Copyright © Les éditions du Moto Club Des PotesJe m'en souviendrai sûrement au dernier moment - Copyright © Moto Club Des Potes
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Finale
ou
Ecrire ou ne pas écrire, là est la question…

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Je vous avais averti que ce roman-photos serait déconcertant à suivre, car et pour y entrer, si vous n'avez pas lu Potarement ou si vous ne connaissez pas l'histoire du club ou la mienne, vous mettrez rapidement ce texte au panier. Ce roman n'est pas non plus une gloire à ma personne, ni encore un règlement de compte avec mon passé, car je suis au-delà de ça aujourd'hui.

Ces chapitres sont le témoignage d'une époque et d'un mode vie qui est simplement autobiographique. Certains lecteurs non motards, lors de la lecture de "Potarement", ont trouvé deux romans en un. Une fin basique qui n'en était pas une, une partie concernant mon enfance qui les a accrochés, et une partie moto qui elle les a complètement (BIP BIP). Ensuite il y a eu les lecteurs qui se sont retrouvés dans telle ou telle situation et ont compris le message que j'ai essayé de faire passer, et qui était assez simple : "IL NE FAUT JAMAIS DESESPERER, SI ON Y CROIT ON PEUT TOUJOURS S'EN SORTIR !"

Je ne dis pas que j'ai obligatoirement réussi à faire passer le message avec mon style, car n'étant pas un écrivain de métier, je n'ai pas la verve suffisante pour réussir à transporter le lecteur comme savent si bien le faire les grandes plumes.

Je ne raconte que ma vie et mon histoire au travers de l'évolution d'une société, je fais une biographie d'une époque, un contraste du passé et de mon passé !

Avant tout, combien d'entre nous, à force de courir pour fuir, finissent des fois par revenir sur leurs souvenirs et osent regarder derrière eux ?

Et si demain on vous demande de ne retenir qu'une seule image de votre passé, quelle serait-elle ?

Là était ma première question au début de mon aventure littéraire bien modeste, qui restera bien confidentielle aussi et par choix. Car si j'écris pour partager cet espoir qui m'a toujours animé, je l'ai aussi fait pour moi à la base. La société ne comprend pas qu'un adulte accompli ressorte des années plus tard ses souffrances d'enfance, ce qui est bien dommage, car celles-ci expliquent et dictent tous vos actes au fil de votre vie.

Moi, j'ai compris cette souffrance bien tardivement. J'ai accepté de mettre au jour mes souffrances aux yeux de tous, lesquelles ont toujours guidé mes actes de manière directe ou plus sournoise. Parlons-en de ces souffrances, car elles ne se sont pas arrêtées seulement à des coups, ce qui est là quelque chose de très fréquent. Je parle aussi de bassesses bien plus dures, qui ont été mon lot quotidien dans mon enfance. Elles ont été tout autant physiques que morales, et ces deux romans m'ont permis de les extirper de ma mémoire. Mon rêve serait que ma démarche permette aux lecteurs qui gardent en eux des souffrances similaires de se servir de mon expérience pour un jour trouver leur exutoire et vider leur esprit de leurs souffrances vécues.

Mon exutoire à une époque a été la moto et le Moto Club des Potes, et aujourd'hui, ma construction d'homme m'est apportée par ma famille. Le fait d'avoir expulsé cette souffrance me permet de voir un avenir serein et apaisé. Demain, ma famille de sang ressortira dans mon existence suite à tel ou tel événement à venir, car cela est inévitable. Mais ma perception d'eux sera tellement lointaine, que ces retrouvailles circonstancielles ne m'atteindront plus, et si je peux les éviter je le ferai. Ils ont fait leur vie, j'ai fait la mienne. Le fossé d'incompréhension, de méconnaissance de ma vie et d'ignorance de leur part envers moi qui s'est construit entre nous serait trop long et dur pour eux à franchir.

Ce chemin ne s'est pas non plus fait seul, car ma vie a été marquée par des femmes extraordinaires qui ont su être là, et je les en remercie. Je ne vous en citerai que quatre :

Kate qui restera dans mon cœur comme un ange, et qui par son sourire et sa profondeur d'âme a su me dire un jour "quitte ce monde où tu n'as pas ta place". Ma vie en fut totalement bouleversée. Aujourd'hui au pays des nuages, je sais qu'elle est heureuse.

