Tout d'abord, qui est David Dumain
Taz : |
Bonjour David, peux-tu te présenter ? |
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D.D : |
Bonjour, David Dumain, j'ai 35 ans, je suis rédacteur en chef de Moto Journal depuis 2 ans et 4 mois, j'étais auparavant aux Editions Larivière à " L'Intégral ", où j'étais chef des essais, puis ensuite rédacteur en chef. Encore avant, j'étais à " Moto Revue ", et encore avant, à " L'Equipe ", mais ça vous devez le savoir, puisque le Moto Club des Potes a fait des recherches très complètes, plus complètes d'ailleurs que j'aurais pu imaginer ! ............... . . Je suis en couple, j'ai un garçon, et une fille qui est de mon amie. Après ma famille, par-dessus tout dans ma vie, il y a la moto. ............... . . |
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Taz : |
Bon, je rappelle simplement qu'avant d'uvrer dans la moto, David a oeuvré dans le Journal " L'Equipe " et à " France Football " Bon, tout le monde peut faire des erreurs, on ne peut pas lui en vouloir !!! Non, je plaisante bien sûr ! |
L'interview
Taz : |
Alors David, on va commencer l'interview. On sait tous qu'Obélix est tombé dans la marmite, mais toi, t'es tombé dans la moto quand et comment ? |
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D.D : |
Eh bien je suis né à Vesoul, j'y ai grandi, et je suis tombé dans la moto grâce à Stéphane Peterhansel, qui est une icône là-bas. Mes débuts se sont faits sur une Yamaha 125 YZ, sur un terrain de cross. C'était la moto d'un ami, moi je ne possédais qu'une mobylette. A l'époque, j'avais très envie d'essayer une vraie moto, et pendant mon premier run, je suis resté en première tout du long parce que je ne savais pas passer les vitesses ! J'ai vraiment adoré ça, d'abord ma 103-Z dès l'âge de 14 ans, puis la moto à 16 ans avec du cross et de l'enduro sur une KDX 125. En fait j'ai toujours eu la culture du cross, bien avant celle de la route. ............... . . |
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Taz : | Le 103 Z, c'est le seul sur lequel on pouvait rouler en ayant rapproché les deux guidons ? |
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D.D : |
Oui, on pouvait les rapprocher, puisque c'était juste des tubes qui rentraient dans la fourche. Ah, la 103 Z, c'est historique pour moi ! |
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Taz : | David, depuis que tu conduis, heu, que tu pilotes, quelles sont tes plus grosses anecdotes s'il te plaît ? |
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EdS : |
Ma plus belle anecdote de motard, c'est d'abord mon embauche à " Moto Revue " avec quelqu'un qui s'appelle Manu Cadiou et qui depuis, a créé son site Internet, " Moto Station ". Il était chef des essais à " Moto Revue ", alors que moi, je travaillais à " L'Equipe ". Par le biais d'un ami qui était à la fois un ancien " d'Auto Plus " et de mon école de journalisme, il m'a mis en contact le nouveau directeur de MR et m'a dit qu'il recherchait un journaliste pour du reportage, ce qui me manquait à L'Equipe. J'ai fait un essai, et je suis arrivé très en retard à l'entretien d'embauche. Ça ne m'intéressait que moyennement, la moto m'effrayait un peu à vrai dire, la moto de route en particulier. Par exemple, ça ne m'aurait pas dérangé de travailler pour " Moto Verte ", qui est un magazine de tout terrain, mais je craignais la route. Manu Cadiou m'a emmené avec lui après m'avoir demandé si j'avais déjà conduit des motos sportives. Je lui avais dit oui, ce qui bien sûr était faux. Je ne possédais qu'une 600 XT, qui était la plus puissante que j'avais jamais conduite. Il m'a emmené sur l'A5 pour faire les perfs, et il m'a mis une VTR entre mes mains, donc j'étais très heureux mais très en danger aussi ! Donc je me suis retrouvé sur l'A5, et c'était assez facile de rouler à 250 avec cette moto. Une fois que les perfs avaient été faites, on est sortis de l'autoroute pour aller sur les petites routes et chercher un restaurant. Là bien sûr, il a vite vu que je ne savais pas conduire, vu qu'il penchait sa moto et que je n'avais