D’ailleurs, on fêtait un paquet de premières fois avec cette balade. D’abord c’était la première sortie de la belle Berthe, mais aussi celle de mon V-strom que j’ai décidé de baptiser V-Min en hommage au fameux V-Max et au philosophe japonais Rhâ-Darr qui disait "qui peut le moins, peut garder son permis". Enfin, c’était ma première fois au lac des Settons (et dans le Morvan plus généralement), une vraie bouffée d’oxygène en comparaison de mon 93 quotidien.

Ah et j’oubliais, désormais, mon premier compte rendu.

Pour moi une moto si elle n’est pas passée dans le Morvan j’ai du mal à lui faire confiance et à faire qu’un avec.

Toutes mes motos depuis des lustres sont passées par la nationale entre Paris, Sens, Auxerre et ensuite la départementale qui va d’Auxerre à Avalon et ensuite par les petites routes qui passent par Quarré-les-Tombes, les virages du parc sur la D236 qui nous conduit au Lac des Settons.

Pour moi plus qu’une bouffée d’oxygène car interdit logiquement de moto ça sera d’ici quelques mois ma seule et unique balade.

Alors je me dis soyons fous. 2 trails routiers. 600km à la louche. Du brouillard, du soleil, de la pluie (et peut être même un peu de grêle). Un décor somptueux.  Une rubrique « alternative » avec la 1200 R de Mario. Bref, la recette d’un bon comparo dans n’importe quel magasine moto digne de ce nom.

Donc c’est parti pour le comparo de l’incomparable. Accrochez-vous.

Le Joe Bar Team commence là ! Le brouillard était version on ne voyait pas à un mètre grâce à mes longues portées (merci Eric) les voitures me voyaient arriver vite dans leur retro et passer suivi par le petit Padawane et son 650 qui n’avait qu’une pensée : si je le perds, je suis perdu. La patte ou l’on reconnaît le sage (moi dans l’affaire) qui conduit le jeune dans la voie du savoir mettre GAZ dans l’indifférence du temps qui n’est que pour mettre ce jeune à l’épreuve. (J’ai prévenu là on est dans le Joe Bar Team Start Wars……).

Suite au Brouillard ce fût le soleil qui viendra montrer que les pneus carrés, sont réservés au côté obscur de l’automobiliste. Si t’as la force après le beau temps viendra la pluie qui là était : attends je te suis avec la piscine. En même pas 100 mètres, plus la peine de mettre la combinaison tout est déjà mouillé ainsi qu’à l’intérieur.

Le comparo commence à l’aube, sur l’autoroute, entre Paname et Fontainebleau. Le rythme tranquille permet aux bicylindres de se chauffer en douceur.

En revanche, peu habitué aux températures inférieures à mes 30° provençaux, je commence à claquer des dents en tee-shirt sous mon cuir. Je profite d’une bonne blague de Berthe qui truque sa jauge à essence pour rajouter une polaire et des sous-gants. Le Taz ne montre pas le moindre signe de rafraîchissement.

Mais comment fait-il ?

Avant je réponds au jeunot, je vais faire du Audiard s’il continue à être insolent.

Comment je fais pour ne pas avoir froid simple j’ai naturellement une doublure hiver même en été, c’est l’avantage de mon poids.

La pompe à essence étant HS (remplacé depuis par Daniel Moto) m’a fait qu’à Fontainebleau j’ai nourri ma Berthe. Le temps était agréable étant du sud aussi mais ayant vécu au canada 10° c’est chaud.

A Fontainebleau, on attaque les nationales, direction Avallon où nous attendent Mario et Isabelle. Histoire de corser un peu les choses, le brouillard sera de la partie jusqu’à Auxerre.

Mais quand je dis brouillard ce n’est pas de la petite brume matinale de touriste, c’est le vrai, le "Frog" tout pourri, la purée de pois qui colle où tu ne vois pas à 10m.

Je me cale donc à 9m50 du Taz et lutte pour garder en visu le feu arrière de Berthe qui caracole devant comme si elle allait aux éléphants. "Si tu le perds, t’es perdu mec" me répéta durant toute cette portion une petite voix dans ma tête, illuminent la route de ses feux longue portée tandis que lui se met en mode pilotage automatique.

De son côté, Berthe et le Taz entrent déjà en osmose. Je les soupçonne secrètement d’avoir fait la route les yeux fermés.

Après une pause-café où j’avais du mal à attraper la tasse avec mes doigts gelés tandis que Bruno oubliait ses clefs sur Berthe histoire de vérifier qu’à Auxerre, même s’il y a les clefs dessus, personne ne touche à la moto du Taz, nous repartons direction Avallon.

Comme déjà expliqué plus haut, c’est bon ce type de conditions, comme le soupçonne Cigalou je pourrai faire cette route les yeux fermés. Brouillard ou pas mes longues portées sont plus pour que les automobilistes me repèrent. Le Padawane en la personne de Cigalou a du se dire plus d’une fois mais il est taré mais il est taré mais je ne dois pas le perdre alors … mais il est taré.

La pause-café arrive pour donner à boire à la petite V-Min et permettre aux deux valeureux chevaliers qui sur leurs montures mécaniques après avoir bravé la rudesse de la météo et vaincu le bitume avec bravoure, rempli de courage de prendre un café réconfortant. (Là je fais du Game of Thrones)

La balade commence. Adios brouillard, bonjour soleil. Emerveillé je découvris que durant notre progression à l’aveugle nous avions quitté la banlieue parisienne pour un petit paradis de verdure et de virolos.

En deux coups d’accélérateurs nous étions à Avallon. Isabelle, en phase d’apprivoisement de son Fazer, choisi sagement de rejoindre les Settons pépère. De son côté, Mario, en phase de dressage de son R 1200 R, opta pour la méthode de la poignée en coin.

