Reportage- 2012

Nos cousins français reviennent aux fondamentaux

"LE CUSTOM"

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Hé oui, cette culture custom qui représente 50% de part de marché au Québec ne représente sur le Vieux Continent que moins de 10% du parc moto.

Alors pourquoi ?

Faisons un saut dans le passé. Comment le custom sur le Vieux Continent est-il arrivé aussi loin dans la représentativité du monde du 2-roues ?

La réponse n'est pas à aller chercher très loin. Dans les années 60/70, trop souvent, cette culture a été identifiée avec celle du monde des bikers, des vilains garçons et des « blousons noirs ».

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Le raccourci a été vite fait entre la culture custom et celle d'une population motarde, qui, rejetée, a sur-joué l'image du voyou. Sur ça, c'est aussi greffée l'arrivée en Europe d'un MC légendaire, roulant exclusivement en Harley, et voilà comment la culture custom a été mise dans une case dont elle mettra longtemps à se sortir. Ce que beaucoup ont oublié, c'est que les bikers, MC et autres sont des composantes du monde custom et non l'inverse.

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C’est ainsi que beaucoup ont assimilé le custom sur le Vieux Continent, en prenant en référence des films tels que « L'équipée Sauvage » de 1953, ou « Easy Rider »  de 1969 et ont aussi assimilé le monde du custom à la Harley. De même qu’ils raccourcissent encore plus vite avec le monde bikers, ils oublient que dans les années après-guerre, à la naissance de certaines communautés aux States, les membres de celles-ci roulaient en Harley mais aussi en anglaises, Norton ou Triumph ou encore avec ce qu'ils avaient sous la main, et souvent en version « bobber » (je reviendrai dessus plus tard).

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La communauté custom compte pas mal de familles en son sein, et depuis peu, sur le Vieux Continent, commence à intéresser une nouvelle génération de motards. On y voit y arriver de plus en plus de jeunes en première moto. Certains dont votre serviteur parient qu'à la vue de la répression montante ici et l'évolution des mentalités dans notre monde motard, la part du custom représentera dans les 15 ans à venir plus de 30% du marché en France. Pas mal de constructeurs l'ont bien compris et ont déjà anticipé ce mouvement, comme Suzuki qui a créé les « OFFICIAL INTRUDER CENTER *», à l'image de Reuilly Moto sur Paris 12. Ces concessions, qui en plus d'être vouées à la marque, proposent un espace d'essai permanent des modèles customs produits par celle-ci, et accompagnent les clients dans la personnalisation de leur machine.

*Pour information la gamme "Intruder" s'appelle la "Boulevard" au Québec

Le plus simple pour nous a été de laisser Erick le boss de la concession nous parler de cet esprit Custom qu'anime Suzuki et qui l'anime aussi :

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  Erick : Il y a toujours eu des customs japonais, même depuis les années 70. Ils transformaient des motos routières à l’époque. Chez Honda, ils sont partis sur des bases de CB, avec des machines que l’on customisait.

On ne changeait pas trop les cadres, mais on modifiait les réservoirs, les guidons et autres. Chez Suzuki c’était pareil. A l’époque, il y avait un 650 bi cylindre, qui se faisait en custom également. Au début des années 80, il y a eu une vraie variation de custom, avec de la part des japonais des machines qui étaient vraiment ciblées et fabriquées directement, et non dérivées de routières. Par exemple, Yamaha avec sa Virago, 750 et 1100, Honda avec ses 500 CX customisés et ses VF 750 Customs avec leur V4. A l’époque, Suzuki n’avait pas encore trop de customs, et Kawasaki n’en avait pas non plus.

Il faudra attendre 86-87 ; notamment chez Suzuki, pour voir la naissance des Intruder, avec la première 750, et le 1400 qui est arrivé un an plus tard si mes souvenirs sont bons. Là, on était sur un vrai chopper, très étroit, très Easy Rider, comme aux US. D’ailleurs, ce sont toujours des machines qui sont distribuées là-bas, y compris la 800 Intruder. Chez Suzuki, ce sont des machines qui ont eu une belle évolution jusqu’en 93-94. En France, la fin des ventes pour le 1400 Intruder date de 96.

Depuis les années 80, Suzuki a toujours eu en France une gamme custom, qui a eu des évolutions et a gardé le nom. Il y a même eu des déclinaisons en 1600, qui n’ont pas duré longtemps.

