Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des PotesCopyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes


Cher lecteur, bonjour.

Tout d'abord laisse moi me présenter ( Tu permets que je te tutoie, lecteur ? Vu tout le temps que je passe à t'écrire cet article, tu me dois bien ça ) : Mon nom à moi, c'est Averell. Les gens m'appellent aussi parfois Nicolas, drôle de surnom mais c'est celui que m'ont donné mes parents. C'est d'ailleurs avec ce surnom bizarre que je me suis présenté en début d'année 2006 aux membres du Moto Club des Potes. J'étais alors un motard solitaire, breton en exil, qui cherchait un Club pour partager sa passion. J'ignore si c'est le destin qui en a décidé ainsi, mais le premier Club que j'ai essayé de contacter, ça a été le MCP. Ma première réaction en consultant les pages du site a été de me dire " Bon sang, ils ont tous l'air d'être amis-de-trente-ans, jamais on ne va pouvoir s'intégrer ma Heidi et moi ! " Et puis l'histoire m'a donné tort : non seulement nous avons été accueillis à bras ouverts, mais l'ambiance qui règne au sein du Club n'a rien à voir avec une quelconque amitié vieille de plusieurs décennies, c'est simplement le résultat d'une volonté commune qu'ont les membres de ce Club à partager de bons moments ensemble. Rapidement, ma mie et moi-même nous sommes sentis adoptés par cette bande de joyeux drilles et découvrons avec plaisir de nouveaux " Potes " à chaque balade ou soirée passée en leur compagnie.

Parmi tous ces personnages, le premier que nous avons été amenés à rencontrer, c'est évidemment le président du Club, l'inénarrable Taz au sujet duquel je m'apprête à écrire. S'il est vrai que le personnage a de multiples facettes, on n'imagine sans doute pas à quel point les apparences ont été trompeuses avec moi. Dès le départ je suis complètement tombé dans le panneau, croyant avoir à faire à un gentil motard loquace aux allures bonhomme. Quadragénaire tranquille à la tête d'un Moto Club sans histoires... Sans trop chercher à creuser plus loin que ce personnage sympathique et grandiloquent, j'étais tout autant satisfait d'avoir trouvé un Club simple, intimiste, qui ne va pas recruter ses membres à grands coups de pubs dans la presse spécialisée et ne s'acharne pas à doper la quantité de ses membres au détriment de la qualité.

... Et puis au fil des conversations, quelques détails, quelques remarques, me mettent la puce à l'oreille. Visiblement, il y a une face cachée du Club, et une face cachée du Taz. Ce dernier, à qui ma curiosité n'a pas échappé, m'oriente vers la revue de presse où je découvre avec surprise une partie de l'histoire du Club que je n'avais même pas soupçonnée ! D'un petit Club moto sans histoire, le MCP se transforme soudain en véritable composante de l'Histoire moto. Le MCP a occupé une telle place ces 20 dernières années dans l'actualité que j'en arrive alors à ne plus comprendre pourquoi il est aujourd'hui tellement discret.

Julie ! ( c'est le surnom de Heidi ), tu sais le Moto Club qu'on a rencontré... Ben je crois qu'on est tombés sur quelque chose d'ÉNORME ! "

Et j'étais encore un cran en dessous de la réalité.

Mais alors que j'apprenais à découvrir et à comprendre l'histoire du Club, le personnage masqué sous le pseudo " TAZ " m'était en revanche toujours inconnu. Bien entendu, le caractère exubérant de ce dernier et le plaisir indéniable qu'il éprouve à me voir écarquiller les yeux d'un air incrédule l'ont plusieurs fois poussés à me dévoiler des anecdotes incroyables et à me raconter à demi-mot des parties de son passé... Mais il le fit sans jamais laisser à ma perspicacité émoussée les moyens d'arriver à un portrait clair de l'humain caché sous les poils hérissés du diable de tasmanie.

Et puis est arrivé...

, c'est l'électrochoc, le coup de semonce, le premier grondement de tonnerre qui annonce une nuit d'orage. Les chapitres sont dévorés au rythme des " Naaaaannnnnn ! ", " Pas possible !!! ", " C'est pas vrai ?! "...
Et si un concours de circonstances improbable m'a permis de découvrir que " Pascal " n'était autre que le Taz avant que celui-ci ne le révèle, la lecture de cette autobiographie ne m'a toutefois pas donné l'impression d'avoir enfin cerné le personnage, tout au plus avais-je saisi quelques ficelles sur lesquelles tirer pour démêler l'histoire compliquée du personnage. Soumis aux impératifs de la narration, on sent que l'auteur n'a pas pu vider entièrement son sac, faute d'avoir trouvé le contexte et la place pour aborder certains évènements, livrer certains griefs.

Le Taz ne s'est pas dévoilé complètement dans . Ce n'était qu'un début et il a encore beaucoup de choses à dire. Il cherche un support et un crayon pour livrer en vrac ce qui lui reste.

De mon côté, ma curiosité n'est pas satisfaite et j'espère trouver un moyen d'en apprendre plus, et rapidement !

L'accord est scellé : J'aiderai le Taz à faire passer son message en échange de quoi il accepte de m'aider à en apprendre plus sur le Club et sur lui. En toute transparence, je vais enfin pouvoir découvrir toute l'histoire d'un Club au sein duquel je suis sur le point de m'impliquer. Nous sommes un vendredi et j'ai toutes les pièces du puzzle entre les mains : Tous les books du Club, quelques photos en vrac et la promesse d'une interview sans mensonge ni omission.

L'une des facettes de ce personnage complexe qu'est Bruno Pasqualaggi, jusqu'ici restée à l'abri derrière l'image d'un diable de Tasmanie vorace et postillonnant, adepte indécrottable du BOUGNA BOUGNA et du coup de gueule incontrôlable, souhaite aujourd'hui enlever son masque et te laisser découvrir cet aspect de lui que tu ignores peut être : Bruno, président du Moto Club des Potes.

HISTORIQUE DU CLUB :

Pour reprendre l'expression pleine de justesse d'un ancien membre du Club : " Le MCP, c'est Taz ? " " Mais non, Taz c'est le président du Moto Club des Potes ! ", " Oui, le MCP... " Enfin bref, même avec un peu d'habitude, on a du mal à faire la différence entre l'histoire du Club et celle de son président. Bien entendu, Bruno Pasqualaggi n'est pas né avec le Club ! Son passé ( que vous pouvez découvrir dans  ) ne se résume pas à l'histoire d'une association moto. Mais le Bruno qui nous intéresse aujourd'hui, celui qui se fait appeler Taz et qui reste président du Moto Club des Potes depuis sa création... Celui-là est réellement né avec le Club. Pour cette raison, étudier l'histoire du Taz dans le but de mieux le comprendre, c'est avant tout étudier l'historique de son Club.

Sous forme de diaporama, nous allons par conséquent survoler ensemble de manière chronologique les grands évènements qui ont rythmé la vie de notre Club favori. Un document que l'on aurait aussi bien pu intituler " Le Taz, son Club, son oeuvre ".

NAISSANCE ET SUCCES

1982 - 1993 :

Le Moto Club des Potes existe historiquement depuis 1982. D'abord baptisé " Bruno et ses potes ", le Club se présente dans les années 80 comme un regroupement spontané de motards de tous horizons, sans existence administrative. Les membres de la bande ne croyaient pas, à cette époque, que le concept " Club " puisse réellement fonctionner, fédérer des passionnés. Par ailleurs, le côté anarchiste et rebelle des membres à l'origine ne se prêtait guère à l'affiliation administrative. Satisfaits du statut indépendant du Club, chacun profitait alors des instants partagés avec les potes en toute simplicité, en toute liberté.

1993 :

Après quelques années d'existence paisible, Bruno et ses potes doivent se rendre à l'évidence : non seulement le concept de " Moto Club " marche très fort pour eux, mais en plus il a de l'avenir ! Rebaptisé " Moto Club des Potes ", le petit groupe commence à faire de plus en plus parler de lui, notamment dans la presse spécialisée avec laquelle le MCP vit une longue histoire d'amour que l'on peut facilement remonter jusqu'en 1993, date des premiers articles qu'il m'ait été donné de trouver :

- Balade du Touquet

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

- Le Mans
- Le Bol d'or...

Toutes les grandes sorties du Moto Club sont largement couvertes, notamment grâce aux relations du Taz avec les membres des différentes équipes de rédaction, relations qu'il a su se forger au fil des années et dont il sait se servir à bon escient pour faire connaître son " Petit " Club.
La couverture médiatique concerne aussi bien les annonces de balades que les récits de ces dernières. Le Moto Club des Potes est sur tous les fronts.

Mais cette collaboration ne s'arrête pas là, car en plus des balades, le MCP fait également parler de lui dans la presse au travers de ses coups de coeur, et surtout de ses des coups de gueule comme dans cet article du 27 août 1993.

Le Taz n'est jamais en reste pour dénoncer la bêtise humaine ou les injustices motophobes. Et son obstination dans le domaine l'a rapidement rendu célèbre, lui et ses légendaires BOUGNA BOUGNA. Lorsqu'il s'exprime derrière le couvert du Moto Club, c'est toujours le Taz que l'on entend revendiquer. Au fil des ans, pas un article ne sera signé " Robert, du Moto Club des Potes ". Non, c'est toujours le Taz qui parle au nom du Club... ...ou est-ce le Club qui parle au nom du Taz ?...

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Sur tous les fronts, qu'on vous dit ! Le MCP apportera également, et pas pour la première fois, sa collaboration au monde du septième art, en aidant cette année là à la réalisation d'un long métrage qui sortira en mai 1995 : " Circuit Carole ". Un film retraçant sur fond de passion moto les relations difficiles d'une mère et de sa fille.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Novembre 1993, c'est l'heure de gloire pour le Club : dans des circonstances incroyables, le MCP se retrouve porte étendard des trois plus grosses associations motardes de France et ouvre le cortège de ce qui sera la plus grosse manifestation jamais organisée dans notre pays depuis celle de la vignette à la fin des années 70. Le Moto Club des Potes frappe un grand coup ! Nous reparlerons de cet évènement incontournable au cours de notre interview avec Taz.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
     
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

En fin d'année, comme pour toutes les années qui ont suivi, les plus grands noms du monde moto s'associent pour présenter leurs voeux à ce " Petit Moto Club de Quartier " comme s'obstinent à l'appeler ses détracteurs. Rapide panorama au fil des ans :

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
       
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
 
Les voeux présentés ci-dessus sont les plus représentatifs.
Leur disposition " en vrac " est volontaire, toutes années confondues.

1994 :

Le 6 février, une nouvelle " Balade des Potes " occupe une double page dans un magazine moto, jamais les activités du Club n'auront été autant couvertes par la presse spécialisée.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Le 19 février de cette même année, la traditionnelle balade du Touquet se termine cette fois en drame. C'est le seul " Accident " qu'aura connu le Moto Club au cours d'une activité officielle. Alors que les participants à la balade sont arrêtés à une station service, un automobiliste perd le contrôle de son véhicule sur une plaque de verglas au moment de rentrer dans cette même station, heurtant de plein fouet l'un des motards présents. Le motard est lourdement blessé et le gérant de la station refuse d'apporter son aide ni même d'appeler les pompiers. Le téléphone portable n'étant pas courant à cette époque, cette aventure aurait pu très mal finir. Cet accident marque le début d'un long litige entre le Moto Club, qui n'est pas encore une association officielle, et le groupe TOTAL, propriétaire de la station. Litige qui se soldera évidemment par un non-lieu en faveur du groupe pétrolier.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Le Taz et le MCP se battent contre toutes les formes de bêtises y compris celles, innombrables, que l'on rencontre à la télévision. Cette fois, c'est en février 94 l'émission " Mystères " qui apporte avec allégresse son lot de clichés en faveur de la cause motophobe. Le président du MCP n'est pas en reste et manifeste sa désapprobation avec vigueur.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Chaque année apporte son lot de sorties et de balades. Il serait trop long de s'attarder sur chacune d'entre-elles. Quelques extraits de magazines moto suffisent à illustrer la place importante qu'occupe le Club dans les colonnes de la presse spécialisée. Chaque balade est couverte par deux, trois annonces. Voire plus ! Cette couverture ne faiblira pas au cours des années qui suivront. Plus haut, le traditionnel pic nique des potes en avril.

C'est le 1er Juin 1994, à l'issue des démarches administratives de rigueur et d'une longue réflexion, que le Club est inscrit au registre des associations loi 1901. Cette officialisation du Club répond principalement à deux grands besoins :

  1°-

La mise en conformité avec la loi : Jusqu'ici les activités du Club étaient " Franchement illégales à 350% " ( citation du Taz ). La manifestation nationale du mois de novembre 93 sous les couleurs du MCP est un parfait exemple des situations dans lesquelles le Club a eu " Chaud aux fesses " ( nouvelle citation du Taz ).

Au vu de son importance grandissante et de l'implication systématique du Club dans les grands évènements du monde motard, il semblait inévitable de régulariser la situation administrative du Club.

 

  2°-

Les oeuvres caritatives : la deuxième raison qui a poussé le Taz à monter le MCP en association, c'est la volonté d'engager son Club dans des actions caritatives dont la portée va au-delà du microcosme motard. Ce geste illustre bien les efforts du Club et de son président pour promouvoir une image positive du monde motard en soutenant les causes justes. La charte du Club qui constitue l'un des piliers fondateurs du MCP n'est qu'un autre reflet de cette même volonté dans une démarche d'entraide et d'information.
Ce changement de statut aura un impact important sur les effectifs du Club.

L'officialisation du statut du Club ne plait pas à bon nombre de ses membres restés attachés au côté sauvage et anarchiste de la Bande à bruno. Beaucoup craignent les contraintes qu'impose un fonctionnement légal. Enfin, tous ne ressentent pas cette volonté de s'impliquer dans des causes humanitaires. Pour ces raisons, de nombreux membres quitteront le Club lors de cette période de transition. Des départs parfois douloureux, car même s'ils ne sont pas d'accord avec le Taz, ce sont malgré tout des amis qui claquent la porte du club ( mais pas celle du Taz ).

