, tu subis " me répond-t-il, sa réponse tout à fait pragmatique me satisfait. Nous continuons d'égrener les souvenirs capturés à l'aide de son appareil photo : le cliché suivant représente leur guide en train d'attaquer son motoneige au chalumeau ! " Il fait -50°c dehors la nuit, il faut bien réchauffer le moteur avant de le démarrer, sinon l'huile est gelée " m'explique Jean-Pierre. En effet, on peut apercevoir sur le coin de la photo la plaque ( de bois ! ) sensée empêcher les flammes du chalumeau d'atteindre le réservoir à essence. Un piston, un carbu. Ça pue et ça pollue, mais ça ne tombe jamais en panne. JP enchaîne sur une anecdote au sujet de motoneiges modernes que Yamaha avait prêtées une année pour une expédition dont la firme japonaise était l'un des sponsors... Et bien croyez le ou pas, mais les moteurs à injection résistent beaucoup moins bien au chalumeau !

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C'est à peine s'il fait froid
Des méthodes...
...Rustiques

Le voyant parti dans les anecdotes, je demande à mon hôte de me faire partager quelques moments forts de ces années de voyages. En voici quelques extraits, que j'essaie de retranscrire le plus fidèlement possible :

- Un matin, alors que les occupants du campement dorment paisiblement, des bruits de pas dans la neige se font entendre entre les tentes. La compagne de Jean-Pierre, qui faisait cette année partie de l'expédition, s'inquiète à juste titre en entendant ces pas :

Qui est-ce ? "

Pas de réponse.

Si c'est pour nous faire peur, c'est vraiment pas drôle ! "

Toujours pas de réponse. Et de se retourner vers Jean-Pierre :

tu veux bien allez voir ce que c'est chéri ? "

Ce dernier manoeuvre laborieusement pour se retourner dans l'étroite tente tube dont l'unique ouverture se trouvait à leurs pieds, tandis que les bruits de pas se faisaient toujours plus proches. Soudain, au moment d'attraper la fermeture éclair pour ouvrir la tente, une chose tout à fait inattendue se produit : " quelque chose " appuie sur la toile de la tente juste au niveau de la porte, un gros point noir au milieu d'une fourrure blanche qui renifle à quelques centimètres à peine du visage de JP. Une truffe dont Jean-Pierre identifie instantanément le propriétaire au travers de la toile rendue transparente par la lumière extérieure. Après un bond en arrière, JP crie à l'intention de celui de ses compagnons qui possède le fusil

" Les gars, ya un ours polaire dans le campement !... "

Ses cris devaient être à ce point puissants que l'ours, apeuré, quittera les lieux sans demander son reste.

" Mais c'est espiègle un ours " me précise Jean-Pierre après m'avoir fait part de son histoire :

" Après cet épisode, pendant toute la matinée, on le voyait roder autour du campement et se coucher dans la neige pour qu'on ne puisse pas le voir. Il attendait un moment d'inattention de notre part pour venir nous chiper de la nourriture. On a été obligés de le chasser du camp, et on a mis des plombes à le faire partir en tirant des coups de fusil juste à côté de lui. "

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Rando
Campement
Sous la tente
Des rênes d'élevage