A la fin des années 90, Suzuki a essayé de sortir un peu des copies de Harley, et a sorti la VZ 800 Marauder, qui sera avec une fourche inversée, et qui tirera un peu vers le Dragster dans le look, pour essayer de faire des motos typées. C’est une machine qui a connu un petit peu sa gloire, on continue à en voir rouler. C’est une moto qui a été distribuée jusqu’en 2002-2003.

En parallèle de cette moto, à cette époque, Suzuki a sorti dans la gamme Intruder un « low rider », où on est vraiment sur de la copie de Harley, avec marchepieds, grand guidon, style Softail. Cette machine a été arrêtée en 2005, et va s’en suivre un léger arrêt du custom pendant 2 ans, sauf pour le VZ 1600 Marauder, qui va connaître deux années de production seulement, avec le succès mitigé que l’on sait. J’oublie que l’une des grosses ventes de Suzuki à la fin des années 90, a été le VL 1500 Intruder, qui lui était un gros custom façon Softail, dérivé du 1400, et qui était une très très bonne moto.

Les ventes se sont toujours bien passées, car on était deuxième derrière Harley en France, avec ce type de moto. Dans les années 2000, on s’essaye à de nouvelles choses, car Suzuki et Kawasaki font faire des plateformes communes custom, notamment sur le 1500 et 1600, où Kawasaki va sortir un custom dans les faits Suzuki mais en réalité estampillé Kawasaki, chose qui n’a duré que deux ans.

A partir de 2007, Suzuki prend vraiment le taureau par les cornes, et là, nous sort la 1800, déclinée aujourd’hui en deux modèles, la M 1800 R, modèle type dragster, avec un énorme moteur, 125 CV, 1,8L de cylindrée, un gros pneu, et tout ça pour une moto qui prend plus de 200 km/h, avec une fourche inversée, et des freins radiaux. On est sur une machine qui a une vraie identité, et qui en France, depuis 2007, est la deuxième vente de customs derrière Harley, même si les volumes ne sont pas les mêmes.

En parallèle de cette, moto, il y a le VL 1800, le modèle low rider, avec les gros marchepieds, qui n’a jamais atteint les scores escomptés, car là aussi, on est encore trop sur de la copie Harley. Et puis comme il y a cet engouement qui revient sur les customs, Suzuki a décidé de ressortir la VN 800, qu’ils avaient été arrêtée en 2005. A partir de 2005, ils ressortent donc cette moto, avec le moteur dérivé de l’Intruder, remanié, très agréable à rouler, dans le genre low rider, et la VZ 800 Marauder, dénommée aujourd’hui la M800. On aime ou on n’aime pas, mais c’est vrai que c’est assez particulier comme moto.

Aujourd’hui, dans la gamme Suzuki, on a trois customs, avec une volonté de la part du constructeur de développer sa gamme customs, conscient qu’il est de l’évolution du marché et que la hausse de ce type d’immatriculation laisse présager une belle évolution, des problèmes de radars entre autres, et des besoins des motards actuels.

En effet, les gens qui roulent aujourd’hui sont beaucoup en custom ou en trail, donc Suzuki a décidé depuis début 2012 de vraiment revoir toute sa gamme et de la développer. Ca commence aujourd’hui par la création de 40 Suzuki "Intruder Center" en France. Ce sont en fait des concessionnaires spécifiques, qui ont décidé de jouer le jeu avec Suzuki, qui s’engagent à avoir des Intruder dans le magasin, des customs, qui s’engagent à faire essayer les motos, à proposer des accessoires afférents à ces machines. Donc nous, chez Reuilly Moto, depuis le début de l’année, comme nous sommes fans de customs, on a décidé de faire nous aussi un Suzuki Center.

     
  Le taz : Erick, comment un passionné de circuit comme toi avec un si bon coup de guidon, peut arriver aujourd’hui à faire un custom center dans sa concession ?
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  Erick :

En fait, j’ai toujours eu cette culture customs, car ma première moto était un custom, tout simplement, à savoir un 500 CX Custom !

