Les reportages ou les comptes rendus de Baloo
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Ouvrez le son de vos enceintes ainsi que vos oreilles en grand
Vous pourrez écouter
l'intro officielle qui vous illustre parfaitement la philosophie des textes de Baloo
Intro tirée de la B.O. du film " Du Livre de la Jungle " de " Walt Disney "

Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ecoutez l'intro ici :


Le 12ème trophée international
des motos classiques de Chimay

Celle-là, ça faisait un petit moment que je l'attendais. Elle me bottait bien avant même de l'avoir faite. Pensez donc, un événement lié à la moto ancienne, en Belgique, avec des courses et démonstrations sur route, dans une charmante petite bourgade de campagne, avec un logement en camping municipal propre et calme, avec tout autour des tas de choses à voir et à visiter…

Quand j'ai repéré l'annonce dans " Moto Légendes ", ça m'a piqué la curiosité, et au fur et à mesure de l'organisation du voyage, je la sentais de mieux en mieux cette petite excursion. Et savez quoi ? Bah j'ai pas été déçu !

Chimay. Son nom trouverait son origine dans le mot celtique coimos qui signifie " joli, aimable ". Petite mais effectivement charmante bourgade de 10 000 habitants sur une superficie de près de 20 000 hectares (dont 44% sont boisés), elle est de part sa situation géographique quasi frontalière avec la France. Elle est en effet localisée en Wallonie dans la région du Hainaut, et plus précisément dans le sud de celle-ci, nommée " Botte du Hainaut ". Concrètement, Chimay se trouve à environ 220 kilomètres de Paris, à 83 kilomètres au sud-est de Valenciennes, à 54 kilomètres au nord-ouest de Charleville-Mézières, et à 50 kilomètres au sud de Charleroi en Belgique.

Ville francophone aux origines tumultueuses, née de la guerre de cent ans, plusieurs fois massacrée par les seigneurs du pays, elle fut d'abord une seigneurie, puis un comté par la volonté de Charles le Téméraire (1473), et fut enfin érigée en principauté par Maximilien d'Autriche en 1486. A partir de là, Chimay entra alors dans son premier âge d'or avec un rayonnement culturel et religieux important, lequel fut stoppé brutalement par Henri II qui assiégea la ville en 1552. Les guerres entre la France et l'Espagne conduisirent à des changements dans les frontières de la France, laquelle modifia plusieurs fois la situation administrative de la ville. De même, plusieurs familles ont hérité de Chimay à travers les époques (pour des questions de descendance surtout), jusqu'à la lignée actuelle des " Riquet de Camaran-Chimay " (à vos souhaits…). Les descendants de cette famille princière possèdent toujours leurs titres ainsi que le château de Chimay, dont les origines remontent à l'an mille avec la construction du 1er donjon. Ce château fut agrandit, assiégé, et modifié tout au long de l'histoire, pour être enfin grandement reconstruit dans le style Renaissance suite à l'incendie de 1935.

Cette même famille fut à l'origine en 1850 de l'abbaye Notre-Dame de Scourmont. En effet, une parcelle de terre peu fertile fut accordée à une vingtaine de moines cisterciens, lesquels, à force de labeur parvinrent à construire et exploiter une brasserie dès 1862, en créant la fameuse bière de Chimay, dire bière trappiste. Celle-ci voit encore aujourd'hui sa production assurée et contrôlée par les moines. Elle est faite à partir d'une eau de source particulièrement douce et d'ingrédients exclusivement naturels, n'est ni filtrée ni pasteurisée, et à la particularité de subir une 1ère fermentation haute puis une 2ème directement dans la bouteille. Il existe trois variétés : la " Rouge ", la " Bleue " et la " Triple ", avec des différences dans le pourcentage d'alcool, la maturation et le vieillissement. La production exportée à travers 40 pays dans le monde s'élève aujourd'hui à 123 000 hectolitres et emploie 75 personnes. Elle génère des revenus qui sont essentiellement consacrés à l'entraide sociale.

