Les reportages ou les comptes rendus de Baloo |
Bol d'Or 2008
ou
"Tu verras, le Bol c'est encore pire que les 24 Heures"
On m'avait prévenu : " Tu verras, le Bol c'est encore pire que les 24 Heures ". Ayant encore en mémoire mes péripéties au camping du Houx, j'ai un peu commencé à flipper en m'imaginant sous la tente au milieu d'une horde de zombies déchaînés. Alors ce coup-ci, quitte à casser un peu la tirelire, j'ai prévu le coup : ce sera l'hôtel en centre-ville et puis c'est tout ! De toute manière, vu que je commence à connaître ce genre d'événement, j'ai pensé, compte tenu de ce qu'il y avait à voir dans l'enceinte du circuit, que j'allais faire le tour de la question assez rapidement. Burns et acrobaties sur la piste des stands, village commercial, coupes de marques avant la course, stands de fête foraine, poupées gonflables en tenue légère 'corporate', alcool, rupteurs, feux de camp, merguez-frites bien grasses, détritus partout etc.. etc.. Bref, la potion habituelle et légèrement débilisante de ce genre d'événement. Alors autant être au calme et avoir la possibilité de relever le niveau en faisant des choses un tant soit peu intéressantes, comme du tourisme dans la ville par exemple !
Préparé quelques semaines auparavant, j'ai ainsi réservé une chambre dans un hôtel près de la gare SNCF, étant donné que celle-ci représente en général un point de repère facile à trouver (car direct et totalement fléché depuis la sortie d'autoroute). Rajoutez un parking fermé pour la miss (l'hôtel en disposait), un PDJ assuré tous les matins, la télé câblée, et le compte est bon ! La p'tite cerise ? Comme tout a été payé en Chèques-Vacances, le séjour me revient presque pour des cacahuètes, alors franchement, pourquoi se prendre la tête Rajoutez aussi le péage, gratos pour les motards tout le long de l'autoroute, à l'aller comme au retour. Quel plaisir d'emprunter la file complètement à droite et spécialement aménagée avec des cônes pour ne laisser passer que les deux-roues ! Si ça pouvait être tous les jours comme ça
La contre-partie ? Le Bol lui-même ! 53 Euro pour deux jours, avec l'accès uniquement à l'enceinte générale, et pas au paddock ou aux stands. Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est beaucoup trop cher pour ce que c'est : 20 Euro de moins, ce ne serait pas du luxe Rajoutez aussi 10 Euro pour avoir la possibilité d'un parking gardé une fois sur place. Pfffff N'importe quoi Arrivé tôt sur place (bien qu'ayant quand même trouvé le moyen de louper la bretelle d'entrée du circuit pourtant indiquée en toutes lettres et en gras, on ne se refait pas ahem ), je me suis tout simplement garé juste à côté du local des officiels, avec la machine sécurisée de partout : deux " U " dont un maousse, le Neimann de direction, deux antivols souples, et enfin les sacoches fermées par des cadenas conséquents. Sur ce genre d'événement, faut ce qui faut comme on dit
Un p'tit tour par le Village. Comme je le disais, c'est grosso modo la même chose que sur toutes les grosses manifs de ce genre. Marrant ça, je passe mon temps à retrouver des têtes connues, des mecs rencontrés sur d'autres concentrations, sur des salons, ou dans des boutiques de fringues moto sur Paname Je dois dire que je suis passé assez rapidement dans le village, mais que j'ai quand même trouvé 5 minutes pour me prendre le traditionnel et officiel écusson " J'y étais ". Je vous laisse contempler les quelques photos des allées.
Alors bien sûr il y a de tout, des vendeurs de T-shirts, des accessoiristes, des assureurs, la fédé, les sponsors, les boutiques officielles des écuries . Néanmoins, mention spéciale pour le stand de cette association qui se décarcasse (comme le gars Ducros..) pour permettre à des handicapés de pouvoir rouler à bécane malgré tout. Comme quoi même les tétraplégiques peuvent goûter aux joies de la mobilité sur deux-roues (ou trois !)