Parmi les membres restants, malheureusement, tous n'ont pas des intentions aussi louables. Certains voient dans l'officialisation du Club l'occasion d'officialiser la mise en place d'une cotisation... le Taz rejette bien évidemment le concept de cotisation, diamétralement opposé à sa vision du MCP, mais le fait sans la vigueur que nous lui connaissons. Ces mêmes individus, qui concevaient en fait le Moto Club comme un moyen de servir leur intérêts, continueront de promouvoir leur point de vue et de gagner en influence au sein du Club jusqu'à la rupture de 95-96, que nous serons amenés à étudier dans le détail par la suite et au cours de l'interview.

 

Mais pour l'instant, le Club continue paisiblement son ascension vers la popularité. Pas en reste avec le septième art, le Moto Club apporte cette fois son aide au tournage du film " Mémoires d'un jeune con " pour lequel il prête deux moto.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Devenu association officielle, le Moto Club peut à présent s'impliquer en toute légalité dans l'organisation de la manif du 10 Novembre 1994. Encore une manifestation historique de par le nombre de participants qu'elle a rassemblé, une fois encore, le Moto Club des Potes est en première ligne grâce à l'engagement de son président, dont on se demande comment il fait pour être ainsi présent sur tous les fronts malgré des soucis dans sa vie privée. Il convient de remarquer qu'à cette époque, Taz est également engagé dans l'organisation de cette manifestation au titre de " Responsable de l'antenne Île de France pour la FFMC " ! Et oui, le Taz est l'un des membres fondateurs de cette association de défense des droits des motards qu'il requittera par la suite en raison d'une divergence d'opinion, comme il avais déjà fait une premiére fois en 1987. Mais à cette époque, le MCP et la FFMC étaient de nouveau en très bon termes comme le témoigne la double casquette du Taz lors de cette manifestation.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

La longue histoire d'amour entre le Taz et la presse s'illustre en cette fin d'année 1994 sous une nouvelle forme. Notre président se sent l'âme d'un top model et s'exhibe dans de superbes vestes pour un essai consommateur. Au fil des années, tous les produits y passeront : graisse à chaîne, vêtements anti-pluie, gants, et même une 125.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
     
Les essais présentés ci-dessus sont les plus représentatifs.
Les années sont volontairement mélangées.

1995 :

Le Moto Club des Potes commence l'année par sa traditionnelle galette des rois. Ce que j'ai jugé important de relever ici, c'est qu'à cette occasion TOUS les motards ( et même les non-motards ) sont cordialement invités ! Cela m'a semblé tellement incroyable de voir une association ouvrir ainsi aux autres les portes d'une soirée d'habitude intimiste, et pourtant c'est aussi parfaitement dans l'esprit du Club. Le partage, la rencontre, l'échange en toute simplicité sont ces valeurs auxquelles chacun d'entre nous est aujourd'hui encore attaché.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Mars 95, le Taz est le premier à franchir, au nom du Moto Club des Potes, le tunnel sous la manche. C'est encore une fois grâce à ses relations avec les monde de la presse qu'il prend l'engagement de " Tester " pour " Moto Magazine " et " Monde Moto " le Shuttle. Bien entendu, la condition est qu'il le fasse au nom du MCP. Le Taz place ainsi une nouvelle fois son Club en première ligne pour un événement historique, art dans lequel il est passé maître. La renommée qu'atteint le Club durant cette année 95 n'est que la conséquence du travail acharné de son président à le faire participer aux plus grands évènements.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Mars 95 toujours, le MCP sort son premier journal : un imprimé de quatre pages diffusé aux membres du Club. Il y est question des récits de balades passées et de dates de balades futures. Quelques anecdotes et le mot du président complètent le tableau. Un journal qui sera suivi d'autres épisodes dans la même veine : lors de son troisième opus, nous découvriront entre autres que les MCP est allé vivre en avril les 24h du mans façon V.I.P. avec backstage pour les stands du GMT ( Guyot Moto Team ) :

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
     
Ci-dessus, les couvertures des trois premiers magazines des Potes.
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
     
Les présentations des balades sous forme de BDs humoristiques.
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
     
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Enfin, les fameux accès aux Stands GMT et les remerciements du pilote Ainsi que celui de la FFM.

Avril 95, cette fois, ce sont les forces de l'ordre que le Taz testera pour la presse spécialisée ! Alors qu'un complice est passé déposer sa moto, naiman, antivol et alarme branchée devant une terrasse de bar quelques minutes plus tôt, le Taz, secondé par un pote ( Tony ), débarque en camion devant la Harley et procède à un vol en bonne et due forme... Sous les yeux d'une terrasse de café amorphe. Ils s'y mettent à deux pour soulever la moto dont l'alarme ne semble pas incommoder les passants et la monter dans le camion sans être d'avantage inquiétés ! Le verdict est sans appel : une moto n'est jamais à l'abri du vol.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

C'est suffisamment rare pour être remarqué : lorsque le Taz s'engage dans la politique pour défendre les intérêts des motards, ce n'est pas au nom du MCP mais sous le pseudonyme de " Bruno Pasqualaggi " qu'il se présente sur une liste électorale pour les municipales de montreuil. Dans le rôle de conseiller à la sécurité routière qu'il endossera par la suite pour d'autres instances gouvernementales, Taz participera à la politique de prévention sécurité routière et d'aménagement des infrastructures pour le bien de tous.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Bien entendu, les balades du Club ne sont pas en reste et le MCP fait parler de lui jusque dans les coins les plus reculés de la Bretagne méridionale, comme le témoigne cet article d'un journal local.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

DISPARITION DU MCP !

1995 :

Octobre 95, un communiqué paraît dans la presse spécialisée. Taz quitte la présidence du Club ! Pour des raisons qui ne sont pas expliquées et parmi lesquelles la maladie n'est pas la moindre, mais également le comportement de certains membres, Taz décide de mettre un terme à sa présidence. Ce dernier nous livrera au cours de notre entrevue les détails de cette période difficile de la vie du Club entre 1995 et 1996. Privé de son élément moteur, le Club s'apprête à traverser une période difficile. Cette annonce marque le début d'un tournant majeur dans l'histoire tranquille du MCP.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Décembre 95, le Taz n'est officiellement plus président, mais il n'a manifestement toujours pas lâché les rênes en ce qui concerne l'engagement de son Club : Le diable organise la participation du MCP au Téléthon. Le Téléthon des motards est né et le Moto Club des Potes participe à sa première action caritative à échelle nationale, " PLACE de la BASTILLE " lieu historique pour tous les Motards de France. L'opération sera une réussite et les motards en profitent pour prouver une fois de plus qu'ils peuvent s'inscrire dans une démarche utile et intégrante.

Les petits curieux peuvent consulter les images sur la revue de presse Revue de Presse

En cette fin d'année 1995, un nouveau coup dur va précipiter la chute du Club : Un pote de plus s'en va au paradis. Si ces évènements ont porté atteinte au moral du Club, il semble surtout évident que c'est le Taz qui encaisse le plus. La vie du Club et de son président sont si liées qu'il n'est pas difficile d'imaginer que lorsque le Taz est au plus bas, le Club en subit le contrecoup. Tout groupe a besoin d'un meneur pour canaliser ses énergies. Sans un caractère fort capable d'orienter les efforts de tous dans un but commun, ces énergies finissent par se disperser, parfois même s'affronter.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

1996 :

Les difficultés rencontrées fin 95 n'ont heureusement pas entravé l'action humanitaire du Club. L'odyssée APF, marque une nouvelle apparition du Club dans une oeuvre caritative. L'espace d'une journée au service des autres, on oublie les tracas du quotidien pour se consacrer à une cause qui le mérite. On ne s'étonnera toujours pas à cette occasion de voir le Taz en première ligne, agissant au nom du Club.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des PotesCopyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Avril 96, c'était à craindre, le Club se divise ! Une courte annonce publiée dans moto journal propose à qui le souhaite de rejoindre le " Team des copains " pour une balade avec le Moto Club des Potes " Original ". Il faut lire entre les lignes de cet article anodin la véritable crise que traverse le MCP. Depuis le désengagement du Taz dans la gestion quotidienne du Moto Club, il semblerait que des dissensions scindent ce dernier en plusieurs entités rivales. La suite des évènements est maintenant prévisible...

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

C'est officiel : La participation à l'eurodémo sera la dernière sortie organisée par le Moto Club des Potes ! Après 14 années d'existence, le MCP annonce la fin de toute activité associative au mois de novembre. On espère encore avoir à faire à un canular, tant la disparition d'un Club d'un tel calibre semble impossible en si peu de temps.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

L'eurodémo, dernière activité officielle du Club. L'occasion pour le Taz de manifester ses sentiments à l'égard de certaines associations motardes... Comment ? La position de sa main n'est qu'une coïncidence ??? Peut être, mais a posteriori, le propriétaire de ce majeur n'en pense pas moins.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Novembre 1996 :

C'est fini. Le Moto Club des Potes annonce officiellement dans la presse qu'il cesse définitivement toute activité associative. Les articles de presse de l'époque ne permettent pas de reconstituer l'exact déroulement des évènements, mais le désagréable sentiment que nous ne savons pas tout de cette période nous pousse à interroger le Taz sur sa version des faits. La période 95-96 mérite qu'on fasse toute la lumière sur les heures sombres du Club.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

BRUNO EN SOLO

1997 :

Jamais à court d'idées, Bruno s'investit dans un autre projet qui allie moto et sécurité : le Scooter SAMU. Un dossier complet est disponible à ce sujet dans la revue de presse pour ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la participation de Bruno Pasqualaggi au concours Lépine, en tant que membre de l'équipe conceptrice de ce véhicule d'intervention rapide. Notez que ce n'est pas le Moto Club des Potes, dont l'existence semble à présent appartenir au passé, qui s'illustre mais bien l'homme, Bruno. Ce dernier aura apporté son soutien à de jeunes inventeurs talentueux qui remporteront cette année là plusieurs prix.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

LE RETOUR DU MCP

1997 ( Suite ) :

Octobre 1997, Le Moto Club des Potes fait une réapparition inexpliquée dans la presse en invitant motard et motardes à le rejoindre au cours d'une balade. Cette renaissance spontanée du Club, sans oripeaux ni feux d'artifices a un goût d'étrange... On aurait été en droit de s'attendre à une annonce du genre " Le Moto Club des Potes fait son grand retour " mais il n'en est rien.
On perçoit dans ce message une volonté, consciente ou non, de donner l'illusion que le Club n'a jamais cessé d'exister. Sans doute qu'avec un peu de chance les lecteurs de la presse moto ne se sont rendu compte de rien... Mais il plane comme un sentiment de dénégation par rapport aux évènements récents, la pilule de 96 n'est décidément pas passée !
Cela dit, quelles que soient les circonstances, une chose est claire : Le Club reprend ses activités de plus belle !

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
   
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Nous sommes aujourd'hui en mesure de comprendre ce qui a permis au MCP de reprendre vie : De grands noms de la moto qui se trouvaient aussi être des amis du Taz tels que François Cominardi ( l’ex directeur commercial de l’importateur BOMBARDIER SKI-DOO en France, ex directeur des échappements DEVIL et REMUS, aujourd'hui Boss de Motoneige-Plaisir-Québec ), l'OFDAM ( Observatoire Francophone de la Distribution des Accessoires Motos ), les resposable de la FFM et FFM Tourisme ( Fédération Française de Motocyclisme ) et j'en passe... ont non seulement sollicité, mais aussi soutenu le retour du Moto Club des Potes sur la scène associative du monde moto. Ces acteurs majeurs de notre communauté ont en effet ressenti, en l'absence du Taz et de son Club, un grand vide dans les débats et les rencontres autour du monde du deux roues. C'est grâce à leurs encouragements et leur soutien que le Taz trouvera la force de reprendre le Club en cette fin d'année, pour lui offrir " Quelques " années de vie supplémentaire.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Voici un exemple de l'étroit partenariat entre le club et des personnalités telles que François Cominardi, qui représente ici REMUS.

15 Novembre 1997, à peine un mois après sa résurrection, le Moto Club des Potes fait son retour sur la scène de la revendication en tentant de participer à la manifestation organisée cette fois par la FFMC avec qui le Taz n'entretient plus de relations aussi cordiales que par le passé...
Cette manifestation du 15 novembre sera un véritable fiasco : non seulement le nombre de participants est faible en raison notamment de mauvaises conditions météo, mais de plus ces derniers sont traités de manière scandaleuse par la FFMC, qui rejettera les participants qui refusent de se ranger sous son drapeau. Les autres grandes associations de défense des droits des motards sont, elles, carrément absentes de la manifestation.

En ce qui concerne le Moto Club des Potes, celui-ci sera gentiment invité à " Foutre le Camp ! " pour avoir apparemment osé porter ses propres couleurs. La réalité est certes un tout petit peu plus compliquée en ce qui concerne le MCP, qui n'est pas si innocent que cela ! Ce dernier attire en fait, et avec un certain plaisir, toute l'attention à lui au détriment des organisateurs officiels. C'est en effet vers ce " Petit Club de Province " que se sont tournés les journalistes ( que le Taz connait bien ) pour écouter les revendications des manifestants alors qu'à quelques mètres, les organisateurs de l'évènement fulminent en constatant que ni la presse, ni la radio ne prête attention à eux, trop occupés à noter et retransmettre le discours du MCP. Ce ne sera pas la dernière occasion que saisira le Taz pour faire enrager la FFMC, mais la colère et la jalousie que suscite chez ces personnes son comportement est compréhensible : alors que ces associations s'appuient sur une grosse structure et de gros moyens pour occuper le devant de la scène, le Taz et son petit club fauché leur piquent systématiquement la vedette, profitant même de l'occasion pour exposer des idées parfois contraires à celles des organisateurs !

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Cependant, ce qu'il faut avant tout retenir de cette manifestation c'est que quelque chose a changé dans le monde motard : Les associations qui s'étaient autrefois unies sous la bannière du MCP pour combattre ensemble les lois motophobes se disputent désormais le pouvoir au sein du la planète moto, pour la première fois, on a senti au cours de cette journée le milieu motard divisé et affaibli. Le travail de sape des politiciens commence à faire son effet et l'adage " diviser pour mieux régner " semble ici avoir été appliqué avec un soin tout particulier. A partir de maintenant, les dirigeants des mouvements motards dépenseront plus d'énergie à s'affronter pour le pouvoir qu'à défendre les intérêts des deux roues. Les grands mouvements sont infiltrés de toutes parts par des rapaces avides d'influence, pas plus motards que cela, soutenus et encouragés par des hommes politiques qui ont depuis trop longtemps craint le pouvoir d'un milieu motard solidaire et uni. En défendant leurs intérêts personnels, ces nouveaux porte-parole de la revendication motarde réussiront en quelques années à briser la cohésion qui faisait la force de notre communauté. On peut véritablement parler de tournant dans le monde de la revendication motarde et dans le monde du deux-roues en général : l'état d'esprit actuel qui plane sur la planète moto, où la passion se dilue dans la masse de consommateurs et où le motard n'est parfois rien de plus qu'un automobiliste habillé de cuir, tout cela n'est vraisemblablement que le résultat d'une politique de division qui a marqué son premier point au cours du mois de novembre 1997.

