Coin des potes - 2006

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24 ème Pique Nique des Vielle Routes

CR de Julie Julie - Copyright © Moto Club Des Potes & de Nicolas Nicolas - Copyright © Moto Club Des Potes

6h30, le réveil sonne…

Normalement à cette heure indécente, un réveil qui sonne a une espérance de vie proche de zéro, mais ce matin n'est pas un matin comme les autres : Je suis déjà réveillé depuis une heure sous l'effet de l'excitation. Depuis notre arrivée sur paris, c'est notre première balade en groupe à Julie et moi, et ce sera également notre première sortie avec le mcp.

Bon, là je dis " ON est tout excités " mais faut avouer que Julie est quand même un peu plus zen que moi. D'ailleurs, je me suis laissé entendre dire qu'elle serait bien restée au lit quelques minutes de plus si je n'avais pas allumé les lumières et mis la musique à fond.

La bouffe est prête, en quantité gargantuesque d'ailleurs, les pistolets à eau sont gavés d'eau et plus ou moins bien ficelés sur la sacoche de réservoir ( plutôt moins que plus ... ), une pression sur le démarreur et le moteur s'ébroue calmement. TORNADO est prêt à partir ! ( Si, si, j'ai donné un nom à mon cheval noir ... ). NdTaz : Tornado marque aussi d'aspirateur.

J'hésite à narrer les incroyables aventures que nous vécurent pendant le trajet Boulogne - Bercy dans la mesure où celles ci sont d'une effroyable banalité : le périph un dimanche à 7h30, c'est calme, ça roule, le moteur est en rodage, il fait frais. Nous profitons quelques instants encore d'une fraîcheur matinale que nous allions regretter au cours de cette journée plus qu'ensoleillée.

Arrivés à Bercy, nous identifions sans peine les premiers protagonistes: le reconnaissable GL de taz, la féline Daytona de Talau et le Fazer de Harry nous attendent, le temps de dire bonjour, on cause pistolet à eau, on s'échange nos bonnes adresses et les arrivants se succèdent pour compléter le groupe.

Zouzou et coco font une arrivée très remarquée: Zouzou est vêtu d'un magnifique pantacourt de toile aux motifs militaires qu'il a manifestement piqué dans le placard de sa compagne ( ou alors, c'est des souvenirs de son service militaire qui ont vachement rétréci au lavage ). La béquille posée, le voila qui retire son casque et lance innocemment " on m'avait dit que ce serait la guerre ! ". Evidemment, les rires accueillent son déguisement avec enthousiasme.

Quelques minutes plus tard, le voila qui renfile un vrai jean bien de chez nous: la sécurité ( ou l'amour propre ) passe avant la déconnade, c'est ça aussi une balade avec le club !

Tout les potes sont bientôt là: Le , JB 7, Harry Covert, Rocky, J.P., Lapinou et Laloba ... Ça papote, ça fait connaissance pour certains ( Surtout pour Julie et moi en fait ... ) c'est un joyeux groupe que voila et qui se prépare à passer une excellente journée !

Un groupe d'ailleurs visiblement un peu trop dissipé au goût du chef qui veut faire une photo, avec pistolets à la main et casques pour se masquer le visage ( ça, c'est sans doute pour promouvoir une bonne image du motard ) contraint et forcé, la bande d'apprentis terroristes hydrophiles se prête volontiers au jeu et quelques clics plus tard, la scène est immortalisée. Notez au passage que sur la photo, certains membres semblent manifester des velléités de rébellion face à l'autorité Tazmanienne ... Ce n'est pas bien de viser les gens dans le dos!

Après ça, un rapide briefing: on nous explique que c'est JPF qui prendra les photos, alors il est dispensé de bataille de pistolets à eau ! Très vite JB manifeste lui aussi la volonté de prendre des photos, allez savoir pourquoi ! Ensuite, un rapide topo sur le programme de la journée, on range les pistolets, et nous voila partis.

Ça commence très fort dès le début puisque Taz nous fait profiter de sa sono pour diffuser la musique de casimir à fond, histoire d'agrémenter le départ du cortège ( casimir ... ou autre chose, je n'ai pas l'oreille musicale ) pour cette première partie, je suis deuxième du cortège " le temps de voir comment je roule ". Cette position m'a permis d'admirer le légendaire flegme du Taz depuis les premières loges !

Explication : à peine sur l'autoroute, un caisseux peu soucieux de notre sécurité entreprend de couper la route au GL18 ... Constatant la scène, je glisse à Julie " regarde bien, celui là il ne va pas s'en tirer facilement ", et ça n'a pas raté : la voiture s'est rapidement fait rattraper ( ça pousse un gold, mine de rien ) et le mauvais bougre a eu droit à un remontage de bretelles en règles.