- Une autre histoire, humaine celle ci. Une histoire comme on ne peut en voir que dans des pays comme la Russie, où des périodes économiquement très difficiles ont amenées les gouvernements à rationner la nourriture. C'est en tombant sur la photo de l'une des cabanes dans lesquelles JP et son groupe ont pu trouver refuge au cours de leurs expéditions que ce dernier replonge dans ses souvenirs. Dans le coin du refuge, un homme au visage et au corps marqués par le froid, l'âge et la vie. Cet homme, qui vivait dans ce refuge, a fait dix ans de prison, me raconte Jean-Pierre. Je demande, interloqué " Un dangereux criminel ? ". " Si on veux, il a volé deux bouteilles de Vodka " me répond JP. Cet homme, avant de s'exiler dans un refuge à l'écart de toute civilisation, était autrefois un citoyen russe comme les autres. Peut être un tout petit peu plus alcoolique que les autres, tout de même. Un soir de grosse cuite, alors que sa bouteille de vodka venait tout juste de rendre sa dernière goutte et qu'aucune remplaçante ne se profilait à l'horizon, il eut la brillante idée d'aller se servir dans le magasin d'état le plus proche. Une vitrine cassée et une bouteille de vodka volée, voilà son crime. Seulement, en URSS on ne rigole pas avec le rationnement, et attaquer un magasin d'état est considéré comme un acte de menace vis à vis de la nation : le pauvre homme en a pris pour 5 ans de taule. Une fois sa peine purgée, le bougre fête sa liberté avec des amis, boit jusqu'à en oublier son nom et tombe bientôt à court de vodka... Et devinez ce qu'il a fait ? 5 ans de rab en prison pour une deuxième vitrine cassée et une autre bouteille de vodka ! Une fois sorti de ses 10 années d'emprisonnement, l'homme décida d'aller vivre loin de toute civilisation, pour éviter d'être un jour tenté d'aller voler une bouteille de vodka dans un magasin d'état. Jean-Pierre et moi continuons d'observer la photo :

" tu vois sa main ? Il n'a plus de doigts "

me fait-il remarquer.

" Encore un soir de cuite, il s'est endormi dans la rue en coinçant ses main sous ses aisselles pour ne pas avoir froid... Mais bourré comme il était, il a laissé dépasser ses doigts. "

Le lendemain matin, le froid avait fait son travail. Quand on vous dit que l'alcool fait des ravages...

Copyright © Fenouillet Jean-Pierre
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La Russie
Le vieil homme sorti de prison
Une moto

- En observant les clichés des différents cabanons dans lesquels les voyageurs doivent s'abriter la nuit, je m'aperçois rapidement que ces voyages ne sont pas synonymes de luxe. Certaines cabanes de trappeur font moins de 3 mètres carrés, et il va sans dire que l'eau courante n'est pas de mise. Par curiosité, je demande à Jean-Pierre si les occasions de se laver sont fréquentes au cours de tels voyages.

" Si tu pars trois semaines, il faut t'attendre à passer trois semaines sans te laver ! "

La réponse est sans équivoque, ce type de voyage est à déconseiller aux adeptes de l'hygiène extrême.

" Des fois, on trouve bien de quoi faire un brin de toilette mais c'est rarement le luxe... Ah si, une fois, j'ai eu droit au sauna !!! "

S'exclame soudain JP, avant de partir dans un éclat de rire.

Effectivement, il faut imaginer le sauna en question tel qu'il me l'a décrit : un cube en bois de 1m50 de côté, posée au fond du jardin. Curieusement, sa plus petite dimension était la hauteur, à tel point qu'on ne pouvait pas y tenir debout, tout juste accroupi. Au centre de la pièce, un poêle métallique brûlant chauffant les pierres sur lesquelles on jetait l'eau dans le but de produire de la vapeur. Les parois de la " Pièce " étaient elles mêmes également brûlantes, de telle sorte que l'on ne pouvait, dans cet espace exigu, rien toucher sous peine de se brûler. Sa toilette effectuée bon an mal an, JP entreprend de se rhabiller... ou plutôt d'essayer de se rhabiller : L'étroitesse de la pièce et la chaleur des parois rendent vaines toutes ses tentatives d'enfiler ses vêtements sans se blesser. Ajoutez à cela l'humidité ambiante qui fait coller les tissus à la peau et rendent quasiment impossible l'enfilage des chaussettes, et vous comprenez qu'à bout de patience, JP finit se jour là par se résigner : avec seulement un slip sur les fesses, il saisit la pile de vêtements sous son bras et sort du sauna, par -50°c, pour aller se changer dans le cabanon. S'ensuivit un long sprint à poil dans la neige dans le plus pur style groenlandais. L'histoire ne dit pas si l'un de ses compagnons de route avait un appareil photo à ce moment là...