Novembre 1997, c'est aussi le mois où le Moto Club se lance dans les nouvelles technologies. Le premier réseau informatique à échelle nationale jamais mis en place dans le monde : le minitel ( Cocoricoooooo ) servira désormais de support de communication au MCP. C'est à l'adresse motoclubdespotes@minitel.net que le grand public pourra contacter le Club.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Minute culturelle : Peut-être les plus chauvins d'entre vous seront-ils heureux d'appendre que le sacro-saINTERNET par lequel nous jurons tous aujourd'hui est une invention française du CNRS.

La réapparition du Club au cours de cette année 97 est marquée par une activité encore plus accrue qu'avant sa disparition. Le Moto Club des Potes est partout dans les journaux, les balades se multiplient et le Club semble ne s'être jamais porté aussi bien.

1998 :

7 mars 98, le Gala ESCP et l'opération des petits rubans rouges voit encore " Monsieur Taz du Moto Club des Potes " soutenir une action caritative.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

8 août 1998, en bon motard, Taz se marie tout de cuir vêtu, haie d'honneur casque à la main de la part de ses potes venus célébrer l'évènement. Tazette, elle, est plus conventionnelle dans une robe de mariée même pas en cuir. La presse, si souvent sollicitée pour les évènements du Moto Club fera paraître un article sur ce mariage. A se demander si ça n'est pas au Club entier que Delphine a choisi de passer la bague.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Nouvelle participation du Moto Club des Potes au concours Lépine. En soutenant cette fois l'inventeur du verre doseur d'alcool ! Une idée avant-gardiste pour combattre l'alcool au volant, mais qui n'aura pas de suites faute de succès commercial et peut être aussi à cause des mentalités. En 1998, l'alcool au volant ne semble pas être la préoccupation principale du gouvernement qui compte plus sur les contrôles antibruit pour diminuer le nombre de morts sur les routes...

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

1999 :

Cette année, le Moto Club des Potes frappe de nouveau un très grand coup : sa participation au Téléthon, la tirelire des motards sera une véritable réussite et permettra de récolter une somme non négligeable au profit des enfants malades. Le MCP profite de l'occasion pour faire afficher ses couleurs en format géant sur un Boeing 747-600 aux côtés des sponsors les plus prestigieux. C'est l'accomplissement d'années de collaboration et d'efforts de la part du Taz pour cette noble cause qui lui aura permis d'apposer son nom aux côtés des plus grands. Le bonheur du travail accompli et la joie de voir le nom de son Club s'élever dans les airs sur la carlingue de l'énorme appareil auront raison de ses résistances : le Taz chiale comme un môme sans pouvoir prononcer un mot.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Durant le mois de décembre, le MCP fait une nouvelle apparition sur le petit écran en participant à la réalisation d'un pilote télé pour France Télévision, sur le thème de la sécurité routière en collaboration avec un grand nom tel que Rémi Julienne. Aucune surprise dans le titre de l'épisode pilote : " Taz ! "

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

2000 :

Chaque année apporte son lot de balades et 2000 ne fait pas exception. Pour quelques temps encore, les annonces seront relayées dans les journaux. Cette volonté d'être présent dans la presse a aujourd'hui disparu mais elle a longtemps été l'un des chevaux de bataille du Club. Les journaux qui diffusent les annonces de balades du Club sont à cette époque de plus en plus nombreux. Non seulement parce que le Taz possède des relations dans bon nombre d'entre eux, mais aussi parce que le Moto Club des Potes a personnellement aidé certains de ces magazines à se lancer, comme c'est le cas par exemple pour " Moto Circus ".

28 mai 2000 : Bruno est victime de l'un des premiers cas de moto-jacking. Deux agresseurs tentent d'immobiliser son véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence et de lui voler ce dernier. Bruno a le bon réflexe de coucher le véhicule et les agresseurs prennent la fuite, non sans gratifier leur victime de quelques coups de battes qui feront pas mal de dégâts malgré les protections du motard. Les autorités ne prennent pas l'agression au sérieux tant le scénario semble fantaisiste. Ce sera bien des années plus tard, lorsque le phénomène commencera à toucher les automobilistes qu'il sera enfin pris au sérieux par les forces de l'ordre.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

14 juillet 2000 : le Moto Club des Potes participe à l'incroyable pic nique, la méridienne verte. Il s'agira du seul Moto Club à participer à ce rassemblement écologiste, ce qui ne manquera pas de faire une fois de plus grincer les dents des grandes associations motardes jalouses. se fend même d'une interview radio pour l'occasion, dans laquelle il vanne littéralement ses opposants. En marge de ces règlements de compte implicites, ce pic nique fut avant tout l'occasion pour les membres du Club de promouvoir une fois de plus une image positive du motard. L'opération est un véritable succès et quelques a priori tombent chez les badauds venus assister au rassemblement.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

15 juillet 2000, le Taz et le Moto Club des Potes sont une fois de plus les seuls sollicités par la presse et la radio pour apporter leur contribution à la fameuse " Enquête qui démasque les Motards ", afin de rétablir la vérité sur des lieux communs trop facilement établis par quelques chiffres judicieusement manipulés. Concernant le reportage dans la presse, l'engagement fort de l'auteur à l'encontre des motards ne laissera pas beaucoup de champ libre à notre défenseur.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Evènement, le Moto Club des Potes investit la BD ! Une fois encore, c'est le Taz que l'on découvre dans une BD de Lucien dans laquelle l'auteur, Frank Margerin un poto du Taz, rend un hommage discret au président du MCP. Si vous flânez sur le site du Moto Club, vous pourrez trouver quelques drafts originaux du grand Monsieur spécialement croqués pour Bruno !

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

2001 :

10 Juin 2001, le Moto Club des Potes encadre " La Course du Château ". Encore une collaboration réussie entre motards et non-motards. Le Moto Club des Potes démontre une fois de plus qu'il sait honorer les termes de sa charte !

Les petits curieux peuvent consulter les images sur la revue de presse Revue de Presse

Juillet 2001, après le mariage du Taz, c'est la naissance de sa fille que les magazines spécialisés vont relayer. Un exemple supplémentaire de la longue histoire d'amour de Taz, du Club et de la presse.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

2002 :

C'est au mois de février 2002 que le Club fête ses 20 ans... Une longévité exceptionnelle pour cette petite association sans prétention. A cette occasion, les membres du club remettront chacun au Taz un petite carte ou un petit mot pour le remercier de ces années de bonheur passées à moto. Et même les membres qui seront quelques mois plus tard à l'origine du second clash dans l'histoire du moto club mettent tout leur coeur à présenter au Taz leurs voeux les plus touchants. Quelques images des cartes les plus représentatives :

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Le 29 mars, première journée de la courtoisie au volant. Et devinez qui est en première ligne pour défendre la cause motarde ? Le MCP bien sûr ! Enfin le Taz... Ou alors c'est le MCP... L'implication de Taz dans cette journée nationale ira jusqu'à remanier un article de la plaquette officielle, pas assez motophile à son goût. Hop ! Une ou deux petites corrections et c'est parti pour l'imprimerie.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Pour un aperçu de la plaquette " avant-après ", les petits curieux peuvent consulter la revue de presse Revue de Presse

Avril 2002, encore un événement crucial dans la vie du Club qui ne fait qu'une brève apparition dans la presse. Ce mois-ci, le Moto Club annonce, non sans fierté, la création d'une antenne " Sud " à son Club. Et... Et c'est tout ! Cette annonce n'aura jamais de suites dans la presse !

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Nous savons aujourd'hui que cette création d'une branche du Moto Club dans le sud de la France a été à l'origine d'un véritable clash au sein du Club, " un beau merdier ! " comme dirait l'intéressé. L'existence même de la branche sud sera par la suite complètement déniée, aucune allusion à cette dernière ni dans la presse ni dans les archives du Club. Comme si on assistait, comme en 96 à une volonté de faire disparaître un pan de l'histoire du Club. Un pan d'histoire douloureux sur lequel nous ne manquerons pas de revenir avec le Taz.

9 Juin 2002, deuxième partenariat entre le MCP et " La Course du Château ". Ce partenariat ne sera par la suite pas renouvelé malgré le réel succès de l'opération, une fois de plus pour des raisons de conflit d'intérêt.

Les petits curieux peuvent consulter les images sur la revue de presse Revue de Presse

Durant l'été 2002, le Moto Club des Potes lance une idée de concours photo. Idée qui sera reprise les années suivantes par la presse. Le gagnant cette année là n'est autre... qu'un éminent membre du MCP ! Je vous laisse deviner de qui il s'agit au travers de son casque !

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Les balades qui suivront au cours de cette année 2002 ont déjà un petit air familier, Sandro instaure à son insu la tradition de la bataille de pistolets à eau, le MCP disparaît progressivement de la presse. Le Club progresse vers une ambiance plus intimiste, plus délirante aussi. Le nombre des membres se réduit progressivement et le Taz affiche sa volonté de remplacer la quantité par la qualité. Petit à petit, le Club évolue donc en ce que nous connaissons aujourd'hui. Son histoire ne s'arrête bien entendu pas au cours de cette année 2002 mais, moins médiatisée, la vie du Club reprend des allures de long fleuve tranquille. C'est d'ailleurs en 2002 que Taz a cessé de remplir son book au profit du site Internet qui raconte avec plus de subjectivité l'interminable enchaînement de balades et de rencontres.

2003 :

Nous sommes en octobre 2003, en pleine période du salon du deux roues et la chaine TV5 se prépare à porter au Taz l'un des plus beaux coups bas qu'on puisse imaginer : invité sur le plateau de l'émission " C dans l'Air " pour ce qu'il pense être un débat autour du monde du deux roues, le Taz réalise trop tard qu'il est pris dans un guet-apens. Le générique se lance enfin et le titre de l'émission s'affiche alors : " L'arrogance Des Motards ". Les minutes qui suivent font place à un déballage de mauvaise foi et un mitraillage en règle des motards que le Taz défend tant bien que mal face à une équipe d'animateurs qui enchaîne les attaques à l'encontre des deux roues. Le comportement inexcusable de l'équipe de télé responsable de cette situation ne sera pas oublié de sitôt. Suite à cette émission, le Moto Club des Potes refusera systématiquement de participer à d'autres plateaux télés.

Les petits curieux peuvent consulter les images sur la revue de presse Revue de Presse

2003 - 2006 :

Trois années s'écoulent paisiblement au fil des balades, quelques membres rejoignent le Club. Certains restent, d'autres ne sont que de passage. L'agitation semble passée, le Taz aussi a l'air de lever le pied. Investit dans une vie de famille qui lui procure bonheur et satisfaction, la révolte semble le quitter au profit des plaisirs simples. Le Club n'est plus une plate-forme revendicative mais un moyen de partager passion et moments avec d'autres motards.

2006 :

Plus de Téléthon, plus de combats politiques. Le Taz , au travers de son Club, semble aujourd'hui avoir atteint un certain niveau d'accomplissement, de satisfaction. Certains d'entre vous l'ont peut être déjà entendu dire qu'il n'éprouvait plus " l'envie de prouver quoi que ce soit " et cela se ressent dans la vie du Club redevenu la simple bande de potes que nous connaissons et qu'il fût peut être à ses débuts. Quelques jours avant de partir en balade, les seules préoccupations qui agitent le forum sont la météo et la perspective de passer un agréable moment.

Cette année n'a pas été avare d'évènements majeurs pour autant. Mais l'agitation qui est née autour de la sortie de n'a pas les apparences d'un remous médiatique incontrôlable.

Ces deux romans ont soulevé dans la communauté motarde des questionnements, des remises en cause, générant une énergie positive autour de laquelle le dialogue s'établit entre générations. Pour les jeunes arrivants tels que moi, ces fresques des années de combat sont autant de points de repères essentiels sur ce que fut l'esprit motard et les idées qu'on défendues avant moi les passionnés du deux-roues. Insufflant en nous, je l'espère, la force et la volonté de construire avec notre temps une communauté aussi forte et unie que celle qui a su défendre ses droits durant les années 80-90, malgré les obstacles que la société a dressé avec succès pour faire de nous de gentils consommateurs serviles.

marque également en ce milieu d'année 2006 la fin d'une époque pour leurs auteurs, ce sont en quelque sorte les exutoires qui permettent à ces derniers de faire la paix avec leur passé et de rentrer dans le présent le coeur allégé des fardeaux de la souffrance et de la mémoire.
Pour la vie du Taz et la vie du Club, c'est logiquement la sortie de qui amorce le prochain grand tournant à venir...

L'INTERVIEW, PREMIERE PARTIE
Retour sur les grand évènements  :

( Propos recueillis en décembre 2006 )

C'est à présent auprès de celui dont nous venons de survoler l'histoire et celle de son Club que nous nous adressons pour en apprendre plus sur ce que les books et les revues de presse ne nous ont pas permis de découvrir. C'est donc au sujet des grands évènements que le Taz a vécu avec son Club que nous allons l'interroger dans le but de comprendre POURQUOI, COMMENT un Petit Club parisien a pu s'impliquer dans de tels évènements, et peut être aussi glaner quelques anecdotes croustillantes sur ces périodes historiques.

Les propos tenus par Bruno au cours de notre entretien sont retranscrits ici le plus fidèlement possible et mon travail de mise à l'écrit a été mené avec un souci constant d'objectivité. Pour cette raison, les paroles du Taz, si elles peuvent être perçues comme blessantes ou volontairement provocatrices n'en demeurent pas moins la propriété de son auteur. Mon travail ne consiste en rien à adoucir ses propos ou à les modifier pour faire plaisir à qui que ce soit, aussi je vous remercie de ne pas percevoir mon travail de retranscription comme une agression personnelle si jamais vous vous sentiez visé dans ce que vous vous apprêtez à lire.