L'entreprise fabrique aussi des fromages à pâte demi-dure, élaborés à partir de lait exclusivement régional et affiné dans les caves voûtées de l'abbaye. Bien entendu, votre reporter de l'extrême s'est généreusement dévoué pour tester toute cette ripaille inconnue (de même que la charcuterie et les confitures du coin cela va de soit…) et le verdict fut sans appel : y'a bon !!!!!! Y'a même très très bon !!!! Alors un conseil : la prochaine fois que vous passerez dans le coin, et si vous n'avez pas trop le temps de tout voir pour tout déguster, rendez-vous donc à " La Malterie " sur la place Léopold, ancienne petite brasserie artisanale reconvertie en restaurant et boutique de produits du terroir. Devant vos yeux ébahis se trouvera l'ensemble de la production locale en matière de gastronomie. Notez, et c'est finement joué je dois dire, que je me suis volontairement abstenu de tout engloutir, notamment les macarons de Beaumont, ainsi que les bernardins, les pralines et le pinot de Chimay… Ben ouais quoi, fallait bien trouver un prétexte pour revenir l'année prochaine !!!!!

Arrivé relativement tôt le vendredi après-midi (c'est l'avantage de prendre une demi-journée pour le temps de trajet), j'ai pu en profiter pour faire une bonne inspection de la ville, étant donné que le camping municipal était à juste un jet de pierre du centre-ville. On ressent, en arpentant les vieilles rues aux maisons resserrées et les remparts, tout le poids de l'histoire de cette ville, celle-ci, fait remarquable, ayant gardé toute sa topographie médiévale presque intacte.

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D'ailleurs, nous étions passés rapidement ici l'année dernière au moment de la " Rockyville ", et j'ai constaté que la ville était toujours aussi calme (peut-être un peu trop d'ailleurs à mon goût) et propre. Coup de bol, une pharmacie était ouverte, ce qui m'a permis de compenser l'oubli de ma trousse de toilette à la maison. Quant au camping municipal situé au bout de l'Allée des Princes, ma foi ça m'a changé de l'univers pourri des grandes concentres. Un truc calme, avec un accès direct aussi bien aux commerces qu'au site de l'épreuve, aux sanitaires propres et aux gérants faciles à vivre. Que demander de plus ?

Le truc le plus dingue si vous souhaitez un jour vous y rendre, c'est que la notion de " place réservée " prend ici un sens tout particulier. En gros, que vous vous pointiez avec une bagnole, une caravane ou une bécane, votre emplacement est standard quoi qu'il arrive. Ce qui veut concrètement dire que dans mon cas, j'avais pour moi tout seul assez d'espace pour loger tout un régiment !!! Un vrai truc de dingue comme vous le montre cette photo… J'ai pas pu résister au plaisir de la prendre…

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Sisi !!!! TOOOOOOOOUT ça c'était pour moi !!!!! Et le tout, si ma mémoire est bonne, pour pas plus de 6 Euro par nuitée tout compris ! Mais que demande le peuple !!! J'avais même tellement de place en mon royaume qu'en voyant la patronne refouler un groupe de motards étrangers à l'entrée sous prétexte qu'il n'y avait soit disant plus de place et que toutes les réservations avaient été honorées, mon sang n'a fait qu'un tour. Solidarité motarde oblige, les quatre voyageurs au long cours (ils venaient tous d'Ecosse, respect…) se sont installés dans mon emplacement, et sans que la patronne y trouve à redire. Non mais des fois… Pas trop le sens des affaires celle-là. Et le pire, c'est que le reste du camping était au diapason : il y avait de la place absolument partout. On aurait pu être deux fois plus nombreux que cela n'aurait pas posé plus de problèmes que ça.

En y repensant, je me demande si son attitude à ne pas forcer sur les rentrées d'argent n'était pas tout simplement dû au fait que le camping était une structure publique, donc à la base pas forcément orientée vers la quête absolue des bénefs. Un camping privé, par contre, n'aurait sûrement pas eu de complexe à profiter de la situation avec tous ces visiteurs en plus pour tasser tout le monde au chausse-pied, histoire d'engranger un maximum. Alors vous me direz, sympa pour ceux qui sont déjà en place, pas cool du tout pour ceux qui veulent rentrer alors qu'il y a largement de quoi les accueillir.

En plus je vais vous dire, je me serais emmerdé comme un rat mort avec tout ce vide autour de moi, alors j'étais bien content d'avoir un peu de compagnie. Super sympas les quatre lascars !! Des mecs simples, bien dans leur tête et chaleureux. Tous roulaient sur des européennes (comme 80% des mecs sur l'événement), dont l'un, Michael, avalait la route sur une 916 de toute beauté (quel homme de goût !).

