Avant Propos

Ainsi, comme je le disais, je suis venu vous raconter et mettre des images sur certaines de vos questions, donc merci d'être ici au rendez-vous sur cette page.

Lors de la sortie de "Potarement", il m'a été posé une foule de questions sur la part de réalité de certains passages, sur les lieux où s'est déroulée mon enfance, etc ....

Je ne souhaite pas revenir sur ma vie avec Kate au Québec, ni sur certains événements moto comme celui du "Black Prince" de 89, ces épisodes-là resteront en "Off". Mais je vais néanmoins partager et répondre à certaines autres questions.

L'image que l'on a de moi, mes coups de gueule au club, mon côté entier et jusqu'au-boutiste quand j'ai raison, m'ont rendu aussi détestable pour certains qu'attachant pour d'autres. J'ai toujours été fidèle à mes idéaux quelque soit la situation.

Ce roman va sûrement vous amuser -ou pas- selon le sens que vous lui donnerez, mais ce qui me connaissent ou ont pris le temps de le faire savent ma fidélité à l'éthique du club. Longtemps ma seule histoire d'amour a été ses membres, et ce après le départ de Kate au pays des nuages.
Et même si je n'ai pas toujours été compris, que cela vous surprenne ou non, les grands moments que nous avons connus lors des balades ne se sont pas limités seulement à celles-ci, car quand le spectacle était fini pour vous, il était loin de l'être pour moi.

Je ne suis pas venu vous écrire un roman comme les autres avec de longs paragraphes, mais vous compter des images d'une forte intensité, pour ceux qui accepteront de se laisser porter. Ils comprendront que certains soirs de retour de balade j'ai été souvent gai et d'autres tristes, de ces soirs ou j'aurai aimé que ce jour-là, le soleil ne se lève pas sur cette matinée.

Là où beaucoup devant l'adversité attendraient simplement le clap de fin, j'ai quant à moi toujours relevé les manches pour finir en beauté et me dire que le fait de sortir par la grande porte quand les autres attendent que vous preniez celle de derrière est beaucoup plus noble.

Ce jour est arrivé, mais si je reviens vers vous aussi .... comment le dire… Car cela fait des jours et même des années que je garde ça en moi. Mon histoire avec le Club est aussi la vôtre ! Tous les moments joyeux et tristes ont toujours été vécus avec vous et le dernier chapitre de ce roman et là aussi pour rendre hommage à tous ces Potes d'un jour ou plus qui ont écrit l'Histoire du "MOTO CLUB des POTES" avec un grand "H".

Le temps est venu de vous dire "MERCI" d'être venus. Dans un autre endroit ou une autre année on se retrouvera sûrement autour d'un godet, les adieux n'existent que jusqu'à la prochaine fois, mais jamais éternellement.

Si demain les soirs entre chien et loup une personne ou un souvenir vous manque, le détour sur ce roman qui est le vôtre pourra vous donner un rayon de soleil. Tout ne peut humainement toujours durer et je suis bien placé pour en parler, mais les souvenirs et les images du passé sont les nôtres et rien ni personne ne peut nous les retirer.

On se pose souvent la question le dernier jour : "je me souviendrai sûrement ?"

Nous avons en nous ces souvenirs de ces moments de bonheur, de joie, de tristesse, mais, par manque de temps, nous remettons toujours à demain ces images qui pourraient remonter en les enfermant au plus profond de nous, et nous nous disons : "je me souviendrai sûrement au dernier moment".

Les premiers amis, les prénoms des potes rencontrés lors de telle ou telle activité, les regrets de ne pas avoir été plus loin avec telle ou telle personne ou au contraire d'avoir fait confiance et reçu des bleus à l'âme… tout un pan de nos vies que nous occultons pour ne pas voir et courir simplement devant nous avec la conscience tranquille.

L'enfant que j'étais avait un rêve, ne comprenait pas les coups qu'il recevait, ces marques de ceinturon sur son corps qui faisaient qu'il avait honte d'aller au sport. Un enfant de 5-6 ans n'est pas préparé à ça, car même un adulte ne le comprend pas alors un gamin pensez donc.....

Je savais que mon destin était ailleurs, mon coeur pleurait en gardant les traces des coups, mais comme un signe lorsque j'étais dans le noir le bonheur était là, comme si je volais la nuit pour écrire mon histoire de demain.

Beaucoup pensent que leur passé n'est qu'une succession d'années perdues, et ne se concentrent que sur les heures difficiles. Je dois dire que j'en ai été le premier client. J'ai eu comme chacun des soirées de stress ou le mal d'exister et le cafard venaient sonner à la porte, mais rapidement, l'expérience de mes années de souffrance et le fait de me mettre dans ce noir si inquiétant pour les autres me réconfortait, et j'oubliais ce vague à l'âme et mes idées suicidaires.

Nous vivons plusieurs fois ces moments durs mais nous n'avons qu'une seule vie et la douleur de nos pensées reste dans nos mémoires et n'existe qu'uniquement là. C'est pour ça qu'en faire le vide un jour n'est pas chose facile mais représente une thérapie obligatoire. Ces souffrances font que nous devenons un éternel batailleur et quand un sujet nous touche et nous replonge dans le passé, alors nous devenons dur dans nos réactions, lesquelles sont rarement comprises et bien interprétées par les observateurs.

Au fil du temps j'ai perdu la trace de pas mal de personnes rencontrées au hasard de ma vie ou du club. J'ai changé un jour de lieu et suis revenu sur les traces du passé, mais plus personne n'était là, ils avaient aussi disparu ou pris d'autres chemins.

Fatigué d'attendre j'ai refait ma vie, mais nous sommes tous à vouloir au moins une fois retrouver le bonheur ne serait-ce qu'une heure en rencontrant et en parlant à des gens du passé, en s'offrant un désert immense de "remember", à s'égarer en silence sous un ciel étoilé, à réentendre des éclats de rire, à retrouver nos yeux de gamins, nos premières sensations en moto ou dans la vie, et dire à ceux que l'on a sûrement blessé par une attitude entière (mais sûrement à juste raison) : "Tu prends un caf' ?", et parler et reparler de tout et de rien mais surtout pas des moments tristes.

Alors partons dans cet "AVANT" où peut d'entre nous acceptons que notre esprit se rende.

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Chapitre 01