Copyright © Fenouillet Jean-Pierre
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Un gite typique
Spacieux et tout confort
Intérieur cosy
Tout le luxe moderne
De la literie haut de gamme

- Au cours de ce type d'expéditions, on tombe parfois sur des objets naturels aussi beaux qu'encombrants tels que les magnifiques bois de renne qui ornent le salon de Jean-Pierre. A la vue de ces cornes sans doute aussi majestueuses que l'animal qui les a autrefois portés, je demande à mon hôte si celles ci proviennent de l'une de ses expéditions. Si je ne me souvient plus de sa réponse, je me souviens en revanche très bien de l'histoire que JP m'a racontée à la vue de ces bois : Souvent lorsque l'on trouve des bois de renne ( autrement qu'en les prélevant directement sur l'animal vivant... ) ceux-ci sont abîmés et ternes. Or, ce jour là, Jean-Pierre tomba par hasard sur des bois en parfait état, d'une blancheur et d'une taille hors du commun. Fier de sa trouvaille, il décida de ramener chez lui ce précieux trophée, ce qui impliquait tout de même de se traîner l'objet sur le dos pendant toute la fin du voyage. Ce dont JP eu très vite ras le bol. Après plusieurs jours à coltiner cet encombrant fardeau, il se résigna enfin à se séparer du volumineux souvenir qu'il entreposa artistiquement sur un tas de rochers quelque part dans l'immensité de ces contrées gelées. Un an plus tard, presque jour pour jour, JP se trouve de nouveau dans la région en compagnie d'un autre groupe de voyageurs. Soudain, alors qu'ils traversent une zone qui lui semble bien familière, JP reconnaît au loin le tas de cailloux sur lequel il avait un an auparavant déposé ses bois! Espiègle, il lance alors à ses compagnons de route

" Ohh, les magnifiques bois de renne, là bas ! "

Evidemment, le groupe est trop loin pour pouvoir ne serait-ce qu'apercevoir les bois en question, mais sans perdre son sérieux, il s'engage en direction du tas de cailloux duquel il ramène les bois qui n'avaient pas changé de place depuis un an. Stupéfiés par son incroyable acuité visuelle, ses compagnons n'en reviennent pas.

" Tu as vraiment une si bonne vue ? "

Demandent certains

" Bien sur, vous ne les aviez pas vu vous ? "

Répond naïvement Jean-Pierre.

" C'est une blague, tu t'es levé la nuit dernière pour nous préparer ce canular ? "

Avancent d'autres " Bien sur que non ! " assure le farceur. Pas si loin de la vérité, ses compagnons n'ont toutefois pas voulu croire la véritable histoire de ces bois lorsque JP leur a avoué la vérité : qu'ils étaient là depuis un an. Comme l'explication logique est encore plus incroyable que les hypothèses farfelues, aujourd'hui encore, ces gens refusent de croire la véritable histoire de ces bois de rennes.

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Le renne, animal à tout faire

J'espère ne pas avoir déformé ou rendu ennuyeuses les quelques histoires que Jean-Pierre a accepté de me livrer au cours de cette soirée, mais il va sans dire que pour en avoir l'exacte et passionnante version originale, je ne peux que vous recommander chaudement de vous adresser à celui qui les a vécues. Mettez-le à l'aise, faites-le parler de ses voyages, et vous verrez que le discret personnage que vous croyiez connaître se transformera soudain en un intarissable conteur d'histoires. Plus que la moto, on sent chez JP lorsqu'il vous parle de ses voyages que la vue d'un glacier qui s'écoule immobile dans les fjords du nord, les craquements des blocs de glace qui s'abattent à quelques mètres du rivage, sont véritablement ce qui lui procure le plus de plaisir. Et les clichés qu'il a ramené de ses voyagent traduisent bien cette passion et la font partager à celui qui a la chance de les regarder.

Jean-Pierre et la photographie :

Copyright © Fenouillet Jean-Pierre
Un cliché parmi tant d'autres...

Cette soirée avec Jean-Pierre ne m'aurait pas tant marquée s'il n'avait pas eu comme support à ses récits tant de magnifiques photographies. Les quelques clichés qui habillent le présent reportage ne sont qu'une infime partie des images hors du commun qu'il a rapporté des contrées nordique, mais aussi de régions beaucoup moins lointaines, comme la Bretagne par exemple. Ou encore le coin de son salon.

