Pardon des Motards 2024 – Les 10 ans

En 2023 je vous présentais la différence entre une bénédiction et un pardon et vous évoquais les origines du pardon des Motards, né en 2013 de la volonté de deux diacres motards et d’un prêtre découvrant la moto, ainsi que d’un recteur de sanctuaire. Ils se lancent dans le projet d'accueillir des motards à Camaret-sur-Mer (29).

Cette année notre article sera composé de deux parties : je vous parlerai d’abord de l'essence de tous les rassemblements "LES BÉNÉVOLES", puis je vous offrirai un album photo.

LES BÉNÉVOLES

Ah ! "Bénévole", en latin benevolus, est un don de soi, librement consenti et gratuit. Ils occupent une place indispensable dans tous les rassemblements, car sans eux beaucoup pourraient mettre la clef sous la porte.

La loi ne définit pas le bénévolat et c’est ce qui explique sa particulière souplesse. Cependant, le Conseil économique, social et environnemental avait précisé ce concept en février 1993, avec une définition intéressante et généralement reprise du bénévole, et qu’il a remise à jour dans un avis du 28 juin 2022 : "Le bénévolat est l'action de la personne qui s'engage librement, sur son temps personnel, pour mener une action non rémunérée en direction d'autrui, ou au bénéfice d'une cause ou d'un intérêt collectif".

Le bénévolat est un choix volontaire et personnel. Ça permet à pas mal de personnes d'occuper leur temps libres et d’avoir une vie sociale, car on y retrouve de nombreux retraités, mais pas seulement ! On y retrouve de plus en plus de jeunes et de salariés qui veulent donner une approche de développement personnel à leur vie. Pour beaucoup le bénévolat favorise aussi l’initiative, la créativité et la participation à la vie sociale locale et leur permet de tisser des liens sociaux.

Revenons à cet aspect du bénévolat : Le bénévole ne perçoit pas de rémunération. Il peut être dédommagé des frais induits par son activité (déplacement, hébergement, achat de matériel...).

N'oublions pas que le bénévole n'est soumis à aucun lien de subordination juridique. Sa participation est volontaire, il est toujours libre d'y mettre un terme sans procédure, ni dédommagement. Il est en revanche tenu de respecter les statuts de l'association, ainsi que les normes de sécurité dans son domaine d'activité.

Selon les chiffres de INSEE*, le nombre de bénévoles en France serait compris entre 20 et 22 millions, âgés de 18 ans et plus, à donner un coup de pouce ponctuel ; sans appartenir spécifiquement à une association, ils y consacrent régulièrement au moins une heure par semaine. Il y aurait 4 millions de bénévoles qui consacrent 100% de leur temps pour telle ou telle cause. Toujours selon l'INSEE le bénévolat représenterait 1,8 milliards d'heures d'intervention par an, soit une moyenne de +/- 80h par an par bénévole.

En Europe, plus de 100 millions de personnes font des activités de bénévolat ; pour cela la Commission européenne a décidé de faire de 2011 l'année européenne du bénévolat et du volontariat. Le 22 avril 2008, le Parlement européen a adopté une résolution (non législative) sur la contribution du bénévolat à la cohésion économique et sociale. Il y rappelle que le bénévolat constitue une force majeure, qui nourrit la société civile et renforce la solidarité.

*INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques.

Bravo !

On rappelle aussi que les présidents d'associations loi 1901 font aussi partie des bénévoles pour la plupart, car ils donnent de leur temps sans compter au services des autres. Je suis bien placé pour le savoir, étant à la tête du Moto Club des Potes depuis 1982.

Pour mieux vous en parler, donnons la parole à quatre bénévoles du pardon des motards : Marie-Jo, Natalie, Isabelle et Valérie.