Ma deuxième machine était également un custom, un VF 750. Après, j’ai eu une VF 750 CH, une Intruder, et saches qu’avant de faire de la vitesse, je faisais de l’enduro. Sur la route, j’ai toujours roulé soit en custom soit en trail, parce que j’estime que ce sont des motos qui sont agréables à rouler. J’ai eu ma période vitesse, car quand j’ai découvert les circuits au milieu des années 90, ça m’a bien plu. Et comme en plus j’étais coursier, ça me permettait d’aller vite parce que ça je savais faire, y’à pas de problème !

Quand j’ai découvert les sportives modernes, qui étaient de bonne qualité, et avec lesquelles on pouvait rouler très vite sur la route, j’ai effectivement eu une période ou j’ai roulé en sportive sur la route, et lors des sorties, c’était un peu compliqué pour certains de nous suivre ! Mais en parallèle de ça, j’ai toujours eu du custom, en plus des Hayabusa, TL 1000, GSXR etc…

Ce qui me plaît dans le custom, c’est que c’est un style. C’est très agréable de faire de la route en custom, car peu importe la vitesse, l’important est de prendre son temps, de profiter du paysage. On roule moins vite effectivement, mais le trip n’est pas du tout le même. C’est tout aussi agréable que de rouler vite, c’est juste différent.

     
  Le Taz : est-ce que c’est le vieillissement de la population motarde qui la fait revenir  en force au custom ?
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Erick :

Oui, c’est clair, je suis absolument d’accord avec toi, aujourd’hui, on a une moyenne d’âge qui est entre 45 et 55 ans pour les motards. Le motard qui a aujourd’hui  50 ans en est revenu de la vitesse.

Toi et moi, on a connu les bonnes années, où on pouvait rouler vite, où il n’y avait pas de radar, pas de risque.

Aujourd’hui, on aspire à une autre manière de rouler en moto, et le custom est une manière de voyager, de rouler avec des amis. Le budget à nos âges n’est pas trop un problème, on peut se permettre d’avoir des machines qui peuvent être vendues entre 15 et 20000 Euros, on peut s’équiper, on peut se faire plaisir, on peut accessoiriser sa moto, et on le peut car on a le budget pour le faire.

A titre personnel, je continue à faire de la vitesse parce que j’adore ça, mais maintenant, je le fais sur circuit comme toi, plus du tout sur route quoi que toi des fois…., et on s’aperçoit que les sportives ne sont plus trop sur la route maintenant, mais plutôt sur la piste.

Par contre, il y a de plus en plus de gens qui roulent en custom, et ça va continuer à progresser dans les années à venir. Cela a toujours été le cas, car on a eu des vagues de customs en France, qui duraient 4 ou 5 ans, puis avec une période identique sur des ventes en baisse, et ainsi de suite.

Aujourd’hui, le marché est en progression, et il va se stabiliser à la hausse, car de toute manière, les restrictions pour rouler sont là, en plus des difficultés de circulation. Ce que j’attends, moi, d’un constructeur comme Suzuki, c’est de faire évoluer vraiment cette gamme custom, de sortir du carcan de la copie américaine, de nous sortir des customs qui sont pertinents, et qui ont une vraie identité. Il faudrait aussi des vrais catalogues accessoires, que les gens puissent avoir le choix pour accessoiriser les motos. Il faudrait développer une vraie gamme de customs intermédiaires, tout comme Harley le fait actuellement. Ils fonctionnent très bien en ce moment, car ils élargissent sur le roadster, et c’est exactement ce qu’il faudrait que les japonais fassent, à savoir du roadster sur du custom, le tout avec un bon catalogue d’accessoires, avec une large gamme de prix.

Une fourchette de 12 à 15  000 Euros serait une bonne chose, parce que la clientèle serait là. Si on veut développer le custom aujourd’hui en France, il faut travailler dans ce sens-là.

Belle analyse d'Erick il faut noter qu'il y a aussi la montée en puissance de la marque Victory, appartenant à Polaris, et l'intérêt qu'a Harley Davidson à faire des modèles de moto qui s'adressent aux jeunes et aux femmes avec des séries qui leur sont réservés exclusivement.