jamais fait ça de ma vie ! Bilan, je me suis retrouvé dans un champ, heureusement sans tomber. Il a vu l'étendue des dégâts, et m'a dit qu'on allait continuer à chercher un resto tranquillement. J'ai vu qu'il flippait pour moi et qu'il se traînait un peu, donc je l'ai repassé et je me suis recollé dans un talus, toujours sur mes deux roues, sans tomber. Là je dois dire qu'il a un peu halluciné ! Alors je me suis dit que c'était grillé et que je ne ferai jamais ce métier. Et en fait, de retour à la rédaction, Manu a approuvé mon embauche, contre toute attente. Voilà, c'est une anecdote de motard quoi ! Je n'aurais jamais dû être là, et c'est grâce ou à cause de Manu que je me retrouve dans ce milieu, sinon j'aurais continué à " L'Equipe ". ............... . . |
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Taz : |
David, je vais rebondir sur ce que tu viens de dire. Tu sais qu'à la base, et c'est quelqu'un qui m'a confié ça et je ne te dirais pas qui, tu voulais être journaleux politique. Comment es-tu arrivé à passer de la politique à la moto, les deux extrêmes ? Il y a un truc que tu vas nous expliquer ! |
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D.D : |
Comme je l'ai dit, la vie tient à des personnes, comme par exemple Manu, qui a déterminé le fil de mon orientation professionnelle. Mais mon orientation de journaliste sportif a doit beaucoup à l'image qu'avait de moi la directrice de mon école de journalisme. A la base, c'est vrai, j'étais rentré dans cette école parce que le journalisme politique m'intéressait beaucoup. J'avais fait mes armes à " l'Est Républicain " qui était très important pour moi, et la presse généraliste m'intéressait beaucoup. ............... . . Et puis arrivé dans cette école, l'IPJ, la directrice a toujours poussé pour que je fasse du journalisme sportif sans que je me l'explique, et elle m'a inscrit à des concours dans la presse sportive. J'ai été orienté un petit peu malgré moi. Donc j'ai passé le concours de " l'Equipe " que j'ai gagné, puis tout s'est enchaîné. |
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Taz : |
Question un peu incongrue, et Eric de Seynes y a eu droit aussi : pourquoi avoir accepté cette interview au Moto Club des Potes ? ............... . . |
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D.D : |
J'ai accepté cette interview, parce que fondamentalement, je sais que la vie du motard et de la moto ne se passent pas dans mon bureau. C'est pour ça que je tiens beaucoup à la proximité, à la presse locale, régionale. Surtout, j'aime aller voir les motards chez eux dans le cadre de l'hivernale notamment. J'ai besoin de voir du monde, de m'ouvrir, et le Moto Club des Potes est en rapport avec cette réalité. Ça me change des tableaux Excel et des chiffres, qui sont inévitables dans ma fonction ! En fait, la moto se vit, et c'est pour ça que j'ai accepté cette interview. |
La question qui tue en Live
A écouter
Taz : |
David, voici la question qui tue, la question que tous nos interviewés redoutent. Slip ou caleçon ? Heu, c'est pas pour nous hein, mais c'est simplement pour toutes tes fans féminines, toutes tes groupies telles que je les ai vues aux 24H, avec les " umbrella girls " et tout ça Toutes m'ont dit de te poser la question ! |
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D.D : |
Moi je fais partie de la génération caleçon ! J'ai du commencer à 14 ans, et depuis, je n'ai jamais reporté de slip. Mais c'est une question de génération je pense ! Génération couette-caleçon ............... . . |
Baloo : |
Moi je voulais savoir, par rapport à la montée en puissance de la moto électrique, ce que pouvait penser le motard que tu es, de ce changement par rapport à la mécanique pure et dure ? |
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D.D : |
Par rapport à la moto,
j'ai avant tout un positionnement de plaisir, y compris avec une moto
électrique. Ce n'est pas que je me moque de ce que j'ai entre les
jambes, mais c'est le plaisir qui compte avant tout, donc fondamentalement,
je n'y suis pas opposé. Après, je demande à voir.