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On a passé de super moments ensemble. Tous étaient de gros rouleurs, un peu dans le style de ceux rencontrés lors des Coupes Moto Légendes. Des mecs sans frime ou chichis, ouverts d'esprit, et qui tous les ans abattent de la borne en traversant régulièrement la moitié de l'Europe pour aller à la rencontre de leurs semblables. L'un d'entre eux m'a d'ailleurs stupéfait en me disant que son frère venait tout juste de s'être fait renversé par un fou du volant, et ce non loin de la région alors qu'ils étaient en route pour Chimay. Salement touché (bassin cassé, tripes déchirées, côtes cassées, crâne fracturé), il était suivi à l'hôpital public juste à côté du camping, les médecins ne voulant pas se prononcer trop rapidement sur son évolution future. Et comme un malheur n'arrive en général jamais seul, il semblerait que tous ses papiers aient été dérobés juste après l'accident. Je vous laisse imaginer le bordel monstre dans lequel ces quatre personnes se sont retrouvées, loin de chez elles et ne parlant presque pas le français. Le plus dingue pour moi a été l'attitude incroyable de courage, de dignité et de sagesse dont ils ont fait preuve durant tout le week-end. Tous avaient un tel vécu de la moto, une telle force de caractère, une telle pudeur et une telle philosophie de la vie qu'ils avaient l'air d'avoir " digéré " l'événement pour faire en sorte que jamais il ne les abatte ou qu'il ne les empêche de profiter pleinement du week-end pour lequel ils étaient venus. En prenant toute la distance nécessaire, en acceptant les faits avec humilité et intelligence, ils ont transcendé la fatalité. Ils ont rigolé, ont fait la fête, ont vécu les courses intensément. On a trinqué ensemble, on a partagé des moments forts sans que jamais ne paraisse une quelconque fragilité. " Par ce que c'est ce que mon frère voudrait ", m'a-t-on dit simplement. J'en suis resté scotché. Une grande leçon de choses que je ne suis pas prêt d'oublier. Les rencontres des fois, c'est dingue…

Quant à l'événement lui-même, il comporte à mes yeux beaucoup d'ingrédients qui le rendent unique dans le panorama des rassemblements motards d'aujourd'hui. Premièrement, c'est une compétition d'ordre historique, qui possède un vrai passé, et qui ainsi fait partie intégrante du patrimoine européen des sports mécaniques. Ensuite, tout se déroule sur un circuit naturel, sur des nationales fermées à la circulation et aménagées en circuit. Sachant cela, et qu'en plus le cadre général est extrêmement bucolique, il y a de quoi arriver l'esprit léger, sans penser au stress de la masse grouillante des grandes usines à public.

Pour la petite histoire, c'est en 1926 qu'une journée des sports mécaniques fut organisée pour la 1ère fois aux portes de la ville de Chimay. C'est ainsi que naquit le " Grand Prix des Frontières ", épreuve qui ressemblait beaucoup en fait au format des autres épreuves similaires organisées un peu partout en Europe, mais qui s'est rapidement distinguée par sa grande popularité et sa longévité. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que les organisateurs ont dès le départ misé sur un concept original, qui donnait la part belle aux néophytes et aux amateurs plutôt qu'aux grands noms de la vitesse. Cela a été fait dans le but d'assurer des épreuves disputées (elles ne l'auraient pas été forcément d'avantage avec des pilotes pro) et de ménager les finances du club organisateur (pas de primes élevées à distribuer). D'autre part, l'idée d'imposer une compétition moto le matin et auto l'après-midi donna à ce Grand Prix un visage particulier, en permettant à deux types de publics bien différents de se rencontrer et de partager la passion de la compétition.

Au fil des années, de grands champions ont fait leurs premières armes à Chimay avant de faire la carrière que l'on connaît : Jacky Ickx, Emerson Fittipaldi, Niki Lauda, Phil Read, Barry Sheene, Giacomo Agostini… Les années 1970 virent la fin de la présence automobile, les impératifs de sécurité de plus en plus stricts empêchant in fine les GP de voitures sur les circuits routiers. Aujourd'hui, le circuit n'accueille plus que des manifestations historiques, celle de cette année offrant pour sa 15ème édition et à titre exceptionnel la version de l'ancien circuit, d'une longueur de 9,5 km.

