Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

"Mon PTS à Moi"…

Chaque saison depuis deux ans, nous avons le plaisir, Bruno et moi, de recevoir des pass presse pour nous permettre d'accéder au PTS en dehors de la foule des grands jours. Bref, l'occasion d'accéder à un salon majeur en France (le sixième en termes de fréquentation) et de contempler les stands en toute tranquillité. Et c'est d'autant plus agréable que les responsables sont disponibles et pas trop stressés comme ils peuvent l'être au moment où le salon ouvre ses portes au grand public.

Cette année, cet événement se déroule dans un contexte particulier, dû en grande partie au climat plus que morose dans lequel nous sommes actuellement. Le secteur mécanique n'échappe pas à la règle, avec un pouvoir d'achat en berne et des dépenses qui tendent à mettre de côté l'accessoire, et à se recentrer sur l'essentiel. Ainsi, pour tous, le secteur du loisir souffre, dans la mesure où les consommateurs essayent pour la plupart de joindre les deux bouts et d'assurer le quotidien. Rajoutez à ça la menace de la nouvelle procédure VE, complètement arbitraire et inutile, et vous comprendrez que le monde de la personnalisation vit des heures un peu sombres.

Tiens, à propos de personnalisation, ça me fait penser que le salon a officiellement changé de nom. On ne parle plus de " tuning " mais de " personnalisation " justement, de " technologie " et de " sports mécaniques ". Ceci est en effet dû au repositionnement de l'événement afin de lui faire élargir son audience, de poursuivre son développement et de ne plus se limiter au seul phénomène du tuning, un peu réducteur en termes de public potentiel.

La première impression que l'on a en entrant sur les allées est celle d'un univers léché, aéré et lumineux. Il y a eu des efforts de faits de la part des organisateurs comme des exposants et cela se ressent. Tout est plus beau et plus " pro ". Les moquettes sont impeccables et les stands sont généralement chiadés avec un design travaillé. La luminosité surtout est remarquable, et donne du " clinquant " à des carrosseries et à des chromes qui pourtant à la base n'en ont pas spécialement besoin. Bref, ça brille et ça claque ! Seul le hall annexe fait encore un peu souk avec une présentation un peu folko de la part des exposants.

Détail qui a son importance et qui renseigne sur la marche en avant du salon : les grands constructeurs ont fait le déplacement comme Mazda, Kia, Nissan ou encore Renault. Ceux-ci se sont manifestement lancés dans la danse et proposent des véhicules dans l'esprit du salon. Mention spéciale à Renault qui avait amené deux concepts de tuning " de série " avec ses Twingo jumelles bi-colores. Coup ce cœur aussi pour la Mégane préparée piste, assez ahurissante avec sa ligne et son aérodynamisme à couper le souffle. Il semblerait ainsi que les grands fabricants commencent à prendre conscience de cette tendance du marché à demander des produits sur mesure, personnalisables, et non plus uniquement et banalement standardisés. Tant mieux !

Grosse présence aussi des grands équipementiers comme Alpine, Kenwood ou autres. Les stands n'avaient rien à envier aux précédentes enseignes citées au dernier paragraphe. Colorés, vastes, fonctionnels, esthétiques… et bruyants !!! Les sonos crachaient leurs décibels, et les DJ installés sur leurs platines se défoulaient sur leurs rythmes, comme en faisant écho à la concurrence parfois installée sur le stand juste à côté, elle aussi largement pourvue en matière de capacité musicale. A croire que c'était à qui allait mettre le plus d'ambiance…

Au niveau des regrets, on peut d'abord citer l'absence des deux principales fédérations sportives, à savoir la FFSA et la FFM. Est-ce le fait d'un budget plus serré que l'année dernière, ou une décision purement stratégique, toujours est-il qu'à leur emplacement de l'année dernière, il y avait maintenant des allées un peu plus aérées…

En parlant d'espace libre, j'ai trouvé au fond du hall principal un très grand espace inoccupé, simplement caché par une palissade. Les organisateurs annoncent plus de participants que l'année dernière, alors soit certains se sont désistés au dernier moment, soit le hall d'exposition est tellement grand qu'il reste tout bonnement de la place qui n'est de toute manière pas réservée. Mais bon, en voyant ça, sur le coup, ça fait quand même un petit peu bizarre..