Mais je n'ai essayé qu'une seule moto qui m'a procuré des
sensations " électrisantes ". Je n'ai jamais eu le droit de le dire et de l'écrire, parce que je m'y étais engagé avant de l'essayer. Mais bon, je pense qu'il y a prescription parce que c'était il y a un certain temps maintenant, alors autant le dire : j'ai essayé la KTM de cross électrique, et c'était absolument fabuleux. Sans doute que si je n'avais pas essayé ça, j'y serais un peu plus réfractaire. ............... . . Mais cette KTM, elle partait en wheeling à chaque rotation de la poignée de gaz. La seule contrepartie, c'était de ne pas l'écrire, mais ça fait un moment aujourd'hui, il n'y a plus de secret. |
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Taz : |
David, voici quelques photos, que j'ai pu glaner à droite et à gauche. Je ne te dirais pas où, parce qu'il y a aussi des complicités qui m'ont balancé des photos. Là, il y en a cinq, à toi de les commenter : |
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photo
n°1
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D.D : | C'est mon profil Facebook, parce que je me suis inscrit sur ce réseau social, et comme j'ai des amis qui ont mis des photos d'enfance d'eux, j'ai moi aussi joué le jeu, et j'ai mis une photo de moi quand j'étais gamin, devant chez ma grand-mère. Je devais avoir 8-10 ans. | ||
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Pour la photo
n°2
En fait c'est un couple de photos .. |
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D.D : |
Oui, c'est les 24H du Mans 2009, faites avec une Honda RC 30, et ça reste une de mes courses moto les plus marquantes, parce que c'était un défi quasiment impossible, qui a été réussi grâce à la perspicacité et à la persévérance surtout de Zef et de son mécanicien. Disons que moi, je n'y croyais pas trop, je me suis forcé à y croire, c'était difficile. Mais je ne le regrette pas, parce que c'est un des moments de ma vie, où quand on est arrivés au bout des 24H, j'étais vraiment heureux. |
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Taz : | Moi, je vais rajouter une chose à ce que tu as dit : tu m'as réconcilié avec les 24H du Mans, grâce à la RC 30. Je ne sais pas si c'est vrai ou pas, mais paraît-il que certains concurrents n'ont pas repris la piste pour ne pas finir derrière vous au classement général. | ||
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D.D : |
Ça je ne le sais pas à vrai dire, je n'ai pas eu cette info, donc je ne peux rien te confirmer. Je sais seulement qu'on a cravaché comme des fous pour ne pas finir derniers avec cette moto qui faisait cinquante chevaux de moins que les autres, et qu'on a réussi. Je dirais qu'à la régulière et sous la pluie, on était bien. La pluie nivelait un peu les chronos, même si on a quand même passé plusieurs heures dans les stands, donc à la régulière, je pense qu'on finissait au milieu. La RC 30 était et est encore exceptionnelle, et ça ramène toujours un peu d'humilité de rouler sur des motos qui ont été conçues il y a un certain temps, c'est un rappel à l'ordre. J'avais déjà eu l'occasion d'essayer une Bonneville ancien modèle, et j'en ai gardé un souvenir incroyable, parce que je ne m'attendais pas à ce que ça ait autant de caractère. A chaque fois, ce sont des leçons d'humilité. Comme pour la RC 30, qui même 20 ans plus vieille que ses concurrentes modernes, avait vraiment sa place au sein des 24 H, même s'il y avait des moments où c'était un peu dangereux, surtout en période de qualif', parce que tout le monde a le couteau entre les dents. C'était chaud sur les accélérations, et on craignait vraiment de s'en prendre un dans le dos à ce moment-là. Mais je dirais que c'est le risque, et ils ont tous quasiment joué le jeu, même les top pilotes d'endurance, qui ont fait preuve d'une vraie ouverture d'esprit en acceptant cette initiative hors du commun au sein de ce championnat du monde. |