LA NAISSANCE DU CLUB en 1982 :

Averell :

Comment est né le Club et pour quelle raison ?

 

Taz :

La raison pour laquelle on a décidé de se réunir dans les années 80 ( en 1982  ) est simple : nous étions beaucoup de provinciaux arrivant d'un peu partout sur Paris et qui se retrouvaient au milieu d'une faune totale.

Et si à l'époque tu ne fréquentais pas certains rendez-vous du vendredi soir qui étaient à l'époque Rungis, Bastille ( on ne parlait pas encore de Vincennes, dont c'était les débuts ) et les Champs-Elysées, tu étais un peu coupé du monde motard. C'était des communautées qui étaient très enclavées et indépendantes les unes par rapport aux autres. En réaction à cela, notre concept était de se réunir entre provinciaux qui se retrouvaient sur paris, des gens qui étaient un peu paumés et qui ont en commun une même passion : la moto. Tout simplement.

Ensuite, comment ça s'est passé exactement... C'est difficile à expliquer ! Ça s'est fait si naturellement : une bande de tarés réunis autour de la bécane, avec une même volonté. C'était un peu la fièvre du samedi soir, la fureur de vivre, comme James Dean ! On travaillait toute la semaine et le vendredi soir c'était... Notre exutoire ! Un exutoire qui durait du vendredi soir au dimanche soir.

Au début on se retrouvait de manière complètement spontanée, sans vraiment se donner rendez-vous. Et puis bizarrement, ces réunions sont devenues une véritable institution avec une rapidité telle que je me suis retrouvé à la tête de " Bruno et ses potes " sans l'avoir vraiment cherché !

Ça a été tellement naturel... Boum, le Club est né.

LES ANNEES 80 :

Averell :

Comment s'est déroulée l'existence du Club dans les années 80 ?

 

Taz :

Dans les années 80, c'était les années folles, une époque que la génération de motards qui arrive aujourd'hui ne pourra pas s'imaginer. C'était l'époque Joe Bar Team ! Quand on lit la BD, on se retrouve vraiment dans ces années 70-80 où on a notamment assisté à l'avènement chez les constructeurs des modèles " réplica sportive ". Et avec de telles machines, n'ayant pas de circuit, n'ayant pas d'exutoire en dehors de la route... Pas la peine de faire un dessin, c'était une époque d'excès.

Ce sont ces années que nous payons aujourd'hui par la répression anti-motarde, évidemment. Mais il n'en reste pas moins que les années 80 ont été des années extraordinaires, où il y avait encore le mot solidarité, le mot entraide... Il n'y avait pas internet et les communautés sur le web. Et comme il n'y avait pas ces outils de communication, les rapports entre les gens étaient vraiment des rencontres humaines, chaleureuses. Il y avait quelque chose de magique, d'humain et non pas cette chose qu'on voit aujourd'hui avec internet où les relations sont devenues des relations d'internautes.

A cette époque, on était pas un Club, on était simplement un groupe de potes qui trouvaient n'importe quelle excuse pour faire les trucs les plus fous :

- Tiens, ce soir j'ai envie de manger une choucroute !
- Où est-ce qu'on fait des bonnes choucroutes ?
- L'autre jour j'étais à Strasbourg, j'en ai mangé une très bonne !

Et boum, on partait à Strasbourg !

- Tiens, j'ai envie d'un petit dèj' au bord de la mer !

Pouf, on part à Etretat !

- Tiens, où est-ce qu'on mange des bonnes crèpes ?

Hop, on va en Bretagne !

Tout était prétexte à prendre la bécane et à partir, à rouler... Et on roulait pas dans la dentelle, c'est clair. Ce serait mentir que de prétendre qu'on était dans le code de la route : on partait d'un point A pour arriver à un point B et entre les deux c'était gaz, c'était Joebartesque...

 

Averell :

Sauf que dans les Joe Bar Team, les personnages se foutent dans le décor à chaque page...

 

Taz :

Malheureusement, ça a aussi été le cas dans le Club. Quand on regarde le nombre de personnes dans le club lors de sa création, le noyau dur, on constate qu'il y a eu une hécatombe et qu'aujourd'hui, il ne reste que moi et Lionel qui est dans un fauteil roulant parce qu'il est malheureusement tétraplégique à la suite d'un accident.

Il ne reste que nous deux en vie sur une bande qui représentait quand même une vingtaine de personnes à la base.

NOVEMBRE 93 :

Averell :

En novembre 93, l'une des plus grandes manifestations motardes depuis celle de la vignette réunit les trois grandes organisations de défense des droits des motards sous le drapeau du mcp, comment est-ce qu'une telle chose est possible ?

 

Taz :

Nan, c'est pas tout à fait comme ça que ça s'est passé. Il existait à ce moment trois entités : SOS Motards ( qui est une entité dissidente de la FFMC ), la FFMC et l'ANDDB ( Association Nationale de Défense des Droits des Bikers ) qu'on avait eu l'idée de créer avec des potes. Et aucune de ces trois entités ne pouvait fédérer les deux autres derrière son étiquette dans une manif, à cause des rivalités.

A côté de ça, moi, bizarrement comme je suis un touche à tout j'avais un pied dans chacune de ces trois institutions : pote avec l'ANDDB, pote avec SOS Motards, pote avec la FFMC et tout naturellement, j'ai été celui qui a pu fédérer les trois associations avec mon Moto Club.

Aujourd'hui, la FFMC dira que c'est faux, que je raconte des salades. D'autres institutions diront que je déforme la vérité, parce qu'ils ne veulent pas perdre la face, mais quand on regarde objectivement les évènements, l'organisation de la manif, j'étais derrière tout ça.

Mais ça s'est fait naturellement, il faut bien comprendre que la manifestation n'est pas une initiative du Moto Club. Le Moto Club s'est simplement trouvé au bon endroit, au bon moment, et le fait que j'avais des relations avec les trois institutions m'a permis de leur mettre à disposition son nom pour permettre à ces trois associations de se réunir derrière une étiquette neutre au moment de descendre dans la rue, et de renouveler une action d'envergure comme pour la vignette.

Parce que les seules manifestations qui feront peur aux pouvoir publics et la seule chose qui pourra influencer l'état dans sa politique contre les motards c'est une solidarité complète du monde du deux-roues. Quand on descend à 5, 10, 20.000 motos dans la rue, là ils se posent des questions ! Maintenant, quand je vois des manifs à 2.000 motos et que tout le monde est satisfait de ce type de manif... pfffff... C'est fini, l'état n'a plus rien à craindre de la revendication motarde.

En résumé, si le Moto Club des Potes a pu fédérer ces associations en 93, c'est grâce à un concours de circonstances, un concours de relations parce que j'étais pote avec les trois associations, et aussi le fait que j'ai une grande gueule et que les médias sont très friands de ça : D'ailleurs, quand TF1, France 2 et compagnie arrivent avec des caméras et vont voir les représentants légaux de ces associations, il suffit qu'il y ait un fort en gueule comme moi à côté et c'est bingo pour eux, c'est celui là qui passe au 20h et dans les journaux parce que les 10 mots qu'il aura dit en disent plus long que la demi-heure de bla bla des représentants officiels.

Ce qui vaut le coup d'être retenu de cette manif avant tout, c'est que c'était la première fois en france, depuis les années 70 et la manif de la vignette, que les Bikers et les deux associations ennemies SOS Motards et FFMC étaient unis dans la même manif, dans le même but. Et voir même des Bikers avec leurs harleys decendre dans la rue alors que ça n'est pas du tout leur mode de fonctionnement, c'est réellement impressionnant.

Moi j'étais coursier à l'époque et la semaine suivante, un gars m'a dit : " Vous êtes passés au Bd St Michel avec votre manif ! Et ben véridique : Le boulevard était plein et j'ai compté, ça a défilé pendant plus de 40 minutes en continu ! " Même les flics nous ont dit après la manif que depuis la vignette, ils n'avaient jamais vu un tel rassemblement autour d'une seule et même idée.

LA DECLARATION DE L'ASSOCIATION :

Averell :

On peut voir la déclaration du MCP en association loi 1901 comme une deuxième naissance pour le Club...

 

Taz :

C'est pas vraiment la deuxième naissance du Moto Club des Potes, c'est plutôt la continuité du concept " Bruno et ses Potes " sous la forme d'une entité officielle.
Aujourd'hui, c'est facile de dire que je me suis fait pousser au cul par certains pour en arriver là et d'une certaine manière je regrette un peu la manière dont cela a été fait : A cette époque, il y a eu des gens qui ont intégré le groupe parce qu'on commençait à faire parler de nous par rapport à la revendication et à beaucoup d'autres choses et ces gens là m'ont dit :

- Aujourd'hui, s'il y a quoi que ce soit, bruno, c'est toi qui mange tout dans la gueule.

J'ai dit :

- Ouais, c'est vrai, faisons une association loi 1901. 

Mais le but inavoué de ces gens là, et que j'ai compris quelques temps après, c'était que l'association avait une certaine aura et ils espéraient pouvoir s'en servir, une fois rendue officielle, en tant que tremplin dans leur propre milieu.

Mais moi j'en avais rien à foutre de servir de tremplin, tout ce que j'ai toujours fait pour ce Club, je l'ai fait par camaraderie, pour les potes. J'ai jamais cherché, moi, à tirer la couverture de mon côté ou à utiliser le Club pour me placer dans les institutions politiques ou motardes. Si cela avait été le cas, je ne serai pas là où j'en suis aujourd'hui professionnellement : je serais haut placé dans une instance motarde ou gouvernementale et j'aurais beaucoup plus profité. Au contraire, mon but à l'époque et qui n'a pas changé au fil des années, c'est de m'éclater avec mes potes, m'amuser à moto et être là où on m'attend pas, tout simplement. Et cette naissance administrative du Club, ça a été pour moi rien d'autre qu'une manière de dire que si " Bruno et ses Potes " marche, montons une association pour voir si on arrive à rallier encore plus de gens autour de la passion moto.

Il faut aussi ajouter que dès que tu veux participer à un téléthon, une opération humanitaire ou quoi que ce soit d'autre ( aider la fondation balavoine pour les pompes à eau, aller à droite à gauche pour aider... ) on te dit qu'il faut être une association loi 1901. Ça aussi ça a été l'une des raisons de la déclaration de l'association, afin de pouvoir participer au téléthon ou autre chose, car je pense qu'aujourd'hui, l'image du motard " Blouson noir ", " Loubard " appartient au passé, et le motocycliste, s'il a un mode de vie propre lié à sa passion avec ses codes et même ses règles de vie ( et cela fait rire beaucoup de monde ), peut malgré cela s'intégrer parfaitement dans la société et il est important de le faire savoir et de le démontrer en participant notamment à des actions humanitaires.

La preuve qu'il en est, c'est que depuis nos premières participations à des actions humanitaires, le regard des gens a changé : au début on avait droit à des regards bizarres, méfiants, lorsqu'ils nous voyaient arriver ; aujourd'hui, il n'y a pas une association motarde qui ne s'est pas engagée au moins une fois dans une action caritative ! Et cela est considéré comme naturel. Alors qu'au début des années 90, on était pas des masses...

DECEMBRE 94 :

Averell :

Concernant la deuxième grande manif à laquelle à participé le Moto Club des Potes...

 

Taz :

( prenant la parole ) : ...Ah ouais ! Et la prise de la place de la bastille !

Ça... Ça c'est le plus beau souvenir que je peux avoir en tant qu'organisateur de manif ! J'étais à l'époque au bureau " Paris - Ile de France " de la FFMC, et on s'était engagés au niveau des pouvoirs publics à arrêter la manif AVANT la place de la bastille, dans le grand boulevard qui mène de république à la place de la bastille.

Moi quelques jours avant j'avais eu un problème de santé ce qui fait que j'ai du participer à la manif avec un genre de corset, deux grandes ceintures pour me maintenir la taille, du coup je conduisais le pick-up qui ouvrait la manif. Sur ce pick-up donc, il y avait le drapeau FFMC des organisateurs et le drapeau Moto Club des Potes, et à l'arrière du véhicule, une sono de folie... Mais de FOLIE ! Et on arrêtait pas d'envoyer du gros son.

Et à un moment donné on arrive à la fin de la manif, dans le grand boulevard et je me retrouve avec des copains de l'ANDDB ( Jean-luc et d'autres... des mecs inoubliables ! ) et d'un simple regard, on a tous pensé à la même chose : ON PREND LA PLACE DE LA BASTILLE ! Devant nous, deux policiers en mobylette pour nous arrêter... Ils ne pouvaient rien faire !

Il faut bien se rendre compte que dans cette manif, quand le début du cortège était place de la république, la fin du cortège tournait à peine à la gare de l'est ! On imagine mal la longueur de la manif et le peuple qu'il pouvait y avoir. Et quand tout ce monde décide de prendre la place de la bastille... Il prend la place de la bastille !

On est tous rentrés dedans comme des... Enfin c'est un souvenir incroyable ! Peut être mon plus beau souvenir en tant qu'organisateur de manif : il y a une telle symbolique autour de cette place, qui était également un haut lieu de la moto avec ses rendez vous hebdomadaires, que le fait de l'envahir avait vraiment une signification forte !

LE TUNNEL SOUS LA MANCHE :

Averell :

Le Moto Club des Potes, au nom de deux magazines, Monde Moto et Moto Magazine, est le premier à franchir le tunnel sous la manche. Comment est-il possible que le Moto Club des Potes soit premier à coller une bécane dans le shuttle ?!

 

Taz :

Ya pas de miracle. C'est tout simplement que j'avais un pote qui travaillait chez Eurotunnel, et qui nous avait appris qu'après les essais sur les voitures, les premières traversées moto allaient avoir lieu dans les semaines qui suivaient.

Il m'avait dit :

- Alors voila, on fait des essais, des tests, avec différents véhicules, ça marche... Est-ce que ça te dit de venir essayer le tunnel sous la manche avec ta bécane ? 

Je lui ai répondu :

- Ouais, ouais, pourquoi pas... 

Et on en a fait un pari :

- Chiche, le jour où je t'appelle, tu viens traverser le tunnel sous la manche ?
- OK !

