Les reportages ou les comptes rendus de Baloo |
Ah, les Settons, LE grand moment à ne surtout pas manquer. Un rendez-vous très spécial dans la vie du club, fait de routes à tomber par terre ( heu, au sens figuré bien entendu ), de paysages naturels splendides et sauvages, et enfin, d'un cadre de séjour idyllique. Je sais que je radote vu que je le dis à chaque fois, mais bordel qu'est-ce que c'est bon de rouler dans des coins comme ça ! De quoi se vider la tête et s'éclater un bon coup. D'autant que coup de bol cette année, la météo était de la partie. Bon, il y a bien eu une soirée un peu arrosée ( Olaf a d'ailleurs été le seul à en profiter ), mais disons que dans l'ensemble, nous avons pu rouler sous un grand ciel limpide. Pas comme l'année dernière où notre séjour avait été plutôt du genre humide
Sympa aussi, nous étions en plus petit comité. En gros deux fois moins nombreux que l'année dernière. Plus facile de rouler, plus de place dans les chalets, plus simple pour le choix des activités. D'autant que cette année, il y avait beaucoup de quartiers libres dans l'organisation.
J'ai retrouvé avec plaisir David, le sympathique gérant du camping qui comme d'habitude, nous a réservé un excellent accueil. D'autres autochtones ( les gérants de la crêperie, de la pizzeria et de la supérette du lac ) connaissent le club depuis maintenant des années, ce qui nous facilite la vie au niveau de l'organisation. Ainsi, courses sont réservées à l'avance, les croissants, la brioche et les pains au chocolat nous attendent frais tous les matins. C'est comme ça, on marche à la confiance et franchement c'est cool.
Coup de blues, Seb manque à l'appel. Nous apprenons sur l'aire d'autoroute juste avant de partir que son moteur est en vrac, et qu'il lui est impossible de venir. Grosse réparation en vue, et la moto immobilisée pour un bon moment. Je compatis, étant donné que la mienne m'en a déjà fait voir des vertes et des pas mûres. Nous partons donc sans lui sur les petites routes, Taz nous ayant gracieusement offert un récapitulatif du parcours à glisser sous la poche transparente de la sacoche de réservoir.
Comme d'habitude, la fin du parcours ( expédié vite fait bien fait ) nous donne un aperçu de ce qui nous attend pour les jours à venir. Parce que les Settons, c'est aussi l'occasion de se dérouiller un peu les articulations, de faire travailler les muscles des cuisses et des avant-bras, d'aiguiser ses réflexes, de travailler sa vue et son sens de l'anticipation. Enfin bon, c'est l'opportunité de déhancher quoi !! Tout ce qu'on n'a pas l'habitude et l'opportunité de faire en temps ordinaire. Alors la recette est simple : vous prenez quelques potes chauds bouillants qui ont l'habitude de rouler ensemble, vous ajoutez des meules capables de suivre le rythme, vous mettez devant un gars qui connaît le chemin, et pour finir, vous saupoudrez avec les routes du Morvan, viroleuses comme pas possible, sèches et quasi désertes.
Et ça vous donne quoi ?
L'éclate totale !
Il n'y avait qu'à voir l'état de la " bande de peur " sur les pneus pour comprendre qu'on a mis du gros angle. Nicolas a fait frotter ses repose-pieds, moi j'ai fait frotter ma centrale. Et en plus à ce qui paraît j'étais la caution morale du groupe . Bon, pour la caution, ben on repassera En attendant, ça fait un drôle d'effet je peux vous le dire. Plein angle, entendre un " Skriiiitch ! " stressant au possible, suivi d'une brève perte de contrôle de la machine . juste à côté d'un contre-bas plongeant au milieu de la forêt ! Gloups Sur le coup, j'ai cru que j'avais niqué le carénage sur une bosse de bitume, mais non, un coup d'il sur le bas de la machine à l'arrêt suivant me montrera la nature et l'étendue des dégâts : centrale côté gauche limée comme il se doit.