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On passe à
la photo n°3 |
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D.D : |
C'est le side-car d'un vieil ami qui s'appelle Xavier, devant les éditions Larivière. Je n'étais jamais monté dans un panier de side-car, mais j'étais fasciné par ces engins quand j'étais gamin. C'était l'occasion et on a fait un tour en ville avec ce side Ural retapé. C'était un grand moment, et j'espère refaire du side un de ces jours. |
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On passe à
la photo n° 4 |
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D.D : |
Oui, cette photo a été faite en famille. C'était quand j'étais vice-champion de France, en 2006. J'aime bien faire la fête mais je ne supporte pas bien l'alcool. Sinon ma famille ne fait pas de moto. Un de mes frères a le permis, l'autre voulait le passer, mais aucun ne pratique la moto. Je ne suis pas issu d'une famille de motards. |
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On passe à
la photo n°5 |
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D.D : |
Ce qui me plaît dans cette photo, c'est qu'on ne me voit pas complètement, et c'est un peu l'identité que j'avais prise dans les éditos, parce que je n'aime pas voir la tronche des éditorialistes, je trouve ça assez égocentrique. Le regard encadré dans un casque, qui est emblématique de mon activité professionnelle, ça suffit pour situer les choses. Un regard, ça convient pour un éditorial parce que c'est un regard sur les choses, un parmi d'autres. C'est pour ça que j'aime bien ce point de vue qui ne cible que le regard et pas le reste. Voilà pourquoi cette photo me plaît bien, avec en plus le fait du casque qui est emblématique de ce que je fais professionnellement. |
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On passe
à la dernière photo
Ce regard-là, il a une signification pour toi ? |
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D.D : |
Pas particulièrement, sinon que la photo a été faite au Brésil, où il y a une lumière assez éblouissante. C'est une photo qui a été recadrée, on ne voit donc pas que je portais mon prénom sur une feuille de papier. En fait, dans chaque présentation de presse, on défile devant le photographe de chaque marque, avec nos noms et prénoms. Les essayeurs ont des dizaines de photos comme ça, avec leur nom et prénom, leur pays d'origine, en statique, sur pieds et en combine. Mais pour en revenir à
la photo et à sa signification pour moi, c'est surtout qu'elle
me ramène à ce voyage organisé par Motorpresse au
Brésil. C'était très important pour moi de voir ce
qui se passe dans d'autres pays, d'aller voir comment se vit la moto,
et j'ai appris énormément des gens et de mes confrères
là-bas. C'est notamment là-bas qu'est née l'idée
de " Oui
à la Moto " qu'on a pu découvrir dans
le numéro d'aujourd'hui. " Oui
à la Moto ", c'est tout simplement la transposition
de " Si a la Motocycleta "
qui a été lancée par les magazines espagnols et brésiliens.
Je n'ai fait que reprendre cette idée.
Je trouvais que c'était très bien de promouvoir la moto à travers un message positif. Et mine de rien, il a quand même fallu aller jusqu'au Brésil et rencontrer mes confrères brésiliens pour lancer ça. Voilà pourquoi ce voyage était très important. Je tiens à rajouter que si l'idée globale de " Oui à la Moto " est un petit peu partie du Brésil, j'en dois quand même une partie à toi Taz, ainsi que d'autres personnes qui m'ont inspirées. L'idée de l'Hivernale m'avait été soufflée par Papy Lacombe, et les initiatives en direction des motards m'ont, elles, été soufflées notamment par toi Taz et d'autres, donc voilà, je n'invente rien, j'essaye d'écouter les gens qui me parlent, c'est tout. |
Nous remercions Le "Café de Pauline" à Bercy
"Cour St Emilion", où nous avons pu réaliser cette interview.
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