C'était au tout début des essais... Et finalement, le tunnel a tellement pris de retard que j'étais passé à autre chose. Quand un soir, mon téléphone sonne :

- Salut le Taz, tu viens traverser le tunnel sous la manche !
- Ah, ouais, quand ?
- C'est demain, on t'attend à telle heure, à tel endroit. Il nous faut trois ou quatre motos. Alors, tu viens ?
- OK !

Et on est partis. Il y avait Kenavo et un autre poto, et on est montés à la gare. Arrivés là bas, on était reçus comme des nababs, j'étais mort de rire, on a été reçus avec le tapis rouge juste pour mettre nos bécanes dans le wagon, à côté de tous les officiels qui faisaient la traversée.

Ce week-end là, ça a été l'un des plus pluvieux de l'époque, on a eu la flotte en partant de paris dès le péage à senlis et on a arrêté la flotte en retrant dans le shuttle. On a commencé à profiter du beau temps une fois sous la mer... A la fin, on commençait à se poser la question de savoir si les nageoires allaient pas nous pousser ! Vraiment un temps horrible, du vent, de l'eau, tout... Enfin on est quand même arrivés, et on a eu nos certificats.

Enfin ce qu'il faut retenir, c'est qu'une fois encore, la démarche n'était pas d'inviter le Moto Club des Potes, mais simplement un mec qui invite un autre pote auquel il doit un service et qui lui dit :

- Tiens, si un jour je te fais traverser le tunnel sous la manche en exclusivité, ça te dit ? 

Et moi dans ces cas là, j'ai traversé au nom du Club.

Dans les jours qui ont suivi, Moto Revue et Moto Journal faisaient la traversée, mais on a finalement été les premiers, c'est ça qui est génial !

 

Averell :

Encore un fois, on voit que c'est en réalité bruno et ses relations qui ont rendu cela possible, et non pas le Moto Club des Potes en tant qu'institution...

 

Taz :

Le Moto Club des Potes, c'est rien, c'est une idée. C'est un nom. Tout ce que j'ai fait, c'est effectivement grâce à des copains et non pas grâce à l'aura du club. Le Moto Club des Potes, il est là, il me suit dans ce que je fait et basta. Et ça c'est parce que le Club est lié à moi et je suis lié au Club alors là où je vais, j'entraine le nom du Club avec moi.

Je souhaite dire aussi que beaucoup de gens donnent à ce que j'ai vécu une importance qui n'est pas. Le tunnel sous la manche, le téléthon, toutes ces choses, c'était des expériences sympas que j'ai pu vivre grâce à mes amis, rien de plus.

Je pourrais m'en vanter si je l'avais fait dans le but d'avoir de la reconnaissance, mais moi je m'en branle ! Tout ce que j'ai cherché, c'est de délirer à fond avec des potos, des amis. J'ai cherché à accomplir des choses inédites pour le seul plaisir d'être le premier à les vivre, pas pour me donner de l'importance ou gagner en influence dans un quelconque milieu.

Ça je m'en fous, mais alors... !

NOVEMBRE 97 :

Averell :

En Novembre 1997, le Moto Club des Potes participe peut après sa réapparition à une nouvelle manif qui se solde cette fois par un coup de gueule, le Moto Club des Potes se fait expulser de la manif pour avoir porté ses propres couleurs. Que s'est-il réellement passé ?

 

Taz :

Pour commencer, ce n'est pas moi qui a écrit le courrier qu'on peut lire dans la revue de presse concernant cette manif. Sérieusement, je ne connais même pas la personne qui a envoyé cette lettre à la presse spécialisée pour se plaindre du fait que le Moto Club des Potes a été gentiment invité à foutre le camp.

Et puis, sincèrement, les personnes qui ont entendu le reportage diffusé à la radio lors de cette manif comprennent bien pourquoi les organisateurs n'ont pas souhaité que l'on reste dans leur manif : on y interviewe le Moto Club des Potes et non pas les organisateurs ! Je comprends que la FFMC l'avait gloups en voyant ça...

En fait, ce qui s'est passé c'est qu'un jour une radio prend contact avec moi et me dit :

- Voila, samedi il y a une manif de motards, est-ce que vous la faite ? 

Moi je leur répond :

- Ouais, ya une manif, je vais y aller...

Pour ma part, cela faisait un petit moment que je n'avais plus de contacts avec la FFMC et que mes relations avec eux étaient très tendues mais j'explique au reporter que le fait que ce soit la FFMC qui organise ne me dérange pas le moins du monde et que l'essentiel c'est qu'un maximum de personnes soient à la manif, pour défendre leurs droits ensemble et unis. Le reporter me demande si le MCP se donne rendez vous alors je lui explique qu'on va partir de montreuil, de la croix de chavaux et qu'on allait tous descendre au point de départ de la manif...

Au départ du club le jour de la manif, on tombe sur trois ou quatres journalistes qui étaient là à nous attendre et qui nous disent qu'ils vont suivre notre mouvement ! Je répond à une interview qui est ensuite diffusée à la radio ( je sais plus laquelle d'ailleurs ) et on arrive finalement sur les lieux de la manif : tout le groupe, avec le gros drapeau " Moto Club des Potes ", nos couleurs... Et les médias à nos côtés ! Et en arrivant, je vois d'autres journalistes s'approcher de nous " Salut Bruno, comment tu vas ? " non pas pour une interview mais juste pour discuter entre potes, tout simplement parce qu'on se connaisait bien depuis les manifs de 93, 94 et les oeuvres caritatives dans lesquelles j'avais participé. C'est un tout petit monde où on retrouve souvent des têtes connues et comme je m'étais investi dans pas mal d'actions à cette époque, on avait plaisir à se retrouver d'une fois à l'autre.

Mais en voyant les journalistes se rapprocher du Moto Club des Potes il y a un type de la FFMC avec le blouson " Service d'ordre " qui intervient : " Les journalistes c'est derrière le ruban rouge là bas, dans ce secteur là. Et les participants c'est de l'autre côté. " Donc déjà, il y avait une séparation entre les organisateurs, les participants et la presse !

Les journalistes ont été un peu étonnés, moi j'ai trouvé ça limite... Et le mec s'approche ensuite de nous et nous dit " Votre drapeau vous le rangez, vous retirez vos couleurs ou vous foutez le camp ! " Moi je me suis tourné vers mes potes journalistes et je leur ai dit : " Bon, nous on se casse. " fin de l'histoire.

Un mois et demi après, deux mois peut être, je reçois un coup de téléphone. C'est un pote qui a vu dans un journal un courrier d'un lecteur de Tours qui disait que le Moto Club des Potes s'était fait éjecter de la manif de novembre. Moi je lui répond qu'on était pas au courant, c'est vrai qu'on s'était fait éjecter, mais on est jamais allés se plaindre, on allait pas se rabaisser au niveau des organisateurs en allant pleurer dans les médias. Pour nous, la page était tournée. En plus, mon interview était diffusée à la radio, les idées que je voulais faire passer étaient passées... A vrai dire, on avait déjà eu tout ce qu'on voulait, le reste : le fait d'avoir été jeté de la manif, ça m'était un peu égal rendu à ce point !

Apparemment, le mec qui a envoyé ce courrier devait être juste à côté de nous dans la manif et n'avait pas apprécié le comportement du service d'ordre alors qu'il avait pris la peine de descendre de Tours avec des potes. Il aurait été visiblement invité lui aussi à quitter la manif peu après nous.

C'est dommage, mais quelque part, ça prouve qu'il y avait une volonté de leadership des organisateurs qui ont très mal vécu le fait que notre petit Moto Club sans prétention pique la vedette à leur grosse association.

TELETHON 99 :

Averell :

le téléthon 1999, la tirelire des motards. Comment est venue cette idée et comment le Moto Club des Potes a-t-il pu s'investir là dedans ?

 

Taz :

En 99, j'étais avec un ami à moi, une personne que je considère aujourd'hui encore comme mon ami bien qu'on se soit un peu perdus de vue depuis, on l'appelait " Papy " ( Christian ) et je me souviens lui avoir annoncé que je voulais participer à ma dernière oeuvre caritative mais que je voulais que ce soit quelque chose d'énorme, un coup d'éclat.

Petite précision, à l'époque, le Club était très hétérogène, et il y avait chez nous aussi bien des responsables nationaux de chez Air Liquide que des gens de chez Honda France, ce qui explique la suite des évènements.
Je reçois un jour un coup de téléphone chez moi, un mec qui me fait :

- Bonjour, je travaille chez Air France Industries et pour le téléthon je souhaite lancer une idée complètement folle.
- Pas de problème, on peut se rencontrer, c'est quoi votre idée ?
- Moi je peux avoir un Boeing 747 pour le téléthon, il me faut une structure.
- Vous l'avez !

Et grâce aux membres du club, j'ai réussi à déplacer tous nos partenaires : Remus ( grâce à Laurent ), Devil ( par François Cominardi à l'époque ), Air Liquide, Honda France... J'ai même rencontré Voxan au salon de la moto qui a accepté de nous passer une moto pour faire la tirelire ! Et tout s'est organisé avec une telle rapidité à l'aide de ces gens qu'on s'est retrouvé un jour devant un avion avec marqué " Moto Club des Potes " dessus ainsi que tous nos partenaires avant même d'avoir eu le temps de réaliser l'ampleur de ce que nous étions en train de faire !

Jusqu'à ce jour, on se disait qu'on allait faire un téléthon comme les autres, on avait préparé des initiations au scooter, des animations à vélo, des opérations de communication, et dans la journée, il était prévu le tractage des 180 Tonnes du Boeing 747-600 par 100 personnes sur 1000 métres, pour le guiness book des records ce qui était le clou du spectacle. Ce même avion devait décoller dès le lendemain avec les enfants handicapés à bord en direction du sud de la france où ils y seraient reçus par un ami à moi, rédacteur en chef de " Monde Moto " qui les emmènerait avec son groupe de motards à " Marineland " qui sont des amis de " Monde Moto ". Tout ça organisé par le Moto Club des Potes grâce à ses amis et partenaires ! Sur le papier, tout va bien, tu ne vois encore rien de concret.

Et puis le jour J, tu arrives chez Air France Industries avec les motos, ils déroulent le tapis rouge ( gloups ), tu traverses un local tout sombre pour accéder au tarmac... Avec ta moto ! Si, si... Et puis soudain, tu te retrouves en plein jour avec devant toi un Boeing 747-600 qui tourne lentement, et d'un coup, tu arrives à lire sur la carlingue " Moto Club des Potes " ! Et à ce moment là, tu réalises que tout le boulot que tu as fait depuis trois mois est bien réel... Et là tu pleures.

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes

Après ça, tu peux pas faire plus. Ça a été ma dernière action caritative d'importance au nom du Moto Club ( je continue d'en mener par ailleurs mais à titre privé ) mais de voir le nom de ton Club écrit à côté des plus grands sur un avion, tu chiales, c'est un tel aboutissement...

Le plus touchant, c'est que tous ces gens là ne sont pas venus parce que l'association " Moto Club des Potes " leur avait demandé, mais parce que c'était des amis. Il y avait une personne qui est très importante pour moi, qui s'appelle Nitrous ( Claude ) à mes côtés, Papy était là également et on était tous les trois dans le même état. Claude était président d'un Moto Club qui s'appeleait " Les Sacoches ", un Moto Club SNCF, il continue à faire de la moto maintenant sur piste, ça reste un ami et une personne que je respecte énormément, et pour lui comme pour moi c'était tellement énorme !

Aujourd'hui, on pourra dire tout ce qu'on veut sur le Moto Club des Potes : que c'est un Petit Club, que c'est rien, qu'on est de la merde, qu'on est ceci ou cela... Mais ça, ça a existé. Et personne ne peut le nier. Cet avion a volé avec ces autocollants jusqu'à son entretien suivant, évidemment ils ne l'ont pas fait rentrer en atelier le lendemain, juste pour enlever les sponsors...

Nan, il a volé plusieurs semaines, peut être plus, avec Moto Club des Potes écrit dessus. Ce nom a littéralement fait le tour de la planète ! Qu'est-ce qu'on peut trouver à redire à ça ?


L'INTERVIEW, DEUXIEME PARTIE
Bruno se livre :

Au delà des évènements historiques auxquels le club a participé, de nombreuses questions plus personnelles concernant le taz se sont révélées lors de mes recherches. Il est temps maintenant de découvrir qui se cache derrière la bonhomie du chef de bande. Bruno s'est engagé à répondre en toute sincérité et sans omettre le moindre détail aux questions que je vais lui poser, tout en essayant de ne pas déborder du sujet... Ceux qui le connaissent imaginent l'exploit que cela constitue.

Averell :

Tout d'abord, pourquoi as-tu choisi de mener avec moi ce travail de recherche, et plus particulièrement sous la forme d'une interview ?

 

Bruno :

Pourquoi ce travail... Tout d'abord j'ai aujourd'hui le sentiment d'être arrivé au bout de ce que je voulais faire avec le club, et a été un exutoire tellement énorme que la hargne, la haine et la colère que j'avais en moi ont disparu. Il était temps de tourner une page et de faire un bilan. C'est peut être prétentieux aussi, mais je voulais une biographie de mon vivant, un testament de ma vie de motard tant qu'il en est encore temps et que la mémoire me reste.

Pourquoi sous forme d'interview ? Et bien il me restait encore des choses à dire concernant les années MCP, ses peines et ses joies, qu'il n'est pas possible d'exprimer au travers d'un autre format. Même après l'écriture de , il me restait encore pas mal de poussières à vider au fond du sac.

Pourquoi avec toi ? Et bien avant toute chose, pour écrire je me suis entouré de deux personnes extraordinaires qui sont Talau et le Jé qui m'ont apporté leur soutien et leur aide. Et de même pour ce travail, il me fallait quelqu'un qui en soit capable. Aujourd'hui, malgré le peu de temps depuis lequel on se connait, tu es le seul que je voyais apte à comprendre et à retranscrire objectivement l'épopée Moto Club des Potes... J'ai un principe simple, la qualité chez une personne n'a pas besoin de temps pour être découverte.