A la fois soulagé et vénère. Soulagé que ce ne soit " que " la centrale qui ait morflé, mais vénère par ce que j'ai ( encore ) trouvé le moyen d'abîmer ma Prunelle. D'une part parce que j'y tiens ( elle s'appelle pas Prunelle pour rien ), mais également parce que tous ces petits chocs finissent, aux yeux de la personne qui vous rachète la machine, par fournir des indications sur la manière dont a été traitée la moto. Alors il y a déjà le choc à droite sur le carénage à cause d'une petite chute à l'arrêt dans le garage, il y a les cicatrices des sandows dans la zone de la poignée passager à cause de tout le fourbis attaché lors des départs en camping, il y a l'éraflure laissée sur le pot gauche par un vilain gravillon à ces mêmes Settons de l'année dernière, il y a la peinture râpée sur les rétros lors d'une manuvre de stationnement mal calculée, il y a l'anicroche apparue je ne sais comment sur le carter d'embrayage . Pfffff . Dur de maintenir une bécane en état .. Mais bon, en même temps, j'ai le choix, soit je l'expose dans le salon sans y toucher, soit je fais avec ce que toute moto a été conçue pour faire : rouler !! Donc je roule, et puis c'est tout. Après, c'est comme ça, c'est la vie
En tout cas, je peux affirmer sans trop me tromper que question pilotage, c'est foutrement mieux que l'année dernière ! Non pas que j'étais largué, mais disons que je n'avais pas l'aisance acquise tout du long de ces nombreux kilomètres. Plus mobile sur la machine, capable de meilleurs freinages, plaçant mieux mon regard, mieux positionné sur la chaussée et dessinant de meilleures trajectoires, plus fin sur la poignée de gaz, capable de déhancher et de mettre du poids sur les repose-pieds, sachant adapter mon style de pilotage en fonction des conditions de visibilité, c'est clair qu'il n'y a pas photo !!! De cette maîtrise ( enfin bon, relative quand même hein, il n'est pas encore question de se comparer à un pro ! ) et de ces grandes courbes prises poignée soudée et le genou au ras du bitume a pu naître un plaisir incroyablement intense, bien aidé il est vrai par des Dunlop Roadsmart accrocheurs, rassurants et procurant une excellente maniabilité.
Et toujours cette partie-cycle de folie qui vous fait comprendre qu'elle pourrait parfaitement encaisser 60 bourrins de plus. Rigide, stable, elle donne l'impression, quand vous commencez à bien comprendre son mode d'emploi, qu'à partir du moment où vous l'inscrivez correctement sur l'angle en l'accompagnant avec le poids du corps, elle n'en bougera pas quoi qu'il arrive.
Etonnant En gros, plus vous haussez le rythme, plus elle fait bloc, semble rigoureuse et scotchée sur la trajectoire. Marrant ça C'est maintenant que je m'en rends compte. Pourquoi ? Tout simplement parce que jusqu'à présent, je n'avais pas réellement eu l'opportunité ( sauf sur des petites portions ) de hausser le rythme comme on a pu le faire ici. On a eu de tout et on a tout pris à donf : grandes courbes, lignes droites, simili pif-paf, bitume défoncé, virages en aveugle, route étroite comme large, gravillons . Prunelle n'a jamais bronché. Je viens de redécouvrir ma partie-cycle. Même chose pour mon moteur ! Les petites retouches apportées ici et là au fil du temps ( pignon arrière de 14, filtre K&N, pots carbone Termignoni, puce adaptée, bougies Iridium, injection enrichie ) associées à un rodage dans les règles de l'art et un entretient plus que scrupuleux ont apporté l'agrément que des normes de plus en plus draconiennes avaient fait disparaître. Seul chose à savoir : c'est un twin, donc ça manque d'allonge et de souplesse. D'où la nécessité de tricoter du sélecteur pour être dans la bonne plage de régime et dans la bonne crête de couple. Cela vous assure ainsi des sorties de virages musclées dans un grondement rugueux et râpeux irrésistible. De 3000 à 7000 tours sur les petites routes, dans les mi-régimes, c'est que du bonheur ! Bref, en gros, tout dans la machine ( moteur et partie-cycle ) incite à payer de sa personne, DONC à piloter !! Arf, j'adore
Ah la vache, quand j'y repense, on s'en ait quand même payé une bonne tranche. Il n'y avait qu'à nous voir, sur la route ( piste ? ), la D978 pour être exact, à sortir le genou comme des goyots Y'a pas à dire, ça méritait bien une séance de photos !
Ni
une ni deux, je me suis positionné sur le bas-côté, et
j'ai mitraillé une bande de furieux en train de faire des aller-et-retours
en faisant les fiers devant l'objectif !
Le
plus beau style ?
Bah, rhoooo, m'enfin, le mien quelle question
!!!
Suffit juste de regarder les photos, ça met tout le monde d'accord
.