Le custom comme certains le disent pas mal au coin du feu, serai la planche de salut de la moto (et pas que sur le Vieux Continent mais sur la planète), car la montée en flèche de la puissance de certains modèles de moto a fait qu'à aujourd'hui, rien que le fait de rouler avec attire la police. Pour exemple, sur l'essai de la R1 Replica, je roulais tranquillou quand j’ai aperçu juste devant moi deux policiers. L'un d’eux s’est retourné et m’a fait signe de me stationner pour de suite me dire qu'il trouverait bien quelque chose pour me verbaliser (!) Manque de chance pour lui, la moto sortait tout droit de chez Yamaha France (voir en fin de cette vidéo). La stigmatisation vécue sur certains modèles hyper sport fait que pas mal de vieux motards regardent aussi les customs, ces mêmes customs qu'il n’y a pas si longtemps ils ne saluaient même pas sur la route. Pour ma part, je roule au Québec avec un 1300 Fury de chez Honda et pense après mon 12 VFR en France à passer à un gros custom, mais toujours avec une remorque bagagère ! .

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Arrivons maintenant aux bobbers ! C'est quoi un bobber ? Une moto dont les accessoires les plus courants ont été enlevés afin de réduire le poids, mais plus souvent dans un but esthétique de "nettoyer sa moto des équipements qui n'ont rien d’impératif pour rouler", et souvent, l’ensemble va jusqu'au minimalisme règlementaire et va même jusqu’à être totalement illégal.

Le bobber apparaît dans les années 1940 aux États-Unis, bien souvent sur une base de moto de série : Harley-Davidson, Indian ou autres marques américaines, voire même sur base de marque européenne dans les années 60/70. Son histoire reste attachée à celle des mauvais garçons, fans de rock 'n' roll qui passaient leur temps à bricoler leurs motos. Ils ont été souvent apparentés aux choppers, à quelques variantes près.

Rouler bobber, c'est alléger de tout ce qui peut ralentir sa moto : garde-boue, sacoches, ... La mécanique et l'assise sont également modifiées pour que la conduite soit la plus sportive possible. A fil du temps, les bobbers sont devenus un concept à part entière. Aujourd'hui, la plupart possèdent souvent un cadre rigide, un twin de caractère et deux roues identiques à l'avant et à l'arrière en 16 pouces chaussées de répliques de pneus anciens, ou mieux, de pneus réellement anciens. Traditionnellement, ils sont équipés d'une fourche Springer (fourche à parallélogramme façon Harley-Davidson entre autres). Vous aller me dire que le bobber s'éloigne complètement de la famille des customs, où la démesure et le fait de rajouter des pièces et des accessoires sont au cœur de la philosophie. Ceux qui pensent cela devraient reprendre l'histoire de moto avec un "M" majuscule.

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Le saviez-vous ?

Le premier engin à deux roues motorisé a été inventé par un français. Un ingénieur appelé Louis Guillaume Perrault. Il s'agissait en fait d'un cadre de vélo muni d'un moteur à vapeur, et cela se passait en 1871. Mais, l'histoire retiendra comme première motocyclette la Daimler, crée par un ingénieur allemand Wihelm Werner, à la demande de Mr Gottlieb Daimler. Celle-ci était pourvue d'un moteur à explosion, contrairement à la Louis Guillaume Perrault. Il faudra attendre 1899 pour que les frères Werner sortent réellement une moto en petite série. Tout d'abord avec le moteur sur la roue avant, puis à l'intérieur du cadre, emplacement qui deviendra définitif par la suite sur la plupart des motos. Pour la petite histoire, le mot « motocyclette » fut inventé par les frères Werner en 1900. Cocorico, les frères Werner étaient français !

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Perrault de 1871
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Daimler

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Werner de 1899

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Werner de 1899
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Werner de 1900

Alors OUI le bobber fait partie de la famille des customs malgré ce qui l'oppose aux choppers et autres de cette famille.

Pour mieux comprendre pourquoi la culture custom a toujours été un monde qui fait rêver, j'ai été à la rencontre d'Artytech à Pouancé, avec Anne et Marco, deux passionnés qui sont plus connus aujourd'hui dans le monde du circuit, pour avoir réalisé les réservoirs des Mistral de Tech 3 et autres. Mais qui connait la genèse de ces doux dingues qui étaient dans le monde du custom et du bobber il y a pas mal d'années ?

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Vous découvrez sous un autre angle cette entreprise ou la PASSION est leur étendard, tout a commencé dans les années 90 suite à plusieurs rencontres qui ont amené Marco à travailler dans le monde de la moto et celui en particulier du custom.

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La première réalisation a été faite après une soirée très arrosée où Marco avec ses acolytes décident d’aller à la porte ouverte d’une marque qui renaissait de ses cendres "Triumph" et ils en ressortent avec une Triumph trident 900 neuve.