En terminant l'allée, je me retrouve sur l'entrée des gradins, où j'entends les courses annexes se disputer : French Cup Honda, Michelin Power Cup 1000, Challenge Protwin, Coupe Kawasaki/Moto Revue. Il n'est que 11H mais les tribunes sur la voie des stands sont déjà pleines. Je fais le tour du circuit, du moins de toute la partie que je ne connais pas encore. La Coupe Kawa voit l'entrée en piste de toute une ribambelle de furieux juchés sur leur ER-6. Les puissances sont modestes mais l'attaque, elle, ne l'est pas. C'est saignant ! Plusieurs vont au tapis juste devant mes yeux, au virage Adélaïde. Y'a de l'action, y'a de la chute, y'a de la casse, et manifestement le public apprécie.
Sur ce grand promontoire qui longe la ligne droite dite " Golf ", on voit parfaitement tout le camping. Vu d'ici, ça ressemble furieusement à ce que j'ai déjà vécu aux 24H : de la fumée partout, du bruit, de la crasse, de la bibine Je décide malgré tout de descendre un peu dans l'arène. Et sans réfléchir trop longtemps, je pense qu'effectivement, j'ai fait le bon choix en me posant à l'hôtel ! Quand je pense que ce que je vois est la réalité de la journée, je n'ose imaginer ce que ça doit être la nuit Même pas eu le courage de sortir l'appareil : pas la peine de gâcher les batteries pour ça. Vous n'avez qu'à ressortir les photos du CR des 24H et faire un copier-coller...
A force de marcher et après avoir évité deux abrutis en Gex qui faisaient un burn plus que moyennement contrôlé sur la voie piétonne, je me suis rapproché de l'entrée. Et sérieusement, j'ai fini par me dire que je l'emmerdais un peu, et qu'il allait falloir trouver une occupation avant le départ de la course à 15H. Que faire ? Repartir avec la machine sur Nevers pour se trouver un casse-dalle quelque part ? Oui mais un, j'ai la flemme, deux, c'est dire au revoir sans illusion à une place de stationnement particulièrement intéressante car sûre. Putain. Fait chier.
C'est alors que la providence mis sur mon chemin une délicieuse boucle d'or au sourire charmeur, laquelle me mis tendrement dans les mains un prospectus vantant les mérites d'une société proposant des baptêmes d'hélicoptère au-dessus du circuit. Tiens, pourquoi pas, me dis-je. Seul hic : le tarif. 35 zorros les 5 minutes ! Ouille . Mais boaf, en ce moment j'suis pas trop à la dèch' question brouzoufs, alors pourquoi pas Bon, c'est clair que c'est pas quelque chose que je peux me permettre de faire tous les jours, mais une fois comme ça, pour voir . Et puis ça me fera une expérience en plus ! Et comme il faut trouver de la matière pour le CR alors foi de reporter de l'extrême, je ne reculerais donc devant aucun effort ou sacrifice pour les gentils lecteurs de cette rubrique ! Puisqu'il faut payer de sa personne, je me dévoue ! Je plonge courageusement la main dans le portefeuille et je me paye un tour en hélico !!!
Arf
Une fois le " repas " avalé (je préfère taire son contenu si jamais des diététiciens étaient amenés à lire ce CR ), je suis allé payer mon futur tour de manège en 3D, puis j'ai attendu avec impatience l'heure H en regardant l'arrivée continue des participants de ces 24 H. De ce ballet quasi incessant, j'ai remarqué 90% de japonaises, avec une bonne proportion de roadsters dénudés ou de sportives plus ou moins bariolées. Ce qui m'a frappé, c'est surtout le faible niveau de préparation des montures pour les conditions du voyage. Les mecs arrivaient presque les mains dans les poches et sans bagage, avec juste un sac à dos ou une petite sacoche de réservoir. Ou alors, le chargement sur la selle passager était tellement précaire avec juste trois bouts de ficelle et des plastiques dans tous les sens qu'il en devenait dangereux. Peu d'entre eux avaient fait un investissement en équipements sérieux pour trimballer un minimum d'affaires. Rien à voir avec les gens rencontrés sur les Coupes Moto Légendes par exemple. On sentait rien qu'à la manière dont ils avaient fait leur paquetage et dont ils avaient travaillé sur leur machine que les gars étaient de gros rouleurs, ne se contentant pas d'un ou deux voyages par an aux 24H ou au Bol. Ici, j'ai surtout eu la sensation que j'avais en face de moi un public différent, à savoir des personnes mettant surtout de l'argent dans la personnalisation de leur machine (bulle fumée, peinture perso, pot adaptable, clignotants " tuning " etc ) que dans leur équipement de voyage. Manifestement, ils ont fait un choix : celui du look. Bon. Je ne critique pas, je ne possède aucune vérité, tout le monde est parfaitement libre d'envisager la moto comme il le souhaite. Je constate simplement.