		Bonjour, je m'appelle Marie Jo et j'ai soixante-six printemps. Je suis retraitée. J'ai été motarde dans les années 70, alors logiquement depuis trois ans je suis bénévole sur le Pardon. Etant motarde dans l'âme, j'aime cette mentalité qui nous unit, motardes et motards. J'ai gardé un adage qui caractérise les motards : le partage et la solidarité, qui font que lors de ces pardons à Camaret sur Mer, je profite de la richesse des rencontres. Je me suis aussi investie dans l'association, car l'équipe est superbe ! Donc après une réflexion de moins d'une seconde, je serai là l'année prochaine .
		Bonjour, je suis une grande timide ou ... très discrète, j'ai cinquante-sept ans. Je suis visible à l'Espadon plus de 350 jours par an où je me fais un grand plaisir de recevoir toute l'année, les motardes et motardes qui souvent sont aussi des participants du Pardon. Pour moi l'équipe de bénévoles est une vraie famille. Comme présidente de l'association, je suis heureuse à la fin de la bénédiction, quand toutes les motardes et tous les motards partent avec le sourire. Je suis investie au Pardon par solidarité et passion. Je vous donne rendez-vous en 2025 !
		Bonjour, je m'appelle Isabelle, j'ai cinquante-huit ans et je suis enseignante, récemment retraitée. En 2018, Valérie qui fait partie de l'équipe organisatrice du Pardon des Motards, m'a demandé si je voulais venir l'aider pour le reportage photos. Elle sait que la photo fait partie de mes passions. Depuis, je reviens chaque année et désormais, mon mari y vient aussi comme bénévole. Je ne connais rien à la moto et je n'en ai d'ailleurs jamais fait. Cependant, photographier ces belles machines au milieu des magnifiques paysages de Camaret, immortaliser les rencontres entre motards, les sourires, les émotions me fait très plaisir. Une fois chacun rentré chez soi, partager ces moments avec les participants mais aussi avec ceux qui n'ont pas pu venir me semble important. Je n'avais pas imaginé que ce genre d'événement, qui plus est, religieux, puisse rassembler autant de monde. Chaque année, les motards sont plus nombreux et le public, habitants du coin ou touristes, répond présent, que ce soit pour la messe, la bénédiction ou simplement pour admirer les motos. La messe est toujours recueillie, malgré le bruit permanent des motos qui arrivent sur le Sillon. Le moment de la bénédiction est très intense. Cachée derrière mon appareil-photo, je saisis des échanges parfois forts entre les motards et les prêtres ou les diacres qui bénissent les femmes ou hommes et leurs motos. Les bénévoles sont aux petits soins et très investis, que ce soit pour assurer la sécurité de chacun, pour la restauration (mention spéciale pour le gâteau breton, excellent !), l'accueil, l'organisation de la messe ou de la bénédiction. Et toujours avec le sourire… Sans eux, rien ne serait possible. C'est une journée fatigante, je marche beaucoup pour être au bon endroit au bon moment, mais je reviens toujours avec plaisir, parce que c'est une journée pleine de rencontres, de partage, d'amitié. Je reviendrai encore en 2025 !
		Bonjour, alors moi c'est Valérie, j'ai cinquante-et-un ans, je suis cadre dans le domaine des mutuelles. J’ai été sollicitée par le Père Philippe Jézéquel pour prendre des photos, lors de la première édition. J’ai ensuite intégré le bureau de l’association en tant que secrétaire et chargée de communication. Je gère également la page Facebook, suivie aujourd’hui par 6200 personnes, et qui draine plus de 300 000 connexions dans les semaines avoisinant le Pardon. Le Pardon des Motards est un moment convivial et fraternel dans la Presqu’île de Crozon, attirant 2500 motards des quatre coins du Finistère, mais aussi bien au-delà des frontières du Diocèse de Quimper et Léon, ainsi qu’une foule de curieux depuis 2013. Les motards sont enchantés de passer cette matinée sur un lieu atypique, tout en gardant un esprit familial au fil des années. Je donne rendez-vous en 2025 !

Merci mesdames pour vos témoignages !

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Maintenant donnons la parole à Paulo, un pote de longue date, qui en est à son neuvième pardon des Motards. Il va vous parler de sa vision du bénévolat en général.