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Le camping étant non loin du circuit et des animations, j'ai été accueilli dès la première minute de mon arrivée par le bruit forcément fabuleux de machines d'époque qui grondaient à travers leurs mégaphones. Le plateau n'avait pas forcément la qualité que j'ai pu trouver à Spa l'année dernière, mais il y avait tout de même de quoi se rassasier les rétines autant que les tympans.

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Le circuit de Chimay étant par nature provisoire chaque année, les aménagements le sont forcément aussi. Ne vous attendez pas à trouver une tour de contrôle digne d'un aéroport international ou des paddocks façon Grand Prix de F1. L'espace restauration tient plus de la simple baraque à frites qu'autre chose (non testées, désolé, un mauvais souvenir du " Bicker's Day " à Spa que j'essaye de ne plus renouveler…), les pros de la pièce et de la bécane rétro sont rares ou ont l'air de SDF dans leur caravane patinée, les allées sont défoncées et boueuses, la sono vous crache un son et des grésillements digne des vieux 45 tours et le commentateur confond épreuve moto et kermesse. Bon, bref, on va dire que tout cela est bien gentillet.

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Et savez quoi ? Bah je m'en fous…. J'étais venu pour une épreuve à taille humaine, sans fioritures inutiles, juste pour le plaisir d'être là au milieu de vieilles pétoires dans une ambiance bon enfant. Pas de foule démentielle, aucun gu-gus torché ivre mort, aucun rupteur aux alentours, des motards de tous horizons (dont beaucoup de toute l'Europe du Nord) et offrant une vraie diversité culturelle, des champions de moto installés avec leur caravane au beau milieu du public et non pas à 50 mètres derrière des murs barbelés… C'est clair que pour celui qui cherche de l'authenticité, c'est entre autres ici qu'il faut venir ! Un grand bravo à tous ces passionnés (et qu'est-ce qu'il y en a eu bon sang !!) qui ont manifestement fait des milliers de kilomètres, chargés comme des mules sur des petites ancêtres plus indiquées dans un musée que dans la circulation actuelle (le clou de ce que j'ai vu : un couple descendant directement d'Irlande du Nord sur une vieille Norton 500 mono avec leurs bagages ras-la-gueule…). Un coup de chapeau à Phil Read pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Une courbette aussi aux organisateurs pour avoir rassemblé une belle collection de motos " Paton " au titre du cinquantième anniversaire de la marque. Toutes dans un état absolument irréprochable, j'ai eu plaisir à faire crépiter le flash !

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Les courses ont été un moment fort, avec le passage des concurrents à quelques mètres, en plein rétrogradage sur leurs ancêtres au bout d'une longue ligne droite. Je me suis placé à deux endroits différents, dont l'un menait sur une chicane à droite, elle-même tracée en plein sur un rond-point. Cela donnait des trajectoires intéressantes, négociées plus ou moins habilement suivant le niveau intrinsèque de la machine comme du pilote. On distinguait ainsi clairement les pros des amateurs, certains freinant trop fort ou abordant le changement de direction en cassant trop la courbe. Au contraire, d'autres menaient leur machine comme le ferait un gamin de 20 ans, avec une attitude dynamique au guidon et le p'tit coup de gaz qui va bien au passage des vitesses.

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Comme vous pouvez le voir sur ces photos, le matériel et les installations des participants variaient beaucoup, allant de la simple tente au semi tout équipé.

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Les sides n'étaient pas en reste, eux qui sont tout particulièrement indiqués pour les courses sur route. Spectaculaires et efficaces, ils ont eu la faveur du public. J'en ai tout particulièrement apprécié un : le side Godet sur base de twin Vincent que vous pourrez admirer sur les photos qui suivent. Une merveille…

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Après cette journée du samedi bien remplie et une nuit sans encombre (un camping au calme et sans rupteur jusqu'à pas d'heure, pour une fois ça change !), j'ai décidé, après réflexion, que malgré tout mon intérêt pour la moto de collection, je n'avais pas spécialement envie de remettre le couvert pour me refaire exactement le même programme que la veille. Alors j'ai ouvert la carte et j'ai commencé à regarder ce que j'avais sous les yeux. L'analyse des routes ainsi que des dépliants et autres prospectus récupérés à l'office du tourisme la veille me mena à me concocter un petit itinéraire afin de découvrir un peu plus en détail la région tout autour de moi. En effet, comme ce n'est quand même pas tous les jours qu'on a l'occasion d'être à l'étranger, autant en profiter.