Enfin, si ce travail est fait aujourd'hui et pas à un autre moment, c'est qu'enfin le Moto Club des Potes réunit des personnes qui s'y trouvent pour les mêmes raisons : vivre la moto, la passion, en toute simplicité ! Et après 24 ans à la tête du MCP, depuis deux ans, les personnes qui composent ce Club me font toutes aimer ce que j'ai créé. Cela n'empêche pas les moments de doute, de colère, face à la bêtise ou la cupidité de nos détracteurs. Mais celles-ci sont tellement dérisoires qu'elles en deviennent transparentes.

 

Averell :

Quand tu dis " pas mal de poussières à vider au fond du sac " j'ai le sentiment que tu as envie de cracher des vérités qui ne font pas plaisir à entendre...

 

Bruno :

Effectivement, toute vérité n'est pas bonne à entendre pour certains, y compris parfois pour moi. Mais si les gens ne savent pas les lire ou les entendre, cela m'est aujourd'hui complètement égal. Je m'en fous. Avant, ça n'était pas le cas : comme un Don Quichotte, je me suis battu contre des moulins à vent pour essayer de faire valoir mes vérités à m'en rendre malade. Grâce à , aujourd'hui, tout ça me fait finalement rire.

 

Averell :

Qu'as-tu à dire à toutes les personnes à qui tes propos ne vont pas manquer de déplaire ?

 

Bruno :

J'ai envie de leur répondre que la roue tourne. Hier, c'était les propos que ces gens tenaient sur moi qui me déplaisaient, chacun son tour. Je ne me cacherai plus dans la convenance car aujourd'hui, grâce à mes amis et à , j'ai la force morale d'assumer ma vie, mon vécu et personne ne pourra me faire taire. Je dirai tout sans pudeur, même lorsque je me suis moi même fourvoyé dans certaines situations.

 

Averell :

Le Moto Club des Potes a bientôt 25 ans. Tout d'abord une remarque : c'est beaucoup pour un " Petit Club Parisien ! " 

 

Bruno :

[ sourire ] Tout dépend de qu'est-ce que tu considères comme un Club. Si pour toi un Club, c'est une institution puissante, que tu peux utiliser pour avoir une reconnaissance, te faire mousser et qu'on te déroule le tapis rouge quand tu arrives quelque part, si pour toi un club, c'est celui pour lequel les gens font " Alleluia " et " Gana Gana Moto Club " alors 25 ans, c'est court. Par contre, si tu considères comme club un groupe de potes sans prétention qui sont là pour s'éclater ensemble et se taper des délires, alors ouais, c'est énorme ! 25 ans à s'éclater...

Moi dans quelques temps, je quitte la présidence du club pour laisser ça aux jeunes, et j'espère qu'ils vivront l'aventure aussi intensément.

Tu dis " Petit Club Parisien " : Tous les gens qui n'ont pas aimé le Club ou qui l'ont jalousé, n'ont pas trouvé d'autre manière que de minimiser le Moto Club des Potes pour le dévaloriser. " Ce n'est qu'un Club local ", " Ce qu'il a fait, c'est rien "...

Faut les laisser parler tous ces types ! Les gens qui ne trouvent que ces arguments là pour critiquer s'imaginent manifestement qu'un Moto Club doit servir à avoir de l'influence dans le monde du deux roues, à gagner en aura et en pouvoir, ce qui n'est pas du tout mon cas. Moi même, je m'amuse par ironie à qualifier mon Club de " Petit " parce que justement, je n'ai jamais envisagé mon club comme LA SUPER-STRUCTURE institutionnelle.

Tout ce que j'ai toujours fait a été dans l'optique d'un club basique, simple et surtout HUMAIN. Et c'est à mon sens tout ce qui fait sa richesse : ce Club est simple, ses membres sont des êtres humains avant toute chose et non pas des numéros d'adhérents ou des cotisations qui ne servent qu'à asseoir le pouvoir de ses dirigeants.

C'est le gros problème des Clubs actuellement : il suffit de payer pour en être membre et ensuite, tu n'es qu'un adhérent parmi tant d'autres. Il n'y a pas de numéro chez moi ! Il y a des êtres humains et basta.

Tant que le club pourra garder cet esprit, pour moi, ça restera le plus important.

 

Averell :

25 ans d'implication dans le club donc, et ce malgré deux clashes en 96 et 2002 ( sur lesquels nous reviendront plus tard ), qu'est-ce qui t'a donné l'envie de rester toutes ces années au sein et à la tête du club ? Qu'est-ce qui fait rester quelqu'un comme toi 25 ans dans un club et surtout s'investir autant ?

 

Bruno :

Alors il y a trois raisons. Toutes les trois très simples.

  • La première, c'est que j'ai été victime de deux très graves accidents ainsi que la perte de ma première compagne en 89. Et le Moto Club m'a alors servi d'échappatoire, pour oublier mes problèmes et aussi pour me prouver à moi même que je pouvais encore faire de la moto après ces accidents.
  • Ensuite, j'ai eu un crabe, un début de crabe : des polypes au niveau de mon gros colon et on m'a annoncé que je ne pourrai plus faire de moto à cause du traitement et de la fatigue... J'ai répondu " C'est ça, je ferai plus de moto... Et si elle en avait, ma tante s'appellerait mon oncle " et une nouvelle fois, la moto a été ma planche de salut et le Moto Club, mon exutoire contre la maladie.
  • Enfin, la troisième raison, c'est qu'à chaque balade, il n'y a pas un seul Pote dans le groupe qui n'a pas les yeux qui pétillent de plaisir. Et rien que ça, cette récompense, ça vaut la peine de continuer jusqu'au dernier instant !

 

Averell :

Depuis les début du club ( même si c'est moins le cas à présent ) tu as toujours eu une implication très forte dans le club. A tel point que certaines personnes pourraient se demander, et on les comprends, quelle place a eu ta vie privée durant ces années ?

 

Bruno :

Il s'avère qu'au départ, le Moto Club je l'ai vécu avec ma première compagne, Kate, car nous l'avons fondé ensemble en 1982. Quand elle est partie en 1989, pour moi ça a été la fin de tout. Lorsque l'amour, la personne que tu aimes n'est plus là, tu compenses le vide en t'investissant à 400% dans quelque chose : Pour moi ça a été le Club. Enfin ce n'était pas encore un Club... Je me suis investi dans un groupe, dans " Bruno et ses Potes ", j'ai commencé à faire pleins de trucs à droite à gauche et ma vie privée est clairement passée derrière !

Le jour où j'ai rencontré Delphine, en 96, ma vie a repris un sens. Et c'est vrai que petit à petit, ma vie privée est repassée devant le Club. Aujourd'hui, ma vie privée est ce qui compte le plus, mais c'est vrai qu'à une époque, le Club m'a accaparé toute mon énergie.

Mais finalement à cette époque, l'un était tellement imbriqué dans l'autre... On aurait pas pu dire qui était Le Taz et qui était Bruno car ils ne faisaient tellement qu'un. On ne peut même pas dire que le Club m'a pris toute ma vie privée car ma vie privée c'était le Club : à l'époque, je faisais des choses, je m'investissais dans des actions à titre privé, et j'entrainais systématiquement le club derrière moi... Finalement, c'est peut-être plus le Club qui est venu se greffer à tout ce que je faisais de personnel plutôt que ma vie privée qui se faisait en fonction du club. Enfin quoi qu'il en soit, les deux ont été indissociables, on ne pouvait plus faire la différence, même moi !

 

Averell :

1995-1996, tu annonces que tu quittes le club et que tu plaques tout... Que s'est-il réellement passé ?

 

Bruno :

Deux choses, en 1994 j'ai eu un accident de la route assez grave à la suite duquel j'ai du réapprendre à lire et à écrire. Et dans le même temps, on me fait des examens et on me découvre des polypes malins au niveau de mon gros colon.

Cet épisode ne m'a pas empêché de me défoncer à fond dans le club pour oublier la maladie qu'on venait de m'annoncer et ce que je vivais, mais j'ai quand même été en centre de rééducation et derrière j'ai eu droit à un reclassement professionnel... Et pendant tout ce temps, je ne pouvais pas vraiment gérer l'association, alors j'ai confié le club à des gens, que je croyais mes amis, et qui m'ont banané en beauté.

Les mecs faisaient : " On va s'occuper de tout, t'inquiète pas ! " Et moi, comme je me battais à faire de la chimio, à réapprendre à lire, j'avais le centre de rééducation et mon classement COTOREP à gérer... J'ai été tellement pris par tout cela que j'ai pas pu suivre la gestion du Club... Jusqu'au jour où je retrouve des copains à Bastille et qui me font " Tu sais Bruno, les mecs qui ont pris la direction du Club... Ah putain ! Là on a une réunion et ils parlent déjà de cotisations ! " Et moi en apprenant ça, je suis resté scotché.

Et j'avais tellement de merdes dans ma vie, j'étais tellement fatigué de me battre que ma première réaction a été de tout laisser tomber. Je vais voir les gars et je leur dit " Allez vous faire foutre, je dégage ! " Suite à ça, j'ai quitté le Club en 95. Fin 96, j'avais même eu l'idée de partir et de retourner vivre avec mes potes au Canada.

J'avais tout prévu et... ce qui m'a fait rester, c'est que le 18 Octobre 1996 j'ai rencontré Tazette ( Delphine ), ça a été un moment extraordinaire qui a fait que j'ai peut être quitté le club, mais j'avais trouvé l'amour et je suis resté en France.

Pourquoi j'ai quitté le Club ? Tout simplement parce qu'il y a eu des mecs qui ont cru que tout ce que j'avais acquis était associé au nom du Club et qui ont voulu profiter de cette aura. Mais ils n'avaient pas compris que le Club n'était rien et ne restera jamais qu'un groupe de copains, et que les partenaires qui nous aidaient ne le faisaient pas pour le Club mais parce que c'était des amis !

Tout simplement des copains qui se rendaient service... Et ces types qui ont pris la direction du Club et se sont pointés chez les partenaires et disant " Voila, nous on veut des prix pour les membres du Club " on leur a répondu " Mais attendez, nous on ne fait pas ça pour le Club, on le fait pour Bruno, parce que c'est un pote ! " Et moi quand je suis un peu sorti de mes problèmes, quand j'ai appris tout ça et le comportement de ces personnes, j'ai claqué la porte parce que j'en avais plus rien à foutre.

Dans ma tête, j'avais engendré des monstres qui étaient en train de prendre ma création pour s'en servir afin d'assouvir leurs ambitions.

 

Averell :

Après cela, qu'est-ce qui t'as fait revenir au Club ?

 

Bruno :

[ rires ] Je me suis fait piéger ! Au salon de la moto 97, quelques copains m'invitent aux journée presse. Petit resto, petit café... Et au fil de la conversation, les copains me demandent ce que je deviens et ce que devient le Club. Je leur répond que le Club c'est fini, qu'il n'existe plus ! Et là ils me font :

- Ouais mais attend, est-ce que tu as supprimé les statuts loi 1901 ?
- Beeennnnnnn, non...
- Donc tu es toujours président du Moto Club des Potes !
- Beeeeeennnnnnnn, ouais... Sans doute.
- Et alors, pourquoi tu ferais pas une balade, rien qu'une seule pour le salon. Histoire de voir si ça marche.
- Non non non, ça m'intéresse pas !
- Mais siiii, allez, vas-y, fais une balade ! Le Moto Club des Potes a fait tellement de choses, ce serait dommage. Il y a peut être des gens qui attendent ça !

J'étais prêt à parier que si je lançais l'idée de la balade il n'y aurait eu personne à venir, alors j'ai accepté de le faire, mais sans grande conviction.

Là où ça a été une folie, c'est que l'annonce a été passée je-ne-sais-pas-combien-de-fois dans la presse spécialisée, pendant plusieurs semaines et dans quatre ou cinq revues différentes ! Et résultat, je jour de la balade, on s'est quand même retrouvés une trentaine... Et je me suis doublement fait piéger parce que la gazette de Monde Moto a publié un reportage sur cette balade !

Donc si tu veux, moi qui disait " Ça marchera jamais... Je vois pas l'utilité... Les gens n'en ont rien à faire du Moto Club des Potes... " je me suis retrouvé embarqué dans le truc, et c'est reparti comme en 40 !

Mais j'ai pas voulu faire ça dans une démarche " JE REVIENS " ou encore " LE RETOUR DU MOTO CLUB DES POTES II ", j'étais juste parti pour " Voir ce que ça allait donner " et je me suis aperçu que le Club ( ou peut être était-ce moi ) attirait toujours les gens et que ça valait la peine de continuer.

 

Averell :

Deuxième épisode difficile de la vie du Club, 2002...

 

Bruno :

... Difficile non, ça aurait été " Difficile " si ça avait été quelque chose de complexe. Mais là ce qui s'est passé a été très simple, mais incroyablement décevant. " Difficile ", c'est à la fois pas approprié et pas assez fort pour décrire ce qui s'est passé cette année là.

 

Averell :

Un clash en tout cas au sein du Club !

 

Bruno :

Ouais. Pour moi c'est... ...des pourritures. Des gens qui ne voient pas le monde motard tel que moi et beaucoup d'autres gens le voyons, c'est à dire qui pensent d'abord à leur profit et conçoivent la moto comme un moyen de s'élever socialement. Par ailleurs, ces personnes ne savent pas laisser à la porte d'un Club leurs complexes de supériorité. Ce sont des gens qui aiment diviser pour mieux régner, des gens qui ont un petit pouvoir et qui craignent plus que tout de perdre cette influence lorsqu'une nouvelle personne arrive dans leur groupe. Des gens qui ont finalement une vie tellement pauvre, que lorsqu'ils rencontrent une personne un peu charismatique, sont terrorisés à l'idée que leurs " sujets " se détournent d'eux pour aller vers cette personne charismatique... Et par conséquent il faut détruire ce " RIVAL ! ".

En 2002 donc, j'ai rencontré des gens qui mont dit :

- Voila, on a un groupe dans le Sud, on aimerait se mettre en association mais on sait pas trop par quel bout commencer

Moi je leur propose, comme je l'avait déjà fait au moins une dizaine de fois avec d'autres personnes, de leur prêter le nom du Club : Ils montent un " Moto Club des Potes - Sud " dont je ne m'occupe pas, et quand ils sont prêts à voler de leurs propres ailes, ils se montent leur propre association et basta. Je leur fournissais simplement une structure le temps qu'ils s'organisent eux mêmes et ensuite, ils devenaient autonomes... Je me souviens qu'à l'époque ils avaient même récolté des fonds et avaient voulu me les envoyer, je leur avait dit que je n'en voulais même pas. Qu'ils gardent leur argent pour le jour où ils se mettront en association et où ils voudront peut être acheter un site, que sais-je ? Je répète que je n'avais aucune intention de m'impliquer dans leur vie, je leur donnais juste une légalité. Ils faisaient deux ou trois balades, le temps de constituer un groupe, et le jour où ils étaient prêts, ciao.