D'emblée, on constate que tout est bon à photographier : paysages, ciels nuageux, visages atypiques, animaux sauvages ou moins sauvages ( comme l'araignée qui a fait sa toile sur la commode du séjour par exemple )... Toutes ces images étant savamment classées dans un ordre suivant une loi secrète que seul leur auteur semble connaître.

En effet, la rigueur chronologique n'est pas de mise lorsqu'il s'agit à JP de présenter les clichés dont il est le plus fier, son album photo mélange les lieux et les époques en un joyeux capharnaüm, ou plutôt devrait-on dire une mine de trésors, pour qui est enclin à laisser vagabonder son imagination au travers ces clichés emplis d'émotions.

Il l'avoue lui même, classer, indexer, trier ses photos, qu'elles soient papier ou numériques lui demande beaucoup de temps. Bien entendu, Il ne s'agit pas d'une corvée mais d'un plaisir en soi.

Je serais malheureusement bien incapable d'en dire d'avantage sur le sujet. Comment peut-on parler de photographies ? Est-il possible de mettre des mots sur ces morceaux de souvenir volés à la vie, figés pour quelques années sur un support matériel ?

Appréciez simplement ces quelques images à leur juste valeur... Et vous savez à qui vous adresser pour en voir d'autres !

Jean-Pierre et la lecture :

Il me semble vous l'avoir dit, la passion de JP pour les régions polaires est tout d'abord né au contact des livres.

Et des livres, il y en a chez ce monsieur ! Plusieurs milliers même. Les murs de son appartement sont recouverts d'étagères débordantes d'ouvrages de science-fiction. D'après la base de données informatique qui lui sert à gérer sa monumentale collection ( qu'il exhibe non sans une certaine fierté ) le nombre exact d'ouvrages en sa possession dépasse les 4000 ! Tous ne sont pas exposés dans l'entrée, le séjour ou le bureau : on imagine aisément les cartons remplis attendant sagement à la cave que leur propriétaire leur trouve une nouvelle place dans quelque improbable recoin de sa bibliothèque.

Son style préféré, c'est la science-fiction. Qu'il s'agisse de médiéval fantastique ou de space opéra, ces récits qui nous font voyager dans d'autres lieux insolites, au travers l'espace ou le temps, vers des paysages imaginaires et grandioses, ont su gagner son affection.

La composante du voyage, de l'inconnu, de l'extraordinaire nous apparaît à nouveau chez Jean-Pierre jusque dans ses goûts littéraires. L'évasion, qu'elle se produise pas le biais de l'imagination ou d'une agence de voyage islandaise est bel et bien le dénominateur commun de toutes ses passions.

Le raisons de cette fascination pour le voyage sous toutes ses formes n'appartiennent qu'à lui, tout au plus pouvons nous nous contenter de voir JP comme un grand rêveur, qui s'échappe d'un quotidien trop matérialiste par tous les moyens possibles.

JP n'a pas de télévision. Cet objet qui nous impose ses images et son mode de pensée au travers ses slogans publicitaires toujours plus agressifs et ses divertissements toujours plus racoleurs n'a selon toute évidence pas sa place dans le salon d'un tel personnage.

JP lit beaucoup, et depuis tout petit. Il me confiera avoir été un enfant plutôt solitaire, et avoir cherché refuge dans les mondes imaginaires dès cette époque.

Aujourd'hui entouré par sa famille et ses amis, tout porte à croire qu'il continue à lire simplement parce qu'il aime cela.

Les autres Jean-Pierre...

J'estime, qu'il n'est pas nécessaire de s'attarder sur JP, le père de famille. J'ai le sentiment d'avoir déjà trop violé son intimité au travers ce petit reportage, sans qu'il soit nécessaire en plus d'impliquer ce qui le touche le plus.

Maintenant que vous commencez à connaître un peu mieux ce personnage, solitaire et réservé, vous devinez aisément que l'idée d'écrire un article sur sa vie ne vient pas de lui ! en fait, j'ai été touché par le fait qu'il ait accepté de se présenter à moi, à vous. Et qu'il ait joué le jeu à tel point que je me sent maintenant obligé de ne pas tout répéter.

