Reportage- 2012 |
Intruder M 1800 R
Custom ou Dragster ?
Pour information la gamme "Intruder" s'appelle la "Boulevard" au Québec
Alors la Boulevard M 109 R Custom ou Dragster ?
Suzuki propose un Twin de 1 783 cm3 dans ses "Intruder Custom Center", un custom qui allonge les bras, se comporte comme un Dragster en ville tout en étant fait pour faire des rides au long court.
Pas moins de 120 chevaux se bousculent à la sortie du vilo ! Avec ça, le concept du power-cruiser "puissance-cruiser" atteint un cap quasi non égalé sur la route de nos jours avec bicylindre à 4 soupapes par cylindre, injection à double papillon type GSX-R 1 000 on ne peut pas faire plus calme non ? Suzuki n'est pas sur la même logique que ses adversaires directs : le Harley Davidson Night Rod Spécial, la Kawasaki Vulcan 1700 Classic, le Triumph Rocket III et pour finir la Yamaha Raider S (XV 1900 S) distribuée au Québec et malheureusement pas en France. Là ou certains ont été travaillés le couple sur ces machines, Suz a favorisé, avec un alésage énorme de 112 mm (le plus gros sur une moto de série) pour une course réduite de 90,5 mm, la puissance pure. Il n'est peut-être pas le plus gros du marché mais il est le plus puissant d’où la question pour définir : Custom ou Dragster ?
Harley Davidson Night Rod Spécial | |
Kawasaki Vulcan 1700 Classic | |
Triumph Rocket III | |
Yamaha Raider S (XV 1900 S) | |
La question se pose encore avec sa ligne plutôt futuriste ou la concurrence à part le Harley Davidson Night Rod a soigné le coté custom US Cruiser, la Suz va elle sur un terrain assez éloigné de ce que l'on trouve dans la catégorie. La gueule du M 1800 R est en avance et ouvre un nouveau style avec sa tête de fourche qui lui donne un regard bestial, bien à elle qui dans les rétros impose le respect.
Le tout renforcé par sa fourche inversée et des étriers de freins radiaux pour stopper les 347 kilos tout plein fait de l’engin !
Bien que le reste de la machine et son énorme pneu de 240 mm soient dans la norme actuelle des machines de ce type, cette moto pose toujours la question : Custom ou Dragster ?
Le dessin de son capot de selle passager et son feu à leds au dessin néo-rétro viennent encore confirmer que cette moto est une réussite esthétique.
Ce sans-faute est complété par un tableau de bord. Scindé en 2 parties, qui se compose d'un compte-tours digital façon hyper sport posé devant le guidon et d'un compteur analogique, fixé sur le réservoir, gradué jusqu'à... 240 km/h !!!
Alors prenons la route pour répondre cette moto est-elle pour faire des 400 mètres départ arrêté ou est-elle faite pour les long Rides ?
La prise en mains est évidente mais pour ceux qui n'ont pas l'habitude, les premières manœuvres risquent de paraître difficile. Le pneu de 240 à l'arrière, dans toutes les courbes, ne demande qu'à passer devant aidé par le couple et la puissance du Twin.
En ville c'est une Drag Bike avec son couple performant et démoniaque, les sportives devront jouer de la zone rouge pour gagner le duel ! Les bras s’allongent à chaque accélération, il faut de la pogne pour tenir ce pur-sang, mon gabarit va pile poil pour cet exercice.
Sur départementales et nationales, là on rentre dans le vif de l'âme de ce moteur, sont le terrain de jeu ! Deuxième facette de cette moto ! On peut grâce à son coupe et puissance rouler tranquillement et faire appel aux chevaux à la moindre sollicitation de l'accélérateur en faisant bien attention sur sol gras, car ce Twin détient tellement de watts quelque soit le régime que lorsqu'on lui en demande on doit être prêt. Mais quel plaisir de rouler, la position et le bruit du twin nous transportent et peu importe la vitesse l'ivresse du plaisir est là.
Sur autoroute qui n'est pas du tout son terrain de jeu on prend plus de 220 km ! Si ! Si ! Seul mon gabarit et sa prise au vent m’ont fait couper mais le GSX-R qui avait oublié au péage de répondre à mon salut et m'avait snobé, au moment où nos routes se sont quittées s’est fendu d'un grand V, comme quoi le salut entre motards ne tient des fois qu'à un peu de testostérone et une grosse accélération. Mais j'ai pu tester la quintessence de ce moteur dans les quelques km que nous avons parcouru ensemble. Il est démoniquement envoûtant et donne un plaisir que peu de machines peuvent procurer à leurs pilotes.
La garde au sol assez basse fait que le soir venu les tétines des reposes pieds râpent allégrement sur le bitume avec des belles gerbes d'étincelles. Toute cette puissance fait que le pneu de 240 souffre aussi et ne comptez pas faire guère plus de 5 000 bornes avec celui-ci.
Nous pourrions lui reprocher un freinage qui malgré des étriers radiaux Av, un peu mollasson avec un manque de mordant. Seul et toujours ce Twin de folie permet des décélérations convaincantes, pour arrêter la Suz à bon rythme, la masse importante de trois quintaux + un quintal de pilote requiert en effet une mise en œuvre rétrogradée/freinage appuyée pour stopper efficacement l’équipage, un exercice vue la moto qui requière de l'expérience.
Lors de notre essai la consommation a été entre 6.5 et 7.5 litres au 100/km soit entre 240 et 250 km avec le plein. Ce qui reste honorable au regard du poids et de la cylindrée. Le 1800 a une boite à cinq rapports, et mériterait bien d'en avoir un sixième qui privilégierait un régime moyen sur longue nationale, pour une consommation plus mesurée.
Conclusion cette moto est un vrai Dragster avec un cœur de Custom ou l'inverse seul le pilote qui la conduira sera la faire être l'un ou l'autre tout tiendra dans sa main droite quand il prendra l'accélérateur.
Pour finir revenons pour la France au "Intruder Custom Center" ou nous avons eu cette machine et rendons nous chez Reuilly Moto un Dealer qui a la passion de la belle mécanique et pour information est en train de se préparer un M 1800 R de folie.
Le plus simple est encore de laisser Erick le boss de la concession nous parler de cet esprit Custom qu'anime Suzuki et qui l'anime aussi :
Cette moto permet à ces propriétaires de la customiser à volonté.
@ + Le Taz
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