Malheureusement, il y a eu un mec qui a tellement eu peur qu'on lui vole un peu de son leadership dans cette histoire, qu'il a manipulé tout le monde. Et comme à cette époque il y avait dans le groupe de paris des personnes, comme en 95, qui n'attendaient que ma disparition pour diriger le club et tirer la couverture à eux, ces personnes se sont laissées embobiner et ça a fait un effet boule de neige ! Mais la grosse différence avec 95-96 où mes problèmes personnels m'avaient fait baisser les bras un peu vite, c'est que cette fois là j'avais la femme la plus extraordinaire du monde dans les bras, une enfant merveilleuse, des choses tellement extraordinaires dans ma vie... Et des gens au club qui m'ont soutenu également !

Que je ne me suis pas laissé faire ! Et là, ça a été LE CLASH, je suis rentré dans la gueule de ces types là ( à tous les sens du terme ). Ça a été très douloureux. Je ne cherche pas à triompher ou à montrer ces personnes du doigt car la plupart d'entre eux se sont simplement fait manipuler et je ne leur en veux pas aujourd'hui. Les gens du Sud non plus, je ne leur en veux pas... Et même l'instigateur de ça je ne lui en veux plus ! Il a joué, il a perdu, mais il en a sûrement souffert autant que nous tous.

Ce qu'il faut retenir de cet épisode, c'est qu'il a renforcé les liens des gens au sein du Club, de tous ceux qui se sont battus ensemble pour faire durer le Moto Club des Potes. Ça a rendu le Club encore plus fort même ! Et ça nous a appris à être plus ferme dans les décisions que nous prenons aujourd'hui. Finalement, ils méritent plus que je les remercie plutôt que je m'acharne sur eux.

 

Averell :

Justement, suite à ces évènements, on sait que la politique du Club a changé. Aujourd'hui on ne peut pas parler de " Période d'Essai " mais les nouveaux arrivants ont manifestement besoin de temps et d'apprendre à connaître le Club avant d'en faire partie à part entière. Les membres qui ne partagent pas l'état d'esprit ou qui ne laissent pas leur soucis à la porte sont invités à ne plus venir... Les activités du club ne sont plus relayées par la presse.

Toutes ces choses qui font du Moto Club des Potes le groupe intimiste qu'on connait aujourd'hui... Tout cela n'est finalement qu'une conséquence de ces expériences douloureuses ?

 

Bruno :

Oui !

 

Averell :

Et qu'est-ce que tu souhaites dire à toutes les personnes qui trouvent ce fonctionnement injuste ou sectaire ? ( notamment parce qu'elles n'y ont pas été acceptées )

 

Bruno :

Injuste ou pas injuste ?

Aujourd'hui le Moto Club reste ce qu'il a été, c'est à dire un groupe de potes.

 

Averell :

C'est vrai que dans n'importe quel groupe d'amis, quand le courant ne passe pas avec une nouvelle personne, celle-ci ne peut pas faire parti du groupe...

 

Bruno :

Ouais... Nan... Si tu veux, pour moi le Moto Club des Potes c'est une question d'éthique, de respect de l'autre, de respect de l'être humain. Au Club, je veux des gens qui savent laisser leur rang social à la porte et qui sont à l'écoute des peines et des chagrins des autres, qui ne soient pas nombrilistes... A une époque, j'avais un principe qui était que " tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil " et j'acceptais tout le monde. Durant les évènements de 2002, je ne suis pas le seul à m'être fait avoir, car même ceux qui n'ont pas été mêlés à tout ça ont été victimes, même les instigateurs du clash ont été victimes du " qu'en dira-t-on " par la suite, c'est pour ça que j'ai voulu éviter que cela se reproduise.

Aujourd'hui, c'est vrai qu'on a des décisions qui sont des fois très dures, des décisions catégoriques comme par exemple quand quelqu'un ment ( a quoi ça sert de venir dans un club si c'est pour raconter des cracks ? ). Et c'est vrai que ce mode de fonctionnement déplait et sera toujours décrié par nos détracteurs. Un mode de fonctionnement qui ne sera sûrement pas compris et qui changera peut être avec la prochaine génération de dirigeants du Club ( parce qu'après mon départ, je n'aurai plus rien à dire là-dessus ). Mais une chose est certaine, c'est que c'est ce mode de fonctionnement qui a permis d'avoir le groupe formidable qu'on a ajourd'hui. Pour moi, ce fonctionnement est la sagesse.

Et d'ailleurs, ce mode de recrutement ne fonctionne pas si mal, parce qu'on ne recrute peut être que 7 ou 8 personnes par an, mais c'est déjà énorme quand on voit le niveau d'isolement des gens dans la société aujourd'hui ! Et puis ce sont 7-8 personnes de qualité.

Je préfère avoir des gens de qualité à mes côtés, un groupe soudé où chacun assume sa personnalité, ses différences tout en respectant celles des autres.

 

Averell :

La moto, le Club, ce n'est pas toute ta vie ! Tu as des relations avec des gens qui n'appartiennent pas au monde motard ( ce que peut être certains n'arrivent pas à imaginer ) quels sont ces autres univers que tu fréquentes ?

Bruno :

Ouais, je fréquente effectivement des univers qui sont complètement décorrélés les uns des autres. En dehors de la moto, je fréquente par exemple l'univers de la bande dessinée qui n'a effectivement rien à voir avec la moto. Et je ne parle pas des dessinateurs, je parle de personnes qui sont bédéphiles, je suis moi même très passionné par la bande dessinée.

Je fréquente aussi le milieu de la musique et de la chanson, pour y avoir mis les pieds moi même à une époque. Je fréquente des gens qui sont aux antipodes les uns des autres. Et c'est amusant, car c'est aussi ce que l'on retrouve au Moto Club : des personnes qui sont d'horizons totalement différents et je me sens très très bien parmi eux, c'est ce qui fait la richesse des relations humaines. Mon engagement en politique également m'a permis de rencontrer des hommes et des femmes extraordinaires que j'ai plaisir à fréquenter également à titre privé, et voila. C'est tout ça.

Mais je pense que c'est le cas pour tout le monde : c'est à dire qu'on fréquente ses collègues de travail ou ses voisins, mais ceux-ci ne sont pas nécessairement passionnés par la même chose que toi ! Et moi par exemple, c'est la musique, la bande dessinée et l'écriture... Le monde de la littérature, le monde des blogs qui est un monde incroyablement différent et aux antipodes de la moto ! Et tout ça fait la richesse d'un être humain, la richesse de l'humain qui se cache derrière le motard.

C'est triste de constater qu'aujourd'hui, un être humain doit être formaté à ne fréquenter que des gens de SA passion et de SON milieu social.

 

Averell :

C'est effectivement une question qui est soulevée quand on voit comment évoluent nos relations sociales ! Professionnellement parlant, on est amenés de plus en plus à ne fréquenter que des gens qui ont les mêmes compétences dans le même domaine...

Ou au travers de la vie associative, où l'on a le droit de ne parler que de l'activité pour laquelle on s'est inscrit.

 

Bruno :

Ça c'est la société qui nous l'impose ! Mais j'aime à dire que je suis anticonformiste, donc systématiquement, plus elle ira dans ce sens et plus j'irai dans l'autre.

 

Averell :

C'est vrai que cette diversité on la retrouve vraiment dans le Club. Il n'y a pas deux membres qui font le même métier, qui ont exactement les mêmes passions... Et pourtant tout cela fonctionne si bien.

 

Bruno :

Oui, le club est représentatif de ça. Et je vais prendre un exemple qui risque de fâcher beaucoup de monde. Aujourd'hui, beaucoup de Moto Clubs sont basés sur le principe que leurs membres doivent tous avoir le même modèle ou la même marque de véhicule ! " Tout le monde la même bécane, tout le monde la même marque, tout le monde le même type de moto... " Je les respecte, mais c'est tellement dommage !!!

Le jour où tu changes de moto, tu n'as plus le droit de rester au Club : Autrement dit, tu n'as plus le droit de fréquenter ces personnes parce que tu ne possèdes pas le même véhicule qu'eux !

Mais comment est-ce que les relations humaines peuvent être conditionnées par un type de moto ou une marque ?!

C'est insensé !

J'ai un exemple très instructif : à une époque, j'ai eu un Goldwing 1500 ( et un 1800 plus tard ) et j'ai participé en 98 à une activité du Club Goldwing. On était réunis à Tours pour une manif et on se retrouve à faire un tour de table pour que chacun se présente. Ça ressemblait un peu à une réunion comme on en voit dans les séries américaines pour les alcooliques anonymes, sauf que là c'était :

- Bonjour, je m'appelle untel, je suis docteur.
- Bonjour, moi c'est tartempion et je suis dentiste.
- ... je suis architecte...
- ... je suis courtier...

Et moi, quand ça a été mon tour, toujours anticonformiste, je me suis présenté :

- Moi je suis technicien de surface à la ville de paris.

En gros, je leur ai tous annoncé que j'étais balayeur, chose qui était fausse, car à l'époque, j'étais Directeur des Services Généraux et Achats d'un grand groupe. Mais bizarrement, ce week-end là, il n'y a que deux personnes qui m'ont adressé la parole... Sur une soixantaine de présents ! J'ai trouvé ça très drôle. Et le mieux, c'est que quand je suis passé du Goldwing à un roadster, j'ai eu des réflexions du style :

- Ça ne te fais pas bizarre de régresser socialement en ayant qu'un roadster ?!

Je pense que ces gens ont oublié ce qu'était la passion. C'est n'est pas une machine en particulier mais le fait de rouler, tout simplement. Et c'est ça que j'aime dans le Club, certains sont en hypersport, d'autres en routière, d'autres en roadster 500... Toutes les marques sont représentées ! Et tout ce petit monde prend plaisir à rouler ensemble. Chacun est amoureux de sa marque évidemment, mais ces différences sont une force pour nous réunir et non pour nous diviser.

A tous ceux qui définissent que la moto c'est une marque X, une machine Y, et qui veulent trier les êtres humains en fonction de leur moto, c'est jouer à 200% le jeu de la société qui tente de nous isoler les uns des autres en nous rentrant dans des cases. C'est le phénomène ghetto : toutes les personnes d'une certaine condition sociale dans telle cité, celles qui sont d'une autre condition sociale là, les gens qui sont passionnés de scrabble à droite...

Et voila, c'est ce qui me fait gerber dans la société : de mettre dans des cases, derrière une étiquette, un être humain qui est bien plus riche que cela.

 

Averell :

Pour revenir aux univers que tu fréquentes, même au sein de monde motard, tu as fait partie de groupes que les gens considèrent comme diamétralement opposés, je pense aux Bikers par exemple, qu'on oppose historiquement aux motards...

 

Bruno :

Alors historiquement, en France, " Biker " veut dire " Harleyiste "... Ça, ça n'existe qu'en france ! En anglais, " Biker " ça veut tout simplement dire " Motard ". Laisses moi te dire que quand tu arrives à Bruxelles pour l'Eurodémo et que tu vois les gars qui arrivent de Hollande, c'est des vrais Bikers, et ces gars là roulent en Triumph, en vieille Suz, et pas obligatoirement en Harley. Donc il n'y a qu'en France que la société a défini que Harley = Biker, parce que c'était le phénomène américain qui venait en france. Et réciproquement, ceux qui ne roulent pas en Harley ne sont pas des Bikers mais des " Motards "...

Mais si tu vas par là, c'est pas non plus des motards ! Parce que concrêtement, un motard, c'est quoi ? Selon la définition, un motard c'est un gendarme ou un mec de la police ! Mais alors dans quelle case on va bien pouvoir ranger tous les autres... ? Motocyclistes ? Nan, faut arrêter ces conneries. Le passionné de moto, qu'il roule en Harley, en Suzuki, en Honda, en Kawasaki ou en Voxan, PEU IMPORTE ! Ça reste un passionné de moto.

Il faut arrêter de vouloir ranger les gens par population et affronter ces populations ! Les pouvoirs publics ont depuis toujours voulu affronter le milieu qu'ils appellent " Biker " en les séparant des autres mondes de la planète moto. Mais c'est des mecs comme les autres, qui ont le coeur sur la main. Tous mes potes dits " Bikers ", c'est des pères de famille, des gars qui sont méconnus, faut arrêter de les stigmatiser en disant des choses sur eux qui sont fausses. C'est des mecs qui sont encore plus humains que beaucoup d'autres. C'est exactement comme quand on essaie d'opposer les gens du voyage avec les autres populations, c'est des gens méconnus, qui sont extraordinaires aussi, qui... Des gens que j'aime ! Parce qu'ils me respectent autant que je les respecte.

Ouais, j'ai fait le " grand écart " entre le monde " Motard " et le monde " Biker ". Mais le grand écart par rapport à quoi ? Par rapport à des visions primaires, formatées. Parce que quand tu vas leur dire ça à eux, qu'ils sont " Différents ", ça les fait rire : ils respectent la passion moto autant que les autres.

Maintenant, le mec qui roule en Harley et qui va dire " Je chie sur les Japonaises " ou " Je chie sur les Ducati " ou l'inverse le mec qui roule en Jap et chie sur les Harley où autre. Ceux là ils ne rentrent que dans une seule catégorie : Celles des Cons et rien d'autre !!! Bien entendu, des fois on le dit souvent sur le ton de la plaisanterie, mais celui qui le pense vraiment a complètement oublié qu'un deux roues reste un deux roues. Peu importe le flacon pourvu qu'on ait le parfum !

 

Averell :

Tu as parlé des gens du voyage et aussi des Bikers, deux communautés qui t'ont accueillies, que tu as fréquenté et que tu fréquentes encore aujourd'hui. Souhaites-tu nous dire quelque chose sur ces communautés méconnues et trop facilement marginalisées ?