Manifestement peu affecté par la réaction justifiée de Taz, l'automobiliste esquissait encore un sourire narquois lorsque nous l'avons rattrapé, l'air de dire " je t'emmerde "... Sourire qui s'est progressivement estompé lorsqu'une, puis deux, puis trois ... puis neuf motos sont apparues dans ses rétros. Finalement, il a fini par se ranger calmement sur la file de droite sans demander son reste.

Après ce regrettable épisode, malheureusement trop fréquent lorsque l'on évolue sur autoroute, le cortège quitte l'A4 pour s'échapper par les départementales. La vraie balade commence alors pour de bon: de virage en rond point, le groupe évolue pépère, nous laissant à loisir le temps de profiter des paysages campagnards, des champs de violettes et de la gestuelle obscure du Taz que je n'ai pas encore eu le temps de comprendre à 100% ! C'est dingue ce qu'un motard peut faire avec ses mains libres ( j'en ai compté 3 ... ) pendant qu'il roule ! Surtout quand il a un régulateur de vitesse.

Petit à petit, je commence à interpréter le langage corporel de celui qui roule devant moi: il nous montre les difficultés de la route, les trous, les graviers ... Il nous guide aux intersections, parfois même restant en arrière au carrefour, le temps de faire passer tout le groupe en sécurité ( ce qui représente aussi une occasion de se faire un petit plaisir en remontant le groupe pleine balle une fois le danger franchi ... N'est-ce pas ? )

Les kilomètres s'enchaînent en même temps que les chansons sur l'autoradio du GL ( spéciale dédicace pour la musique un peu " country " qui passait lorsque tu es arrivé à ma hauteur : je me suis cru en plein Far West l'espace d'un instant ! ) et nous arrivons bientôt au premier check poin ... euh ... arrêt café du parcours.

J'ai dit " check point " parce qu'il y avait effectivement une feuille d'émargement, mais ce n'était pas pour nous, plutôt pour des vélos qui avaient choisi d'organiser une course en plein sur NOTRE parcours de balade!

On s'installe en terrasse du café " le donjon ". On déguste expresso ou chocolat chaud, on se détend quelques minutes et revoilà déjà le moment du départ. Au moment de remonter sur les bécanes, un gamin qui passait par là scotche littéralement sur le gold garé en première ligne. Il mate, il hésite, il s'approche ... Son père est à côté. Evidemment, le propriétaire du véhicule ne rate pas une occasion de promouvoir l'image du gentil motard et engage la conversation avec le gamin. Rapidement, l'objet de son trouble apparaît : " monsieur, ya une roue arrière sur ta moto ? " ( J'esquisse un sourire amusé ) " Evidemment, regarde ! " Et voila notre président accroupi à l'arrière de sa meule pour prouver à l'ignorant pré pubère que son gold ne se contentait pas de rouler que sur la roue avant. Effectivement, il faut bien se pencher pour voir la gomme du 16 pouces arrière ! :-))

Nouveau départ, nouveaux paysages, cette fois, je roule derrière Rocky ( Je me doute que ça n'intéresse pas grand monde de savoir derrière qui je roulais, mais c'est mon CR alors je fais keskeu jveux d'abord ! ) rouler derrière Rocky, ce fut pour moi l'occasion d'admirer le balancement de l'harmonieux popotin qui ne tient visiblement pas en place sur la selle du Z750. Manque de confort ou plaisir du virage ? Dieu seul le sait, mais le Z file bon train et les virages sont propres. Oups ! Il ne faut pas se laisser hypnotiser par ce mouvement de balancier postérieural ! Concentrons nous plutôt à garder le rythme !

Nous traversons un nombre important de villages aux noms dignes d'un sketch de Maurice Chevalier et Régis Laspalès, la route défile calmement à l'ombre bienfaitrice des arbres ou sous l'oppressante chaleur aux abords d'un champ de blé lorsque SOUDAIN ...

( J'ai écrit "soudain" en majuscules pour créer un effet de surprise, malin non ? )

TOUT A COUP ...

( Et toc, je fais monter le suspense, c'est magistral ! )

SUBITEMENT ...

( ... oui, oui, ça vient ! )

Le cortège s'arrête et les meneurs de file discutent. Ça hésite, ça tergiverse, et finalement, tout le monde fait demi tour ! Un secteur fermé à la circulation et nous voila partis en pleine séance de cross improvisée pour atteindre notre lieu de pic nique : Les gorges d'Apremont !