Pour Debeulyou dit aussi Isabelle ce n'est pas qu'elle a du mal avec son Fazer c'est que madame n'ose pas faire du mal à notre testostérone et nous pourrir à la première zone spéciale, juste après Avalon a préféré nous laisser partir devant. Imaginer la tête de Mario de voir un Fazer lui faire l'inter …… Concernant la dite prise en main de R 1200 R de Mario je suis mort de rire quand tu sais qu'une semaine avant il faisait la même route avec l'expert, dit le foudroyeur des teutons, le massacreur du bitume, le destructeur des repaires, celui qui donne des cauchemars à toutes les gendarmeries du secteur en la personne de Nitrous.

Alors s'il te plait Cigalou ne te fis pas au coté rascal de Mario. Ensuite quand tu dis que l'on a été poignée en coin, n'exagère pas on en était bien loin et on t'a attendu, pour ma part je n'ai pas passé la 3 tout juste (celui qui ne remarque pas l'auréole qui vient de se poser sur ma tête SORT de SUITE)

Dans la cinquantaine de virolos du lac j’ai retrouvé quelque chose qui m’avait manqué depuis quelques temps avec mon lourd et approximatif Gsx-f vieillissant : une banane d’un coin à l’autre du casque, les moustiques dans les dents, en enchaînant les virages avec une maniabilité de vélo.

C’est à ce moment-là que mon V-Min, choisi au départ par la raison, m’a convaincu que l’on allait sacrément s’amuser tous les deux en dehors du boulot.

De son côté je crois que Berthe a su sortir le grand jeu pour séduire le Taz et il n’en aurait pas manqué beaucoup pour qu’elle fasse des étincelles de joie sur le beau bitume. Enfin, je ne me souviens pas avoir vu le feu stop de Mario s’allumer et je subodore qu’il ait démonté ce truc futile que certains appellent des "freins".

Bien évidemment, dans les rares bouts de ligne droite, leurs twins ont pu prouver si c’était encore à le faire qu’ils étaient mûs par un troupeau de chevaux furieux et mon V-Min m’a expliqué que lui n’était qu’un tout petit poney qui faisait ce qu’il pouvait (mais comme disait Rhâ-Darr, "qui peut le minimum,…")

Un chaleureux café plus tard, nous étions attablés à la succulente crêperie locale. Dans mon grand comparo je fis l’erreur stratégique de choisir une crêpe "spécial Taz" (sur son machiavélique conseil) : j’alourdissais ma petite moto d’au moins 2kg d’œufs, lardons, fromage, etc. à baver après une matinée si remplie.

Nous profitâmes de ce long repas pour refaire le monde au moins quatre fois avec Taz, Mario, Isabelle et les deux jeunes crosseurs fous. Un de ses moments où j’ai pu savourer le côté "Potes" du moto club qui à mes yeux vaut autant, voire plus, que le côté "Moto".

Bon ce n’est pas tout mais il est temps de rentrer quand même. A la bourre forcément. Un au revoir aux locaux de l’étape et on achève ce comparo par de l’autoroute où le Taz, gentleman, a eu pitié de mon petit moteur déjà bien éprouvé par cette journée marathon.

En arrivant au niveau de Corbeil-Essonnes nous eûmes un petit essai surprise de conduite sur torrent avec un orage tout simplement démentiel qui nous a trempé jusqu’au slip en 2min05. On roulait, ou plutôt nageait sur de l’eau, adieu toute possibilité de freinage au milieu des bouchons...

Comme dans tout naufrage, ce fut chacun pour soi et Dieu pour tous et nous rentrâmes chacun prudemment nous mettre au chaud, tant pis pour le café.

Le retour a été effectivement tranquille et sage mais l'épisode de  Corbeil-Essonnes a été comment vous raconter cela simplement….

Nous avancions entre les voitures quand le grand Illapa, dieu des phénomènes météorologiques tels que la pluie, la foudre, le tonnerre qui était le plus puissant des dieux Inca, décide d'arroser notre arrivée sur Paris qui ne nous laissera même pas le temps de comprendre pourquoi la lumière s'était éteinte et de mettre nos combinaison de pluie. Il est dit que lorsque Illapa voulait faire tomber la pluie sur terre, il brisait la jarre en envoyant la grêle avec sa fronde. Le bruit tournoyant de sa fronde et le fracas de la jarre brisée correspondaient au sifflement du vent et au tonnerre, tandis que ses mouvements brusques faisaient étinceler ses habits de lumière, provoquant ainsi des éclairs lumineux. Ben là vue la modernité, la jarre a été remplacée par une piscine olympique, la grêle par des gouttes d'eau énormes etc.…

Ensuite on dira que les motards sont incultes.

Que venait faire sur notre trajectoire cette voiture je vous le demande heureusement que nous avions de bon réflexe pour refermer notre trajectoire pour éviter de venir caresser ses portières. 

Mais tout ceci a été aussi la faute d'un Gus en caisse qui nous a chauffé en faisant du Vatanen  avec son A au Q, car si il nous avait pas durant 10 bornes fermé toutes les portes et accéléré dans toutes les lignes droites comme un taré et encrassé ses freins dans tous les virages limite à se mettre en vrac avec femme et enfants ont n'auraient pas ouvert les GAZ. Quoi Que la je ne suis pas sûr.

Heu je ne vois pas ? En dehors d'une super journée, des amis, des Potes, des paysages qui me ressourcent toujours, une Berthe qui commence à être indécente ! Tazette va devoir sévir car Berthe se permet des choses, moi je dis ça comme ça tout juste. Franchement je ne vois pas les PLUS et vous ?