Tazette qui un jour m'a récupéré au fond du gouffre, et avec qui je partage ma vie depuis 1996. Que dire de plus que ce que j'ai écrit par-ci par-là sur nous ? C'est mon âme-sœur, l'essence de ma vie, ses battements de cœur rythment ma vie. Ils sont peu d'êtres humains à avoir sa beauté d'âme.

Tazounette, ma fille d'amour, qui a su par sa simple présence me confirmer que l'innocence d'un enfant est sacrée, et qu'il faut laisser s'épanouir un enfant à son propre rythme. Elle me fait voir ce qu'est la vie d'un enfant, et même l'enfance tout simplement. Bref, tout ce que je n'ai pas vécu dans la mienne.

La dernière femme que je citerai ici est une personne qui a su m'écouter et par ailleurs me soigner médicalement. Elle a su aussi depuis 1989 soigner mon âme par son écoute. Je parle du Docteur Hélène WOLF-MASSEPORT qui est un médecin homéopathe, pas de cette homéopathie dite placébo par une diaspora de médecins qui pour vous soigner vous donneront le même traitement standardisé quelque soit la personne face à eux, comme on donne invariablement le même traitement pour la grippe. Il faut dire que certains homéopathes ont malheureusement la même façon de travailler. Elle, non ! Elle fait partie de ces homéopathes qui prennent le temps de vous écouter et d'adapter le traitement à chaque personne. Pour une personne grippée par exemple, et selon son état moral à deux moments distincts, elle trouvera le traitement adapté à chaque fois. Après mes séjours hospitaliers et autres, elle a toujours su trouver le traitement et la solution adéquate.

Merci à ces femmes.

Revenons au fil d'Ariane de ce roman. La moto et son évolution dans notre monde peuvent me faire paraître comme un vieux combattant qui n'a pas su se mettre à jour ou à la page. Avec le temps, je ne me reconnais pas dans cette nouvelle génération motarde qui ne fait de la moto que quand il fait sec ou beau, ou qui ne part uniquement que pour l'utiliser.

Utilité uniquement ! Le mot est lâché. La démocratisation de notre passion a créé tout un groupe d'utilisateurs, propriétaires de motos mais que pour son côté pratique, et sans en avoir les codes et l'esprit, qui se la joue rebelle entre deux terrasses de café l'été, ou se donne le style "biker" sans en avoir l'âme. A les écouter, ce sont aussi le plus souvent ceux qui se prennent pour des grands motards, toujours prêts à vous donner leur avis, et les premiers lors d'une soirée à raconter leurs exploits. Bref, tous ceux pour qui en dehors du fait d'avoir fait une ou deux balades clés en mains, leurs aventures se limitent à des phantasmes.

Car être "Motard" avec un grand "M" c'est d'abord un état d'esprit avant toute chose, et quelle que soit la machine, du 125 au 1800, en passant par le scoot. Certains peuvent avoir fait telle ou telle balade ou avoir telle ou telle moto, ils ne le seront jamais.

Alors pour moi, être "Motard" ça serait être un "PUR et DUR". Traduction ? C'est tout simplement le fait d'avoir l'esprit de partage avec les nouvelles générations motardes, d'avoir le respect des gens avec qui vous roulez. Lorsqu'il y a un jeune qui manque d'expérience, vous vous adaptez à son rythme et ne partez pas seul dans votre coin. Il s'agit de plaisir de rouler et de se retrouver entre nous, en un mot d'être des épicuriens de la route.

Chacun pourrait avoir son interprétation du terme "Motard" mais après plus de 30 ans dans ce monde, c'est la seule signification que je connaisse à ce jour.

Le souci de notre monde est que la société avec ses travers en est arrivée à gangrener notre passion par la présence de personnes qui ne sont pas capables de poser leurs valises en ne laissant pas ce qu'ils sont socialement en dehors du groupe. Ces personnes ont ramené avec elles leur arrivisme, leur individualisme et leurs conditions sociales avec tout ce que cela peut comporter de négatif. Pour exister, ils ont acheté leur présence et leur respectabilité dans notre monde. Au fil du temps, ils se sont créés une cour autour d'eux qui leur donne une légitimité de pacotille.

