Coin
des potes
- 2008
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Rencontre
de Lawran, Solo et Taz
en Bretonie été 2008
En toile de fond, vous pourrez écouter trois fois l'intro tirée de la B.O. du Films " Mission " dirigée par " Ennio Morricone ", qui illustre parfaitement notre rencontre.
Pour ceux qui ne sont pas sur "IE". Ecoutez la musique de fond ici :
Un POTE à la rencontre de deux Légendes
Salut les Potes
Quand je veux fuir les soucis du quotidien, je prends ma moto, c'est justement fait pour ça, pour casser le cycle du train train quotidien et de ses cercles vicieux.
Parfois, après une balade de moto, quand on regarde le compteur de sa moto, on pourrait se dire qu'on a encore dépensé plein d'essence pour se faire une boucle, un parcours entre un point A et un point A, et oui !
Tout ça finalement pour revenir au même point de départ, comme une pendule dont l'aiguille reviendrait toujours désespérément sur la même graduation.
Ce que j'aime bien dans le mot motocyclette, c'est cette notion de parcourir des cycles, peut être pour parvenir à les inverser ?
en tous cas, ce qui est sur c'est que c'est pas dans mon automobile Citroën Ax que j'ai décidé de partir ce week end là, mais ma motocyclette Suzuki 1200 bandit, bien m'en a pris
Taz ce week end là, était lui aussi en moto, avec son 1100 XXX noir. Alors que nous roulions ensemble dans les premiers kilomètres en sa compagnie, lors d'une sortie de rond point, sa honda parti dans un wheeling de quelques centaines de mètres " plus de 700 minimum " parfaitement maîtrisé a l'accélération et laissant les presque 300 kilos de la machine quasiment à la verticale de son pneu arrière, manoeuvre que n'importe quel motard n'est pas tout à fait capable de faire aussi naturellement, nous laissant à Solo, son fils et moi-même, un boulevard pour nous faire passer et remercier les automobilistes de leur soudain respect.
Pourquoi prendre cette liberté, ou plutôt ce qui peut sembler une prise de risque pour les gens normaux, cela ne s'explique pas, c'est notre libre arbitre seul qui en décide. Car la vie d'un homme ne s'explique pas que par des mots, ni même que par ses maux mais par des actions et des faits, que ses choix et ses valeurs guident comme une lueur dans un tunnel. Mais nous y reviendront plus tard, d'ici quelques semaines pour être plus précis.
Je me rappelle avoir entendu parler du Taz et de Solo, il y a quelques années quand j'allais traîner sur un forum qui se voulait être le reflet et le porte drapeau de la solidarité motarde des temps modernes, mais qui pour être honnête ressemblait pour moi à un clan de personnes avides de faire régner leur vision des choses et d'asseoir leur pouvoir virtuel sur les personnes qui les entouraient, ce qui par contre ne faisait pas toujours très bon ménage avec le concept de solidarité.
J'avais en tous cas aimé les interventions du Taz et de Solo, loin des préjugés habituels de racisme et autres sujets récurrents de ce forum mais toujours hors sujet pour moi avec la solidarité. Toujours est il que ces interventions ne semblaient pas faire l'unanimité chez les hauts dignitaires de ce forum.
L'esprit trop rebel, ou peut être pas assez coopératif sur certains concepts valu donc à nos deux révolutionnaires une exclusion pour le moins injustifiée.
Mieux aurait valu supprimer, pour les tenanciers de cet esprit de "solidarité motarde" point net pour reprendre l'extension spécifique de leur nom de domaine, tous les posts de cette exclusion de tous les disques durs de France et de Navarre car il faut reconnaître que c'était pas très joli joli pour des gens solidaires. Mais certaines mémoires moins virtuelles s'en souviennent encore, et là ça sera plus dur à effacer, la preuve !
J'ai toujours aimé les personnes qui se rebellent contre l'injustice, qui n'obéissent pas aveuglement aux préjugés et aux opinions de la majorité, c'est souvent un signe d'ouverture d'esprit.
Lorsque l'on rencontre Taz pour la première fois, on est impressionné par la stature du bonhomme, sa tenue vestimentaire, tout de cuir noir vêtu portant fièrement les couleurs de ses origines, son moto club, et son moto club c'est sa famille avec toute la générosité que l'on peut en attendre.