Bonjour, je commencerai mon intervention par une citation de Sherry Anderson : "Si le bénévolat n’est pas payé, ce n’est pas parce qu’il ne vaut rien, mais parce qu’il n’a pas de prix". Cette citation résume bien l'action d'un bénévole. Qui n'a pas entendu "on manque de bras !" Les associations sont demandeuses, elles œuvrent pour le bien de la collectivité, mais elles n’ont pas seulement besoin de bras, il leur faut aussi des têtes : un trésorier, des responsables regroupés en un bureau de décideurs, des personnes utiles dans des domaines de compétences qu'elles ont quittés parfois mais où elles ne rechignent pas à officier - gratuitement cette fois. Faire profiter de son savoir ou de son expérience - et cela sans esprit mercantile. Mais en premier lieu le bénévole donne de son temps à une époque où procrastiner devant un écran est la règle. Pour moi mes premiers bénévolats furent des actions au sein de clubs de sport dans un premier temps, puis le temps des kermesses et autres prestations relatives à mon métier dans l’hôtellerie. Et enfin par hasard, venu donner quelques heures au sein d'une coopérative scolaire, je finis par y jouer un rôle officiel en tant que secrétaire, mais surtout organisateur du fonctionnement de l'association. Ce sont des dizaines de déplacements par an, une semaine à chaque rentrée scolaire, une autre en fin d'année et des heures de travail à la maison. Mais pour finir une grande satisfaction une fois notre mission assurée, fournir des manuels scolaires aux élèves. Parfois chaleureusement remercié, d'autres fois vivement critiqué… Il n’est pas toujours évident de faire l'unanimité, même par philanthropie, et justement le point noir du bénévolat est le rapport à l'argent - toutes les associations fonctionnent grâce à des rentrées d'argent et elles ont des frais de fonctionnement. Une gestion éthique est sans doute le plus difficile à tenir lorsque l'on connaît les travers du genre humain. Mais bénévole, c'est comme un sacerdoce, rien ne peut nous en éloigner.

La vision de Jean Michel a le mérite de mettre le doigt sur des sujets que l'on n'abordera pas ici.

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Pour finir ce chapitre, les bénévoles doivent être respectés ! Ce qui n'est pas toujours le cas de certains participants.

Par exemple quand Brigitte qui gérait le flux des piétons et l'arrivée des motos sur deux couloirs bien distincts, expliqua, poliment et d'un ton calme, à un piéton de bien rester derrière le ruban, au moment où des motos arrivaient, le dit piéton l'envoya sur les roses… beaucoup moins poliment.

LE RESPECT ENVERS LES BENEVOLES EST INDISPENSABLE !

Sans ses 90 bénévoles, le Pardon des Motards ne pourrait exister !

Nous voici arrivés à l'album consacré à la messe et à la bénédiction des motards et de leurs motos. Plus de 2200 motardes et motards étaient présents (ainsi qu'un perroquet !) et je ne compte pas nos amis à 4 pattes, qui étaient aussi de la fête.

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Pas mal cet album qui retrace bien ce pardon ...

Je vais aussi ouvrir ma gueule envers des abrutis, qui sont à la marge, je vous rassure !

Oui, oui, je mesure bien le terme d'abruti, pour nommer les personnes qui font des rupteurs, pas plus de 5/6 dont un avec un 125.

Ma question est la suivante : que viennent-ils chercher ?

Une mention spéciale à Nathalie à L'espadon, qui comme chaque année, avec son équipe, nous offre un service 5 étoiles, et à l'accueil de Valérie et Isabelle, ainsi qu’à tous les autres bénévoles.

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Merci encore à Isabelle à qui j'ai pris quelques photos !

Merci aussi à l'accueil de la tour Vauban pour nous avoir laissé accéder à un point de vue en hauteur.

Je vous donne rendez-vous pour le 11ème Pardon 2025 sur un angle différent avec l'avant du jour J **.

Je ne saurais finir ce reportage sans poser ces photos de la bénédiction de ma moto et de moi-même : pour moi c'est un instant qui compte beaucoup.

** Pour 2025 il faut que j’envisage de faire un reportage sur les préparatifs des jours d'avant, montage et autres, il faudra que je trouve un hébergement sur place : affaire à suivre ...

Crédit Photos : Isabelle, Valérie, Maxime R & Bruno Pasqualaggi "Le Taz" (Retouches photos et mise en page Bruno Pasqualaggi)