Coin des potes - 2009

Pour 2009 le look de nos pages "coin des potes" a été modifié, par rapport aux années précédentes, le fond habituellement bleu a été remplacé par celui-ci, c'est maintenant le même que celui des reportages photos.
Ceci ne nous empêchera pas au gré de certaines activités d'en faire des spécifiques.

JPF ou un Motard du MC des Potes
au Spitzberg

Copyright © Fenouillet Jean-Pierre

Le Spitsberg c'est où ?

Copyright © Fenouillet Jean-PierreJe reviens de 15 jours de vacances au Spitzberg. Une île d'un archipel de l'océan Arctique, s'étendant entre 74° et 81° de latitude nord. Enfin presque vu la vitesse à laquelle j'ai écrit ces quelques lignes, le passé simple serait plus indiqué.

Le Spitzberg (montagne pointue) en est l'île principale, 38 000 km² de glace, de neige et de cailloux. On y trouve malgré tout, une ville avec tout son confort : voitures, supermarchés, kebab et contrôle de vitesse car la vitesse est limitée à 30km en ville ...


L'ours polaire :

Ce n'est évidemment pas ce que je recherchais, en allant là bas au mois d'avril ; mais plutôt sa population t'autochtones, non pas les bipèdes qui ne présentent aucun intérêt particulier, mais le maître des lieux Ursus maritimus. Une bestiole de 400 kg avec de grandes dents, des griffes et un joli poil blanc ; les spécialistes préféreront le terme incolore, mais je chipote. J'ai parlé de l'ours blanc.

Et oui ! Le but de notre expédition, était de rejoindre la banquise sur la côte Est de l'île pour les observer.

J'ai déjà, lors de précédents voyages, croisé de plus ou moins près ce fauve mais c'était à chaque fois dû au hasard. Cette fois nous faisions tout pour le voir, à défaut de le trouver. Il ne faut tout de même pas oublier que c'est lui le prédateur. J'ai emmené pour l'occasion mon plus gros téléobjectif, histoire de l'avoir tout de même en gros plan si ce petit futé refusait de nous rendre visite.

Copyright © Fenouillet Jean-PierrePeine perdue. Nous avons fait choux blanc : les seuls ours que nous avons croisés étaient taxidermisés ou en peluche. J'ai plombé ma pulka avec un objectif de 1,2 kg pour rien. Pourtant d'après les locaux, il y en a partout de ces bestioles !

Les norvégiens ont peur des ours qui se promènent en liberté mais certains inconscients traversent quand même la ville au risque de se voir plomber le cul car une grande majorité des locaux se promènent avec le fusil en bandoulière. Du coup on trouve devant certains établissements comme la poste ou la banque des affiches interdisant les armes à feu dans leur enceinte.

Copyright © Fenouillet Jean-PierreVoir les locaux se promener avec le fusil dans le dos en ville m'amuse beaucoup.

Cela dit un ours reste une bête puissante, sauvage et intelligente. Un bateau français le vagabond qui hiverne depuis 5 ans dans une baie de la cote EST du Spitzberg a eu son chien de garde tuer et manger par un ours quelques jours après notre passage. Ce qui est incompréhensible car le chien était sensé aboyer à l'approche du prédateur pour prévenir son maître qui se trouvait sur le bateau à une quarantaine de mètre.

Les conditions météo : quelques éléments de comparaison

Copyright © Fenouillet Jean-PierreÀ Longyearbyen, le soleil de minuit dure du 20 avril au 23 août mais le soleil reste bas sur l'horizon. Au 21 juin moment ou le soleil est au zénith il ne dépasse pas 35°. Résultat : il ne chauffe pas beaucoup l'atmosphère.

L'année dernière je me plaignais, si mes souvenirs sont bons, de la monotonie pour ne pas dire médiocrité de nos repas quotidiens. Cette année je vais me plaindre du vent qui à beaucoup trop soufflé. Sur les douze jours, de raid nous fûmes obligés de rester calfeutré dans nos tentes deux fois. Et les jours restant ne furent pas de tout repos.

Nous n'avons eu qu'une journée complète sans vent, c'est à dire du levé au couché. Le reste du temps il a soufflé plus ou moins fort, et plus ou moins long temps. Nous l'avions de face ou dans le dos avec des températures variables.

Copyright © Fenouillet Jean-PierreLe meilleur isolant contre le froid est l'air chaud emprisonné entre les couches de nos vêtements. Le vent s'infiltre absolument partout et traverse beaucoup de nos tissus modernes, détruisant cette couche d'air chaud. Il peut aussi coller les couches extérieures des vêtements contre la peau, créant des ponts thermiques pouvant provoquer des engelures localement. L'un de nous a eu six de ses bouts de doigts gelés, pas de manière inquiétante, mais suffisamment pour qu'il se fasse rapatrier en skidoo ; j'ai moi-même eu une petite gelure au niveau du nez.

Quelque soit la météo, nous parcourrions à ski en tirant notre pulka, chaque jour environ 20 km.

Les jours de mauvais temps, nous avions souvent à affronter des températures comprises entre -15 et -20°C. Le refroidissement dû au vent réduisait les températures à -24 et -33°C.

Je n'ai pas enregistré tous les extrêmes que nous avons connus, mais je peux dire que la rafale la plus forte a été de 60 km/h et la température la plus base de -28°C. Si ces deux extrêmes avaient été subis ensembles nous aurions eu à affronter une température de -47°C.