Ce motard est aussi à l'image de sa moto qui recèle sous son habillage noir, bien des secrets que l'on ne soupçonne pas au premier regard et gare à l'imbécile qui voudrait s'y mesurer, tel semble être le message subliminal que sa monture et son armure moderne laisse présager.
Lorsque l'on approfondit après quelques crêpes et café la discussion avec Taz et Solo, deux véritables puits inépuisables de la culture motarde à travers les histoires extraordinaires de leurs aventures, on s'aperçoit que le ramage se rapporte parfaitement au plumage de leur armure.
Je n'en dirai pas plus et c'est à vous d'en savoir plus et de le découvrir, vous ne devriez vraiment pas le regretter.
Par contre, Taz et Solo, sans froisser leur humilité, je peux dire qu'ils m'ont aidé dans un moment où ça n'allait pas très fort pour moi avec mes soucis de boulot, oui je sais c'est con de déprimer à cause de ça, mais ça arrive !
Je vais beaucoup mieux depuis, car j'ai discuté avec des motards, des personnes charismatiques, des exemples pour moi effectivement mais simples et accessibles, des vrais Amis, des gens dont l'humanité et la solidarité sont particulièrement bien vivantes, ceux avec qui on ne discute pas de la pluie et du beau temps mais des choses importantes de la vie et qui arrivent parfois en quelques secondes à mettre le doigt, là ou ça fait mal.
C'est
lorsque notre moto nous permet de s'enrichir de ces rencontres uniques que
le cycle se termine bien et peu importe combien de kilomètres il a
fallut faire pour en arriver là.
Et pour en finir avec ces problèmes de boucles, de cycles, de cercles
vicieux, peut être que le mieux c'est de les renvoyer au diable et d'appuyer
sur le démarreur de votre moto.
Se dire que l'important c'est vous et de faire en sorte que vous vous sentiez
bien au jour d'aujourd'hui, un peu plus libre qu'hier.
Un petit tour pour ne pas revenir au point de départ en quelque sorte.
@ + Lawran
Rencontre
avec Taz de Lawran à Porcaro
Début Août 2008
J'allais dire un truc qui me saute à la figure ce matin, on se fait vieux parfois. On le sent quand ça craque aux jointures et que les douleurs se réveillent le matin. Quarante piges, la moitié a essayé de ne pas se rompre les os en bécane ...
Mais quand il s'agit d'aller faire une virée à moto avec des potes, le moral remonte en flèche, certainement le meilleur anti-inflammatoire connu !
C'est donc " a celtic run " qu'on a préparé avec Taz, départ de la presqu'île de Ruiz et routes secondaires jusqu'à Porcaro pour rencontrer Bolzer, surnommé par mes soins le ferrailleur, ce qui n'a rien de péjoratif de ma part.
J'enfourche Moulinette, le 500 cb, pour rejoindre Taz avec le Triple X. J'ai prévenu, ce sera balade tranquille par mon itinéraire.
D'ailleurs, la route est mouillée, j'ai Stunt en sds et la meule en loc ...
Je lorgne sur la grosse Honda noire, presque deux fois plus grosse que la petite frangine rouge.
Elle dégage une puissance visuelle discrète, pas ostentatoire, pas une meule fluo de Kéké, pas le genre de la maison.
Je prends la tête de ce convoi stendhalien, La rouge et la noire ...
C'est sur un rythme tranquille que la route défile, vers Questembert. Je suis perdu dans mes pensées, j'ai l'impression d'aller passer le permis .... A nos âges, que je me dis, entre nous, c'est pas le peine d'en rajouter, Stunt va nous prendre pour des ados attardés ...
Un sifflement strident, un point noir dans le lointain, puis une lumière rouge qui s'allume, j'ai dû me faire doubler ou alors on est à côté d'une base aérienne . " Rendors-toi ! "
A Questembert, on se prend un jus. Je médite sur les manoeuvres des avions qui volent si bas qu'on a l'impression qu'ils se posent sur des routes de campagne. Mais bon, on va dire que j'exagère ...
