Reportage-
2011
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Moto des Villes ou Moto des Champs
On connaissait déjà la légende du "Super Ténéré" en rallye-raid, Alors quand Yamaha a annoncé son retour avec un "Super Ténéré", il devait ne pas se louper.
Le cahier des charges était clair, faire une moto polyvalente, qui ne soit pas que "tout terrain" qui la rendrait moins stable sur route, qui ait une facilitée d'utilisation, avec un confort optimum et une fiabilité maxi. Pour finir une moto qui se prend en mains d'un coup. Pas facile mais chez Yamaha ils se sont triturés les neurones et il en est né la 1200 Super T.
Me voici parti pour un Run de plus de 1500 kms avec.
L'essai commence en Ville, la structure de la machine avec la répartition des masses étudiée pour rabaisser le centre de gravité, donne à la 1200 une grande maniabilité. Bien que ce ne soit pas son terrain de prédilection, elle s'en sort bien, n'oublions pas que nous utilisons nos motos toute l'année et que beaucoup pour aller au Job. On se devait de faire l'essai de l'inter file et là les valises ne sont pas conseillées, par contre son système de freinage avant et arrière (UBS pour Unifed Braking System et ABS) et sa gestion de la motricité par le système Traction Control, (choix de deux cartographies différentes pour un comportement moteur plus ou moins doux) et bien utile et lui permet de passer le test avec une note de 18/20. Pour une machine faite pour les grands baroudeurs on ne peut que dire bravo pour l'instant.
Avec son moteur de 1199 cc et son Look au premier coup d'il, la machine invite au voyage, et à manger de la borne, ses valises version cantine très bien conçues, son bloc compteur auquel on regrettera de ne pas voir un indicateur de rapport engagé, son système de sélection de Traction Control : TCS1 pour qu'il évite le patinage au maximum, TCS2 pour tolérer un léger patinage ou TCS "Off" pour désactiver totalement le système, invite réellement à aller loin et partout.
Petit aparté, j'ai essayé les trois modes de Traction Control et en TCS en hors route, la moto se révèle, malgré son coté très sage, une baroudeuse qui ne demande qu'à ouvrir en grand les GAZZ pour livrer tout son potentiel. Surtout si on choisit entre les deux modes Touring ou Sport de la cartographie ce qui modifie et rend le comportement du moteur plus ou moins vif, pour cette partie le mode Sport est fortement conseillé.
Deuxième étape, aller en Bretagne, rouler avec la belle sur routes nationales, départementales, rurales et chemins inconnus pour notre GPS. Je profite de notre balade Bretonne pour faire cette étape de mon essai.
L'aller se fera par autoroute que ne raffole pas le 1200, car il a du mal à rester à 130/140 il demande à enrouler plus loin. De plus ce terrain n'est pas sa tasse de thé. Par contre une fois sorti du Grand ruban, là il est dans son élément, sa tenue de route avec ses Bridgestones, lui donne une agilité dans les changements d'angles, le système TCS1 sur la route grasse que nous rencontrons après le passage des tracteurs montre son efficacité, voir même un peu trop, donc je passe rapidement en TC2 plus joueur sur ce type de routes.
Les kms défilent et je commence à comprendre la machine, on ressent dans les enchainements les 261 kg de la belle mais sans que cela ne soit dangereux ou pénible pour le pilote. Avec nous, nous avons la référence du marché la BMW R 1200 GS qui, bien qu'avec son look intimidante, passe moins bien que la Yamaha dans certains secteurs hors route. Ma Yamaha de par sa forme donne une posture des jambes pas trop écartées, cela permet de tenir mieux la machine. Dans ces secteurs, la position debout permet un guidage plus facile que sa concourante qui sur ces chemins hors carte, marque le pas de temps en temps.
Je dirais que la Super T est une vraie menace pour la R1200GS par son tarif de 13 990 € qui comprend son électronique (ABS et anti patinage), ses valises de série et tout ce que l'on peut attendre d'une machine, contre celui du BMW de 14 100 € de base qui pour arriver au standard de la Yamaha frôle les 17 500 € dès que l'on pioche dans le catalogue des options.
Deuxième Petit aparté, revenons sur BMW, dès le départ je voulais faire un comparatif entre ces machines, j'ai souvent marché dedans mais je n'ai jamais pu lire une réponse de leur part, pour faire ce comparatif ce qui est bien dommage. Le fait que ce constructeur est mieux passé la crise que les autres ne l'autorise pas d'avoir un comportement hautain. Le jour ou BMW sera rattrapé par la concurrence qui réagit de tout bord ces derniers temps, avec pas mal de nouveautés à leurs catalogues, ils réfléchirons aux façons de faire de certains de leurs membres, mais un peu tard. Un appel ou un mail juste pour dire NON aurait été respectueux. Pour eux la Yamaha n'est pas une concourante directe et ne joue pas dans la même cours (dixit le seul contact avec eux).
Revenons à la Super T, sa cible en dehors de venir jouer dans la cours de BMW est aussi les propriétaires de Varadero impatients d'avoir une grande sur dans la marque. En fin d'année la sortie de la 1200 Honda Crossovers devrait combler ce manque mais pour l'instant le Super T est dispo en concession.
Je pourrais reprocher une seule chose à cette machine, la fermeté de la selle qui sur longs Runs devient légèrement gênant pour les fesses et impose un arrêt, une selle confort est indispensable pour les Runs de plus de 500 bornes sur une journée SI ! SI ! La consommation reste pour sa part, quand tu enfiles tranquillou, correcte pour le gabarit de la machine et sa cylindrée.
Avant le bilan final, j'aimerai parler des freins qui sur cette machine sont extraordinaires. Remarquez j'en parle à la fin car j'ai pu les tester en dynamique, pour éviter que Yamaha palisse à ce qui va suivre, je l'ai gardé pour maintenant. Lors de l'essai sur le périphérique je roulais entre 70/80 quand un monsieur en BMW (voiture ne tirons pas sur l'ambulance une fois de plus les concernant) déboîte devant moi et oublie de se rabattre bien sur sa gauche, pour me faire voir que sa voiture freine bien, il me sort son plus beau freinage. Mon premier reflexe a été d'attraper les freins, faire un pif paf de folie et après deux minutes et avoir repris ma respiration car ce freinage m'a fait finir écrasé sur le réservoir. J'ai pu constater que la Super T freine bien, la c'est un 20/20.
Le Bilan final pour avoir conduit le BMW 12, de Mario Bross (que je remercie voir Vidéo), et avoir eu 2 Varadero, si demain je devais conseiller une baroudeuse bouffeuse de tout type de route je conseillerai la Super T. Pour les adeptes du Grand Ruban, la BMW conviendra mieux à ce type d'utilisation. Mais est ce que c'est cela que l'on attend de ce type de machine ?
Maintenant voici une petite Vidéo de notre essai.
Je vous donne rendez-vous à un prochain essai.
@ + Le Taz