J'ai donc levé le camp vers 9h30, direction Charleroi par la N99 et la N5 en passant par Couvin. Autant le dire tout de suite, les nationales belges sont certes sécurisantes avec leur 2X2 voies séparées par un terre-plein central, mais niveau adrénaline, ça laisse franchement à désirer. Certes on est pas coupé du monde et du paysage comme sur une autoroute et on voit quand même un peu de pays, mais n'espérez pas trop faire fumer les pneus ou passer par des villages pittoresques. Le bitume est propre 95 % du temps, il n'y a vraiment pas beaucoup de circulation et les belges, d'une manière générale, ne sont pas des trompe-la-mort lorsqu'ils sont au volant. Méfiez-vous tout de même des (rares) feux qui ont tendance à passer du vert au rouge sans trop passer par la case orange et qui ne vous laissent pas le temps de vraiment faire un ralentissement propre.

Sinon, que dire de Charleroi, ma 1ère ville étape ? Ben qu'il n'y a pas grand-chose à voir. La ville a des origines ouvrières avec toutes ses industries lourdes qui ont fait sa croissance il y a quelques décennies. Pour le visiteur en quête d'architecture et d'histoire, cela veut dire qu'il n'a pas vraiment frappé à la bonne porte. J'ai malgré tout pu prendre les bâtiments les plus intéressants de la ville, avant de me retirer fissa pour cause de jour de marché. Jamais vu un marché comme ça, qui s'étende sur toutes les rues de l'ensemble du centre-ville et qui attire autant de monde. Un truc de fou ! J'ai eu toutes les peines du monde à me frayer un chemin pour retourner à la bécane.

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Contact, 1ère, direction Namur par la N90, pas plus intéressante que la précédente nationale à vrai dire. Par contre, quand on arrive à Namur, on sent dès les premiers instants qu'on n'a pas débarqué dans n'importe quelle ville. De beaux bâtiments propres, des témoignages architecturaux presque partout où le regard se pose, un quartier historique plein de charme avec ses petites ruelles pavées, une citadelle conçue par Vauban, le parlement de la région et toutes les institutions, des boutiques de luxe, d'artisanat et de produits d'épicerie fine, des restaurants de grand calibre, des musées partout … Le bonheur du touriste en quête de dépaysement et de culture.

Il émane de cette ville une impression de noblesse, de raffinement et de qualité de vie qui se marie parfaitement avec un côté convivial, ouvert et simple. Je n'a jamais eu l'impression d'une ville hautaine, tellement fière d'elle-même et de ses richesses qu'elle se regarde le nombril et snobe le visiteur. Rien à voir avec Bruges par exemple, magnifique " Venise du Nord " pétrie de richesses mais froide et austère. J'ai adoré le petit resto " Le pain quotidien " juste en face de l'église Saint-Loup avec ses charmantes serveuses et des produits simples mais de qualité, un endroit que je recommande si vous n'avez pas des mille et des cents à mettre dans votre repas mais que vous voulez quand même manger sainement et équilibré.

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J'ai bien aimé aussi le musée des instruments de musique de la région, lesquels retracent plusieurs centaines d'années de patrimoine musical dans les campagnes wallonnes.

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Je me suis régalé de l'ascension de la citadelle et de la vue panoramique qu'elle offre sur tous les alentours. Et quel grand bol d'air une fois tout là-haut, je vous raconte pas…

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C'est tout simplement l'une des plus grandes places fortes d'Europe, magnifique témoin de l'histoire tumultueuse de ce territoire qui allait devenir la Belgique, et qui retrace plusieurs siècles d'occupation et d'architecture militaire depuis le Moyen Age jusqu'au 20ème siècle. Ne loupez surtout pas la visite (gratuite) de l'atelier de Guy Delforge artisan parfumeur qui a installé sa fabrique dans un des bâtiments de la forteresse. Pour ceux qui aiment le parfum, ça vous changera des effluves pétrochimiques des produits de grande surface…

