17ème édition du Salon Moto Légende Heu ... Autrement par Cigalou
Un weekend au salon Moto Légende
Dans la vie d’un motard il y a le quotidien, le banal et puis il y a les grandes réunions de famille. Les moments où tu briques ta moto et où tu passes enfin ce coup de graisse sur ton cuir, ce que tu t’étais juré de faire avant la fin de l’été. Ces moments où tu ne dors pas la veille, ni l’avant-veille tellement tu es excité. Le salon moto légende à Vincennes ce weekend était un de ces moments.
Cerise sur le gâteau, le Taz, accessoirement membre du jury avec la FFVE pour les organisateurs de ce salon, nous avait eu un badge presse avec Bobo pour pouvoir fureter à volonté dans les allées et court-circuiter l’épique file d’attente. Ouaip, on sait, on est de sales privilégiés. Bon en même temps, ce n'est pas toi qui a dû te trimballer la caméra tout le premier soir et avoir le Reflex autour du cou le samedi.
Mon dernier cours du vendredi je l’ai fait l’œil sur la pendule de la classe. 15h50. Rangez vos affaires les morpions. 15h55. Allez, allez, montez les chaises sur les tables. 15h58. M’sieur, pourquoi vous êtes en train de mettre votre casque ? 16h. Enfin la sonnerie. Je descends les trois étages en courant, saute sur V-min, le salon moto légende peut enfin commencer.
Quand tu rentres dans l’immense bâtiment aussi bondé que surchauffé, tu te sens de suite chez toi. Il te faudrait 20 yeux pour pouvoir ne rater aucun détail, aucune machine et à peu près autant d’oreilles pour savourer les conversations. Ta tête tourne. Oh cette kawa ! Et là une Brough superior en vrai ! Whouha le cuir Japauto ! Le side Triumph de fou ! Mamamia les Indians ! A mon avis, quand le Taz va vouloir regarder ce que j’ai filmé, il ne va pas tenir 10min sans dégobiller tellement je courrais de partout.
NduTaz : un remake du Titanic sur une bonne partie mais bon
Bref, au bout de deux heures dans le salon tu as bien fait 10km, tu es passé tu sais pas pourquoi 4 fois devant la même machine, tu as la sensation de n’avoir encore rien vu, tu as réussi à retrouver tes potes, puis tu as perdu tes potes, puis tu as fini par les rejoindre au club GSX-R mais du coup tu sais plus où tu as posé le cache-objectif du Reflex, tu te dis que Taz va te tuer, ah mais non, il est dans ta poche de froc, tu transpires, tu as mal aux guiboles et surtout, surtout, tu as un énorme sourire en forme de banane d’une oreille à l’autre.
Le salon moto légende c’est à la fois le plaisir de mater sans vergogne de sublimes prépas flambantes neuves, d’admirer des vieilles au chrome impeccable et de traîner au milieu de kilomètres carrés de carbus, de pots, de kicks, de gardes-boue, de trucs tu ne sais pas ce que c’est mais c’est vachement beau et d’outils plus ou moins rouillés.
C’est à la fois ce qui se fait de mieux sur la scène actuelle de la moto vintage et une immense brocante ambiance frites-merguez. Je pourrais en parler des heures mais vu qu’on va faire triplette avec Bobo et Taz chacun avec nos style, faudrait pas te lasser.
Mais bordel, faut quand même que je te dise que j’ai pu poser mon gros doigt gras sur la béhème de folie de Krugger un pote du Taz. Qu’avec The Doc on a eu le malheur de demander naïvement au génie du Lucky Cat Garage encore un pote du Taz qui a construit la fusée « Who needs 9 lives ? » à quoi servait la petite bonbonne d’air à côté du réservoir. Et le voilà qui perd une demie heure de son précieux temps à nous expliquer le rôle de chaque petit bout de durite dans son œuvre d’art. C’est ça l’esprit motard : le clampin de base (moi) ayant du mal à faire son niveau d’huile proprement qui peut tailler le bout de gras avec un cador de la mécanique mondialement reconnu. Pourquoi ? Parce qu’on est de la même grande et belle famille.
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Il y a aussi ce pépé qui assis sur son strapontin raconte à Bobo - la larme à l’œil – l’histoire rocambolesque de son bijou : première sortie de la chaîne de montage, moto d’exposition un temps, puis après la guerre la voilà transformée en side-car par un aviateur à la retraite avant de perdre son panier et de ressusciter dans les mains expertes de cet amateur aux vieux doigts osseux incrustés de cambouis. Respect monsieur. Et c’est un type qui s’en fout partout quand il doit graisser sa chaîne qui te dit ça.
Bien sûr, comme chaque activité du moto club des potes qui se respecte, ça se termine comme au village d’Astérix, mais si tu sais, le petit moustachu et le rouquin un peu enveloppé qui ressemble au T… euh non, bref, tu vois quoi, ça s’est terminé autour d’un banquet. Sauf qu’à la place des sangliers rôtis c’était des sushis, mais ça est une autre histoire qui vous sera comptée plus tard par le Taz.
Si je devais résumer tout ça, je dirais que ce weekend je n’ai fait en tout et pour tout que 40 bornes au guidon de V-min mais que j’ai voyagé au bout du monde, à travers toutes les époques et toujours en compagnie des potos. Ce weekend, j’étais au salon Moto Légende.
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