Je n'ai rien dit, il se passe des choses étranges en Bretagne, on approche de la forêt de Brocéliande ...
La route défile jusqu'au petite village de Porcaro, les influences telluriques, le magnétisme breton me chatouillent. Pas de nouvelle apparition de jet, tout va bien, j'ai dû rêver !!
Nous rencontrons Laurent qui arrive avec sa Bandit, nous allons nous recueillir à la chapelle, c'est toujours aussi émouvant, nous ne sommes que quatre à contempler les témoignages d'affection, les cris de désespoir des proches qui pleurent un motard disparu. Même si je ne suis pas croyant, je ne discute pas la raison d'être d'un tel lieu.
Dans
la douleur, une communion autour de notre passion et un dernier hommage se
comprend.
Ce qui me laisse sans voix, c'est le développement " des produits
dérivés " autour du phénomène grandissant
de la Madone. Les bras m'en tombent quand je lis qu'un " Team Madome
des motards " vient de se créer ...
Est-ce
la vocation d'un pèlerinage que de financer un Team moto en championnat
de France ?
En tout cas, vous en saurez plus en allant sur le site " Team Madone
des motards ", je vous laisse juge.
Revenons à notre rencontre avec Laurent, futur animateur des éditions du Moto club, avec son roman.
Quand des motards se rencontrent, ils décortiquent visuellement leurs destriers. Laurent nous raconte la genèse de sa moto. Nous, on a une particularité, au MCP. Nos bécanes sont des prolongements de notre âme, ce ne sont pas des déplaçoirs, des faire-valoirs qu'on massacre à grands coups de gaz, elles concentrent nos envies, nos sentiments, les contraintes que cela représente que de continuer à rouler à moto, par les temps qui courent.
La moto de Laurent est vivante, portant les améliorations, les touches personnelles propre à son créateur. Nous avons vu tout de suite que ce n'était pas celle de tout le monde. Elle porte une filiation avec notre esprit, notre conception de la route.
Je dois admettre que je me suis senti en phase Avec Laurent, peut être parce que j'ai eu l'impression étrange qu'on se connaissait déjà, qu'on avait fait déjà route ensemble. Quelque chose qui ne s'explique pas vraiment avec des mots.
Nous avons remis les gaz vers Ploërmel, histoire de recharger en caféine nos organismes. La statue de JP TWO trône à l'entrée de la bourgade, histoire de te rappeler qu'ici on n'est pas en terre infidèle !
On prolonge notre rencontre et Laurent confirme par ses dires que nous sommes mutuellement dans une communion d'idées assez émouvantes, Le Taz, Lawran et moi. Je n'en dirai pas plus car si nous avons choisi d'écrire, c'est qu'il y a des raisons précises. On se rejoint sur ce terrain. Il faut attendre la sortie de " L'Aigle Noir ".
Notre conversation oscille sur la symbolique des couleurs, notre prose et les expériences communes.
Laurent
se révèle une fin connaisseur de nos écrits respectifs,
il nous offre un poème amérindien qu'on apprécie à
sa juste valeur. Pour ma part, il est affiché au dessus de la porte
de ma seconde maison à roulette. Cet homme-là sait déjà
toucher le coeur d'un fils du vent et d'un Ours Corse.
Troisième étape de notre rencontre, Locminé. Il n'y a
pas que les motos qui ont besoin d'énergie, les estomacs crient famine,
surtout celui de Stunt, qui est en pleine croissance !
Stunt va encore dire qu'on a un discours d'anciens combattants, de retraités de l'arsouille. Laurent fait des allusions constantes à Canon-Ball. Cela me réconcilie avec mon premier roman que j'ai mis volontairement de côté. J'entretiens des relations étranges avec cette histoire qui me dérange et que je me refusais à relire jusqu'à maintenant.
Malgré la conversation animée, Bruno repère l'attelage Guzzi qui a fait trois fois le tour du bled. Vu, Chacal !
Je crois pouvoir dire qu'on ressortira tous un peu secoué de cette rencontre, à des niveaux différents. Pendant les semaines qui suivirent, on en a beaucoup reparlé avec le Taz, je tournais en rond en me demandant comment gérer la suite de cette relation.