Quelques centaines de mètres d'un chemin aux airs un peu cross country plus loin, nous arrivons sur le lieu de pic nique.

Le programme est normalement clair : on mange tranquille, puis bataille d'eau, puis on sèche au soleil en prenant du bon temps, puis départ. Enfin en théorie ... C'était sans compter sur la chaleur et l'impatience des gamins que nous sommes d'en découdre, arme au poing !

Comme j'ai pu le constater dans les autres CR, ce genre de scène assez chaotique se raconte difficilement, les photos, par contre, sont assez éloquentes. Au fil des alliances, trahisons et autres règlements de compte, chacun en a pris pour son grade, et les plus grandes victimes ont finalement été ceux qui n'ont pas eu la chance de profiter pleinement du rafraîchissement ludique. ( Lapinou, tant que tu es en train d'arroser ma moto pour te venger, profites-en pour passer un coup sur les rétros ! ) Quel bonheur de jouer avec l'eau sous un tel soleil ! Un peu comme des mômes qui courent autour de l'arrosage automatique du jardin un après midi de juillet.

Malheureusement, la scène s'est terminée trop vite à mon goût, pour cause d'épuisement des munitions! L'année prochaine, il faudra trouver une forêt avec un robinet, messieurs les organisateurs !

Après cet épisode, on sort les casse-dalles et les rafraîchissements, chacun défend les couleurs de sa cuisine: rillettes de lapin ou rillettes de saumon ? Le repas se déroule calmement pendant qu'Harry verse son dernier litre d'eau dans son flingue, histoire d'agrémenter le dessert d'une humidification supplémentaire. Heureusement, sa bassesse ne restera pas impunie et c'est reparti pour quelques minutes de rab' en arrosage, avec les moyens du bord. Tout rentrera dans l'ordre quand, à cours d'eau, Lapinou menace d'utiliser la bouteille d'orangina pour asperger ses camarades.

On lève le camp, un groupe de promeneurs en profite pour traverser notre aire de pic nique improvisée par le milieu ... enjambant presque nos sacs et nos vêtements ! C'est vrai qu'en pleine nature, la place manque et on est obligés de se marcher les uns sur les autres! Ils sont bizarres tout de même ces promeneurs ...

Une fois de plus, le groupe se met en branle. Cet après midi là, j'allais découvrir une série de virages qui restera longtemps dans mes souvenirs, sublimés par la beauté d'un cortège entier de motos sur l'angle, en parfaite harmonie dans les courbes, c'est beau! Pris au jeu, je laisse mes acolytes prendre de l'avance pour pouvoir enrouler un peu plus vivement sur quelques courbes ... mais le plaisir est de courte durée et déjà la roue arrière de la Daytona se rapproche dangereusement! Les balades du club, c'est pas pour faire des chronos mais pour passer un moment de bonheur en toute sécurité, je retrouve mon sang froid et me félicite de faire partie de ce club qui roule dans le respect des règles de sécurité. Dès la pause suivante, j'essaie de glaner des infos sur la localisation exacte de cette route viroleuse, mais nos guides restent vagues ... Sans doute ne veulent-ils pas que je revienne m'entraîner ici en secret dans l'éventualité d'une balade plus ... officieuse !

Nous nous arrêtons vers 14h - 15h pour profiter de l'ombre des parasols à l'aérodrome. Excellent choix : le soleil est à son top niveau et chacun aspire à chercher un peu de fraîcheur et à éloigner ses cuisses des moteurs brûlants. L'aérodrome semble un lieu privilégié de stationnement pour les riches propriétaires de voitures du coin, Lotus Elise, Ford Mustang, Speedster et j'en passe ! Les amateurs de mécanique à 4 roues ont pu se régaler de voir défiler quelques modèles de qualité ...... tout en se trouvant un tas d'excuse pour justifier notre préférence pour la moto " trop chère à l'entretien la mustang ", " quand une pièce est en rade, il faut 6 mois pour l'avoir ", " l'Audi TT est pas confort " et autres excuses fallacieuses étaient de rigueur.

Quelques motards du dimanche étaient aussi présents, avec de belles Harley rutilantes, de magnifiques chapeaux de cow-boys et de superbes chemisettes sans manches.

Il faut préciser que ce jour là, les cakes en bécane super sport arborant fièrement leur tenue ticheurte / bermuda / sandales étaient tous de sortie ! L'occasion pour nous de râler un peu contre ces inconscients qui prennent une virée en bécanne pour une promenade de santé, ignorant totalement le risque d'une glissade sur le béton brûlant, qu'elle soit de leur faute ou non.