Marco étant le premier possesseur d’une trident 900 à l’époque et ne trouvant pas de pièces pour la personnaliser, et ayant une formation de  modeleur maquettiste fabrique un dosseret de selle pour sa belle, le concessionnaire le voyant, lui demande d’en fabriquer d’autres pour ses clients et l’aventure commence pour ces doux dingues.

Ayant fabriqué diverses pièces pour la trident un ami lui présente deux anglais arrivés depuis peu en France, qui fabriquent des choppers et des café-racers sur mesure et des pièces comme des réservoirs rallongés pour un préparateur anglais nommé Batistini.

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Dans le cadre de leur développement, ils veulent ouvrir un bouclard en France et cherchent quelqu’un pour faire des pièces poly et carbone, le travail de Marco étant reconnu, ils lui proposent le deal. Le truc était de faire des motos à la demande des clients, les cadres étaient fabriqués en Angleterre, moteur et assemblages en France. Il était chargé pour sa part de la carrosserie et de la peinture aérographe.

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A l’époque ils ont fabriqué beaucoup de choppers mais aussi des motos avec des moteurs HD dans des cadres maison avec fourches et bras oscillants de GSXR ou à l’inverse un moteur de 1100 r dans un cadre de custom, bref, de vraies machines à s’arracher les bras (Comme ce 11 Air Huile rencontré à Bagnoles de l'Orne au rassemblement de R1789).

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Cette aventure a duré 10 ans, dans les années 2000 Artythec est passé du côté compétition avec des réalisations comme dit plus haut du réservoir de la Mistral de Tech 3, que voici en photo.

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Pour aller encore plus loin, comme toujours, nous avons été à la rencontre d'autres passionnés de cette culture custom et bobbers.

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Nous avons choisi d'aller au dernier rassemblement de l'été en Normandie à Bagnoles de l'Orne, à la rencontre de la culture custom, organisée par Hervé, un petit prince des bobbers en France. Il nous explique sa première réalisation, à savoir un superbe bobber noir et laiton réalisé sur une base de Dyna Superglide 1340 evo de 1996. Cette réalisation est venue suite à la rencontre avec Mark, un écossais possédant 2 Harley, arrivé en France un an auparavant. Cette rencontre fut un élément déclencheur pour Hervé qui auparavant n'avait jamais possédé de moto, mais avait déjà customisé des mobs, vans et cox. Malgré tout il savait déjà à quoi allait ressembler son bobber. Ce serait une machine épurée, brute, et authentique. Hervé, dessinateur industriel de profession, s’est refusé pour cette réalisation d’acheter des pièces « after market ». Donc ses pièces ont été faites maison, estampillées de son propre logo avec un impact visuel et une signification dans l’air du temps. Lors de toute la réalisation de son bobber, sa volonté a été de garder à l'esprit l'âme du mouvement bobber dans les années 50, en allégeant la moto et en préservant le cadre d’origine.

La réalisation en jette de suite ! Pour un petit tour du propriétaire en images et pour en savoir plus, allez sur leur site : R1789.com

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Ce rassemblement qui en est à sa troisième édition, est organisé par l'association R1789 dont Séverine et Hervé sont membres. L’association a été créée en 2009, après un constat simple, à savoir qu'en Normandie, il n’y a pas d’évènement faisant la promotion de la culture custom sous toutes ses formes. Son but est donc de la promouvoir. Le choix du nom de l'association fut compliqué, car les fondateurs souhaitaient un nom francophone qui soit international, et revendiquant des valeurs qui leur tenaient à cœur, d’où "Révolution 1789".

Pour mettre en action ses objectifs, l’association se déplace partout en France sur les « Custom Show » et présente les motos fabriquées par Hervé et ses acolytes dans l’atelier durant l’hiver.

Pour aller encore plus loin, l'association met en place en 2009 à Bagnoles un "And Bikes Show", qui en est cette année 2012 à sa troisième édition. Le but de ce rassemblement est de réunir toute une population passionnée de culture custom sous toutes ses formes : chopper, bobber, hot rod… Lors du RDV 2012 une convention de tatouage, un show burlesque et des concerts Rock viendront apporter un plus. (Nous reviendrons plus tard sur celui-ci).