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Par manque de temps, je n'ai pas pu tout faire, et c'est à regret que j'ai entamé le retour vers la gare où ma Prunelle était stationnée. Entre deux averses, j'ai salivé une fois de plus sur les vitrines des boutiques de traiteur ou des produits du terroir. Incroyable tout ce qu'il peut y avoir à Namur de ce côté-là… Malgré un budget sous surveillance, je me suis quand même laissé tenté par une tablette de chocolat blanc à la nougatine et au nougat (!!!!!) ainsi que par une gauffre toute chaude de la maison Villeroy, histoire de me remémorer celles extraordinaires de Bruxelles il y a déjà 7 ans de cela. Le vendeur, motard, super sympa, m'a expliqué la recette en détail et l'importance de la cuisson sur un moule en fonte, pour une bonne diffusion de la chaleur tout au long de la cuisson. Elle est passée d'une traite, j'en garde un souvenir ému…

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Cap vers le sud, destination Dinant, malgré le ciel menaçant. Et alors là, le panard… Pour ceux qui souhaiteraient rouler dans ces environs, je ne peux que vous recommander chaudement la N92, laquelle reprend une allure plus conforme à celles de nos nationales en France. Elle fait la jonction entre Namur et Dinant en passant par de nombreuses petites localités pittoresques, tout en longeant les doux méandres de la Meuse. Ne comptez pas riper les repose-pieds, mais simplement profiter d'une balade super cool dans une campagne vallonnée et verdoyante, avec des habitations et constructions cossues, le tout sur une route tout ce qu'il y a de plus propre. Pour le tourisme tranquillou et le nez au vent, c'est vraiment l'idéal. Et d'ailleurs quand on voit le nombre de tarmos salués tout du long, on se dit que ce n'est pas un hasard... Bref, cette route ne se fait pas, elle se déguste… Les plus sportifs d'entre vous trouveront même juste avant Dinant une portion bien viroleuse à travers la forêt, histoire de se décrasser les soupapes. Passage express en France en suivant la N96 puis la N51, de Givet à Vireux-Molhain, puis virage à droite sur la N939 pour rejoindre Chimay par Couvin.

Mes compères écossais et moi, on a décidé de terminer la soirée du dimanche au " Queen Mary ", un pub anglais dans la vieille ville et complètement dédié à la bécane. La déco à l'intérieur est assez sidérante. Le proprio, fana de compèt' moto, s'est constitué au fil des années et de tous ses contacts dans le milieu, une collection impressionnante de photos dédicacées, de sliders et de combinaisons de pilotes, d'articles de journaux et de carénages de machines officielles. Tout est exposé à même les murs, donnant l'impression d'un abécédaire de la compétition sur route et circuit de ces 50 dernières années.

J'ai retrouvé avec plaisir les membres du " Ducati Club Belgium " rencontrés la veille, celui-ci ayant offert au public un espace d'exposition de machines historiques particulièrement propres. Un des leurs était venu me voir à l'entrée du circuit pour me proposer de garer ma machine dans leur enceinte réservée, ce que j'avais accepté avec plaisir vu que cela m'offrait en quelque sorte la possibilité de faire surveiller la miss. Le boss du club, dont le nom m'échappe, m'a fait tout un cours magistral sur l'histoire de la marque. Il était même tellement blindé en la matière, qu'un de ses acolytes m'a avoué qu'il avait récemment été contacté par la maison mère en Italie, pour qu'il les aide à créer la section historique du site officiel de la marque. Wahou…

C'est donc dans une ambiance géniale que s'est terminée cette soirée, laquelle m'a fait constater la bonne descente qu'ont les irlandais !! Là, franchement, moi, je peux pas lutter…

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Que dire du retour, sinon que j'ai passé mon temps à jouer à saute-camion et saute-caravane sur une N2 truffée de zones de travaux (normal, c'est l'été…), et que je me suis quand même fait un arrêt express à Soissons, histoire de jeter un coup d'œil sur les ruines de la cathédrale.

Le bilan : Un week-end bien rempli, dépaysant et calme, sans stress, sur une terre étrangère hospitalière et riche, à alterner entre vieilles pétoires, compétition, rencontres insolites et enrichissantes, histoire, architecture, culture et gastronomie…

En gros, la recette d'un voyage réussi !

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