Si Jean-Pierre fait le sujet d'un article pour Averell Magazine, c'est parce que certaines personnes ont pensé qu'il méritait plus que tout autre d'être connu, et souhaitaient sincèrement nous faire connaîtreà tous les qualités de cet ami qu'ils apprécient tant. C'est afin de leur faire plaisir ( et aussi parce qu'ils ont pas mal insisté ) que JP a finalement accepté de jouer le jeu. Pour cette raison, il est légitime de laisser la parole l'une de ces personnes afin d'entendre ce qu'elle a à dire sur ce " Pote " hors du commun.

Jean-Pierre vu par Bruno  :

Que dire sur JPF 94, là est la question. Je en trahirai pas ce qui nous lie dans notre vie privé, mais quand deux grands mômes se rencontrent, ça ne peut faire que " Tilt " entre eux. Une amitié indescriptible mais sincère. Quand on va au gastos avec nos mômes ( lorsque que nos épouses sont pour leur JOB quelque part sur la planète ) je ne vous raconte pas la tête des personnes autour de nous... C'est très drôle : Deux papa qui sortent leur petites filles et qui se font mener par le bout du nez, SI SI A VOIR !!!

je ne parlerai pas de l'aventurier de la banquise ni du fait qu'à une époque, Jean-Pierre était un pro de varappe et était d'un niveau international. Je ne m'attarderai pas non plus sur le fait qu'au niveau de la série Star-Wars en bouquin il est incollable. Question cuistot RAS, rien à dire aussi.

Depuis un moment, nous sommes sur la même longueur d'onde question Club :

On prend le large, nous restons simplement adhérents, comme quoi nos points communs sont indissociables.

Mais je vais vous parler du JPF tarmos, celui que je connais aussi bien que Jean-Pierre. Le tarmos et le doux dingue de l'arsouille en 2002 lors d'un retour de Salers, je me souviens de ce cette courbe tous les deux sur nos VFR, ou aucun n'a coupé gaz, le tout avec un vent de travers... Et pour nous dire ensuite, une fois arrêtés :

" Alors tu aurais Coupé toi ? "
" Non ! et Toi ? "
Ben non, si tu passes, je passe aussi… "

Le tout à plus de 200km/h...

Jean-Pierre est le seul qui peut prendre ma roue sans que cela me dérange, on est en osmose lorsque l'on va tailler la route. En dehors de lui, Talau et Le Jé, je reste toujours méfiant lorsque que l'on vient me coller au Q. Car quand tu attrapes les freins, il faut avoir confiance en celui qui est derrière toi.

Des recos de folie pourraient remplir ces pages, ou JPF et ma Pomme avons franchi plus qu'il ne faut les limites du bon sens et du raisonnable. Même l'année dernière, lors de nos recos secrètes du Pique Nique 2006, suite à ( et malgré ) l'incident un an plus tôt... Là si je n'en parle pas c'est que nos baignoires respectives ne sont pas confortables, car nos chères et tendres lisent aussi le site du Club et elles n'ont pas le même sens de l'humour que nous. La preuve, l'année dernière nous fument punis de balade du 14 Juillet et contraints de faire un resto avec elles ! c'est Dur la Vie des fois ( non je déconne là !

je me souviendrai toujours quand Laurence, la madame de JPF, est venue me chercher dans la salle d'attente à l'hôpital de Fontainebleau, pour que je n'en perde pas une miette au moment où le toubib allait annoncer les dégât de Jean-Pierre. Histoire de nous faire comprendre que le temps de la gaminerie était fini à nos âges... Je peux vous dire qu'on en menait pas large.

Je pourrais en faire des tonnes sur lui mais NON !

ce que je peux dire, c'est que Jean-Pierre renferme une tonne de secrets et les secrets sont faits pour rester des secrets.

Pourquoi avoir voulu intervenir sur cette présentation ? Pour dire à un ami SALUT tout simplement et dire que ce qui nous lie va au delà du MC des POTES. Pour dire enfin que les silences de Jean-Pierre sont plus éloquents que ses prises de paroles.

Il y a JPF 94 du Club que personne ne connaît réellement, et Jean-Pierre celui que je connais et respecte.

Bruno.

V.

Averell

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