 

Bruno :

Oui, moi quand j'ai été dans la rue et que je me suis retrouvé à vivre dans les cartons, à bouffer dans des soupes populaires et autres... Les seuls qui m'ont tendu la main, c'est des amis qui étaient forains. Ça a été les seuls. Et les seuls a m'avoir ouvert leur foyer et à m'avoir donné un repas chaud, c'est des mecs qu'on appelle des " Bikers ".

C'est clair, c'est net et précis. Et ils ne m'ont pas posé la question de savoir le pourquoi du comment. Ils m'ont ouvert leur porte, ils m'ont ouvert leur foyer en me disant " Voila, on a peut être qu'un morceau de pain, mais on le partagera avec toi. "

Pendant ce temps, beaucoup d'autres qui se disaient " Mes Grands Amis " et qui savaient parfaitement ce que je traversais n'ont pas levé le petit doigt. Pas plus que ma famille de sang.

 

Averell :

Qu'est-ce qui te procures du plaisir dans le Club en 2006 et dans la moto en général ?

 

Bruno :

Aujourd'hui, le plaisir je le prends différemment. Avant, je m'investissais à fond dans la revendication, les grands combats. Maintenant, le Club, c'est simplement un prétexte pour passer du temps avec des gens extraordinaires. Quand je vois des Potes comme Talau, Sandro, Rocky, Drago, Olaf, Zouzou, etc. Je vais pas tous les citer... Tous les potes qu'on a au Club, et qui sont des gens merveilleux...

Quand je vois l'étincelle dans leurs yeux et aussi dans ceux des jeunes qui arrivent au Club... Vous me faites aimer ce que j'ai créé. Partir en balade avec ces gens là, tout simplement, dont les différences font la richesse du Club, c'est ça mon gros Kiff aujourd'hui.

Concernant la pratique de la moto aussi, les choses ont changé. Aujourd'hui, je ne prends plus aucun plaisir à rouler en agglomération, il y a trop de cons et trop de répression. En revanche, je m'éclate toujours sur les petites routes, quand on part en virée avec Le Jé ou JPF etc., c'est des moments qu'on peut pas raconter...

 

Averell :

Tu es aujourd'hui mondialement connu grâce à google pour tes " Bougna Bougna "...

 

Bruno :

[ rires ] ... Ouais ...

 

Averell :

.. Alors qu'est-ce qui te rend " Bougna Bougna " en 2006 ?

 

Bruno :

Ce qui me rend " Bougna Bougna " en 2006... La connerie humaine. La connerie dans notre milieu. La connerie de certains qui définissent que la solidarité motarde a été inventée avec Internet ! Un exemple très simple : grâce à Internet, certaines personnes ont créé des cyber-communautés, et plus particulièrement des cyber-communautés de solidarité motarde. Et ces personnes définissent que, sous prétexte qu'ils ont été les premiers à avoir eu cette idée " sur le net ", le concept de solidarité est une idée à eux et ils en ont le monopole ! La solidarité dans le monde du deux roues existe depuis la naissance de la moto, donc depuis les Monet-Goyon et autres... Mais eux avancent que c'est quand même LEUR idée, parce qu'ils ont été les premiers à l'avoir mis sur le net.

C'est peut être les premiers à avoir communiqué suffisament largement grâce au net pour s'être faits connaître à grande échelle, mais rien de plus. Et ça, ça me rend " Bougna Bougna ".

Ce qui me rend " Bougna Bougna " aussi, c'est les gens qui arrivent dans un milieu associatif et qui ne savent pas laisser leurs complexes de supériorité à l'extérieur, qui ont besoin de rentrer dans une association pour faire valoir leur position sociale. Des gens qui estiment que leur situation doit susciter un respect plus grand... Ouais, ça c'est de la connerie.

Ce qui m'énerve aussi " Bougna Bougna ", c'est de voir l'état définir notre passion comme quelque chose de dangereux et de seulement dangereux. De constater que tout a été fait, et avec succès, pour qu'aujourd'hui il y ait plus de consommateurs dans le monde du deux roues que de passionnés. Ça me rend malade.

Ce qui me rend " Bougna Bougna " aujourd'hui, c'est que le milieu motard a été divisé. Même dans notre milieu, ce ne sont plus des passionnés qui font vivre la moto mais des politiciens et des commerciaux. Il existe encore des personnes qui sont des gens extraordinaires tel que Mr Jean-Pierre Mougin, président de la FFM qui fait tout pour faire vivre la moto en France. Mais il y en a tellement d'autres qui sont obnubilés par le pouvoir et le business. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, certains aspects du monde moto me dégoutent.

Quand tu rentres dans une concession par exemple, l'archétype du vendeur c'est un brave gars qui sort d'une école de commerce, et qui pourrait aussi bien te vendre un grille-pain ou une machine à laver qu'une moto mais qui n'y connait rien d'autre à la moto que ce qu'il y a écrit sur sa plaquette commerciale. J'ai la chance d'avoir trouvé une concession moto où les gars qui sont Jean-Marie, Eric, Sylvain... sont des types extraordinaires, des vrais passionnés, et j'arrive chez eux à trouver quelque chose de réel. Mais c'est tellement râre aujourd'hui !

Quand tu rentres dans une concession où tu pourrais bouffer par terre tellement que c'est propre, les vendeurs te jugent selon la moto avec laquelle tu arrives : si c'est une moto récente, tapis rouge, et si c'est une vieille bécane, à la porte. Ben moi ça me rend malade.

Quel dommage que tant de personnes ne voient pas le côté distractif du milieu associatif et de la moto. Que tant de personnes ne voient que la recherche d'une reconnaissance au travers un Moto Club...

 

Averell :

On constate indéniablement un véritable phénomène de clientèlisme, le motard est de plus en plus un consommateur et la proportion de passionnés diminue, diluée dans une masse d'utilisateurs qui voient le deux roues uniquement comme un moyen d'échapper aux embouteillages... Peut-on dire " C'était mieux avant ? " 

 

Bruno :

C'était pas mieux ou moins bien, c'était très différent. Avant, la moto n'était pas autant démocratisée; être motard c'était accepter des sacrifices financiers et d'être marginalisé aussi. A l'époque, c'était cher, soyons réalistes, et c'était un monde particulier également, un monde de blousons noirs avec toute une connotation.

Même si le motard restait toujours " le fils de untel " et qu'il y avait malgré tout une forme de respect de l'être humain. On ne retrouvait pas ce côté " consommateur ", " moto pratique ". On n'était pas motard par obligation ou par facilité, mais par passion. Aujourd'hui, j'ai l'impression que les gens deviennent motards pour éviter les bouchons et les transports en commun, et que la passion vient ensuite, à force de pratique, si elle vient...

Hier, la passion était là avant de passer le permis.

A l'achat de la première moto, on ne devenait pas " propriétaire d'un deux roues " comme c'est le cas ajourd'hui, mais " Motard ".

 

Averell :

N'est-ce pas là un phénomène qu'on peut attribuer plus particulièrement aux habitants de la région parisienne, en raison notamment des problèmes de transports plus importants dans le voisinage de la capitale ?

 

Bruno :

Nan, malheureusement, c'est un phénomène généralisé. J'ai rencontré des " propriétaires de moto " qui n'étaient pas motards aussi bien sur paris qu'en province, et quel que soit le coin de la france. Bon, j'avoue qu'à paris et dans les grands agglomérations de france, on a aussi la problématique des 125, des scooters, et de toute cette population qui utilise le deux roues dans un but purement pratique et sans aucune espèce de formation.

Mais on retrouve partout en france des " kékus sportivus " qui ne sortent leur moto hypersport aux pneus carrés que deux mois par an pour aller frimer en casque Jet, petites basquettes, t-shirt et bermuda sur les terrasses de bar...

Ces mecs là m'épatent parce que quand je vois leurs jantes, elles sont tellement propres que je me demande s'ils ne roulent pas avec le chiffon dans la jante pour la protéger de la poussière.

 

Averell :

En voyant de tels " Kékus Sportivus " comme tu les appelles, on peut parler de " Bon " et de " Mauvais " motard ?

 

Bruno :

Il n'y a pas de " Bons " et de " Mauvais " motard. C'est faux.

Il y a des motards tout court. Ces gens là ont peut-être une approche différente de la moto : il y a des passionnés, il y a des utilisateurs pratique ou bien des frimeurs... Mais il n'y a pas de division entre ces motards, peu importe.

Il y a simplement des différences dans leur manière d'utiliser une moto. Mais encore une fois, on ne peut pas ranger dans des cases les motards, et encore moins si ce sont les cases " Bon " et " Mauvais ", c'est exactement ce qu'attendent de nous les personnes qui veulent diviser le monde motard.

Evidemment, il y a des comportements inacceptables : casser un rétroviseur ou foutre un grand coup de latte dans une bagnole sans raison, mettre en danger les autres... Mais ces comportements ne relèvent pas du motard, mais de la connerie de l'être humain qui se cache sous le casque.

C'est clair qu'il y a des cons et des moins cons, comme partout, mais ces comportements sont heureusement tellement minoritaires et atypiques qu'ils ne peuvent pas représenter une catégorie de motards.

Je suis assez bien placé pour en parler car j'ai été con aussi en moto, car j'ai latté des portières et cassé des rétros. Mais aujourd'hui, avec le recul...

 

Averell :

Changeons de sujet. En 1995, tu annonces que tu quittes le Club. Quelle est ta position par rapport à cette décision ?

Est-ce que tu regrettes ?

Est-ce que tu serait prêt à reprendre une telle décision si cela était nécessaire ?

 

Bruno :

Si je regrette ? ...........

J'ai un principe, c'est de ne jamais regretter ce que j'ai pu faire dans le passé. C'est facile de regretter et de se dire " et si... ".

Moi, " J'ai Fait ", et ce que j'ai fait je l'assume. Quitter le Club a été une décision à un instant T, elle n'a peut être pas été comprise mais le fait est qu'elle a été prise et que ça fait partie du passé maintenant.

Je ne regrette pas, et je pense qu'il ne faut jamais regretter une décision qui a été prise, ça ne sert à rien de ressasser ce qu'on aurait du faire ou pas faire. Peut être un jour, j'ai mis ma main dans la gueule de quelqu'un ou je l'ai blessé avec des paroles dures, mais je ne regrette pas ce que j'ai fait, ça répondait à une attitude ou à des états de faits à un instant T. Par contre, j'ai tourné la page, ça fait partie du passé et j'invite les gens que j'ai blessé à en faire autant et à passer à des choses constructives.

Aujourd'hui, je suis toujours président ( Ce qui est étonnant, c'est que je ne me suis jamais représenté, mais toujours réélu, bel exemple de démocratie ! [ rires ] ) mais si je devais quitter le Club, je le ferai sans problèmes. Je suis un utopiste, ou comme dirait ma femme : un doux-dingue. Et si on venait me casser les couilles sur le Club ou sur autre chose, je ne ferai plus de compromis, je claquerai la porte.

Ça m'ennuierait pour ceux qui resteraient au Club, mais bon, le Club ça n'est plus toute ma vie, j'ai tellement d'autres choses merveilleuses à côté !

Et puis le Club, qu'il soit là ou pas, ça n'empêchera pas qu'on soit un bon groupe de copains et qu'on continue à rouler ensemble !

 

Averell :

L'avenir du Club...

 

Bruno :

Ouais, je n'ai pas de réponse à cela, à ce que sera le Club dans les 10, 15 ans à venir. Ce n'est pas moi qui peut le dire mais ceux qui prendront la tête du Club demain.

Le Club, j'y resterai en tant qu'adhérent le plus longtemps possible. Je continuerai à venir rouler et m'amuser avec vous tant que ma santé me permettra de le faire.

Mais l'avenir du Club, c'est pas moi. C'est VOUS.

 

Averell :

L'idéal du point de vue du gouvernement, ce serait finalement que les motards mettent leur moto dans une grande boite métallique pour la protéger, avec deux roues en plus pour la stabilité et des vitres pour voir au travers de la boite... Et puis on y mettrait un volant pour pouvoir téléphoner en conduisant, tout le monde serait content en fin de compte...

 

Bruno :

Ouais, et il y a une chose que je ne comprends pas, c'est la différence de traitement entre la moto et la voiture. Je vais te donner un exemple très simple : Aujourd'hui, tu as dix-huit ans, tu passes ton permis moto et ton permis voiture. Pour une moto, tu es limité à 34cv, c'est à dire une moto de petite cylindrée. Pourquoi pas ? c'est pas idiot du tout ! Mais bizarrement pour une voiture... rien ! Aucune limitation !!! Tu veux t'acheter la dernière Golf GTI Turbo 16s, TU PEUX !

Alors tu vas me dire " Ouais, mais quand on est jeune, on a pas les moyens de se payer une voiture puissante... " ET ALORS ?!

Tu n'as qu'à emprunter celle de tes parents ! en plus, elle est assurée sur la police de papa et maman avec un bonus de 50% que tu récupèreras le jour où tu auras ta propre voiture... Et pendant ce temps là, le jeune motard, il se fait tellement massacrer par les assurances qu'il ne peut même pas assurer sa bécane à 34cv.

Tu comprend où je veux en venir ? Il y a une telle inégalité dans le traitement entre les motards et les automobilistes ! Mais d'après toi, qui est le moins dangereux ? Le jeune motard avec ses 34cv ou le jeune caisseux avec le Porsche Cayenne Turbo de papa-maman ?

On impose au jeune motard, au travers des limitations de puissance ( et le prix exhorbitant des assurances ), un parcours : Une montée progressive en cylindrée à mesure qu'il prend de l'expérience... Et c'est très bien !

Mais pourquoi n'y a-t-il pas la même démarche pour le jeune conducteur automobile ???

Voila la vraie question !!

 

   
Averell :

Et bien Merci Bruno pour cette sincérité et pour avoir accepté de participer à cette interview !

 

J'espère, lecteur, que ce premier épisode de Averell Magazine t'aura permis de découvrir aussi bien que moi l'être sensible, parfois râleur mais si souvent généreux, qui se cache sous la carapace du Taz, et peut être aussi l'histoire du Club qui l'a suivi durant toutes ces années. Quand à moi je te retrouve au prochain épisode pour une nouvelle enquête et avec un autre membre du Club à découvrir.

Gazzzzzzz.........

V.

Averell

Copyright © Averell Magazine by Moto Club Des Potes
Cliquez sur l'image pour retourner sur la Page des Interviews des Potes

Copyright © Moto Club des Potes by Averell Magazine