Je pourrais débattre encore et encore sur tout ça ! Mais j'en suis las....

Je resterai toujours le poing levé avec ma philosophie qui m'est propre. Je crois encore en l'autre malgré les rires derrière mon épaule !

Pourquoi avoir honte parce qu'un jour je me suis pris pour un écrivain ?

Pour avoir couché ma vie sur la toile ?

J'ai tiré un trait sur ce que l'on pouvait penser de moi. Ma force est d'avoir eu le courage d'écrire avec mon style mon histoire et d'en avoir fait ma thérapie.

Il ne m'a fallu qu'un merci un jour d'un inconnu pour me faire dire que ceux qui critiquent ne lisent pas entre les lignes. Je me souviendrai de ces mots : "Merci, on ne se connaît pas mais vos propos dans Potarement me permettent de faire le deuil de mon passé, grâce à vous j'ai décidé de me mettre à écrire mon histoire, et un jour j'espère avoir le courage de la mettre sur Internet comme vous, .... Alors merci à vous, vivement le grand final de votre histoire, je n'y connais rien à la moto mais par vos écrits, je me retrouve en vous et regarde autrement les motards aujourd'hui..."

Que dire de plus après ce témoignage ...... c'est pour ça que ce deuxième tome est là. Il n'est pas une suite de Potarement à proprement parlé, ni une explication de ce qui y a été écrit, mais simplement le dernier chapitre de ma vie.

Maintenant, parlons de ce qui fâche aussi, à savoir mon avenir au sein du Moto Club des Potes, lequel est de plus en plus improbable avec le temps car ne me retrouvant plus dans le monde motard d'aujourd'hui, j'ai du mal à projeter le club dans cette perspective. Mon avenir sera sûrement lié à l'évolution du club, et tant que je m'amuse je poursuivrai. Le jour où il n'y aura plus cette étincelle dans mes yeux, hé bien ..... Me battre pour des consommateurs me burne de plus en plus et je n'en veux plus, donc si pour garder demain cette étincelle, cela passe par un adieu au club, alors dont acte. Je continuerai à rouler avec des amis.

Je parlerai pour finir de ma maladie. Celle-ci sera petit à petit du passé, le plus dur et le pire étant derrière. Ma pathologie sera toujours en moi, mais quand vous avez le moral et que vous avez évacué tout ce qui vous pèse psychologiquement, vous vivez autrement et mieux. La pathologie n'est plus qu'une partenaire de route, mais plus un ennemi avec lequel vous êtes en lutte perpétuellement. Cela vous donne des journées plus ensoleillées et un esprit enfin libre.

Et vous savez quoi ?

Ce final n'en est pas un !

Ha, bon !

Mais il sera tout de même comme ça !

Que cela ne plaise ou pas à certains !

Ah, si, je peux vous dire une dernière chose !

Un jour il y eu un enfant devenu homme, se retranchant derrière l'image d'un "TAZ" et son "BOUGNA BOUGNA" pour oublier son passé, les traîtrises de certains qui sont restés aveugles, une famille qui ne gardera que sa vision rétrécie de ma personne et des événements qui nous lient.

Aujourd'hui le "TAZ" s'efface pour laisser la place à "Bruno", venu affronter ses peurs après avoir pris son courage pour écrire et fait fît des ricanements et quolibets qui glissent.

Mon but n'est pas de provoquer de la sympathie envers mes détracteurs, mais de permettre à d'autres de se dire : "Pourquoi ne pas non plus franchir tout simplement le pas !". Qu'ils exorcisent leurs douleurs grâce à l'écriture ! Douleurs qui dorment en eux, et qui ne leur permettent pas de vivre en harmonie avec les gens qui les aiment.

Je ne vous expliquerai pas le pourquoi de n'avoir pas gardé pour moi ces écrits, je pense m'en être suffisamment exprimé, alors à vous de prendre ou non vos vieilles photos et de les raconter. A vous d'aller ou non affronter vos démons, et pourquoi pas de les partager un jour sur la toile.

  Bruno Bruno dit Taz - Copyright © Les éditions du Moto Club Des Potes

 

** Ecrire ou ne pas écrire, là est la question en HINDI

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