Pour des raisons pratiques nous sommes partis cette année en voyage organisé. Si si, il existe des agences de voyage qui vendent ce genre de périple et je ne suis pas le seul taré sur terre à vouloir souffrir pendant mes vacances.

Le groupe ?

Copyright © Fenouillet Jean-PierreNous étions dix, puis neuf suite au rapatriement de notre homo hibernatus. Le groupe était remarquablement homogène ce qui rend les journées beaucoup plus agréables et évite que les premiers ne prennent froid en attendant les derniers, qui eux n'ont jamais le temps de se reposer car les premiers arrivés repartent en général dés qu'ils les rattrapent !

Pour le premier, il est aussi difficile de ralentir pour attendre quelqu'un qui traine, que pour le dernier d'accélérer : chacun a donc son rythme. Un individu de 1,8 m et de 80 kilos tire plus facilement une pulka un peu lourde. C'est d'ailleurs pour ça qu'on peut parfois alléger la charge de la pulka du dernier, mais attention, ça créer souvent des situations psychologiques compliquées.

Aucun souci cette fois puisque le groupe était encadré par deux guides : en tête, le vieux routard du Spitzberg et à l'arrière, le jeune découvrant les subtilités des lieux.

Le campement :

Ce n'est pas un hôtel trois étoiles. Mais c'est tout de même l'endroit le plus chaud et le plus confortable du coin. Il nous faut une bonne heure pour nous installer. Une fois la décision prise de monter le camp il faut trouver le lieu propice. C'est à dire une surface suffisamment plane pour poser les tentes avec de la neige dure et à l'abri du vent.

Copyright © Fenouillet Jean-PierreCes trois petites conditions ne sont pas à négliger. Nos tentes sont spécialement conçues pour résister à des conditions extrêmes. Mais du coup elles sont petites, 2.1m de long sur 1.3 de large, et pour ne pas dormir dans les bras de votre voisin il faut qu'elles soient montées sur un terrain plat. La qualité de la neige est encore plus importante : elle doit être dure et suffisamment épaisse pour que nous puissions enfoncer nos skis et bâtons qui la fixe au sol et nous devons pouvoir marcher autour d'elles sans défoncer le terrain.

Etre à l'abri du vent est aussi une bonne chose ça fait moins de bruit et ça évite les congères qui peuvent recouvrir votre tente en quelques heures. (Le cercle rouge représenté sur la photo est tout ce qui reste de la porte). Etre obligé de traverser une congère au petit matin pour sortir n'est pas un bon plan pour être de bonne humeur et encore moins en pleine nuit, si par malchance vous avez envie d'aller pisser. Les plus malins emmènent avec eux une bouteille en plastique qui ferme bien (valable uniquement pour les hommes). Les tentes sont ensuite protégées par un système anti ours constitué d'un fil relié à une sirène. Cette alarme à plusieurs fois retentie pendant notre expédition, mais c'était à chaque fois dû à un homo biglux mal réveillé qui ne voyait pas le fil ou à un étourdi.

Copyright © Fenouillet Jean-PierreUne fois votre tente montée, le matelas et votre duvet installés, il ne reste plus qu'à installer la tente messe. Pour cela il faut de nouveau trouver un terrain plat à proximité du camp. Nous installons cet édifice à quelques distances du camp pour des raisons de sécurité ; en effet nous y entreposons aussi la nourriture qui risque d'attirer les ours. La tente messe est importante car c'est le seul endroit ou nous pouvons être tous ensembles confortablement assis. Les jours de mauvais temps nous y passons des heures à discuter et à refaire le monde. Pour être assis comme sur un tabouret nous creusons la neige en laissant un bloc au milieu pour servir de table. Nous y installons ensuite les réchauds. Les réchauds sont un élément essentiel de notre survie car ils nous permettent de transformer la neige en eau. Cette opération prend un certain temps puisqu'il faut environs quatre litres d'eau par personne et par jour, soit 40 litres d'eau à obtenir tous les jours.

Le paysage dans tout ça ?

Dépouillé, austère, mystérieux, grandiose… magique quoi ! Les photos parlent d'elles mêmes (ça c'est de la flemme, je sais). Les Inuits ont une quarantaine de mots pour décrire la neige. Quand on est occidental, les mots manquent donc pour décrire ce paysage inouï et inhumain.

L'impression d'être sur une autre planète, d'être les derniers hommes au monde. On est dépouillé de notre vernis de civilisation, particule insignifiante face à l'impensable.

L'orgueil de l'homo " sapiens " en prend un coup, mais en même temps l'être primitif retrouve ses instincts de survie. On fait corps avec les éléments, lutter contre serait épuisant et absurde. On devient flocon de neige, corbeau, voire ours (il faut éviter de devenir phoque, mammifère aquatique).

Le regard embrasse un paysage à 360° sans construction humaine. Le vent sculpte les éléments au gré de ses violents caprices et les formes qui en résultent sont surprenantes. Ici chaos de blocs de banquise malmenée, là la neige soufflée puis congelée, plus loin les séracs bleus foncés d'un glacier.

Vallées blanches enchâssées entre de rudes montagnes caillouteuses. Pas un brin d'herbe à l'horizon. Du blanc dans tous ses états, du gris, du beige, et toutes les nuances du bleu-vert des glaces au noir de jade des cailloux.

Pourtant on ne s'en lasse pas !
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