Je peux dire sans trop me tromper que l'apothéose de ces 24 aura été mon baptême en hélico. Un truc de fou, jouissif comme pas possible (ce que contredira la minette assise derrière moi, vu qu'elle a été à deux doigts de gerber ). J'ai eu le privilège de grimper dans une machine raide de neuve, la toute dernière-née de chez Eurocopter. Electronique dernier cri, turbine de 500 CV, 5 places à bord et 1.2 million d'Euro HT. Waouh Le gars sur ma droite a 25 ans d'expérience en la matière, donc je ne m'inquiète pas plus que ça. Je garde mes pieds en dehors des palonniers afin de ne pas risquer de gêner le pilote dans ses manuvres. Contact, les voyants, jauges et écrans s'allument de partout. La soufflante derrière commence ses vocalises, puis grimpe de plus en plus haut dans les tours. " 45000 tours/minute ! " me précise le pilote. Punaise Le rotor s'active. Woo-woo-woo-woo . !!! Et alors là, bizarre, l'engin commence à trembler de partout. Je dis bizarre parce que je ne m'attendais pas à ça sur une machine de toute dernière génération. " Les pales sont toutes fabriquées au gramme près " me dit-on. " Il faut ça, car étant donné la vitesse de rotation très élevée, le moindre déséquilibre serait fatal. C'est aussi pour cette raison qu'il y a autant de temps de maintenance sur un hélicoptère. Le fait que la voilure soit tournante engendre de grosses contraintes mécaniques qui ne se rencontrent pas sur les appareils à voilure fixe. Voilà pourquoi pour chaque heure de vol il faut compter normalement une heure d'entretien au sol ". Dès lors, je comprends mieux pourquoi j'avais repéré sur des sites de clubs aéronautiques l'heure de vol à 80 Euro pour des avions légers et celle pour les hélicos à 350 Euro. Quel gouffre
Dans le bruit caractéristique des pales fendant l'air, l'appareil grimpe en un instant, tel un ascenseur géant, à son altitude de croisière. Même pas eu le temps de comprendre, je me suis tassé dans le siège en me prenant des " G ". La vache ! Je me rends mieux compte de l'efficacité diabolique de l'engin. Sous mes yeux à gauche, tout est déjà minuscule, et comme le temps est clément, la vue sur le circuit est parfaite, d'autant que je suis du bon côté, à savoir sur la gauche. L'impression de maniabilité et de légèreté est saisissante. J'ai retrouvé les sensations de vol vécues lors de précédents stages de parapente, de planeur et d'ULM. Le pilote s'est même amusé à faire quelques petites acrobaties, notamment des retournements et plongeons assez rigolos enfin pour moi, pas trop semble-t-il pour la p'tite belette assise derrière
Après un survol du circuit, mitraillé sous tous les angles, est venu le temps du retour sur le plancher des vaches. Question : c'est quand qu'on recommence ????
L'autre grand moment à été le départ de la course vécu avec toute la foule depuis les gradins de la tribune des stands. Quelle ambiance ! Vraiment une séquence magique et pleine d'intensité.
Juste après, retour sur Nevers pour une petite sieste d'une demi-heure, puis visite bucolique de la ville. Sympathique avec toutes ses vieilles pierres, et assez vivante dans ses rues piétonnes, elle nécessiterait malgré tout un petit coup de chiffon sur ses façades. Après un petit détour par une boutique de produits du terroir (forcément ), enfin une pause bien méritée dans un gastos chicos, histoire de compenser pour le repas du midi, et de bouffer équilibré un minimum !
Voilà, c'est à peu près tout concernant ce rendez-vous moto. J'ai fait l'impasse sur la journée du dimanche. J'ai en effet estimé que j'avais vu à peu près tout ce qu'il y avait à voir, étant donné que mon ticket ne me donnait pas accès aux paddocks.
La prochaine étape ? Le Superbike en fin d'année sur ce même circuit, puis le GP de France l'année prochaine, et la boucle sera à peu près bouclée au niveau des grandes manifestations !
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