Mais avant tout parlons de ce type de rassemblement qui est l'âme de la moto, car seule de nos jour la culture custom est capable d'organiser ces réunions. En effet, il est souvent courant que certains clubs généralistes organisent des rendez-vous entre eux mais rarement des rassemblements. Il est à noter que le rendez-vous de Bagnoles de l’Orne clôture un été qui a été un peu pauvre cette année. A vrai dire, seule la culture custom arrive à se sortir de cette crise qui plombe les différentes organisations. Il faut dire que ce sont des rassemblements customs qui sont ouverts à tout type de moto, sans distinction aucune. Il suffit d'avoir l'esprit motard, et là est la grande différence avec certains regroupements de cet été, organisés autour d’une seule marque, ou même ouverts uniquement aux possesseurs d’un certain modèle en particulier !

Je l'ai vécu moi-même pour avoir été un jour, il y a plusieurs années, à un rassemblement VFR 750. La première année, je roulais en VFR 750, donc pas de souci. Mais du jour ou je suis passé à un 900 CBR on m'a fait comprendre que ma présence au rendez-vous de l'année qui suivait n'était pas souhaitée car je n'avais plus de VFR !

Idem pour mon pote Baloo qui lorsqu’ il était en ST3 était le bienvenu dans son club Ducati, mais qui du jour où il a roulé en CB 1300 Honda, était persona non grata auprès de certaines personnes de ce club.

Arrivons à ce rassemblement et à la rencontre avec un VRAI mec, Hervé, un PUR, car dans ses veines doit circuler du "Custom attitude Rebel 100%", et de son épouse Séverine, une personne entière comme on en rencontre plus beaucoup de nos jours :

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  Le Taz : Hervé, c’est la troisième année pour ton rassemblement, tu attends combien de personnes ?
     
  Hervé : On espère atteindre les 4000 comme la première année. L’année dernière, on avait fait 2500 personnes le samedi soir et le dimanche, le petit jésus nous avait pissé dessus toute la journée !
     
  Le Taz : Quelle est ta conception du custom ?
     
  Hervé : La raison d’être d’un custom, en définitive, c’est d’être hors la loi. C’est le fait de modifier un véhicule, de ne pas vouloir rouler avec la même moto que tout le monde, et de transformer tout ce qu’on peut transformer, quitte à être hors la loi et à prendre des risques avec la maréchaussée.
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  Le Taz : Donc le vrai plaisir de la vraie moto…
     
  Hervé : Pour moi, le vrai plaisir, c’est de modifier la moto, et rouler avec, ça devient même limite accessoire. Peut-être que je vieillis, ou que je n’ai plus envie de rouler, mais en tout cas, l’esprit est là : modifier.
     
  Le Taz : On a déjà expliqué le pourquoi de « 1789 », et tu m’as dit que c’est du au fait qu’il ne se passe rien en Normandie à ce niveau-là. C’est dû à quoi ?
     
  Hervé : On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’événements en Bretagne, que c’était une région qui était assez branchée custom culture, au contraire de la Normandie, qui avait délaissé les choses, et ce depuis la cessation d’activité des Tachounkas il y a quelques années, et depuis il ne passait plus rien, mis à part sur Evreux avec une journée complète. Mais du rassemblement complet comme le nôtre sur deux jours avec concert, ça ne se faisait plus. Bizarrement, les normands étaient en retard. Donc, on s’est dit qu’on allait relever le flambeau, et remettre le drapeau rouge avec les deux léopards, avec la tête un tout petit peu plus haute que la blanche hermine de ses amis bretons. 
     
  Le Taz : Et ce rassemblement est ouvert à tous ?
     
  Hervé : Bien sûr, toutes les motos et toutes marques, même si on est moins réceptif sur certaines marques. Tout le monde est accepté, surtout s’il y a de la vielle anglaise ou des choses comme ça. Vraiment, il n’y a aucune ségrégation, si ce n’est les motos un peu plus modernes, qui nous empêchent de travailler dessus, et c’est surtout ça, en définitive, le vrai problème. On ne peut rien faire sur ces machines, avec toute l’électronique qu’il y a dessus.
     
  Le Taz : Donc si je t’amène un 1800 Suzuki à modifier, tu vas me dire que la porte est grande ouverte ?
     
  Hervé :

Non, je vais prendre un malin plaisir à tout découper, et je vais essayer de faire quelque chose avec ! C’est surtout ça ! Maintenant, après, vaille que vaille, je ne sais pas ce que ça donnera !