Toujours au sujet des petites choses qui fâchent, il faudrait quand même dire à certains exposants du hall annexe de faire un minimum d'effort quant à la qualité de présentation de leur stand. Vous me direz, tout le monde n'a bien entendu pas les moyens de se payer du marbre au sol sur son stand, mais quand même, il doit bien avoir moyen de faire quelque chose de propre sans y laisser un œil, parce que trouver des trucs comme ça à la braderie de Lille ou à Pecquencourt, je suis d'accord, mais ici sur un grand événement d'envergure au moins européenne, c'est quand même un peu dommage. Mais bon, je vois ça de mon œil de spectateur, et pas avec celui de l'organisateur, qui doit lui avoir une autre approche pour ne pas exclure tout le monde, et qui doit jouer le grand écart entre besoin de remplissage et exigence de qualité. Je comprend bien aussi que ça ne doit pas être toujours évident…

Allez, encore une dernière histoire de chipoter… J'aimerais que la société évolue enfin pour ne plus avoir besoin de mater des " morceaux de viande " en string-deux pièces en train de se tortiller sur des carrosseries juste pour appâter le chaland et exciter les photographes. C'est dégradant pour les femmes qui s'exposent et insultant pour la condition féminine d'une manière générale. Mais bon, je le répète, c'est avant tout à la société de changer son système de valeurs…

Un clin d'œil amical à Phil, de Philbike, personnage sympathique qui a eu la bonne idée de mettre un atelier en libre service dans sa concession, et d'offrir des cours de mécanique aux néophytes qui souhaitent se perfectionner dans l'art de la clé de douze.

Au détour d'un stand, que vois-je ? La première exposition officielle en France de la Wakan, le nouveau roadster créé et fabriqué par Joël Domergue, ex-PDG de Scorpa. Fabriqué autour d'une base de moteur S&S de 1640 cm3, l'engin est diabolique de compacité et visuellement bluffant. Un truc incroyable, élégant et épuré tout en étant bestial et trapu. L'objectif était paraît-il de faire dans l'esprit une " AC Cobra " sur deux roues. Et franchement, la MT-01 peut aller se rhabiller !

Sur l'invitation du maître des lieux, je rentre sur le stand et m'installe à bord. Et alors, là, énOOOOOOOrme déception. La position de conduite se révèle tout simplement épouvantable. La raison ? La faute tout bêtement à un réservoir dont les arrêtes ultra saillantes vous rentrent profondément dans toute la longueur des cuisses, allant même jusqu'à provoquer une quasi-douleur quand vous voulez serrer le réservoir pour verrouiller le bas du corps. Mais à un point… Jamais vu ça… Ne pouvant faire corps avec la machine, vous serez manifestement condamné à travailler avec les guidons pour contrôler la moto. J'imagine déjà les douleurs dans les poignets et les bras au fil des kilomètres… Quelle guigne dans ma tête… En un instant tout le rêve a disparu, tout s'est écroulé. Dieu sait pourtant qu'elle m'a fait fantasmer cette machine avec son gros moteur musculeux et sa ligne à vous décoller la rétine. Je grimpe dessus et je découvre rien qu'à l'arrêt qu'elle est invivable… Alors quoi ???? Comme ça, ça veut dire qu'on va devoir payer des dizaines de milliers d'euro juste pour aller parader devant la terrasse des cafés faute de pouvoir vraiment tailler la route ? Est-ce encore un exemple d'une moto géniale sur le papier mais qui se révèlera incapable de passer l'épreuve de la réalité du quotidien ? En clair, est-ce juste une moto de salon et rien de plus ? Ce serait bien dommage, quand on voit le génie, le travail et l'argent qui a déjà été mis dans le projet…

Coup de projecteur aussi sur le stand de " Dub Performance ", un atelier de préparation de choppers qui a manifestement passé une étape supplémentaire en devenant constructeur à part entière. Ces gars-là nous ont présenté un roadster de fou, doté d'un V2 cubant deux litres. Comment ça doit arracher les bras cette affaire-là… Et pendant que vous y êtes, prévoyez un budget pneus conséquent…

Coup de chapeau aux responsable de Paris-Nord Motos, qui avaient sûrement le plus beau stand de ce salon côté deux-roues. Vaste et proposant de la meule d'exception comme la nouvelle RSV4 et la Moto GP de Capirossi. Bravo, bel effort financier malgré la crise (il faut dire que je suis passé chez eux il n'y pas trois semaines de ça, et je peux vous dire que les machines exposées avaient un peu tendance à prendre la poussière si vous voyez ce que je veux dire….).

Venu lors des journées presse, je n'ai pas eu l'opportunité de profiter des animations qui étaient prévues à l'extérieur. Les organisateurs avaient en effet prévu une vraie piste de course dûment homologuée, afin d'accueillir des démonstrations de plusieurs types de véhicules, autos et motos confondues. Désolé donc, impossible de faire un compte rendu là-dessus.

Enfin, juste un dernier petit mot pour dire ma tristesse de voir le coin du karting largement sous-exploité par les visiteurs. Regroupés dans un coin du hall, les représentants de ce secteur étaient loin d'avoir de la foule sur leur moquette. Dommage, car cette discipline, spectaculaire, abordable et jouissive, est la porte d'entrée incontournable de bon nombre d'apprentis pilotes, jeunes ou moins jeunes d'ailleurs. Et il suffisait de voir la qualité incroyable du matériel exposé pour comprendre que les karts modernes, mis à part l'électronique embarquée, n'ont strictement rien à envier aux disciplines phares.

Bref, en conclusion, je dirais que ce salon, comme le bon vin, se bonifie millésime après millésime. Alors il serait peut-être temps d'envisager une petite visite pour l'édition de l'année prochaine, non ?

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