Finalement, j'ai relu d'une traite Canon-Ball, je me suis remis au travail pour une version ultime qu'on me réclame. Je ne crois pas au ciel mais aux signes :
Un matin, à l'aube, sur la plage du Roaligen, j'ai vu une étoile rouge qui clignotait sur un arbre, presque au centre d'un arc en ciel, déployé sur l'horizon... J'hallucinais, pas tout à fait ...
Parfois, je vois aussi un avion noir au ras du sol, drôle de volatile qui cherche son envol, comme un rapace sombre. Mais la pesanteur le tient au sol, alors il se cabre sauvagement comme un mustang dans la poussière ... Cela n'a rien de réel, personne n'y croit, en tout cas pas les badauds en Xantia.
L'oiseau noir disparaît à l'horizon, si vite, que l'automobiliste n'y songe plus. Pour son monde à lui, fait de lenteur, ce n'est pas possible, c'est un artefact de sa vision !
Nous, on accède à cette image surnaturelle !
En tout cas, l'étoile s'est remise à clignoter dans le lointain.
Notre route intérieure était plus lumineuse après cette rencontre, on sort tous un peu plus de l'obscurité.
@ + Solo
Bretonie été 2008
Bon j'y vais de mon couplet aussi car il va s'en dire que les CR de Lawran et Solo sont incomplets à souhait et totalement exagérés sur deux ou trois points.
Déjà on avait RDV à Porcaro avec Lawran et pour ma part aller en bretonie s'en passer me recueillir sur ce lieu spirituel en dehors du grand carnaval qu'est devenu le 15 Août serait un manque de respect à mes POTOS et mon épouse qui ont leurs âmes sur place.
Je ne m'étalerai pas sur ce qu'est devenu Porcaro le 15 Août mais simplement quand je l'ai connue dans des années 80, plus exactement en 1988 l'année de l'inauguration de l'Oratoire. " Pour mémoire la madone des motards est née en 1979 sous l'égide de L'Abbé Prévoteau, recteur de Porcaro depuis 1967 ". Mais depuis quelques années, l'esprit de recueillement a fait place à un rassemblement où des GUS qui ont fait des rupteurs assoiffés de bières toute la nuit se présentent pour se faire baptiser avec leur mécanique ... sans commentaire.
Revenons à ce RDV avec Lawran et à ce que raconte Solo, à un moment pour finir de sécher ma visière, lors d'une ligne droite interminable et totalement dégagée de toute circulation avec zéro intersection, que je connais bienévidement. Je décide de passer la 3 car depuis le départ à suivre Solo j'avais eu du mal à passer ce rapport et HOP les 4/5/6 suivent et HO !!!! Je suis déjà à 230 donc je coupe et ralentis de suite pour attendre longuement Solo.
Ensuite il pleuvait alors SAGE le Taz, comme toujours.
Je passerais sur notre rencontre à Porcaro mais reviendrai sur les propos de Lawran concernant mon petit weel, là aussi après avoir reçus des hectolitres de flotte, je voulais vider mon sabot moteur de ce qui pouvait y rester, et quoi de plus normal de mettre la machine à la vertical sur 700/800 mètres Hein ?
OK je ne suis pas crédible et passe pour un vilain, mais bon c'est moi qui essaye d'expliquer l'inexplicable, car il y a des témoins qui n'ont pas su garder leurs langues les MÉCHANTS NA !!!!
Mais au moins cela a permis au monsieur qui était dans la Xantia de voir le dessous d'une moto sans avoir à se pencher, il n'a eu qu'a tourner la tête, JE SUIS SYMPA quand même NON ?
Aller les deux autres CR racontent suffisamment cet instant magique qu'a été notre rencontre car mine de rien il y avait les trois écrivains des Éditions des Potes ce qui n'est pas rien en soit. Cette journée restera un moment d'émotion pour chacun de nous trois, gravé à jamais dans nos esprits et qui a scellé dans le marbre du temps une amitié que nul ne pourra détruire.
Bon j'y vais de mon couplet aussi car il va s'en dire que les CR de Lawran et Solo sont incomplets à souhait et totalement exagérés sur deux ou trois points.
@
+ Le TAZ
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