En fait si, je sais, parce qu’avec certains, potes, on aimerait bien faire du chop style seventies, sur des bases qu’on trouvait à l’époque comme du 750 Four ou des choses comme ça, mais avec de préférence des refroidissements à air.

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  Le Taz : As-tu déjà eu l’occasion de monter et modifier du Voxan ?
     
  Hervé : Non, jamais Voxan. J’ai vu les dernières Wakan, qui maintenant on du changer de nom, avec un moteur S&S. Mais Voxan, non, jamais.
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  Le Taz : Séverine, petite question. En tant qu’épouse d’un biker et toi-même bikeuse, ce rassemblement pour toi, ça représente quoi ?
     
  Séverine : C’est une grosse réunion de potes, de copains. Il n’y avait pas de réunion comme ça en Basse Normandie, ni en Haute Normandie d’ailleurs. Donc on s’est dit qu’on allait le faire. En même temps, vu qu’on va partout en France, on a lié des amitiés partout, et donc de fait, on a tous les potes qui débarquent, et c’est ce qui en fait tout l’intérêt !

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Il fallait y être ! Je peux vous dire que moi en 2013 j'en serais et pas qu'une journée ! J'en serais tout le week-end. Pour finir, ce fut un succès, Hervé a eu plus de 4000 entrées et a prouvé qu'avec des tripes on pouvait faire quelque chose de bien. A peine arrivé, on a l’impression que tout de monde connaît tout le monde, il y a pas de regard sous-entendant un "regarde il roule en JAP ou il a un DUCAT",  c’est aussi ça la culture Custom.

Alors "OUI" en majuscule, les rassemblements customs tels que celui-ci sont l'âme et la planche de salut de la moto, et quitte à me répéter, il n'y a qu'un seul principe : "si vous avez la passion, quelle que soit la moto, vous êtes les bienvenus". Ce mode de fonctionnement s'est un peu perdu au fil du temps, ce qui est dommage, car le monde motard est malheureusement devenu des fois indifférent à la famille moto juste à côté de lui ! Un travers qui lui a été dicté par une société devenue totalement individualiste sur ce Vieux Continent, mais il est vrai qu'au Québec notre esprit de grande famille motarde perdure encore, alors faisons tout pour le préserver.

Maintenant ce type de dossier est aussi l'occasion de revenir sur certains points et intervenants (mais il faudra attendre quelques mois) comme pour Artytech ou les « OFFICIAL INTRUDER CENTER », ou Reuilly Moto et la "Tafiole Team" ou encore Hervé de R1789 et ses conceptions et pour finir d'ici quelques semaines l'essai de la Suzuki VZR 1800 "Boulevard M109R".

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Tafiol Team : Team officiel de Reuilly Moto

Mais ce dossier n'aurait pu être réalisé sans ce qui nous lie avec certains, alors merci à Marco et Anne d' Artytech pour le repas, car comme on le voit sur cette photo il est aussi un bon cuistot le Marco :

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Pour notre part la moto a été rendue nettoyée des quelques milliers de moustiques qui sont venus l'embrasser et le plein fait. Alors merci aussi à Béatrice du service communication, d'avoir joué le jeu et en espérant qu'elle aura une image plus positive des québécois et que demain, nous puissions faire d'autres essais chez eux comme nous le faisons chez les autres constructeurs en France.

La Boulevard M109R  a de suite séduit une copine Québécoise qui travaille à Paris, comme quoi les Customs attirent les jolies filles.

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Merci aussi à David du Repaire qui s'est proposé d'être le plan B auprès de Suzuki en cas d'impossibilité d'avoir un Custom pour aller au rassemblement de R 1789, même Yamaha s'était mis en plan C … avec un Yam, le XV 1900 A que nous avons essayé ici au cas où ….. Donc, que du bonheur !

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Pour finir merci à Fany, de m'avoir présenté Hervé et Séverine de R 1789. Encore deux personnages hauts en couleurs qui nous ont accueilli royalement pour des révolutionnaires de 1789 "revoir votre histoire de France".

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Ici je suis avec une Boulevard M109R bientôt à l'essai dans les colonnes de Sport Moteur Ca. et sport motorisés.

PS : Merci à Bimous : http://gouyouav5.free.fr/ qui à pris certaines photos de ce reportage.


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