Au mcp, c'était veste et protecs' pour tout le monde ! On a chaud c'est sûr, on pue certainement, mais on est fiers ! ( bon, ok, les odeurs, je parle pour moi ... mais avec cette chaleur, je peux vous assurer que je puais pour plusieurs ).

De retour sur paris, notre route traverse des zones de plus en plus urbanisées à mesure que nous approchons de la couronne. La traversée de l'une de ces villes va d'ailleurs nous coûter un bel éclat de rire :

Alors que le groupe est arrêté à un feu rouge, un ado en 50cc supermotard se glisse dans le cortège et entreprend de remonter notre file pour se mettre devant au feu! Slalomant entre les gros cubes, sa progression de trouve vite entravée tant le groupe forme un ensemble compact. Voir ce petit gars sur sa petite meule, perdu au milieu d'un troupeau de grosses bécanes était déjà comique, mais ce qui suivi le fut encore plus. Le feu passé au vert, nous démarrons tranquillement et prenons un peu le large pour éviter au môme de rester coincé au milieu du groupe, jusqu'ici tout va bien. De mon côté je pensais qu'il avait saisi le message: c'est dangereux de rouler en plein milieu d'un groupe de motos quand on ne connaît pas les règles de conduite en groupe. Mais le môme ne démords pas et tente de nous rattraper ( chose rendue possible par notre allure modérée ) ! Pire, il se met à slalomer entre les motos pour nous doubler ! " Un peu dangereux " me suis-je fait remarquer. Le moindre écart, et c'est tout le groupe qui pouvait partir en vrac. On arrive au feu suivant et revoilà notre mystérieux supermotard de nouveau coincé au milieu du cortège, entre Rocky et Zouzou. Sauf que cette fois, on commence à chambrer :

Rocky ouvre le bal en donnant un petit coup de poignée " vrom vrooooooom " tout en dévisageant la brêle du gosse.

Nous autres, derrière on commence à l'encourager : " Vas-y Rocky, tu vas le fumer! Allume le ! ".

A la place du gamin, moi je me serai fait oublier ... sauf que non ! On est tous morts de rire: le gamin s'y croit! " brêê brêêêêmmmm ", fait le 50cc.

" vrôm VROOOOAAAAAARRRRRR " fait le Z de Rocky, c'est l'hilarité générale tant la situation est comique : le gentil Rocky transformé en démon de la route, prêt à se taper un 400m avec une brêle à la capacité d'accélération proche de celle d'une voiture sans permis.

" BRRRROOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAARRRRR " font en coeur les bécanes du groupe, comme pour l'encourager. Quelle cacophonie ! Je ne sais pas si le gamin s'est senti fier croyant être pris comme un sérieux concurrent par un groupe de motards, ou bien si il a senti comme nous le comique de la situation mais il s'est lui aussi laissé aller à jouer du pot d'échappement pendant quelques courtes secondes ... le temps que le feu passe au vert et que la triste réalité de la vie le rattrape au grand galop. Comme un seul homme, le groupe est parti pleine balle ( tiens, c'est marrant! La roue avant touche plus le sol quand je tourne la poignée comme ça ... ) rasant de part et d'autre le pauvre bougre qui, scotché sur place, semblait chercher son premier rapport! Un grand moment !

Cent mètres plus loin, le groupe reprenait une allure de croisière tout à fait raisonnable, le temps de voir le 50 nous rattraper à fond de 6, puis prendre une autre direction avant de se retourner, la larme à l'oeil, quittant ses nouveaux compagnons de route ... J'espère que je le croiserai de nouveau un jour, il suffit que je repense à la scène pour me marrer comme un con!

Puis c'est le retour sur paris et le temps des adieux ... Le temps des adieux ? Ah non alors, pas question de se quitter sans boire un dernier Vittel menthe ensemble! D'un geste éloquent, Taz nous fait signe de ne pas se séparer au moment de rentrer sur la capitale, afin de nous rendre à notre dernier lieu de pause.

Bercy, terrasse de café, un dernier verre à l'ombre des stores ban, on se raconte les bons moments de la journée, comme pour mieux y repenser le soir ( et surtout pour ne pas les oublier en attendant d'avoir rédigé le CR ! ). Zouzou et moi partons en quête d'un distributeur de billets: 20 min de marche pour s'apercevoir en rentrant que finalement, ça n'était pas la peine ! Ya des jours ...

On se dit une dernière fois au revoir et à bientôt sur le forum, je promets d'écrire vite vite vite le CR, la suite des évènements et mes galères de la semaine me donneront tort. On se dit merci les uns les autres, et Julie et moi on vous dit encore plus merci à tous pour cette première balade.

A bientôt sur la route !

JULIE & NICOLAS

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