Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ecoutez l'intro ici :

BALADE DES 3 PONTS

Réveil bien crevé à 4h45, je sors d'une semaine de RDV et de congrès en province. Même pas eu le temps de préparer la miss et de lui faire le plein vu que je suis rentré tard hier soir. C'est quand même à l'heure que je me pointe non loin de chez Bruno, avant que nous ne filions tous les deux sur l'autoroute pour aller choper le point de départ officiel sur une station service. Après l'arrivée de tous les protagonistes (dont Rocky qui d'après ce que j'ai compris n'avait pas entendu le réveil) et le traditionnel briefing, nous sommes partis par les petites nationales juste avant Mantes-la-Jolie. Je suis pas mal de bonne humeur, car on annonce de la flotte qu'à partir de la fin de soirée, et encore, juste après notre passage. Ceci devrait nous assurer de rouler au sec toute la journée, et ça changera par rapport à ce que j'ai largement connu cette année : soleil la semaine, flotte le week-end, et pile à l'endroit de la balade comme par hasard…

Pour l'instant, c'est un peu le brouillard qui se trouve sur notre route, mais ça ne nous gêne pas plus que ça. Dommage simplement que le paysage ne nous soit caché, parce qu'on a pas toujours l'occasion de voir autre chose que du béton dans notre univers habituel. Pour l'instant, ça pèle sévère. On est tous équipés pour le froid, avec nos combis de pluie comme coupe-vent. Pas très respirant peut-être, mais dans tous les cas ultra efficace.

Au fil et à mesure des kilomètres, je m'aperçois que ça ne va pas très fort sur la machine. Fatigué, pas mobile sur la moto, peu attentif, le cerveau à 2 à l'heure, je suis comme un zombie monté sur roulettes. Je verrouille trop les bras et commence à souffrir du poignet gauche. Forcément, en ne serrant pas les genoux (et surtout à la décélération), je reporte le poids sur les poignets, y compris sur celui de la main gauche qui doit en plus gérer l'embrayage. Et comme ce dernier, hydraulique, à bizarrement tendance à devenir dur avec le froid, je sens que je suis en train de me refaire le coup de la frisquette de l'année dernière.

Et quand en plus l'équipement s'y met (Pin-Lock raide de neuf mais complètement défaillant, tour de cou qui laisse passer l'air froid, ceinture abdominale dont le velcro d'attache m'irrite le bide, fermeture éclair du collant thermique qui me rentre dans la jambe, manche du gilet Gericke qui provoque un bourrelet désagréable entre le gant et la main droite) c'est la bouilloire qui commence à se mettre en marche sous le casque. Mal dans mes bottes, mal foutu, complètement vénère, j'étouffe mentalement et suis dans un état d'exaspération irrationnel qui me fait pourrir ce début de balade, pourtant objectivement fabuleuse.

Ne me demandez pas ce qu'on a vu ou par où on est passés (je sais juste qu'on a fait une halte à Rouen parce que j'ai encore en tête ces incroyables croissants bourrés de beurre bien comme il faut avalés à la brasserie " La Flèche "), j'étais complètement dans mon tunnel, au sens propre comme au sens figuré : je me suis contenté de suivre le groupe à travers le brouillard ambiant, la buée sur les lunettes et celle de l'écran. En fait, je crois qu'il y'a des jours comme ça où il vaut mieux annuler une balade à la dernière minute et rester sous la couette plutôt que de se faire violence.

La pause détente sur l'embarcadère de la ville de Vieux-Port permettra de faire baisser la tension. Rien de tel qu'un environnement propice à la zénitude pour calmer les esprits et régénérer les corps. Cette calme vision d'un fleuve et d'une campagne paisible s'ouvrant peu à peu à la lumière avec la disparition de la brume me fera petit à petit reprendre quelque peu mes esprits. La nature nous a offert à cette occasion un des spectacles dont elle seule a le secret, nous mettant en pleine contemplation. Magique.

Après une bonne heure de détente, direction Honfleur, charmant petit port de plaisance devenu manifestement ultra touristique. Bagnoles de luxe, kékés sapés façon bobo du 16ème, minettes blondasses à talons aiguilles cachées derrière leur Ray-Ban, boutiques genre attrape-touriste, on a un peu l'air de péquenots avec nos fringues de motards et nos gueules usées par les kilomètres et la fatigue. Marrant, j'ai un peu l'impression de me retrouver à Deauville au milieu de parigots friqués qui viennent se la péter dans une station balnéaire chicos le temps d'un week-end. Manifestement, pour l'authenticité, on repassera. Dommage.

Remarquez, pour ne pas se prendre la tête avec ce genre de considération, il suffit de retenir de l'endroit que ce que l'on a envie de garder, et ne pas faire attention au reste ! Ainsi, de cette pause de mi-journée, je retiens plusieurs choses :

C'est donc rassasié, calmé mais toujours crevé que j'ai entamé la deuxième partie de la journée, direction les trois ponts, à savoir le pont de Normandie, le pont de Tancarville, puis le pont de Brotonne, ce dernier ayant été vu le matin, mais malheureusement de manière très furtive étant donné l'épais brouillard dans lequel il se trouvait à ce moment-là. Merci à Bruno d'avoir modifié son itinéraire pour qu'on ne loupe rien des ponts et de leur vue fantastique sur toute la région. Un rythme de passage tranquille nous a permis de prendre notre temps pour nous en mettre plein la vue. Et pourquoi s'en priver puisque chaque passage était gratuit, surtout sur celui du pont de Normandie avec sa file dédiée pour nous autres motards, celle-ci nous évitant de passer par la case péage.

Je tiens à souligner la grande variété des paysages rencontrés : forêts, champs, prairies, collines, fleuves et rivières, falaises … De même, les routes empruntées étaient tout aussi variées : départementales en sous-bois ou en rase-campagne, nationales rectilignes comme pleines de virages, autoroutes… Nous avons roulé aussi bien à travers des petits patelins paumés que des grandes agglomérations. Bref, mis à part les routes de montagne, nous avons eu à peu près tout l'éventail des routes possibles à notre disposition.

Le trajet du retour s'est fait à un rythme plus rapide que pour le début de la journée, d'une part parce que le groupe était en osmose sur la route, et d'autre part afin de respecter l'horaire d'arrivée sur Paname. Et justement, en arrivant sur la région parisienne, nous avons retrouvé le " souk " habituel de la capitale, encore renforcé par la densité et la tension de la circulation du samedi soir.

Ce fut plusieurs dizaines de kilomètres à naviguer à vue, avec des yeux dans tous les coins de la tête pour éviter la conduite erratique de certains " je suis seul au monde ". Pénible. Le comble fut comme d'habitude atteint sur le périph', à circuler entre les files de bagnoles. Bouchons ininterrompus tout du long, jamais vu ça.

Ah, tiens, au passage, un coup de chapeau à Paul, le nouveau du groupe pour sa conduite plus qu'honorable, alors que c'était la toute première fois qu'il roulait en groupe.

Le mot de la fin ?

Sur celle-là, les absents avaient forcément tort !

Pour ceux qui souhaitent se faire une bonne grosse virée tout ce qu'il y a de plus agréable, c'est la bonne. J'en suis pour l'année prochaine, en espérant pouvoir rouler dans un meilleur état…

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