Mais bon, n'allez pas croire qu'on a fait qu'essorer comme des morfales ( ouais, enfin, pour certains je dis pas . ), on a aussi pu faire quelques balades tranquillou. Parce que c'est pas le tout d'attaquer sans arrêt, il faut aussi prendre le temps de vivre ! Ainsi, un bel itinéraire nous a fait découvrir l'arrière-pays sous un temps radieux. Le barrage de Pannecière nous a donné l'occasion de souffler, moi de faire quelques photos, et de rencontrer d'autres moto-clubs qui eux aussi avaient décidé de profiter de ce long week-end pour se repaître de kilomètres. Certains y allaient sur le mode tourisme, d'autres roulaient en mode " escadron de chasse ". On en a croisé pas mal d'ailleurs, juchés sur leurs roadsters ou leurs sportives bariolées, à bouffer les courbes comme des morts de faim. D'ailleurs, nous avons réalisé à postériori que nous avons eu de la chance de ne pas nous faire interpeller de tout le week-end, car apparemment ça a pas mal tapé au niveau flicaille. Des groupes entiers de motards, ciblés paraît-il avec soin, se sont fait pécho, et ça a fait très mal. Moi qui croyais qu'on était bien tranquille dans le Morvan
Les " épicuriens de la moto "
Ce qu'il y a de bien avec Bruno " Taz ", c'est qu'on envisage à peu près la moto de la même manière. Gaz quand on en a envie et qu'on le peut, mais sachant quand même musarder quand le moment s'y prête. Et ce samedi matin, repus des sensations ingurgitées la veille, j'avais envie d'autre chose. J'avais besoin de vivre cool et rouler en me sentant en vacances. Lorsqu'il m'annonça au matin à la fraîche le besoin de faire des recos pour la balade de l'après-midi, j'ai tout simplement pris le train en marche. Et c'est vrai qu'elle était chouette cette virée. Les routes étaient propres, les paysages agréables et le rythme impeccable. Deux privilégiés, deux gourmands et gourmets, attablés à une terrasse de bistrot en plein air avec une menthe à l'eau bien fraîche, sous le soleil, devant les vielles pierres d'une belle église d'un centre historique, nous avons profité du dépaysement en nous laissant vivre, et plus exactement en profitant de la vie !!!
Pile ce que le rythme de tous les jours nous empêche de savourer, englués dans le périph', la foule, les contraintes et les horaires de fou. De quoi se vider la tête un bon coup et oublier le quotidien. Une vraie sensation de liberté . Dieu que ça fait du bien de mettre un gros coup de frein de temps en temps !!!
La balade de l'après-midi se fera en gros par le même parcours, mais sur un rythme beaucoup plus heu disons, tonique !!
C'est à ce moment-là, à Château-Chinon, que nous avons décidé de nous séparer, moment que j'ai mis à profit pour aller faire un saut à une boutique de produits du terroir, laquelle avait été repérée le matin lors des recos. Hummm . Que du bonheur . Je ne pensais pas que le Morvan recelait autant de trésors gastronomiques Conserves, pâtés, confitures, liqueurs . et le miel !!
Du miel pas courant, issu du sapin des forêts morvandelles. Un nectar, je vous dis pas Suave, raffiné, équilibré C'est fin, c'est très fin, ça se mange sans fin comme dirait l'autre
Allez, une petite dernière pour clôturer un week-end de folie : un aller-et-retour Lac des Settons - Château Chinon par la D37, une pis... heu, pardon, une route d'anthologie, toute en lacets et grandes courbes. Juste histoire de mettre en pratique tout ce qui a été travaillé durant le week-end. Personne d'autre à part moi et ma Prunelle. Le bouquet final. L'apothéose. Désolé, je reste volontairement muet sur cette orgie, tout cela n'appartient qu'à elle et moi .
De toute cette expérience pour le moins stimulante, je mesure le chemin parcouru depuis le début de l'année dernière. C'est simple, bien dans mes bottes, heureux sous mon casque, à l'aise sur la machine, me gavant de kilomètres et de concentres, m'investissant dans un club, je bouffe de la bécane à pleines dents, et suis heureux du motard que je suis devenu. Je réalise brutalement tout ce que je dois au club, lui qui m'a accepté lorsque j'étais un motocycliste encore débutant, et qui m'a permis d'engranger tranquillement de l'expérience sous l'aile de motards chevronnés et bienveillants. J'ai pu prendre appui sur le club pour progresser vite et bien en prenant conseil sur des années de vécu, de connaissances et de savoir-faire, un peu comme un jeune arbre qui prend appui sur un tuteur en bois pour pousser vite et droit. Pour moi c'est clair, je n'en serai pas arrivé là où j'en suis sans l'aide de tout le monde. Merci à ceux et celles qui ont bien voulu me donner ma chance. Pour les autres, ma foi, rien ne s'oublie !!!
Alors je formule un vu : que le club puisse continuer encore longtemps à accueillir de nouveaux membres, quelle que soit leur expérience ou leur machine. A nous de faire en sorte que la chaîne continue, et que les débutants soient acceptés et aidés pour devenir à leur tour les motards expérimentés de demain. Ne les rejetons surtout pas !!
A nous de rester
ouverts, de ne pas végéter tout simplement, et de ne surtout
pas nous replier sur nous-mêmes, car ce serait tôt ou tard la
mort programmée du club. A bon entendeur
Baloo
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